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« MYSTIC RIVER » (2003)

27 Juin
SEAN PENNE ET LAURA LINNEY

SEAN PENN ET LAURA LINNEY

Sur la grosse trentaine de longs-métrages réalisés par Clint Eastwood depuis les seventies, chacun a largement de quoi choisir ses préférés. En ce qui nous concerne, nous garderons bien au chaud au fond de nos cœurs de cinéphiles « CHASSEUR BLANC, CŒUR NOIR » et surtout « MYSTIC RIVER », chef-d’œuvre à la puissance dévastatrice et à la perfection impressionnante.

MYSTIC2Écrit par l’excellent Brian Helgeland d’après un best-seller de Dennis Lehane, c’est une tragédie d’une suffocante noirceur, qui démarre par la fin d’une enfance souillée par le viol et se poursuit dans un mécanisme implacable de destinée en marche aux rouages mortels. Le scénario joue sur plusieurs tableaux, multiplie les fausses-pistes, nous pousse à affronter nos propres préjugés et fait évoluer trois protagonistes emblématiques jamais figés dans un stéréotype.

Le film est d’une rigueur, d’une efficacité plutôt rares chez Eastwood qu’on a connu plus indolent et la justesse de son casting est extraordinaire : Sean Penn est stupéfiant de violence rentrée dans un de ses derniers grands rôles. Ses hurlements de bête blessée à la découverte du cadavre de sa fille, résonnent longtemps dans les tympans. Et sa métamorphose de brave épicier en caïd cynique laisse pantois. Face à lui, Tim Robbins – acteur généralement peu passionnant – est magnifique en homme détruit par son passé, évoluant dans un cauchemar éveillé depuis trente ans. Kevin Bacon est parfait en flic, même s’il a le rôle le moins développé (on peut questionner la nécessité des scènes au téléphone avec sa femme, qui parasitent un peu le récit). Et que dire de Marcia Gay Harden en pauvre femme simple qui commet le péché suprême de trahison ? De Laura Linney en Lady Macbeth de banlieue, dont le rôle peu présent pendant deux heures, prend subitement une importance considérable ?

Sans oublier Laurence Fishburne en coéquipier indélicat et le caméo d’Eli Wallach, savoureux en marchand de spiritueux à la mémoire infaillible.

SEAN PENN, MARCIA GAY HARDEN, ELI WALLACH, KEVIN BACON ET LARRY FISHBURNE

SEAN PENN, MARCIA GAY HARDEN, ELI WALLACH, KEVIN BACON ET LARRY FISHBURNE

Il ne faut pas trop raconter « MYSTIC RIVER » pour ne pas déflorer cette histoire aux accents de tragédie antique, mais des images demeurent tatouées dans la mémoire : la voiture où monte le petit garçon sous le regard impuissant de ses copains… La façon elliptique dont est filmé son calvaire… La crise de nerfs de Penn à la mort de sa fille… Le montage parallèle lors du dénouement atroce de l’énigme… Et tant d’autres encore !

L’épilogue dans la rue, uniquement composé d’échanges de regards entre les principaux survivants du drame pendant un défilé, est probablement ce qu’a filmé de plus subtil Mr Eastwood dans sa carrière de réalisateur. Tout est dit par l’image et l’expression des visages…

 

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37 réponses à “« MYSTIC RIVER » (2003)

  1. Patrick

    27 juin 2014 at 10 h 44 min

    Pas du tout un chef-d’oeuvre pour moi mais une sorte de thriller convenu et formaté pour le grand public.
    Mystic river n’est pas mauvais mais avec tous les éloges lu dessus je m’attendais à autre chose.
    Avec Gone Baby Gone (assez proche du film d’Eastwood d’ailleurs je crois que c’est adapté du même romancier) Affleck m’avait davantage surpris.

