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Archives Mensuelles: décembre 2018

« HIBERNATUS » (1969)

Revoir « HIBERNATUS » d’Edouard Molinaro  dans son entier, après des années de rediffusions télé, d’extraits repassés en boucle dans des émissions sur Louis De Funès, peut provoquer une grosse désillusion.HIBERNATUS.jpg

Scénaristiquement parlant, le film ne dépasse jamais son solide « pitch » de départ : un homme (et ce n’est même pas De Funès !) retrouvé vivant dans les glaces après 60 ans. Hormis quelques péripéties laborieuses, cela ne va guère plus loin que ça. Esthétiquement, c’est la Bérézina : image plate, sur-éclairée, décors qui piquent les yeux. Alors pourquoi reste-t-on jusqu’au bout ? Pour De Funès évidemment. Même s’il n’a pas grand-chose à jouer, le film lui réserve des confrontations hilarantes (mais souvent hors-sujet) avec Michel Lonsdale en professeur impassible (« Si, vous avez une grosse tête. Et puis, vous avez dodeliné »), Claude Piéplu en ministre imbu de sa personne ou Paul Préboist en larbin abruti. Ces instants-là, miraculeusement épargnés par le vieillissement, méritent qu’on s’inflige tout le reste. Avec, cela va sans dire, le « pétage de plombs » de la fin, certes décalqué sur celui de « OSCAR » du même réalisateur, mais tout aussi irrésistible.

Claude Gensac est très amusante en éternelle épouse de « Fufu », mais la plupart des autres seconds rôles sont désolants. Le film s’enlise en son milieu (la longue séquence en ambulance puis dans un monastère) jusqu’à faire paraître ces modestes 81 minutes interminables, et il faut bien reconnaître que bon nombre de « gags », comme ceux autour de la Légion d’Honneur par exemple, sont d’une lourdeur invraisemblable. Mais que faire alors, pour rire encore des mimiques de Louis De Funès ? Utiliser la touche « avance rapide » sur sa télécommande ? Ce n’est certes pas une chose à faire de façon générale, mais dans le cas de « HIBERNATUS », c’est plutôt recommandé.

 

HAPPY BIRTHDAY, ROSALIND !

CASH

ROSALIND CASH (1938-1995), CHANTEUSE DE JAZZ ET ACTRICE, MÉMORABLE AVEC SA COUPE AFRO DANS « LE SURVIVANT ».

 
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Publié par le 31 décembre 2018 dans ANNIVERSAIRES

 

ROSENDA MONTEROS : R.I.P.

MONTEROS

ROSENDA MONTEROS (1935-2018), ACTRICE MEXICAINE QUI FUT L’UNIQUE FEMME DE LA DISTRIBUTION DES « 7 MERCENAIRES ».

 
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Publié par le 30 décembre 2018 dans CARNET NOIR, CINÉMA INTERNATIONAL

 

« MADAME BOVARY » (2014)

Prenant la suite de Pola Negri, Jennifer Jones, Isabelle Huppert et de plusieurs autres, au fil des adaptations du chef-d’œuvre de Flaubert, Mia Wasikowska endosse le rôle d’Emma Bovary dans ce « MADAME BOVARY » réalisé par Sophie Barthes. Elle offre probablement la plus subtile et profonde interprétation de ce personnage emblématique.BOVARY.jpg

Si le film lui-même peut sembler monotone et parfois inerte, le portrait de cette jeune provinciale déçue par sa vie, prisonnière d’un monde étriqué qui l’étouffe peu à peu, est d’une précision quasi-clinique. Le scénario fait la part belle à sa relation toxique avec Rhys Ifans, figure méphistophélique qui tisse sa toile autour d’elle, et achète littéralement son âme pour quelques mètres de tissu et des bijoux. Sans jamais simplifier son rôle, l’actrice la dépeint comme immature, égoïste, naïve voire sotte parfois, inconsciente toujours. Manipulée par les hommes, de plus en plus isolée, elle devient une héroïne de tragédie, mais une tragédie mesquine et médiocre, à l’image de ce village minuscule dont elle fait le tour en quelques minutes. L’intérêt de cette version est que son mari (Henry Lloyd-Hughes) n’est pas décrit comme le balourd aveugle habituel, mais simplement comme un jeune médecin sans ambition et surtout sans talent. Parmi les seconds rôles, on reconnaît Paul Giamatti en apothicaire intrigant, Laura Carmichael (« DOWNTON ABBEY ») en servante débordée et Olivier Gourmet qui apparaît au début en père d’Emma.

Bien que le roman de Flaubert ait été maintes fois adapté, cette version plus incisive et profonde que les précédentes, ancrée dans la réalité de l’époque et ne cherchant jamais à susciter la sympathie pour Emma, apporte une belle pierre à l’édifice. Et Mia Wasikowska est définitivement une remarquable comédienne.

 

HAPPY BIRTHDAY, CAROL !

REED

CAROL REED (1906-1976), RÉALISATEUR HABITUÉ AUX GROSSES PRODUCTIONS INTERNATIONALES. ACCESSOIREMENT ONCLE D’OLIVER DU MÊME NOM.

 
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Publié par le 30 décembre 2018 dans ANNIVERSAIRES, CINÉMA ANGLAIS

 

RINGO LAM : R.I.P.

