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Archives de Catégorie: LES FILMS DE JAMES COBURN

« LES INVITATIONS DANGEREUSES » (1973)

Écrit par le légendaire musicien-parolier Stephen Sondheim et l’acteur Anthony Perkins (pour qui le rôle finalement tenu par Richard Benjamin était probablement destiné), « LES INVITATIONS DANGEREUSES » d’Herbert Ross est un cluedo mâtiné de whodunit, tourné sur la côte d’azur.

Le producteur James Coburn réunit sur son yacht six personnalités du showbiz dont l’une d’elles a tué sa femme un an plus tôt, en la percutant avec sa voiture. Pervers et sadique, Coburn va organiser un jeu élaboré pour démasquer le coupable. Bonne idée, serait-on tenté de dire et magnifique distribution : James Mason en réalisateur has-been porté sur les fillettes, Raquel Welch en starlette, Dyan Cannon en agent nymphomane, Ian McShane en gigolo et la toujours parfaite Joan Hackett en fille alcoolique d’un mogul hollywoodien. Et Benjamin, la grosse erreur du casting, qui ne possède pas un iota de l’ambiguïté de son rôle. Le film démarre plutôt bien, les comédiens semblent à l’aise dans ces personnages persifleurs et « langues-de-pute » et les extérieurs d’Antibes sont bien exploités. Mais très vite, le bât blesse : quelque chose ne fonctionne pas. D’abord, on se fiche royalement de ce qui peut bien arriver à ces odieux et malsains individus, ensuite le scénario devient de plus en plus confus à mesure qu’il avance. L’interminable et incompréhensible (à moins de prendre des notes !) explication finale finit d’achever le peu d’intérêt qu’il reste à ce stade. Cela fait vaguement penser au « LIMIER » de Mankiewicz en infiniment moins maîtrisé. Coburn, qui disparaît hélas, beaucoup trop vite, s’amuse visiblement en salopard hilare et tireur de ficelles. Son apparition en moine travesti (sic !) épatera ses admirateurs. Cannon est extrêmement agaçante, ce qui convient parfaitement à son rôle. Et Raquel a rarement été plus belle. C’est dire… « LES INVITATIONS DANGEREUSES » ne tient pratiquement aucune de ses promesses, il peut se laisser voir pour le seul plaisir de voir des acteurs interagir, mais c’est à peu près tout.

JAMES MASON, RAQUEL WELCH, JOAN HACKETT, IAN McSHANE, DYAN CANNON, RICHARD BENJAMIN ET JAMES COBURN
 

« THE DERVISH DUST : THE LIFE AND WORDS OF JAMES COBURN »

La première biographie de James Coburn vient de sortir aux U.S.A. « DERVISH DUST : THE LIFE AND WORDS OF JAMES COBURN » est signé par Robyn L. Coburn, la bru de l’acteur, une perchwoman qui a entrepris de relater la vie du père de son époux.

Édité par Potomac Books, l’ouvrage fait 361 pages. La plupart est consacrée à la vie privée de Coburn, sa jeunesse, ses mariages, son amour du jazz, des gongs et de la méditation. Les films sont hâtivement survolés, mais on y glane des anecdotes sur les tournages, sur ses amitiés. Coburn n’avait rien d’un taciturne à la Lee Marvin avec lequel on le confond souvent. C’était un mondain, curieux de tout, un voyageur, un hédoniste, un conteur. Des extraits d’interviews révèlent un grand sens du portrait. Ainsi celui qu’il brosse de Charles Bronson, qu’il aimait beaucoup, est savoureux : « Impossible de ne pas aimer Charlie Bronson… Il avait un grand sens de l’humour. Un type très drôle. À part que personne ne comprend son humour. Même moi, je ne comprends pas son humour ! Mais je le ressens ». Il parle avec chaleur de Bruce Lee, de Sam Peckinpah. À travers ce voyage dans une vie et une carrière, on réalise qu’il n’a connu le vedettariat que lors d’une courte période dans les années 60 et quelques comebacks çà et là et enfin un Oscar in extremis. Le livre est copieux, mais laisse le sentiment de n’avoir pas développé ce qui était le plus intéressant dans ce parcours de vie. Cela demeure anecdotique, parfois trop personnel. L’émotion parvient à percer vers la fin, en décrivant le long combat de Coburn contre l’arthrose qui a gâché ses dernières années. À lire, de toute façon, parce que l’homme en vaut la peine.

