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Archives Mensuelles: février 2020

NICK APPOLO FORTE : R.I.P.

FORTE

NICK APPOLO FORTE (1938-2020), FORMIDABLE DANS SON SEUL FILM : « BROADWAY DANNY ROSE », EN CROONER RINGARD

 
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Publié par le 29 février 2020 dans CARNET NOIR

 

« HEADSHOT » (2016)

HEADSHOT.jpg« HEADSHOT » est une production indonésienne coréalisée par Kimo Stamboel & Timo Djahjanto, dont le scénario, écrit par le second, pioche ses idées dans « LA MÉMOIRE DANS LA PEAU » et la série « DARK ANGEL » de James Cameron.

Iko Uwais est retrouvé moribond et amnésique sur une plage. Il tombe amoureux de sa jolie doctoresse Chelsea Islan, mais il est activement recherché par le caïd Sunny Pang, qui l’a élevé, avec d’autres enfants, à devenir une machine à tuer. Quand son amie est kidnappée, Uwais va aller jusqu’au bout de lui-même pour la retrouver, quitte à affronter les fantômes de son passé. Sujet simple mais pas bête, assez riche pour captiver, assez souple pour permettre de très longues plages d’action à l’état pur. Les combats à mains nues sont d’une virtuosité à donner le vertige, d’une sauvagerie sans aucune retenue. Les lames tranchent dans les chairs, les yeux sont crevés, les os fracassés, le sang gicle aux quatre coins de l’écran sans discontinuer. Mais – et c’est là la vraie surprise – les personnages ont une réelle épaisseur et sont campés par d’excellents comédiens, tous extrêmement physiques, il faut le préciser. La force du thème, fait que l’affrontement final et inévitable entre le jeune homme meurtri, scarifié, et son père dégénéré, prend des airs de tragédie shakespearienne, alors que ce n’est, en fin de compte, qu’une bagarre particulièrement violente et barbare. Uwais (« LE RAID ») est vraiment très bien en héros fragile et instable, Pang excellent en monstre cynique ne s’exprimant curieusement qu’en anglais. Julie Estelle tire son épingle du jeu en tueuse de sang-froid avec un fond de sensibilité. Son combat sur la plage avec Uwais est un des sommets du film : un ballet mortel et érotique entre deux individus dont on a volé l’enfance. Un superbe film donc que ce « HEADSHOT », à voir toutes affaires cessantes, qui prouve qu’on peut faire des blockbusters d’action sans être obligatoirement dispensé d’écrire un bon scénario.

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JULIE ESTELLE, IKO UWAIS, CHELSEA ISLAN ET SUNNY PANG

 

HAPPY BIRTHDAY, BETTYE !

ACKERMAN

BETTYE ACKERMAN (1924-2006), ACTRICE DE TV DES SIXTIES

 
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Publié par le 28 février 2020 dans ANNIVERSAIRES

 

« RUBY » (1977)

« RUBY » de Curtis Harrington est une série B au budget tellement microscopique que la photo est constamment sous-exposé, granuleuse, voire carrément floue, sans nul doute pour cacher la pathétique misère des décors et des extérieurs.RUBY.jpg

Vaguement inspiré de « CARRIE » (déjà, la présence de Piper Laurie, mère d’une jeune fille dérangée…) et de « L’EXORCISTE » (les contorsions de l’adolescente dans son lit), le scénario raconte le retour d’un bellâtre des années 30, massacré par son boss pour avoir couché avec la fiancée de celui-ci. C’est son fantôme qui refait son apparition, parfois à travers sa propre fille (Janit Baldwin) et qui se venge en tuant tous les gangsters impliqués dans son assassinat. Que dire ? C’est absolument consternant du début à la fin, noyé dans une pénombre charbonneuse et rougeâtre, dans un décor unique de drive-in au cœur d’un bayou de Miami, digne du « CROCODILE DE LA MORT ». C’est tellement laid, mou, mal construit et dépourvu de rythme, que les 80 minutes semblent en durer le double et qu’il n’est pas interdit de piquer du nez plusieurs fois dans un si court laps de temps. Piper Laurie en fait des tonnes en ex-star du cabaret jamais remise de la mort de son amant et fait un numéro entre Baby Jane et Norma Desmond totalement ridicule. La jeune Baldwin est assez inquiétante avec son regard fixe et globuleux et on retrouve un Stuart Whitman vieillissant en factotum loyal, mais pas bien malin. On ne va pas épiloguer des heures sur « RUBY » un film qui paraît inachevé, filmé à la va-vite, qui n’a même pas pris la peine de s’appuyer sur un scénario solide qui aurait fait pardonner ses rédhibitoires lacunes techniques. Même l’amateur de cinéma « bis » et de curiosité n’y trouvera pas son compte. À fuir ventre à terre, autrement dit.