LAM

RINGO LAM (1954-2018), RÉALISATEUR DE FILMS D’ACTION DE HONGKONG. QUELQUES GRANDES RÉUSSITES, UNE CARRIÈRE DÉCEVANTE.

 
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Publié par le 29 décembre 2018 dans CARNET NOIR, CINÉMA INTERNATIONAL

 

« GLADIATOR » (2000)

GLADIATOR

RUSSELL CROWE

« GLADIATOR » un des plus grands succès commerciaux et artistiques de Ridley Scott, a déjà presque vingt ans et il mûrit admirablement bien. Mélange harmonieux de leçon d’Histoire antique, de politique, de mélodrame et de péplum décomplexé, il entraîne pendant près de trois heures dans du grand, du vrai, du pur « cinoche » comme Scott n’a vraiment réussi à en produire que trois ou quatre fois durant sa belle carrière.GLADIATOR2.jpg

Porté par la majestueuse BO de Lisa Gerrard et Hans Zimmer, le film suit le destin d’un général romain (Russell Crowe dans le rôle de sa vie) dont la famille est massacrée par le jeune empereur parricide Joaquin Phoenix. Il devient gladiateur puis quand son charisme naturel lui fait retrouver sa position de meneur d’hommes, il menace la toute-puissance romaine. Un personnage iconique, parfaitement incarné par un Crowe massif, mutique et puissant, qui occupe l’espace avec une présence inouïe, qu’il a étonnamment perdue par la suite. Les esprits chagrins se plaindront peut-être de scènes d’intrigues de palais un peu trop longues et bavardes, mais les décors – virtuels ou « en dur » – aident à passer le temps entre deux morceaux de bravoure, ainsi que l’interprétation imprévisible et inquiétante de Phoenix en émule de Caligula et la beauté marmoréenne de Connie Nielsen. On est heureux de revoir deux soiffards légendaires en fin de carrière : Richard Harris en vieil empereur mourant et surtout Oliver Reed magnifique en trafiquant d’esclaves haut-en-couleur. « GLADIATOR » est un film d’une très grande violence, qui n’épargne aucune mutilation, aucune giclée de sang, mais qui garde un souffle épique grâce à un scénario foisonnant et romanesque, des images inoubliables (la maison de Maximus sur la colline, l’intérieur du Colisée) et un lyrisme constant qui frôle parfois le pompier sans jamais y céder complètement. C’est tout simplement du grand cinéma populaire intelligent et plein de sève qui gagne à chaque re-vision.

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JOAQUIN PHOENIX, CONNIE NIELSEN, OLIVER REED ET RUSSELL CROWE

 

FRANK ADONIS : R.I.P.

ADONIS

FRANK ADONIS (1935-2018), SECOND RÔLE DES SEVENTIES, SOUVENT APERÇU EN GANGSTER CHEZ MARTIN SCORSESE.

 
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Publié par le 28 décembre 2018 dans CARNET NOIR

 

« KILLSHOT » (2008)

KILLSHOT.jpgDès qu’un film est adapté d’un polar d’Elmore Leonard, le cinéphile est automatiquement aimanté, surtout si le générique est aussi singulier que celui de « KILLSHOT ». À la réalisation de ce thriller hard boiled, le responsable anglais du très surfait « SHAKESPEARE IN LOVE » (oui, étonnant !), à la photo l’immense Caleb Deschanel, en vedettes Diane Lane et Mickey Rourke, deux revenants de « RUSTY JAMES », 25 ans plus tôt.

Au résultat ? Une plutôt bonne surprise, un suspense linéaire, tourné au Canada, où on retrouve des éléments de « MR MAJESTYK » (le « working class hero » confronté à des tueurs de la mafia) et pas mal de petites touches originales. Le tueur joué par Rourke est un métis indien, une brute avec un vieux fond d’humanité. Arborant un visage abimé, balafré, presque dérangeant par moments, Rourke est excellent dans la minéralité inquiétante. Il forme un très bon duo avec Joseph Gordon-Levitt en sale petite gouape psychopathe qu’il identifie à son jeune frère défunt. Thomas Jane et Diane Lane sont un couple crédible de témoins à abattre. Parmi les seconds rôles : Rosario Dawson en pauvre fille fan d’Elvis et Hal Holbrook qui apparaît le temps de se faire occire. « KILLSHOT » n’a rien d’un grand polar, mais il avance droit devant, comme ces séries B des seventies dont l’influence se fait encore ressentir aujourd’hui. Certaines scènes d’exécution de sang-froid mettent mal à l’aise et la confrontation finale, très westernienne, est une franche réussite aux enjeux parfaitement définis. À voir donc, car « KILLSHOT » est très peu connu et n’a pas marqué l’Histoire du genre. Pourtant, il possède quelques réelles qualités et Mickey Rourke, quoi qu’il fasse et quel que soit le faciès qu’il présente, a toujours quelque chose à offrir.

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THOMAS JANE, JOSEPH GORDON-LEVITT, MICKEY ROURKE ET DIANE LANE

 

HAPPY BIRTHDAY, F.W. !

MURNAU

F.W. MURNAU (1888-1931), RÉALISATEUR ALLEMAND VISIONNAIRE ET PRÉCURSEUR, MORT TRÈS JEUNE APRÈS AVOIR TOURNÉ VINGT FILMS.

 
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Publié par le 28 décembre 2018 dans ANNIVERSAIRES, CINÉMA INTERNATIONAL