 

« CYCLONE À LA JAMAÏQUE » (1965)

Production anglaise réalisée par Alexander Mackendrick d’après un roman de Richard Hughes, « CYCLONE À LA JAMAÏQUE » est un film d’aventures maritimes situé en 1870 et contant l’enlèvement par un vaisseau pirate d’une fratrie en route pour l’Angleterre.

Photographié en Scope par le grand Douglas Slocombe, le film est entièrement écrit du point de vue d’une gamine délurée et sans peur, très bien campée par Deborah Baxter. C’est sa relation étrange avec le capitaine colombien (Anthony Quinn) qui est au cœur de l’histoire. La gamine se montre familière avec lui, alors que l’homme semble troublé par cette présence juvénile, mais tout de même féminine. Parlant espagnol pendant les trois-quarts de l’action, Quinn qui venait de tourner « ZORBA LE GREC », retrouve un personnage assez similaire et même… Lila Kedrova, qui joue à nouveau une maquerelle hospitalière. On connaît par-cœur tous les maniérismes de l’acteur dans ce genre de rôle, mais on est toujours content de le revoir truculent et fruste, comme lui seul savait l’être. À ses côtés, jouant son bras-droit, James Coburn est inimitable de décontraction. Parmi les seconds rôles, on aperçoit Benito Carruthers en souffre-douleur vicieux de Quinn et Gert Fröbe qui n’apparaît en officier hollandais, que le temps de se faire poignarder. « CYCLONE À LA JAMAÏQUE » possédait tous les atouts pour devenir un grand classique dans la lignée de « L’ÎLE AU TRÉSOR » ou « LE LOUP DES MERS », mais le rythme trop haché laisse deviner des coupes-montage sévères, les séquences d’action sont confuses et l’épilogue est quelque peu décevant. Cela n’en demeure pas moins un beau film plein de bruit et de fureur, dominé par le grand Quinn qu’on aime toujours autant entendre rire aux éclats.

ANTHONY QUINN, DEBORAH BAXTER ET JAMES COBURN
 

« L’EFFACEUR » (1996)

« L’EFFACEUR » de Chuck Russell marqua le début d’une nette baisse de qualité dans les véhicules produits pour Arnold Schwarzenegger, après une bonne décennie de succès ininterrompus. L’acteur y joue l’agent d’une société de protection de témoins chargée d’oblitérer le passé de ses clients.

Le scénario est extrêmement mécanique, sans âme ni raison d’être, hormis celle de ménager de longs passages d’action pure, de poursuites et de fusillades. L’enjeu ? Une nouvelle arme de destruction vendue au plus offrant par James Caan, le mentor d’Arnold qui a retourné sa veste. Autre enjeu :  un témoin à protéger (petite réminiscence du second Terminator), la très belle Vanessa Williams. Tout se déroule selon le cahier des charges du blockbuster, sans surprise, sans aspérité, le dialogue est indigent, les personnages ne sont que de pâles caricatures. Aminci, très élégant, Schwarzie tient un rôle à la Ethan Hunt dans : « MISSION : IMPOSSIBLE » (sorti la même année), un surhomme qui supporte les pires blessures sans broncher et capable de récupérer un parachute en pleine chute libre. Le scénario lui octroie quelques « one liners » faciles (« You’re luggage » dit-il en flinguant un crocodile en vilaines images de synthèse), mais le rôle est quelconque, dépourvu de personnalité, bien loin de ses personnages iconiques de l’époque. Et son accent teuton n’est absolument pas justifié, hormis le fait qu’il se nomme… Kruger. Caan joue les félons en grimaçant beaucoup, mais le cœur n’y est pas. On reconnaît des visages familiers comme James Cromwell, John Slattery (« MAD MEN »), Joe Viterelli ou Roma Maffia, sans oublier le grand James Coburn venu cachetonner en boss à la barbe blanche. Le fond est atteint avec Robert Pastorelli jouant un sympathique mafioso (sic !) qui sert de « comic relief » ! « L’EFFACEUR » a méchamment vieilli, la paresse du scénario, l’absence de direction d’acteurs et les séquences d’action pas très convaincantes achèvent d’en faire un film désuet qui marque la fin d’une ère où n’importe quel film avec Schwarzenegger explosait systématiquement le box-office.

