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Archives Mensuelles: janvier 2015

« QUAND VIENT LA NUIT » (2014)

Écrit par l’auteur de « MYSTIC RIVER », signé par le réalisateur belge de « BULLHEAD », « QUAND VIENT LA NUIT » (le titre original est « LE DÉPÔT » !) est un authentique ‘film noir’ enveloppé de non-dits et de secrets.DROP

Situé à Brooklyn dans un bar tenu par la mafia tchétchène, mais gérée par James Gandolfini un ex-caïd has-been et son jeune cousin taciturne, le film fait penser à une cocotte-minute sous pression maximale : jusqu’à la toute fin, il ne se passe réellement pas grand-chose de concret. Des menaces à peine exprimées, une violence qui ne demande qu’à exploser, des questions qui demeurent sans réponse. Mais peu à peu, on comprend que tout ce réseau intangible ne mène qu’à une seule et même personne : Tom Hardy, ce barman peu causant, d’apparence timide et soumise, qui évolue dans un univers dangereux en nageant constamment entre deux eaux.  Une fois encore méconnaissable, Hardy rappelle – sans jamais l’imiter – le Brando des débuts, particulièrement celui de « SUR LES QUAIS ». Son ‘Bob’ est un asocial primitif, autonome, vivant en marge de la société, jusqu’à ce qu’il recueille un chiot maltraité, son premier geste vers la normalité mais aussi vers la vulnérabilité. L’acteur porte le film sur les épaules, élargissant encore son registre déjà impressionnant. Face à lui, dans son ultime apparition à l’écran, Gandolfini campe un faux-dur dépassé et planche-pourrie avec sa finesse habituelle. Noomi Rapace est touchante et Matthias Schoenaerts excellent en malfrat mythomane et franchement inquiétant. Réminiscent de polars comme « MEAN STREETS » ou « LES ANGES DE LA NUIT », « QUAND VIENT LA NUIT » est un très bon film qui s’attarde davantage sur de petits détails, sur le mystère entourant ses personnages (ce flic toujours souriant et très religieux finement joué par John Ortiz), que sur des morceaux de bravoure ou de grands numéros d’acteur. Quand le film s’achève, on ne connaît pas vraiment mieux ses protagonistes, mais on se surprend à les aimer. Surtout le pitbull !

 

« LE FAN » (1981)

MICHAEL BIEHN

MICHAEL BIEHN

« LE FAN » est sorti un an avant le chef-d’œuvre de Martin Scorsese « LA VALSE DES PANTINS », sur un thème très similaire. Mais il n’en a pas l’intelligence, la densité et la folie.

C’est un suspense archi-conventionnel, plombé par un scénario scolaire et plan-plan qui n’évite aucun cliché, ne ménage aucune surprise et roule tranquillement vers sa conclusion aussi prévisible que bâclée à la va-vite. Ce qui rend le film tout de même regardable, c’est la justesse de son casting, une mise-en-scène et une photo étonnamment honorables et une description du milieu showbiz de Broadway tout à fait crédible et concrète.FAN2

La vraie bonne surprise, c’est d’abord Lauren Bacall qui se sort très bien d’un rôle compliqué, celui de « Pas-vraiment-Lauren-Bacall-mais-presque », une star mûrissante et solitaire, harcelée par un malade mental de plus en plus pressant et dangereux. Avec sa voix rauque, son œil ironique, son sens inné de l’autodérision, l’actrice s’avère l’atout n°1 de ce « FAN », voire sa seule raison d’être. Mais c’est un réel plaisir de la retrouver telle qu’en elle-même. À ses côtés, d’excellents acteurs comme Maureen Stapleton jouant sa secrétaire souffre-douleur, Michael Biehn assez angoissant dans le rôle du psychopathe obsessionnel et quelques débutants comme Dana Delany ou Griffin Dunne dans des quasi-figurations. Seul le pauvre James Garner est très mal servi en ex-mari de la star, un metteur-en-scène pleutre et indécis sans aucun intérêt.

À condition d’être patient et de ne pas espérer un thriller haletant ou un ‘slasher’ sanglant, « LE FAN » peut être vu sans déplaisir, ne serait-ce que pour voir Miss Bacall sur scène dans un ‘musical’, spectacle rare et plutôt réjouissant.

JAMES GARNER, LAUREN BACALL ET MICHAEL BIEHN

JAMES GARNER, LAUREN BACALL ET MICHAEL BIEHN

 

« ADIOS SABATA » MADE-IN-DEUTSCHLAND !

SORTIE BLU-RAY EN MARS DE « ADIOS SABATA » EN ALLEMAGNE. FILM MÉDIOCRE MAIS... BELLE JAQUETTE !

SORTIE BLU-RAY EN MARS DE « ADIOS SABATA » EN ALLEMAGNE. FILM MÉDIOCRE MAIS… BELLE JAQUETTE !

 
 

BRONSON À SON PLUS BRUTAL !

