Inspiré d’un roman italien de Milena Agus, « MAL DE PIERRES » est le huitième long-métrage réalisé par Nicole Garcia et probablement son plus abouti.
Situé pendant la guerre d’Indochine, le scénario décrit le personnage étrange et instable de Marion Cotillard, jeune femme névrosée et malade, exaltée jusqu’à la folie, asociale et – on le découvre bientôt – atteinte du « mal de pierres » : des calculs rénaux qui la tordent régulièrement de douleur. Mariée plus ou moins de force à un maçon catalan (Alex Brendemühl) qu’elle n’aime pas, elle rencontre pendant une cure en Suisse, un jeune officier (Louis Garrel) revenu du Vietnam pratiquement à l’agonie. Une folle passion va naître. Rien que sur ces bases et grâce aux cadrages impeccables en Scope, à la photo délicate, à la maîtrise du flash-back, à l’intensité du trio de comédiens (qui n’ont pourtant pas toujours été très enthousiasmants par le passé), « MAL DE PIERRES » aurait déjà été un film très satisfaisant. Mais le « twist » qui survient dans son dernier quart et qui remet tout en question, lui donne une dimension et un romanesque insensés. On ne s’y attend pas, mais pourtant il paraît logique et inéluctable. Et le personnage du mari effacé, humilié, taiseux, véritable repoussoir jusque-là, prend subitement une extraordinaire dimension humaine. On applaudit des deux mains ! Le genre de révélation qui donne envie de revoir le film à peine a-t-on digéré sa surprise.
On pense parfois à « LA FIÈVRE DANS LE SANG », surtout dans la première partie, mais « MAL DE PIERRES » ne ressemble à aucun autre film d’amour et suit sa propre route jusqu’au bout, jusqu’à sa bouleversante conclusion. Cotillard, impeccable, tient le film sur les épaules, mais c’est Brendemühl qui reste ancré dans la mémoire et s’avère, au bout du compte, le vrai protagoniste. Très beau, vraiment…
BLOG DU WEST 2 
lemmy
30 avril 2017 at 10 h 20 min
Incroyable, tu arrives à me donner envie de voir un film de Nicole Garcia avec Cotillard et Louis Garrel. Tu es diabolique.
walkfredjay
30 avril 2017 at 10 h 21 min
😀
J’ai dit exactement la même chose à l’amie qui m’a presque forcé à le voir !
Kinskiklaus
30 avril 2017 at 11 h 00 min
C’est ce qu’on appelle un chef-d’oeuvre. Très bien d’avoir souligné la délicatesse de la photo. Pour moi, ce film approche la perfection. Tout ça est magouilles et compagnie mais je pense qu’il y a une vingtaine d’années, il aurait raflé toutes les statuettes aux César. Très honnêtement, je ne lui reconnais aucun défaut. Avec le « Frantz » de Ozon sorti également l’année dernière, « Mal de pierres » confirme que le cinéma français est loin d’être mort. Du cinéma avec un grand C.
Marc Provencher
1 Mai 2017 at 22 h 31 min
Je ne sais pas la dernière fois où j’ai lu une chronique enthousiaste de WalkFredJay sur un film français récent. Heureusement pour notre ami que Super-Dupont est un personnage de fiction, car le surhomme au béret l’aurait sûrement confronté, tendant vers lui un index aussi viril qu’accusateur!
JICOP
1 Mai 2017 at 22 h 37 min
Bon . Je regarderai ce film vu les retours enthousiastes … malgré l’inévitable fils à papa de service : le monocorde et monotone Louis Garrel !!
Kinskiklaus
1 Mai 2017 at 23 h 15 min
Ami Jicop, tu te doutes bien que Louis Garrel n’est habituellement pas ma came, même si je lui reconnais un certain talent, d’ailleurs je l’avais beaucoup aimé dans « Dans Paris » de Christophe Honoré. Je mentionnais plus haut « Frantz » de François Ozon. Avec Pierre Niney… A moins que ce ne soit rédhibitoire, il faut toujours passer outre son désamour pour tel ou tel acteur ou actrice. « Mal de pierres » est un bijou de subtilité. Tous les goûts sont dans la nature mais allez-y les gars, vous ne regretterez pas le voyage.
JICOP
1 Mai 2017 at 23 h 27 min
T’inquiètes Klaus , je rale … je rale mais je regarde des films meme quand je peux pas piffer tel ou tel acteur ou actrice , j’ai un certain sens du sacrifice .;)
Pour Garrel je l’avais découvert dans » ma mere » d’Honoré qui m’avait bien plu mais » dans Paris » tombait dans les travers du cinéma Français rive-gauche qu’on fustige souvent par ici .
