Écrit par le légendaire musicien-parolier Stephen Sondheim et l’acteur Anthony Perkins (pour qui le rôle finalement tenu par Richard Benjamin était probablement destiné), « LES INVITATIONS DANGEREUSES » d’Herbert Ross est un cluedo mâtiné de whodunit, tourné sur la côte d’azur.
Le producteur James Coburn réunit sur son yacht six personnalités du showbiz dont l’une d’elles a tué sa femme un an plus tôt, en la percutant avec sa voiture. Pervers et sadique, Coburn va organiser un jeu élaboré pour démasquer le coupable. Bonne idée, serait-on tenté de dire et magnifique distribution : James Mason en réalisateur has-been porté sur les fillettes, Raquel Welch en starlette, Dyan Cannon en agent nymphomane, Ian McShane en gigolo et la toujours parfaite Joan Hackett en fille alcoolique d’un mogul hollywoodien. Et Benjamin, la grosse erreur du casting, qui ne possède pas un iota de l’ambiguïté de son rôle. Le film démarre plutôt bien, les comédiens semblent à l’aise dans ces personnages persifleurs et « langues-de-pute » et les extérieurs d’Antibes sont bien exploités. Mais très vite, le bât blesse : quelque chose ne fonctionne pas. D’abord, on se fiche royalement de ce qui peut bien arriver à ces odieux et malsains individus, ensuite le scénario devient de plus en plus confus à mesure qu’il avance. L’interminable et incompréhensible (à moins de prendre des notes !) explication finale finit d’achever le peu d’intérêt qu’il reste à ce stade. Cela fait vaguement penser au « LIMIER » de Mankiewicz en infiniment moins maîtrisé. Coburn, qui disparaît hélas, beaucoup trop vite, s’amuse visiblement en salopard hilare et tireur de ficelles. Son apparition en moine travesti (sic !) épatera ses admirateurs. Cannon est extrêmement agaçante, ce qui convient parfaitement à son rôle. Et Raquel a rarement été plus belle. C’est dire… « LES INVITATIONS DANGEREUSES » ne tient pratiquement aucune de ses promesses, il peut se laisser voir pour le seul plaisir de voir des acteurs interagir, mais c’est à peu près tout.