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PIPER LAURIE

 

« EXPENDABLES : UNITÉ SPÉCIALE » (2010)

XPDCo-écrit et réalisé par un Sylvester Stallone de 64 ans, « EXPENDABLES : UNITÉ SPÉCIALE » est, ni plus ni moins qu’un remake de l’excellent « CHIENS DE GUERRE », mais à la sauce Rambo. Autrement dit, du fun pur et dur, congestionné de testostérone et pétaradant à tout-va.

Ce n’est rien d’autre que du cinéma pop-corn, bête à pleurer, mais tout à fait distrayant, ne serait-ce que grâce à la bande de mercenaires menée par ‘Sly’, des tas de muscles surarmés et ne s’exprimant qu’en « macho bullshit » et à coups d’armes lourdes, comme dans « PREDATOR ». Totalement décomplexé, Stallone fait tout péter à une cadence infernale, coupe les ennemis en deux en une rafale et tire à deux pistolets à la vitesse d’une mitrailleuse. Malgré l’extrême violence des combats, on ne peut s’empêcher de sourire devant ce spectacle naïf, voire couillon, mais truffé de petits instants qui valent de l’or. Jason Statham, très en verve, joue le sidekick comique mais létal du chef. Leur duo est franchement drôle. Autour d’eux, c’est un défilé : Dolph Lundgren en ami/ennemi psychopathe, Jet-Li complexé par sa taille, Mickey Rourke en tatoueur sentencieux, Eric Roberts en méchant ignoble. Lors d’une séquence au début, Stallone s’est même offert le luxe d’un trio jusqu’alors inédit : lui-même, Bruce Willis et Arnold Schwarzenegger réunis dans une église. Les vacheries qu’ils se balancent avec Schwarzie valent à elles seules qu’on voie le film. « EXPENDABLES » est un film idéal pour vieux adolescents, à voir au 36ème degré, sans chercher à y trouver un quelconque message à peu près sérieux sur l’ingérence des U.S.A. ou sur les agissements de la CIA.

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JASON STATHAM, MICKEY ROURKE, SYLVESTER STALLONE ET ARNOLD SCHWARZENEGGER

À noter que le film sortit d’abord dans une durée de 103 minutes, qui fut suivi d’un ‘director’s cut’ avec dix minutes de matériel supplémentaire. Le succès donna naissance à deux suites.

 

BEN COOPER : R.I.P.

COOPER

BEN COOPER (1933-2020), SECOND RÔLE DE WESTERN VU DANS « JOHNNY GUITARE » ET DE NOMBREUX ÉPISODES DE TV

 
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Publié par le 26 février 2020 dans CARNET NOIR

 

« LAST ACTION HERO » (1993)

HERO.jpgCo-écrit par Shane Black, réalisé par John McTiernan, « LAST ACTION HERO » est un projet intrigant et original, une mise en abyme des blockbusters des années 80 par ceux qui les ont faits, un autoportrait en autodérision d’Arnold Schwarzenegger et une fable abrasive sur le pouvoir du cinéma.

Bien sûr, on apprécie les deux niveaux de lecture : le jeune Austin O’Brien pénètre-t-il vraiment l’écran, grâce à un ticket magique pour devenir le co-équipier de son idole ? Ou le scénario n’est-il que le fantasme élaboré d’un enfant privé de père qui cherche refuge dans la fiction ? Les deux réponses sont valables et se renvoient plaisamment la balle. Mais tout n’est pas si rose, hélas… Déjà, plus de deux heures, c’est extrêmement long pour un film bâti sur une seule et unique idée. On a vite la sensation de piétiner, de rabâcher vainement. De plus, le mixage est très bizarre, mal équilibré, rendant les voix parfois inaudibles. Cela rend le film confus, bordélique, parfois brillant et souvent lourd et pénible. C’est regrettable, car si O’Brien joue sur une même tonalité et lasse rapidement l’intérêt, Arnold a rarement été meilleur, pile dans le ton. En héros invincible d’abord, mais aussi dans un avatar de lui-même où il n’hésite pas à se ridiculiser sans pitié. Bel exercice pour une star de cette dimension ! Parmi les nombreuses guests, on appréciera Anthony Quinn en mafioso inculte, Charles Dance en tueur borgne, Ian McKellen excellent dans le rôle de… la Mort, échappée du « SEPTIÈME SCEAU » et aussi dans de rapides caméos : Sharon Stone, JCVD, Jim Belushi, etc. Quelques clins d’œil sont très bien vus (F. Murray Abraham qui se défend d’avoir flingué Moe Zart ! Arnold donnant sa version de « Hamlet »), d’autres sont plus lourdingues, mais « LAST ACTION HERO » ne convainc pas à 100%. Il s’en dégage quelque chose d’inachevé, de bâclé, comme une idée trop vite filmée avant d’avoir été totalement aboutie.