Kinskiklaus
2 Mai 2017 at 0 h 12 min
Certes, « Dans Paris » tombe dans les travers rive-gauche mais j’en garde un souvenir particulier car je l’avais découvert à une époque où j’étais moi-même en dépression et de ce fait, je me sentais plein d’empathie pour le personnage interprété par Romain Duris. C’est ça aussi la magie du cinéma, rencontrer un film avec un sujet qui vous touche à l’instant I. Peut-être serais-je déçu en le revoyant aujourd’hui… Je me souviens particulièrement de la partition offerte par Guy Marchand, bon acteur trop souvent mis de côté par le cinéma français.
Kinskiklaus
2 Mai 2017 at 0 h 06 min
Farpaitement Copji ! Encore cet après-midi, je me suis fait violence pour regarder un film avec Daneil Radcliffe, « Swiss Army Man ». A découvrir absolument. J’en ai vu des films barrés, et un paquet, mais celui-ci ne ressemble à aucun autre. Typiquement le genre de film qui divise, pour moi, c’est un chef-d’oeuvre. Ne le ratez surtout pas si vous avez l’occasion de le voir!
JICOP
2 Mai 2017 at 0 h 34 min
Je note ce film Klaus . Merci .
Quand a ta relation avec » Dans Paris » ; je comprends et respecte le lien que tu evoques .
J’ai frole severement la depression et je ne souhaite cela a personne . Dans ce cas , toute critique de film est superflue .
Je te souhaite sincerement de ne pas replonger dans cette maladie .
Kinskiklaus
2 Mai 2017 at 0 h 49 min
Merci Jicop, yep, sale maladie que je ne souhaiterais même pas à mon pire ennemi. Faut avancer, c’est tout. Au fait, j’aimerais bien rentrer en contact avec toi par mail si tu es d’accord, seulement, ça m’embête de laisser mon adresse en public. Fred, tu pourrais nous mettre en relation si tu en détiens les pouvoirs (chaque fois que je dépose un commentaire ici, j’y dépose mon adresse mail mais je ne sais pas si tu peux la voir ou s’il s’agit juste d’une sécurité internet).
JICOP
2 Mai 2017 at 10 h 01 min
Avec plaisir :).
Si Fred peut te balancer mon adresse mail , no problem !
Kinskiklaus
2 Mai 2017 at 0 h 17 min
J’ai toujours refusé de voir « Ma mère », j’ai trop de respect pour Bataille pour oser m’aventurer dans cette bobine. Systématiquement, quand j’aime trop un auteur, je me refuse à voir leurs œuvres transposées au cinéma. De toute façon, Georges Bataille est tout bonnement « intransposable » à l’écran.
JICOP
2 Mai 2017 at 0 h 37 min
Etant moins litteraire que toi je me bornerais a dire que le film etait fort honore ( heu honorable ) avec une Isabelle Huppert toujours imperiale .
Kinskiklaus
2 Mai 2017 at 0 h 56 min
Je peux faire l’inverse, je l’ai souvent fait d’ailleurs, à savoir découvrir un auteur grâce au cinéma. Encore la semaine dernière, je me suis enfin régalé du livre du peu recommandable Forrest Carter, « Josey Wales ». Mais dans l’autre sens, c’est vraiment au dessus de mes forces. Si tu es curieux, je te conseille « Le bleu du ciel » de Georges Bataille mais attention, c’est un auteur assez exigeant, ce qui ne veut pas dire chiant, mais il demande beaucoup d’attention et une large ouverture d’esprit. Et au delà de « la trame », tu pourrais peut-être en apprécier le style.
Kinskiklaus
2 Mai 2017 at 1 h 05 min
Et pour rester dans le sujet, comme le souligne Fred en entame de sa chronique, « Mal de pierres » est l’adaptation d’un livre de Milena Agus, gros succès de librairie en Europe et particulièrement en France. Ce serait intéressant d’avoir l’avis de quelqu’un l’ayant lu et ayant aussi vu le film. Apparemment, le bouquin est assez apprécié par le lectorat féminin. Bigre, ça manque cruellement de filles dans ce saloon ! Val ?
Val
2 Mai 2017 at 12 h 20 min
On m’appelle ? (rire)…
Je ne connais malheureusement pas les auteurs cités sur ce post et dans les commentaires (à savoir Bataille et Agus).
Pour être tout à fait franche, je n’ai en ce moment ni le temps, ni le compte en banque, ni l’état d’esprit pour me plonger dans un livre quel qu’il soit, sans compter que j’ai déjà des étagères pleines de bouquins qui prennent la poussière.