     
    • walkfredjay

      27 juin 2014 at 10 h 51 min

      Une fois encore, cher Patrick, nous ne sommes pas d’accord ! Et tant mieux.
      Je n’ai pas lu le roman de Lehane, donc j’ai pris « MYSTIC RIVER » sans m’attendre à quoi que ce soit et ce fut un vrai choc, surtout venant d’Eastwood dont les derniers films (je l’ai assez dit) m’ont laissé de marbre.
      « GONE BABY GONE » n’était pas mal, bien sûr, il faudrait que je le revoie, mais il ne m’a pas remué plus que ça.
      Attendons d’autres réactions de visiteurs pour voir quelle est la tendance générale sur « MYSTIC RIVER ». Mais ça restera pour moi un des grands films des années 2000 et un aboutissement pour Eastwood en tant que réalisateur.

       
  2. Patrick

    27 juin 2014 at 10 h 49 min

    Je ne sais plus si vous avez parlez de Breezy mais voici un film surprenant de la part d’Eastwood et sans doute l’un de ses meilleurs en tant que réalisateur mais aussi le plus méconnu de sa filmographie.

     
    • walkfredjay

      27 juin 2014 at 10 h 56 min

      Je l’ai vu, oui. Sans en garder un souvenir immortel. La facture a pas mal vieilli, on dirait parfois un téléfilm, mais William Holden était impeccable comme toujours. Mes Eastwood préférés, hormis ceux cités dans le post : « L’HOMME DES HAUTES PLAINES », « JOSEY WALES, HORS-LA-LOI », « IMPITOYABLE » (que des westerns, tiens !) et « GRAN TORINO » pour des raisons purement sentimentales.

       
      • Patrick

        27 juin 2014 at 12 h 19 min

        GT a été une déception pour (Harry Brown est plus réussi à mon avis) d’Eastwood réalisateur j’aime son Lettres d’Iwo Jima, son Dirty Harry (le 4ème de la saga), Impitoyable bien sur et j’ai un faible pour la simplicité et l’efficacité de Pale rider.

         
      • walkfredjay

        27 juin 2014 at 12 h 30 min

        Oui, « PALE RIDER », plein de qualités mais pas tout à fait à la hauteur de ses autres westerns, ne serait-ce que par ses trop nombreux emprunts à « SHANE » qui lui ôtent de son originalité.
        Quant à « GRAN TORINO », on est d’accord, c’est bien inférieur à « HARRY BROWN » sur un thème similaire, mais c’était un parfait adieu de Clint-acteur au cinéma. Il aurait dû en rester là, je pense…

         
  3. Seb

    27 juin 2014 at 13 h 28 min

    Je suis un peu surpris de l’avis de Patrick (qui vaut le mien, bien sûr): rien de convenu ou formaté dans Mystic River mais une maîtrise, une tension et une efficacité qu’on ne voit pas assez chez Eastwood réalisateur comme le souligne Fred. J’avoue ne pas être un grand fan du sieur: il a tendance à confondre classicisme avec académisme et ses films sont souvent beaucoup trop longs. Outre Mystic River, son autre chef-d’oeuvre reste Impitoyable pour moi, lequel met en quelque sorte un point final au western (d’ailleurs ne serait-ce pas le dernier grand western en date ?). D’accord en revanche pour Breezy: beau film, belle histoire, simplement filmée et racontée. Le seul que j’ai vraiment aimé dans ses films de la dernière décennie c’est L’Echange, élégant et vibrant malgré un certain manichéisme (les flics et l’administration, tous des cons). Invictus et J. Edgar sont d’une mollesse et d’un académisme proprement insupportables. On dirait des pièces de musée.
    En ce qui concerne Gone Baby Gone, il m’a si peu marqué que je ne m’en souviens quasiment pas. Comme The Town et Argo d’ailleurs. Il me semble que Ben Affleck est aussi ennuyeux devant que derrière la caméra.

     
    • walkfredjay

      27 juin 2014 at 15 h 19 min

      Il y a du vrai dans ce que tu dis sur Affleck. Je me souviens avoir bien aimé « THE TOWN » par contre… je ne m’en souviens absolument pas ! RIEN ! Alzheimer précoce ou manque de consistance du film ? Je vérifierai ça bientôt, d’autant que la version longue m’attend depuis un moment sur sa pile.
      Même chose pour « GONE BABY GONE » donc et quant à « ARGO » c’est de la pure esbroufe.

