« REPTILE » (2023)

Écrit et réalisé par Grant Singer, co-écrit par sa vedette Benicio Del Toro et tourné à Atlanta, « REPTILE » ne ressemble en rien à un polar américain traditionnel et fait plutôt penser à certains films australiens comme l’excellent « LANTANA » (2001).

Suite à l’assassinat d’une jeune femme travaillant dans l’immobilier, le policier Del Toro démarre une enquête compliquée par le nombre de suspects, mais qui va le plonger progressivement dans une sombre affaire de corruption au sein même de la police, impliquant ses collègues et amis les plus proches. Le scénario, on le voit, ne présente aucune originalité, mais c’est le traitement des personnages principaux qui éveille l’intérêt. En particulier celui du flic, à l’opposé de tous les tough guys du genre. Del Toro, très intériorisé, campe un homme discret, respectueux, poli jusque dans la menace et n’hésitant jamais à faire le coup de feu. Portant le film sur les épaules, l’acteur est bien entouré par Alicia Silverstone jouant son épouse, Eric Bogosian excellent en commissaire ambigu, Michael Pitt méconnaissable en semi-clochard rancunier, Justin Timberlake en salaud de service. On reconnaît également Frances Fisher, les cheveux blancs, mais l’allure altière. « REPTILE » est intrigant, mais dure trop longtemps pour accrocher jusqu’au bout, jusqu’à la révélation des vrais coupables. Le montage est relâché – comme souvent dans les productions Netflix, d’ailleurs – et l’image trop terne pour maintenir éveillé. Ce n’est pas désagréable, mais on comprend trop rapidement les tenants et aboutissants de l’histoire pour vraiment se motiver à aller jusqu’au bout. S’il faut voir « REPTILE », ce sera principalement pour la prestation massive et léthargique d’un Benicio Del Toro en mode Mitchum.

BENICIO DEL TORO ET ALICIA SILVERSTONE