Quant au film « Mal de pierres »… Peut-être qu’un jour, je m’y intéresserais… Je verrais. Ce n’est pas une de mes priorités pour le moment.
J’avoue d’ailleurs que pour l’instant, ni les posts ni les commentaires qui paraissent chez l’ami Fred ne me passionnent (désolée)…
walkfredjay
2 Mai 2017 at 12 h 37 min
« BDW2 » serait-il sur la pente savonneuse menant tout droit à la décadence et au dépôt de bilan ???
Val
2 Mai 2017 at 13 h 09 min
Nullement, Fred ! C’est juste qu’aucun des films que tu chronique ces temps-ci ne m’inspire un quelconque commentaire, pas plus que les interventions de nos amis. Je reste fidèle à BDW 2, néanmoins, et j’aime toujours te lire chaque matin.
walkfredjay
2 Mai 2017 at 13 h 12 min
Aaaaah ! 😀
Daniel
2 Mai 2017 at 16 h 55 min
Je sens…je ne sais pourquoi.. poindre un prochain post ou l on verra , peut être de loin , la silhouette particulière de Monsieur.C.B. , histoire de satisfaire la gente féminine et sa digne représentante….Déjà » Mal de pierres » est un signe ….Ne disait on pas de Monsieur C.B. qu il avait un » visage rocailleux » …et Val qui ne s est aperçue de rien malgré les efforts subtils du maître de ces lieux…Tss….Tss…
Val
2 Mai 2017 at 18 h 25 min
Grâce à toi, Daniel, je viens de réaliser que je n’ai pas parlé de « Monsieur C.B. » depuis longtemps sur mon blog… Problème, je n’ai pas – pour le moment – d’idée… Tss, tss… Val, tu te relâche, ma fille… Vite, un tour sur « Youtube » pour visionner (en vo) un quelconque épisode d’une série où notre mascotte fût guest !
walkfredjay
2 Mai 2017 at 17 h 40 min
Il faut satisfaire son électorat ! 🙂
Daniel
17 avril 2018 at 17 h 44 min
Vu » Mal de pierres » hier et franchement…une grosse déception. Un film lent, grisâtre, franchouillard avec tous les défauts qui vont avec, donc pas la peine de les mentionner..Par contre : mention spéciale à Marion Cotillard qui porte le film et qui fait que je ne me sois pas tiré avant la fin et à l’ acteur qui joue son mari , d’ une sobriété magnifique . Concernant l’ actrice , elle est , curieusement, nettement meilleure dans ses films français ( bluffante aussi dans » De rouille et d’ os » ) que dans ses rôles à Hollywood. Garrel , que je ne connaissais pas ( et que je ne tiens pas à connaître ) est , à mon avis, le maillon faible du film : il n’ inspire rien pas même une pointe d’ émotion . J’ ai rarement vu un acteur aussi insipide.. Maintenant , je comprends le succès de ce film qui a quand même des scènes très touchantes et une histoire plutôt bien tenue..A voir pour Cotillard qui sublime son rôle !
Seb
17 avril 2018 at 17 h 55 min
Lent, grisâtre, franchouillard… on ne saurait mieux résumer, Daniel ! J’ai également éprouvé un ennui profond à la vision de ce film pesant et sinistre mais, d’habitude allergique à Cotillard, je l’ai moi-même trouvée acceptable (je n’ai pas dit formidable) là-dedans. L’affreux souvenir de The Dark Knight Rises s’estomperait-il gentiment ?
walkfredjay
17 avril 2018 at 18 h 06 min
Vous m’inquiétez ! Serais-je devenu amateur de films grisâtres ? Vais-je me ruiner en abonnements aux « Cahiers » et à « Télérama » ? BDW2 va-t-il entamer une rétrospective Rivette ? J’ai peur ! Je me sens moi-même devenir grisâtre !!!
lemmy
17 avril 2018 at 18 h 13 min
Je me suis laissé dire que les grisâtres étaient des harpies communautaristes, se repaissant non seulement de Rivette et affidés, mais se nourrissant exclusivement de légumes moches et d’eau croupie. Le blog du west va devenir le blog du grey.
Seb
17 avril 2018 at 18 h 23 min
De Rivette, le film-fleuve Out 1 (à peu près 13h, quand même !), bien que fondamentalement imparfait et parfois (souvent ?) très gonflant, reste mille fois plus lumineux que Mal de pierres…
walkfredjay
17 avril 2018 at 18 h 17 min
Je n’ai rien vu venir ! Mais il est vrai que de temps à autres, j’ai de brusques envies de visionner l’intégrale d’Assayas… QU’EST-CE QU’IL M’ARRIVE ???