       
  4. Marc Provencher

    27 juin 2014 at 17 h 47 min

    Le roman de Dennis Lehane est d’une force peu commune et Eastwood me semble d’abord et avant tout avoir cherché à en reproduire à l’écran non seulement l’intrigue, mais la tonalité si particulière de désespoir discret, ce qu’il a parfaitement réussi. C’est une adaptation fidèle, mais jamais littéraire. C’est son meilleur film avec Impitoyable, un univers policier à mille lieues des gros flingues et des intrigues simplettes des ‘Dirty Harry’, et comme je connais bien Boston et quelques-uns de ses habitants (même si ce sont des ennemis jurés du point de vue le plus important, j’entends bien sûr du point de vue du hockey!), j’ajoute: avec une dose appréciable de réalisme. C’est ça, Boston et les Bostonnais. La force de tout cela vient du fait que l’horreur initiale va avoir des répercussions désâmantes encore trente ans plus tard: l’enlèvement d’un petit garçon va absolument tout saccager. Ça empoisonne l’enfance des trois protagonistes. Le criminel borné et égotiste campé par Sean Penn est en effet un de ses derniers vrais bons rôles. Tim Robbins est à faire peur dans le rôle de ce type dont on a démoli la vie avant même qu’elle démarre et Kevin Bacon – comme d’habitude – campe son flic à la perfection.

     
    • walkfredjay

      27 juin 2014 at 18 h 04 min

      Je me suis procuré le roman que je vais lire rapidement. Le film m’en a donné envie…

      Pour revenir à Penn, il a depuis quelques années suivi le chemin de Nicholson et De Niro : une bascule subite et apparemment irréversible du grand acteur au cabotin grimacier. Curieuse métamorphose !

       
  5. denis

    27 juin 2014 at 19 h 39 min

    Je suis d’accord avec Fred, j’ai vu « Gone baby gone » et ne m’en souviens quasiment pas, alors que « Mystic River » m’a profondément touché. Par contre j’ai bien aimé « Argo ».

    J’espère que la bascule de Sean Penn n’est pas irreversible! Il a toujours eu tendance au cabotinage, entre 2 grands rôles. C’est vrai que depuis « Harvey Milk » (deuxième Oscar autant mérité que le premier) il n’a pas fait grand chose.

    Mes préférés d’Eastwood; « Josey Wales » et « Impitoyable » au dessus (les westerns, c’est ce qui m’a d’ailleurs amené sur le blog la première fois) et j’avoue un faible pour « Breezy » et « Sudden Impact » (Make my day!). Mais je pourrais en citer encore une bonne dizaine!

     
    • walkfredjay

      27 juin 2014 at 19 h 52 min

      Votre unanimité concernant « BREEZY » attise ma curiosité. Allez ! Sur la pile !!!
      Quand je repense à Penn dans « OUTRAGES », « COLORS », « COMME UN CHIEN ENRAGÉ » ou « L’IMPASSE », j’ai du mal à croire à ce qu’il est devenu. Mais en y repensant bien, il y avait des signes avant-coureurs dans l’abominable « NOUS NE SOMMES PAS DES ANGES ».

       
      • Zach

        27 juin 2014 at 21 h 54 min

        Pareil pour moi, un très beau film avec un casting parfaitement adapté.
        Le cas Eastwood est quand même intéressant, car combien d’acteur avec une image aussi forte ont réussi à évoluer en tant que réalisateur de la manière dont il l’a fait ?
        Tous les films que vous citez (« Josey Wales » »l’homme des hautes plaines »…) m’apparaissent indispensables, mais de Eastwood metteur en scène première manière, c’est à dire filmant la star Eastwood, « Bronco Billy » et « Honkytonk Man » m’apparaissent aussi comme de vraies réussites, des films distillant une vraie émotion en manipulant l’image de la star sans se contenter d’être dans l’auto-dérision, comme ont pu le faire beaucoup d’autres acteurs américains.
        J’avais également été impressionné au cinéma par « un monde parfait », où l’utilisation de Kevin Costner m’avait marqué, il n’y avait pas d’angélisme dans son personnage d’évadé en cavale. Il y a longtemps que je ne l’ai pas vu, mais certaines scènes sont gravées dans ma mémoire.