ARNOLD SCHWARZENEGGER, JAMES CAAN, VANESSA WILLIAMS ET JAMES COBURN

 

« LES 7 MERCENAIRES » (1960)

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ELI WALLACH ET YUL BRYNNER

Après 60 ans, il devient de plus en plus difficile, de porter un regard frais sur « LES 7 MERCENAIRES » de John Sturges. Exemple-type du film vu et revu au fil des ressorties en salles, des diffusions télé, des éditions vidéo. Remake d’un classique japonais et lui-même « remaké » récemment, il a donné naissance à trois sequels et même à une série TV.SEPT

Chaque re-vision jette une lumière nouvelle sur ce western si souvent imité, rarement égalé, aussi bourré de défauts qu’il est, encore et toujours, irrésistible. Si quelque chose peut être objectivement critiqué, ce sera d’abord le scénario, succession de vignettes qui s’enchaînent sur un rythme de métronome un brin lassant, qui accumule d’énormes « comme par hasard » et ne met pas toujours en avant les personnages les plus intéressants. Ainsi, l’Allemand Horst Buchholz peu crédible Mexicain, est-il anormalement avantagé par Sturges (l’impro avec la vachette, les roucoulades avec la jeune première), même s’il n’a rien d’exaltant, alors que James Coburn, formidable de présence mutique, est sous-utilisé. Quant aux seconds rôles locaux, s’ils sont chronophages et interchangeables, ils ont parfois plus de présence à l’écran que les mercenaires eux-mêmes. Mais à côté de ces scories, quel plaisir ! La BO d’Elmer Bernstein emporte toute réticence sur son passage, les montagnes bleues du Mexique sont magnifiquement filmées et les comédiens, tous gâtés par un dialogue très soigné, ont une sacrée gueule. Yul Brynner a vraiment un look unique de pistolero-samouraï impassible, tout vêtu de noir, Steve McQueen cabotine joyeusement, Charles Bronson est irremplaçable en dur-à-cuire au cœur tendre. Cela dépend bien sûr des goûts et de l’humeur du moment, mais les deux acteurs qui ont les plus beaux rôles sont Eli Wallach, fabuleux en bandido pas si odieux qu’il n’en a l’air, puisqu’il est drôle, qu’il fait preuve de fair-play et d’une certaine joie de vivre. Et aussi Robert Vaughn extraordinaire dans un rôle complexe et ambigu de chasseur de primes névrosé, statufié de trouille et en quête de rédemption. « LES 7 MERCENAIRES » s’est démodé par certains aspects, mais n’a rien perdu de son souffle d’aventures, d’héroïsme et de lucidité (« Nous sommes toujours perdants », dit Chris, à la fin de l’aventure). Les « héros » n’en sont pas vraiment, ce sont des « losers » pré-peckinpiens qui n’ont pas su s’adapter à leur époque et vont bientôt s’enfoncer définitivement dans l’oubli après le mot « FIN ». Non, on n’a pas fini de revoir ces sept magnifiques !

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YUL BRYNNER, STEVE McQUEEN, CHARLES BRONSON ET ROBERT VAUGHN

 
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AUJOURD’HUI, IL AURAIT EU 92 ANS !

 

« IL ÉTAIT UNE FOIS… LA RÉVOLUTION » (1971)

GIU« IL ÉTAIT UNE FOIS… LA RÉVOLUTION » est un « Zapata western » à la genèse tourmentée. Un film que Sergio Leone n’était censé que produire, mais qu’il a fini par réaliser. Ce sera son avant-dernier opus.

Démarrant sur une citation de Mao (ce qui d’emblée paraît un brin prétentieux), le scénario enfonce assez lourdement quelques clous sur les inégalités sociales, les désillusions politiques, le romantisme écrabouillé par l’argent, etc. Mais une fois la machine lancée, le plaisir de filmer de Leone balaie les réticences, même si – il faut le reconnaître – la réalisation est moins soignée que d’habitude, truffée de vilains coups de zoom et de plans complètement flous. Cette histoire d’amitié, au cœur de la révolution mexicaine, est narrée comme une enfilade de morceaux de bravoure (hypertrophiant certains moments au-delà du nécessaire, comme la rencontre entre les protagonistes autour de la diligence ou leur fuite dans un wagon vers la fin). On sent très nettement des coupes-montage sévères qui rendent le récit abrupt est souvent difficile à suivre. Mais c’est bien dialogué, drôle et truculent, à l’image de ses deux héros : Rod Steiger en peone illettré et obsédé par l’or, qui traîne dans son sillage une véritable smala. Et James Coburn dans le rôle de sa vie, celui d’un dynamiteur de l’IRA exilé, corrodé par son passé. On sent le bonheur de Leone à filmer en extrêmes gros-plans l’incroyable visage asymétrique de Coburn et celui-ci, littéralement transcendé, offre une performance admirable de retenue et d’émotion contenue. Son duo avec Steiger fonctionne, mais il est recommandé de voir le film en v.o. (italien) ou même en v.f., car l’accent de Steiger en anglais est insupportable et gâche son beau travail de composition. À leurs côtés, Romolo Valli est remarquable en chef révolutionnaire pas aussi brave qu’il le voudrait et Antoine Saint-John fait impression, sans prononcer un seul mot, en colonel sadique à tête d’officier nazi. « IL ÉTAIT UNE FOIS… LA RÉVOLUTION » n’est pas parfait, parfois négligé dans sa forme et même franchement bizarre dans son montage, mais la BO d’Ennio Morricone est sublime, triste et exaltante, et certaines séquences de pur cinéma sont anthologiques. À voir et revoir, de toute façon.

