
CARY GRANT ET AUDREY HEPBURN
Par son sujet, son tournage français, par la présence de Cary Grant, « CHARADE » a toutes les apprences d’un Hitchcock, dans la droite lignée de « LA MAIN AU COLLET » sorti huit ans plus tôt. Mais c’est un film de Stanley Donen (qui fait d’ailleurs un clin d’œil à son complice Gene Kelly dans une réplique), mêlant plaisamment le ‘whodunit’, la comédie romantique à une visite très touristique de Paris, à faire se pâmer le public U.S. en mal d’exotisme.
« CHARADE » doit pratiquement tout au charme mutin d’Audrey Hepburn, innocente traquée par un trio de malfrats, un menteur pathologique et même par la CIA, tous à la recherche de 250 000 $ dérobés par son mari assassiné lors du générique-début. À dire vrai, le scénario tire trop à la ligne, entretient tant bien que mal un suspense artificiel et des fausses-pistes peu convaincantes. Les intérieurs assez laids, font trop « studio » et les vues de Paris deviennent un brin envahissantes. Mais… cela fonctionne encore ! Les scènes de séduction entre Miss Hepburn, vraiment charmante, et Grant – un peu trop âgé à 59 ans pour faire un couple harmonieux avec elle – tiennent le coup, et les revirements et coups de théâtre incessants sont amusants. Les seconds rôles sont excellents : James Coburn en Texan brutal au rire chevalin, George Kennedy en manchot bestial ou Walter Matthau dans un personnage ambigu, c’est du haut-de-gamme. Sans oublier la BO entêtante de Henry Mancini.
Quelques morceaux de bravoure, comme la bagarre sur le toit de l’hôtel entre Grant et Kennedy ou la longue course-poursuite dans le métro puis au Palais-Royal, sont très bien menés. « CHARADE » est un film-champagne, un exercice de style hitchcockien sympathique et relaxant, qui vaut encore largement un coup d’œil.

WALTER MATTHAU, CARY GRANT ET JAMES COBURN