        Quand à « Breezy », c’est bien simple : j’adore ce film. Je crois qu’il est écrit par la même scénariste que « Play Misty for me », et je trouve qu’il en partage l’excellence des dialogues. Pour moi Eastwood évite tout mélo, l’histoire est superbement menée et Kay Lenz et William Holden sont magnifiques. Si j’en regarde les premières minutes ( car en plus j’adore la musique de Michel Legrand), c’est fini, je ne décroche pas. Vraiment, pour moi, un des meilleurs films réalisés par Clint.

         
      • walkfredjay

        27 juin 2014 at 22 h 03 min

        J’avoue qu’il y a toute une période de sa carrière, comprenant « BRONCO BILLY », les films avec l’orang-outang, « FIREFOX », « LA RELÈVE » et quelques autres, qui ne m’intéresse pas du tout. Son redressement à partir de « PALE RIDER » est étonnant et a duré très longtemps. Quel que soit le Clint qu’on aime ou qu’on préfère, une chose est sûre : TOUT LE MONDE AIME CLINT ! 😉

         
  6. Askel

    27 juin 2014 at 22 h 22 min

    Sauf quand il parle à une chaise… ^^’ Pour revenir à Harry Brown (que je ne trouve pas aussi réussi que Grand Torino, loin de là), dommage que le final parte complètement en sucette, ça plombe le reste du film, dans lequel Michael Caine livre pourtant une de ses meilleures prestations, presque aussi iconique que ses rôles dans La loi du milieu ou IPCRESS !

     
    • walkfredjay

      27 juin 2014 at 22 h 58 min

      Ah ? Tu préfères « GRAN TORINO » à « HARRY BROWN » ? Tu es le premier que j’entende dire ça. Comme quoi…

      Et tu vois, on l’aime tellement Clint, que j’avais complètement oublié le honteux épisode de la chaise vide ! C’est dire…

       
      • Patrick

        28 juin 2014 at 9 h 24 min

        Je trouve que beaucoup de monde est dur avec La Relève alors certes c’est assez basique mais c’est un pur film d’action comme savait le faire les Américains il y a quelques années et dans son genre il est efficace.
        Pour Firefox c’est vrai que c’est un film mineur dans sa carrière pourtant dans sa 1ère partie il y a un vrai suspense bien mené et le final avec l’avion est assez spectaculaire (peut-être que cette séquence a vieilli).

         
      • Corey

        28 juin 2014 at 19 h 01 min

        Moi aussi. Harry Brown est très bon, mais c’est un Death Wish anglais. Gran Torino prend le contre pied du film de vengeance, comme Impitoyable l’a fait avec le western. Pour moi, Gran Torino est un des 3-4 chef d’oeuvre de Clint.

         
      • walkfredjay

        28 juin 2014 at 19 h 30 min

        Dis-moi quel Clint tu aimes, je te dirai qui tu es… 😉

         
  7. denis

    28 juin 2014 at 11 h 09 min

    Fred il faudrait que tu revois « Bronco Billy », que je ne classerai pas du tout avec les 2 films avec l’orang-outang mais plutôt comme Zach à coté du magnifique « HontykonkMan »!

     
    • walkfredjay

      28 juin 2014 at 11 h 23 min

      Je ne l’ai jamais revu, c’est vrai, tant il m’avait déçu. Mais j’aime bien « HONKYTONK MAN ».

      Il y a une période « floue » dans la carrière d’Eastwood acteur et/ou réalisateur entre « L’ÉPREUVE DE FORCE » (1977) et « CHASSEUR BLANC… » (1990) où les projets étaient bizarres, faiblards (« HAUT LES FLINGUES ! », « PINK CADILLAC »),un peu à côté de la plaque, avec tout de même de belles éclaircies comme « L’ÉVADÉ D’ALCATRAZ » ou « PALE RIDER ».

      Mais c’est un avis tout personnel, comme toujours. J’ai trouvé son parcours exemplaire jusqu’à « JOSEY WALES » et à nouveau avec son comeback grâce à « IMPITOYABLE ». Jusqu’à ses derniers films où je lâche prise. On n’est jamais à l’abri d’une bonne surprise avec Clint, ceci dit !