À noter que Leone ne put obtenir la distribution originellement prévue, à savoir : Eli Wallach ou Jason Robards dans le rôle de Juan et Malcolm McDowell dans celui de Sean Mallory. Sa mésentente avec Steiger est entrée dans la légende.

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JAMES COBURN ET ROD STEIGER

 

« MAJOR DUNDEE » (1965)

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JAMES COBURN ET CHARLTON HESTON

« MAJOR DUNDEE » est un film qui connut une genèse tourmentée, il sortit en salles mutilé par son producteur et bénéficia d’un re-montage partiel en 2005 qui arrangea un peu les choses sans convaincre à 100%. C’est cette seconde version qui est chroniquée ici.DUNDEE

En quête  d’une guerre qui le hisserait dans la hiérarchie militaire, Amos Dundee (Charlton Heston) se retrouve pris entre… trois guerres : celle de l’U.S. Cavalry contre les Apaches, la guerre de sécession toujours en cours et celle des Français contre les Mexicains ! Poursuivant un chef indien qui perpétue des massacres, il enrôle une troupe disparate, composée de soldats nordistes, de confédérés prisonniers, d’ivrognes et nomme lieutenant Richard Harris, un ex-ami à lui qui le hait. Le film met une bonne demi-heure à se mettre en branle et dès le départ affiche ses défauts et ses qualités : le scénario est bancal, mal fichu, le montage parfois très confus manifestement fait de bric et de broc, la BO (refaite pour cette version) n’est jamais en harmonie avec les images. Bref, c’est un peu le foutoir. Heureusement, les personnages sont très bien dessinés et tous campés par des pointures. Heston est excellent en soldat hautain, poseur, narcissique, obsessionnel, digne héritier du capitaine Achab. Un de ses meilleurs rôles assurément. Ses face à face avec un Harris assez cabotin, sont savoureux et joliment dialogués. Senta Berger est belle à se damner. Et on retrouve avec bonheur l’écurie habituelle de Peckinpah : James Coburn lourdement grimé en pisteur manchot, Warren Oates, L.Q. Jones, R.G. Armstrong, Ben Johnson, Slim Pickens, Dub Taylor, John Davis Chandler, etc. Tout le monde est au rendez-vous ! Grâce à eux, à de belles images du Mexique, « MAJOR DUNDEE » se hisse à un niveau tout à fait honorable. Des séquences comme celles de la déchéance éthylique du major blessé et imbibé de tequila, l’exécution du déserteur, la bataille dans la rivière avec les Français, laissent deviner le style en devenir du réalisateur. Dommage que le montage original de 152 minutes soit invisible à jamais, car tout laisse à supposer que le film avait tous les atouts d’un classique en puissance. Hélas…

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CHARLTON HESTON, SENTA BERGER, RICHARD HARRIS ET WARREN OATES

 

« LES ROIS DU SOLEIL » (1963)

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YUL BRYNNER

« LES ROIS DU SOLEIL » de J. Lee-Thompson présente de nombreux points communs avec « LES 7 MERCENAIRES » sorti trois ans plus tôt : même équipe de production, mêmes lieux de tournage, trois comédiens (oui, James Coburn assure la voix « off » du début !) et le musicien, Elmer Bernstein, qui signe une BO vraiment très proche de celle du film de John Sturges.ROIS