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ARNOLD SCHWARZENEGGER, ANTHONY QUINN, ART CARNEY, F. MURRAY ABRAHAM ET AUSTIN O’BRIEN

 

« ALIBI MEURTRIER » (1954)

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GLORIA GRAHAME ET GENE BARRY

« ALIBI MEURTRIER » de Jerry Hopper, réalisateur moyen, plutôt spécialisé dans la TV, est un ‘film noir’ à la façon des années 40, bénéficiant d’un noir & blanc contrasté du grand Russell Metty et d’un cast d’une grande richesse, avec la surprise de voir le généralement sympathique Gene Barry (« L’HOMME À LA ROLLS » à la TV ou « LA GUERRE DES MONDES » au cinéma) dans un rôle de sociopathe hyperviolent que n’aurait pas renié Richard Widmark.NAKED.jpg

Après avoir tué trois policiers, le boulanger (sic !) Barry qui mène une double vie, s’enfuit à la frontière mexicaine rejoindre son gang de trafiquants et sa maîtresse (Gloria Grahame) chanteuse de cantina qu’il bat et maltraite quand bon lui semble. Sterling Hayden, flic révoqué, persuadé de la culpabilité de Barry, le suit là-bas. Un scénario simple, voire un brin simpliste, mais un bon dialogue, un tournage en studio un peu trop voyant, une image ciselée, « ALIBI MEURTRIER » tient la route, sans égaler les classiques du genre, par manque d’ambiguïté. Hayden plus nonchalant que jamais, tient exactement le même rôle que dans « CHASSE AU GANG » sorti également en 1954 : celui d’un inspecteur obstiné, dépourvu de personnalité, et uniquement défini par son obsession à capturer son gibier. À ses côtés, Grahame retrouve, elle aussi, un emploi qu’elle connaît bien, celui de la « pauvre fille » battue qui se dresse contre son bourreau au péril de sa vie, une sœur jumelle de son personnage dans « RÈGLEMENT DE COMPTES ». On aperçoit un tout jeune Chuck Connors en flic, le petit Billy Chapin (« LA NUIT DU CHASSEUR ») en gosse des rues. Mais c’est indéniablement Gene Barry qui tire le gros lot, dans ce spectaculaire contremploi de salopard vicieux et à moitié fou, qui restera sans nul doute l’interprétation de sa carrière. Linéaire, plaisant, relativement violent, « ALIBI MEURTRIER » ne cède même pas à la happy end, et s’avère une jolie découverte pour l’amateur du genre.

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GLORIA GRAHAME, GENE BARRY, STERLING HAYDEN ET CHUCK CONNORS

 

BURT, BDW2… ET LES AUTRES

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SORTIE HD DU FILM DE JOHN FRANKENHEIMER AVEC MENTIONS DE L’ANCÊTRE DE BDW2 SUR LE DOS DE LA JAQUETTE ET DANS LE LIVRET !

 

« DEAD ZONE » (1983)

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CHRISTOPHER WALKEN

Inspiré d’un roman de Stephen King, « DEAD ZONE » est le premier film américain de David Cronenberg, même s’il fut tourné au Canada. Le scénario de Jeffrey Boam est solide et rigoureux, la réalisation « straight to the point » et entièrement au service du sujet.DZ.jpg

À la suite d’un coma de cinq ans, Christopher Walken se réveille avec un pouvoir divinatoire qui va lui permettre de sauver des vies, mais va également le placer devant un dilemme terrifiant sur le vieux thème de : « Si on pouvait remonter le temps, faudrait-il tuer Hitler avant qu’il arrive au pouvoir ? ». Le film compact et bénéficiant d’une bonne atmosphère enneigée est une franche réussite et – à quelques détails près – n’a pas trop souffert de l’outrage des ans. C’est surtout un des plus beaux rôles de Walken, très bien dirigé, qui incarne ce ‘Johnny Smith’ comme un Christ rongé de l’intérieur, malade de solitude. Il a vraiment des moments de grâce qu’on ne lui avait vus que dans « VOYAGE AU BOUT DE L’ENFER » ou « CHIENS DE GUERRE » et il crève littéralement l’écran avec une émotion à fleur de peau. À ses côtés, Brooke Adams joue avec finesse l’amour de sa vie qui n’a pas su l’attendre, Tom Skerritt est excellent en shérif dépassé par les évènements, Martin Sheen est parfait en candidat démagogue et puant (sa possible élection ne semble pas si improbable aujourd’hui, vu l’actuel occupant de la Maison Blanche !). Seul Herbert Lom semble à côté de la plaque en médecin ébouriffé qui rappelle un peu trop son commissaire irascible dans les « PANTHÈRE ROSE ». « DEAD ZONE » ne ressemble en rien aux autres films fantastiques de Cronenberg. Plus impersonnel, sans doute, mais pas moins passionnant et touchant. À voir et revoir donc, principalement pour le travail de Walken, au top de son art.

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BROOKE ADAMS, MARTIN SHEEN, GEZA KOVACS ET CHRISTOPHER WALKEN