       
      • denis

        28 juin 2014 at 12 h 12 min

        C’est vrai que Clint a joué dans quelques films très faibles entre 78 et 85 (ceux que tu cites, plus l’orang-outang…). La reconnaissance critique a curieusement commencé juste après avec « Pale Rider », sélectionné à Cannes.
        C’est à cette époque que j’ai vraiment découvert Clint cinéaste grâce aux Cinémas Actions à Paris au Quartier Latin qui avaient programmé un « Eté Eastwood » qui avait eu beaucoup de succès. C’était je crois la première fois que Clint était programmé dans des salles classées « art et essai ».
        Il y avait aussi Olivier Assayas qui tenait à l’époque la rubrique cinéma de Rock’n’Folk et soutenait fortement Clint cinéaste.

         
      • walkfredjay

        28 juin 2014 at 13 h 08 min

        La réputation d’Eastwood est née à Cannes avec « PALE RIDER » et grâce en partie à des critiques français qui l’ont porté aux nues et institutionnalisé alors qu’il passait généralement jusque-là pour un cowboy d’extrême droite au jeu très limité.
        À ce moment-là, des revues comme « LES CAHIERS DU CINÉMA » ou « POSITIF » ont commencé à lui consacrer des dossiers, le livre de F. Guerif est paru, et Eastwood a été totalement réévalué. Au point d’ailleurs qu’on est tombé dans l’excès inverse et qu’on a vu des films sans grand intérêt traités comme des monuments intouchables du 7ème Art.

         
      • Kinskiklaus

        25 juin 2018 at 21 h 11 min

        A dix ans d’écart, j’ai vu pour la deuxième fois aujourd’hui « Honkytonk man ». J’en conservais un souvenir flou, juste celui d’avoir été assez déçu la première fois. Et aujourd’hui, je me suis régalé devant ce film plein de tendresse, de gravité, sorte de roman initiatique filmé qui a la particularité de regrouper en deux heures toutes les obsessions de Clint. Un vrai petit bijou, parfois maladroit mais d’une sincérité incontestable selon moi. En comparaison, j’avais revu il y a quelques mois « Bronco Billy » et mon souvenir premier fut confirmé : rien à faire, c’est un film mineur.

         
      • walkfredjay

        25 juin 2018 at 21 h 44 min

        En ce qui me concerne, les dix ans (1980-1990) entre le sinistre « BRONCO BILLY » et le fabuleux « CHASSEUR BLANC… COEUR NOIR », sont – à une ou deux exceptions près (« LA CORDE RAIDE », « PALE RIDER ») – les pires de la carrière d’Eastwood. Le ressaisissement a été spectaculaire. Hélas, la fin de parcours, nous en avons déjà parlé, me désole à chaque film davantage.

         
  8. denis

    28 juin 2014 at 11 h 19 min

    Patrick, « La Relève » c’est quand même beaucoup mois bon que le génial « Sudden Impact »! Et de la même époque il y a aussi le très bon « La Corde Raide » (pas réalisé par Clint, certes).

     
    • Patrick

      28 juin 2014 at 16 h 20 min

      La corde raide est pas mal en effet, Sudden impact j’aime beaucoup aussi.

       
  9. Marc Provencher

    28 juin 2014 at 13 h 26 min

    «À ce moment-là, des revues comme « LES CAHIERS DU CINÉMA » ou « POSITIF » ont commencé à lui consacrer des dossiers.»

    Oh le coup bas. Bon, oui, d’accord, c’est vrai que LES CAHIERS DU CINÉMA ont consacré des dossiers à Eastwood, mais il n’en reste pas moins que plusieurs de ses films sont excellents !

     
  10. denis

    28 juin 2014 at 14 h 56 min

    Dans ma jeunesse d’étudiant vaguement prétentieux j’ai acheté quelques fois Les Cahiers du cinéma, mais je n’y comprenais rien. Je préférais Starfix!
    Par contre j’adorais la rubrique ciné d’Olivier Assayas (critique aussi aux Cahiers) dans Rock’n’Folk.