Pourtant les sujets n’ont strictement rien à voir, puisque celui-ci retrace l’aventure du peuple Inca forcé de s’exiler au Mexique et de se confronter aux Indiens pour le pire et le meilleur. Malgré des costumes et des perruques extraordinairement kitsch, malgré un scénario qui donne une part trop belle à un improbable et parfois risible triangle amoureux, le film tient étonnamment bien la distance. Il y règne un souffle d’aventure sous-tendu d’un sympathique message de tolérance. La photo lumineuse et contrastée de Joseph McDonald est pour beaucoup dans le charme dégagé par ces « ROIS DU SOLEIL ». Si certains comédiens ont vraiment l’air de tout sauf d’Incas, tels que George Chakiris ou Brad Dexter, si Richard Basehart donne envie de pouffer avec ses chignons invraisemblables, le film appartient tout entier à Yul Brynner. Avec un narcissisme et une assurance inouïs, il incarne un chef indien musculeux et fier. Il faut le voir déambuler d’une démarche « royale », le torse huilé, l’air altier, filmé de façon quasi-fétichiste. Surmontant le ridicule, il parvient à créer une silhouette imposante et la réalisation est tout au service de sa présence physique, sculptant son corps dans des clair-obscur flatteurs et lui consacrant les plus beaux gros-plans. C’est un de ses meilleurs rôles et un des plus judicieusement distribués, pour lui qui était si difficile à caster. Shirley Ann Field est aussi belle que juste et Leo Gordon est terrifiant en barbare haineux. Malgré l’outrage indéniable des ans et un scénario plein de trous (pourquoi Brynner est-il si passif une fois fait prisonnier ? Pourquoi ne tente-t-il jamais de s’évader ?), « LES ROIS DU SOLEIL » se laisse revoir avec bonheur et la bataille finale est probablement ce que Thompson a fait de meilleur dans sa carrière.

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BRAD DEXTER, GEORGE CHAKIRIS, SHIRLEY ANN FIELD, YUL BRYNNER ET LEO GORDON

 

« LA LOI DE LA HAINE » (1976)

HARD.jpgÉcrit par Brian Garfield, l’auteur de « DEATH WISH », réalisé par le vétéran de tant de séries western Andrew V. McLaglen et de plusieurs films de cinéma tout à fait estimables, « LA LOI DE LA HAINE » est un western 100% américain, très peu influencé par les courants dominants de l’époque (Leone, Peckinpah) et efficace à sa manière jusqu’à un certain degré.

Le point faible est le scénario, qui démarre pourtant bien, établit la haine inextinguible du métis James Coburn envers le shérif Charlton Heston qui l’a envoyé au bagne pendant dix ans, après avoir tué sa « squaw ». Mais une fois la poursuite lancée, l’histoire perd en énergie, en enjeux et s’achève par un long affrontement dans la rocaille entre l’homme de loi un peu largué par les temps modernes et voulant récupérer sa fille (Barbara Hershey) kidnappée et le hors-la-loi assoiffé de vengeance. Deux fossiles d’un temps révolu. C’est joliment confectionné « old school », avec une photo lumineuse, une BO de Jerry Goldsmith, mais on a déjà vu et revu ce genre de poursuite jusqu’au-boutiste bien des fois et, malgré un beau cast, on peine à se passionner pour l’aventure. D’autant plus que le face à face entre les deux têtes d’affiche se réduit à une bagarre finale très sanglante certes, mais quelque peu insuffisante. La fin en queue de poisson n’arrange rien. Tout ça pour ça ? À 53 ans, Heston en fait facilement dix de plus et grimace plus que de raison dans ce rôle de « tough guy » guère sympathique. Coburn, pas très crédible en « sang mêlé », est plus intéressant en tueur psychopathe dont l’intelligence est obscurcie par des accès de paranoïa. Autour d’eux, Hershey tient un rôle potentiellement intéressant, mais pas suffisamment développé, John Quade est excellent en bandit crasseux et obsédé sexuel et Michael Parks est très bien en shérif pas téméraire. Chris Mitchum sort du rang dans un rôle de « pied tendre » étonnamment courageux. « LA LOI DE LA HAINE » est loin d’être un ratage, mais dix ans après la grande vogue du genre, il n’apporte rien de neuf au western et se contente d’avancer sur des chemins trop balisés. À voir d’un œil nostalgique et pour Coburn et Heston, qui se retrouvent onze ans après « MAJOR DUNDEE ».

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CHARLTON HESTON, JAMES COBURN, CHRIS MITCHUM ET BARBARA HERSHEY