RIDER U.S.On ne vantera jamais assez les efforts accomplis par les marchands de pellicule pour arriver à vendre l’invendable. Ainsi, on devine combien ils ont dû ramer les pauvres distributeurs américains quand ils se sont retrouvés avec « LE PASSAGER DE LA PLUIE » entre les mains ! À savoir, un film français, situé dans le Midi, un suspense psychologique dont le seul élément familier à leurs yeux était la présence d’un acteur étasunien. Comment donner à leurs compatriotes – dont la plupart pensent que la France est une province de l’Italie, limitrophe de l’Allemagne où on circule en calèche et où on dit « sacrebleu ! » – l’envie d’aller voir cette « chose » ?

Déjà, on simplifie : dans le film, une Française rousse est violée par un G.I. qu’elle abat d’un coup de fusil. Ensuite, un colonel de l’U.S.-Army (Charles Bronson) vient enquêter. Trop compliqué ! C’est le colonel qui viole la fille et la tabasse ensuite avec un Lüger pendant qu’elle hurle de terreur. Et on la comprend : le bonhomme est torse-poil et il a l’air très méchant ! Si en plus on lit la « tagline » juste au-dessus : « BRONSON À SON PLUS BRUTAL », on comprend qu’on va voir quelque chose de très ‘hot’ et d’affreusement sadique. Que l’illustration n’ait à peu près aucun rapport avec le contenu du produit n’a vraiment aucune espèce d’importance. Oui, c’est vrai, Charley bouscule un peu Marlène Jobert, mais… pas comme ça. Oh ! Et puis c’est trop long à expliquer ! Régalons plutôt nos yeux de cette affiche subtile et délicate.

 
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Publié par le 30 janvier 2015 dans ARNAQUES !, LA LÉGENDE DE CHARLEY

 

« MARIE & BRUCE » (2004)

MARIE2Écrit par l’auteur-acteur new-yorkais Wallace Shawn, « MARIE & BRUCE » se présente au premier abord comme une comédie romantique. Mais il suffit de quelques minutes de projection pour se rendre compte qu’on en est loin, très loin. Et pour commencer à le regretter, même si on n’aime pas spécialement les comédies romantiques !

Qu’est-ce, alors ? Eh bien, une sorte de film d’auteur « prise-de-tête » sur un couple en crise où les personnages parlent face à la caméra, où se mêlent les voix « off », les séquences rêvées, les retours en arrière redondants, dans une mosaïque sans ossature, sans dramaturgie précise. Julianne Moore, névrosée dépressive et nombriliste passe son temps à se moquer de son fiancé, le gentil et trop lisse Matthew Broderick qu’elle projette de quitter, même si on devine très vite qu’elle n’en fera rien et que la pénible journée à laquelle on assiste constitue en fait leur quotidien. C’est une écriture théâtrale, cérébrale, légèrement masturbatoire sur les bords, totalement anti-cinématographique. Il y a çà et là quelques moments intrigants comme ce long passage où elle suit un chien dans la rue et finit dans un décor de forêt onirique, mais dans l’ensemble, c’est d’un ennui et d’une prétention phénoménaux et d’un inintérêt constant. On a bien souvent vu la grande Julianne dans ce genre de personnage de « neurotic » urbaine à fleur de peau, sarcastique et à la langue acérée. Elle fait ça très bien, mais ne donne aucune chair, aucune émotion à son rôle. Broderick est comme toujours sympathique mais un peu falot. On aperçoit des visages familiers dans des caméos comme Julie Hagerty, Bob Balaban ou Griffin Dunne.

JULIANNE MOORE ET MATTHEW BRODERICK

JULIANNE MOORE ET MATTHEW BRODERICK

« MARIE & BRUCE » est un film passé à peu près inaperçu, très peu édité en vidéo et souvent inconnu des admirateurs de Julianne Moore. Ce n’est hélas, pas sans raison…

 

COLLEEN McCULLOUGH : R.I.P.

COLLEEN McCULLOUGH (1937-2015), ROMANCIÈRE AUSTRALIENNE CÉLÈBRE POUR LA SAGA « LES OISEAUX SE CACHENT POUR MOURIR » ADAPTÉE À LA TV.

COLLEEN McCULLOUGH (1937-2015), ROMANCIÈRE AUSTRALIENNE CÉLÈBRE POUR LA SAGA « LES OISEAUX SE CACHENT POUR MOURIR » ADAPTÉE À LA TV.

 

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LOUISA COLPEYN : R.I.P.

LOUISA COLPEYN (1918-2015), ACTRICE BELGE, MÈRE DE PATRICK MODIANO, VUE DANS « BANDE À PART » OU « LA MORT DE BELLE ».

LOUISA COLPEYN (1918-2015), ACTRICE BELGE, MÈRE DE PATRICK MODIANO, VUE DANS « BANDE À PART » OU « LA MORT DE BELLE ».

 
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Publié par le 29 janvier 2015 dans CARNET NOIR, FILMS FRANÇAIS

 

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« LE DERNIER JOUR DE LA COLÈRE » : MADE-IN-UK !

ANGER UK

SORTIE EN MARS DU « DERNIER JOUR DE LA COLÈRE », EXCELLENT WESTERN DE TONINO VALERII EN BLU-RAY !