Kinskiklaus
17 avril 2018 at 19 h 01 min
Non malheureux, surtout pas Assayas ! Dépression assurée ! Je ne modifie pas ce que j’en pensais à l’époque : « Mal de pierres » reste un chef-d’oeuvre. Contrairement à ce qu’annonce Daniel, ce film n’a pas été un succès, loin de là ! Rivette, je dis oui pour « La belle noiseuse », un film super bien gaulé et dont on ressort en forme.
Daniel
17 avril 2018 at 20 h 27 min
En fait je voulais dire : » je comprends qu’ on puisse apprécier ce film » car en fait de succès commercial c’ est vrai qu’ on en est loin. En même temps vu le sujet et surtout la manière dont il est réalisé , ce ne devait pas être une grande surprise….l ‘ essentiel , pour les réalisateurs intellos, étant de figurer sur la liste des festivals et autres César. Et là, pour le coup, c’ est une réussite!
walkfredjay
17 avril 2018 at 20 h 33 min
C’est drôle, je n’ai rien vu d’intello dans ce film. C’est un mélodrame classique, facile d’accès… Il faudrait que je le revoie !
Kinskiklaus
17 avril 2018 at 20 h 38 min
Non, je suis du même avis que Fred. C’est pas les Tuche mais je le considère comme étant un film « populaire ». Il ne faut pas perdre de vue que c’est une adaptation d’un livre qui a connu un grand succès, notamment auprès du lectorat féminin.
Kinskiklaus
19 avril 2018 at 18 h 07 min
Je place l’info ici car Nicole Garcia a tourné au moins une fois sous sa direction. Disparition du réalisateur Joël Santoni. S’il œuvra surtout à la télévision (on lui doit notamment la série « Une famille formidable »), je remarque également en lisant des commentaires à droite, à gauche que s’il a réalisé peu de films durant sa carrière, certains d’entre eux semblent très appréciés par des cinéphiles. Je ne me prononce pas car je n’en ai vu aucun.
JICOP
19 avril 2018 at 18 h 13 min
Je conseille vivement » mort un Dimanche de pluie » avec Bacri et Garcia .
thriller assez flippant et bien mis en scène .
Marc Provencher
19 avril 2018 at 18 h 54 min
Il y a des siècles, j’ai vu au cinéma ‘LES ŒUFS BROUILLÉS’, une comédie satirique assez amusante – en tout cas dans mon souvenir – sur le marketing politique, avec un casting quatre étoiles à la française. Le président de la République (Brialy) vient manger chez l’homme-de-la-rue (Carmet) dans une opération de relations publiques destinée à le rapprocher du bon peuple. Vous vous doutez bien que ça ne va pas tourner comme prévu…
Kinskiklaus
19 avril 2018 at 18 h 56 min
Je vois le genre… Un hommage à la présidence de Valéry Giscard d’Estaing, probablement…
Kinskiklaus
19 avril 2018 at 18 h 20 min
Ouaip mon Jicop, c’est ce film qui revient le plus souvent dans les discussions et les divers hommages.
JICOP
19 avril 2018 at 19 h 10 min
J’allais oublier dans la hate à te répondre : dans le meme film une prodigieuse composition du très regretté Jean-Pierre Bisson . J’adorais cet acteur .
Jicop
16 novembre 2019 at 13 h 05 min
Comme prevu Garrel est aussi credible en officier que Marty Feldman en jeune premier.
Sinon le film est romanesque avec une belle histoire et une Marion Cotillard touchante dans un role a la Adjani de la grande epoque .
Patrick
16 novembre 2019 at 19 h 25 min
Hier je suis allé voir J’accuse et je ne l’avais vu joué auparavant Louis Garrel et je dois dire que dans le rôle d’Alfred Dreyfus il est très bon.
anachronicval
22 mars 2021 at 11 h 01 min
Vu hier… Je n’ai pas aimé du tout : rien à sauver pour moi dans ce film, mais je ne suis pas dans un bon état d’esprit en ce moment, alors…
Pour ceux que ça intéresse, ma chronique est en ligne depuis ce matin.
walkfredjay
22 mars 2021 at 11 h 04 min
Que te dire, Val ? On en a souvent débattu ici. Pour ce qui est d’aimer ou de détester un film ou toute autre œuvre d’art, personne n’a tort, personne n’a raison. C’est totalement subjectif.