RSS

« GROSSE FATIGUE » (1994)

18 Mar

Écrit et réalisé par Michel Blanc, d’après une idée de Bertrand Blier, « GROSSE FATIGUE » est une comédie délirante sur la perte d’identité, le dédoublement et sur la schizophrénie du métier d’acteur. C’est plaisamment écrit, du moins dans la première partie, et les multiples apparitions de vedettes dans leur propre rôle égayent le spectacle.GF.jpg

L’influence « bliérienne » se fait fortement ressentir dans le dialogue et surtout dans plusieurs situations (le « miracle » dans le petit village qui semble tout droit sorti de « NOTRE HISTOIRE ») et hélas, dans un scénario s’annonçant brillant mais qui s’effiloche peu à peu, pour s’achever en eau de boudin. Mais malgré tout, le postulat de départ est riche : Michel Blanc voit sa vie pourrie par un sosie/doppelgänger qui agresse ses amis, va jusqu’à violer Josiane Balasko, pique dans les sacs et fait des animations ringardes dans les supermarchés. Si l’acteur joue ses deux personnages sur une même tonalité maussade et dépressive qui peut lasser à la longue, il est heureusement soutenu par Carole Bouquet, absolument délectable dans un avatar d’elle-même d’une irrésistible drôlerie : snob, serviable, pince-sans-rire, pénible, donneuse de leçons, c’est elle qui s’accapare la vedette du film, le déséquilibrant un peu au passage, mais pour notre plus grand bonheur. On sourit souvent, on est parfois déçu par des péripéties qui se répètent et ne vont nulle part, certaines rencontres tiennent du « name dropping » pas forcément nécessaire, mais « GROSSE FATIGUE » n’en demeure pas moins un film français culotté et hors des sentiers battus, qui aurait sans doute gagné à être moins anecdotique dans son déroulement (l’apparition finale de Philippe Noiret ouvre des perspectives qu’on aurait aimé voir plus développées), et à être plus structuré. À voir en tout cas, car le fan de l’univers de Bertrand Blier s’y sentira comme chez lui. Les quelques allusions à Gérard Depardieu sont très amusantes, au point qu’on a l’impression qu’il apparaît dans le film, ce qui n’est pas le cas.

 
 

9 réponses à “« GROSSE FATIGUE » (1994)

  1. Patrick

    18 mars 2020 at 9 h 57 min

    A revoir mais j’ai aussi souvenir d’un bon film qui faiblit un peu vers la fin.

     
  2. Jeremy Fox

    18 mars 2020 at 10 h 49 min

    Vu il y a longtemps et pas revu depuis,j’ai le souvenir d’une bonne comédie sortant des sentiers battus de la comédie à la française avec un casting d’enfer de comédiens jouant leurs propres rôles,les 3 premiers films de Michel Blanc réalisateur (pas vu les autres) sont plutôt bon,marche à l’ombre comédie sympa plutôt soigné au niveau réalisation avec un duo Lanvin/Blanc qui fonctionne bien, celui-ci et mauvaise passe avec un Daniel Auteuil étonnant en escort boy à Londres ou il s’éloigne de la comédie.

     
  3. Thomas

    18 mars 2020 at 11 h 05 min

    le film est vraiment réussie dans sa première partie (la confrontation avec l’équipe du Splendid, le passage en prison avec le détenu fan de Tenue de Soirée) et Bouquet vraiment épatante ( » mais dites-donc, Carole Bouquet, vous n’auriez pas envie de vous taper un comique ? » suivie d’une superbe claque !) Blanc semble avoir eu du mal à choisir une fin et à finalement mis 3 conclusions à l’histoire (la partie avec Noiret étant vraiment ratée)

     
    • walkfredjay

      18 mars 2020 at 11 h 16 min

      Oui, grosse paresse dans le développement, Plutôt que fatigue. On s’est contenté d’un pitch accrocheur sans trop se soucier des détails et des péripéties.

       
  4. Marc Provencher

    18 mars 2020 at 12 h 40 min

    «…Carole Bouquet, absolument délectable dans un avatar d’elle-même d’une irrésistible drôlerie : snob, serviable, pince-sans-rire, pénible, donneuse de leçons, c’est elle qui s’accapare la vedette du film… »

    Et n’écoutant que son courage, elle sauve carrément la France, en tout cas le cinéma français (ce qui revient au même). Enfin l’héroïne que nous attendions tous. À la niche, Superdupont ! Remballe ton attirail, Schwarzenegger !

    Je ne l’ai jamais revu, mais je me souviens de m’être follement amusé.

     
  5. Miguel

    18 mars 2020 at 18 h 45 min

    Un film franchement ennuyeux et écrit avec les pieds. Voir des acteurs jouer leurs propre rôles n’a déjà que très peu d’intérêt sur le plan dramatique, alors avec une mise en scène dont le style se répètent et ne va nulle part, ce film devient très vite fatiguant à regarder. Mais si on doit se référer à Bertrant Blier pour sauver ce film, pour ma part, ça ne fera que l’enfoncer encore plus.

     
  6. Jicop

    18 mars 2020 at 20 h 00 min

    Dans mes souvenirs , Bouquet etait au contraire assez irritable .
    Qui plus est Blanc tentait maladroitement de reproduire l’ecriture dialoguee de Blier mais sans at teindre la tonalite exacte.
    Je ne l’ai pas revu depuis et je n’ai pas cherche a le faire. Mauvais signe .

     
    • walkfredjay

      18 mars 2020 at 20 h 14 min

      Blanc c’est un mélange de l’écriture de Blier et du personnage créé par Woody Allen. Jamais accroché, personnellement.

       
      • Jicop

        18 mars 2020 at 20 h 27 min

        Depuis  » tenue de soiree  » en l’occurrence , car  » marche a l’ombre  » etait plus sur un mode  » cafe-theatre  » qui lui sied sans doute mieux.

         

Laisser un commentaire