SORTIE EN MARS DU « DERNIER JOUR DE LA COLÈRE », EXCELLENT WESTERN DE TONINO VALERII EN BLU-RAY !

 

« CONAN LE BARBARE » (1982)

ARNOLD SCHWARZENEGGER

ARNOLD SCHWARZENEGGER

Adapté des romans de Robert E. Howard par Oliver Stone et John Milius et aussi des illustrations qu’en avait tirées le génial Frank Frazetta, « CONAN LE BARBARE », se présente sous les meilleurs auspices. Et si tant d’années après, il est toujours regardable et ne manque pas de charme, c’est un des films les plus inégaux et irréguliers qui puissent se donner de voir, parfois même à l’intérieur d’une même séquence voire d’un même plan. Sans parler de l’insupportable voix « off » qui court sur la longueur du métrage.CONAN2

Oscillant dangereusement entre l’emphase nietzschéenne et le kistch-qui-tue, le grand spectacle et le péplum wagnérien, pâtissant d’une direction d’acteurs pour le moins flottante, le film a du mal à trouver sa voie et à convaincre totalement. Heureusement quelques batailles sont bien réglées et le final renvoie évidemment à « APOCALYPSE NOW » sorti trois ans plus tôt, donnant une certaine résonance au scénario tout entier. Le tout jeune Arnold Schwarzenegger, s’il a le physique de l’emploi (même s’il fait plus bodybuildé que guerrier sculpté dans la masse), fait preuve d’une gaucherie terrible, touchant ou ridicule d’une scène à l’autre. Le reste est un festival de vilaines perruques, de barbes postiches, de lentilles de contact, collées sur des comédiens haut-de-gamme comme Max Von Sydow, William Smith et surtout James Earl Jones qui s’en donne à cœur-joie dans le n’importe quoi post-Darth Vader. Seule s’en sort honorablement Sandahl Bergman en walkirie énamourée. En fait le seul qui soit complètement dans le ‘mood’ et qui parvienne à restituer parfaitement les intentions des auteurs, c’est Basil Poledouris, dont la BO lyrique apporte aux images des bouffées d’enthousiasme et d’épopée dont elles manquent cruellement par ailleurs. L’univers créé par Robert E. Howard est imaginaire, sauvage et sans limite et donc extrêmement difficile à restituer sur pellicule. Si on est heureux de revoir de vieux effets spéciaux sans CGI, on se demande après ces deux heures laborieuses, si la seule façon d’adapter les romans originaux ne serait à la façon de la série TV « SPARTACUS » : dans une orgie de violence, de ‘gore’ et de sexe débridé… Mais avec moins de CGI ! Ce Conan-là est définitivement trop sage et… trop philosophe.

GERRY LOPEZ, ARNOLD SCHWARZENEGGER, SANDAHL BERGMAN ET WILLIAM SMITH

GERRY LOPEZ, ARNOLD SCHWARZENEGGER, SANDAHL BERGMAN ET WILLIAM SMITH

 

« I MARRIED A MONSTER FROM OUTER SPACE » (1958)

TOM TRYON

TOM TRYON

Réalisé par Gene Fowler, Jr. qui signa la même année les deux premiers véhicules de Charles Bronson en tête d’affiche : « GANG WAR » et « SHOWDOWN AT BOOT HILL », « I MARRIED A MONSTER FROM OUTER SPACE » est une série B de science-fiction largement inspirée du succès de « L’INVASION DES PROFANATEURS DE SÉPULTURES ».MARRIED2

Ici, les aliens, sortes de mollusques bipèdes en pyjama fluo, enlèvent les habitants d’une petite ville, les dupliquent à l’aide d’une espèce de nuage noir (de la haute technologie extra-terrestre, cherchez pas !) et épousent des terriennes afin de perpétuer leur race en voie d’extinction. L’héroïne, la mignonne Gloria Talbott, dans ses petits pulls moulants, se doute de quelque chose, car son Tom Tryon de mari est encore plus inexpressif et ennuyeux que d’habitude. Elle tente de prévenir amis et voisins, mais ceux-ci sont déjà pour la plupart « possédés ». À la fin, une dizaine d’hommes, des vrais (on les reconnaît au fait qu’ils ont pu procréer), chassent à coups de fusils de chasse et avec l’aide de deux bergers allemands, des milliers d’envahisseurs qui détalent comme des lapins, non seulement de Norrisville (la ville natale de Chuck Norris ?) mais du globe tout entier. On le voit, un scénario hautement scientifique, d’un sérieux inébranlable et d’un suspense bien ancré dans la réalité. C’est aussi fauché qu’amusant au second degré, la photo soignée compense un peu une mise-en-scène manquant terriblement de moyens et des décors de studio particulièrement fauchés. Parmi les seconds rôles, on reconnaît un tout jeune Ty Hardin et Steve London, un des « INCORRUPTIBLES » de Robert Stack De la série B rétro et kitsch à savourer en connaissance de cause.

GLORIA TALBOTT ET LE VAISSEAU SPATIAL

GLORIA TALBOTT ET LE VAISSEAU SPATIAL