     
    • Marc Provencher

      29 juin 2014 at 2 h 19 min

      Moi hélas, je suis un prétentieux – un intello. (Je suis spécialisé dans le décorticage de totalitarismes, ce qui fait très chic). Et quand je lisais les CAHIERS, au même âge que toi, je comprenais, enfin assez souvent, car même ado je me piquais déjà de philosophie et autres trucs du genre. Mais heureusement, le cinéma populaire avait battu les CAHIERS de vitesse: à quatorze-quinze ans, j’étais déjà fan fini de comédie à l’italienne et de son star system – grâce notamment à la série LES AVENTURES DE PINOCCHIO avec Nino Manfredi, qui passait tous les samedis matins à la télé de Radio-Canada, et je courais voir toutes celles, bonnes et moins bonnes, qui roulaient dans les cinémas de quartiers du voisinage entre deux films US (c’était dans les années 70, juste avant que la VHS ne commence à faire fermer les salles). Et donc, en ouvrant pour la première fois, à la bibliothèque de Montréal-Nord, les prestigieux CAHIERS, qui méprisaient mon cinéma favori avec une rare intensité (car les réalisateurs européens, contrairement aux américains, doivent être des intellectuels pour trouver grâce aux yeux des Cahiers), mais tout en se battant les flancs pour trouver du génie à Jerry Lewis (sous prétexte qu’il cadrait dans la théorie de « l’auteur complet »), je fus tout de suite sur le sentier de la guerre ! Comme disait approximativement Luigi Comencini, un bon film ne t’arrive à la tête que s’il passe par le cœur. En passant, c’est justement ce que fait MYSTIC RIVER.

       
      • denis

        29 juin 2014 at 9 h 33 min

        J’exagère un peu quand je dis que je ne comprenais rien aux Cahiers! En fait à l’époque je préférais La Revue du Cinéma, et j’achetais aussi Première et Starfix…
        Ce qui m’énervait avec les Cahiers, c’est le délire autour de Godard. Je me suis fait avoir en allant voir « Détective »… J’ai vraiment rien compris, a part qu’il y avait de jolies jeunes filles aux seins nus dont on se demandait bien ce qu’elles faisaient là! Par contre j’adore Rohmer par exemple (et c’est pas incompatible avec Clint Eastwood pour revenir au sujet de départ)
        « Les Aventures de Pinocchio » m’a beaucoup marqué aussi. Diffusé en feuilleton pendant les vacances de Noël (je ne sais plus quelle année, vers 72-73, je devais avoir 9 ou 10 ans) j’en garde un souvenir éblouissant.

         
      • walkfredjay

        29 juin 2014 at 9 h 46 min

        Je me souviens de certaines interviews d’Eastwood dans les années 80-90 (dans « Les Cahiers » ou « Positif », je ne sais plus) où il tentait d’expliquer aux journalistes idolâtres qu’il n’avait pas forcément voulu mettre dans ses films, tout ce qu’ils pensaient y avoir vu. Choc de cultures !

         
  11. Thierry Poncet

    30 juin 2014 at 18 h 33 min

    Les gars, les gars… Oui, Bronco Billy… Oui, Impitoyable… Oh que oui, Josey wales… Mais il reste une vérité, c’est que Mystic River est une extraordinaire adaptation d’un excellent roman. Du boulot comme Hollywood savait en pondre naguère. Sean Penn est tout simplement effrayant. Laura Linney, si souvent fade ou convenue, est effectivement « tragique », comme l’a souligné le maître de ce blog. Tim Robbins est hallucinant de dévastation, marchant voûté dans les rues des Flats avec son gamin. Les deux mecs qui jouent les frères Savage sont… sauvages. Le beau-père de Sean Penn est une vraie ordure impitoyable en cinq minutes d’écran. Les gamins coupables comme innocents sont parfaits. Plus Eli Wallach, mais là, on ne dit rien, on pleure. Si on compare, sur le même Boston irlandais, Mystic River au caricatural Les Infiltrés et à l’étalage de prêt à porter masculin de The Town, comme dit l’autre : y’a pas photo.
    Chef d’oeuvre, à mon humble avis.

     
  12. evy

    23 février 2015 at 17 h 08 min

    Enfin vu « Mystic River », je suis restée scotchée du début à la fin. Très grand film pour moi. Fred, le geste du flic à la fin m’a rappelé quelque chose 😀

     

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