Écrit par Andrew Niccol, réalisé par Peter Weir, « THE TRUMAN SHOW », 25 ans après sa sortie, n’apparaît plus comme l’œuvre invraisemblable d’un visionnaire, puisque le 21ème siècle ressemble à s’y méprendre au monde décrit dans le film.
Héros depuis sa naissance d’un reality show diffusé 24/24 dans le monde entier, situé dans une ville entière recréée sur un plateau de télé géant, Jim Carrey vit innocemment dans cet univers factice, au milieu des figurants et des placements de produits. Le tout sous l’œil d’Ed Harris, concepteur de l’émission et Dieu auto-proclamé. Le début est saisissant, les révélations successives sont bien amenées mais, comme toutes les histoires basées sur une seule idée, on finit par prendre de l’avance sur les personnages, on pressent les événements et cela finit par sembler redondant et lourdingue. Pour apprécier « THE TRUMAN SHOW », il faut absolument ne pas être allergique au jeu systématiquement caricatural de Carrey, à ses grimaces à la Jerry Lewis qui appauvrissent un peu son rôle de pantin malgré lui. Il est heureusement bien entouré par Laura Linney, formidable en fausse épouse au sourire publicitaire, Noah Emmerich en « copain d’enfance » tout aussi bidon. Harris apporte de la finesse en manipulateur impitoyable. On aperçoit Paul Giamatti en technicien consciencieux. Œuvre intelligente et paranoïaque s’il en fut « TRUMAN SHOW » ne tient pas tout à fait la distance et aurait certainement bénéficié de quelques coupes. Ce qui passait pour de la SF en 1998 est – nous l’avons dit plus haut – notre quotidien d’aujourd’hui à peu de choses près. À voir de toute façon, en le replaçant dans le contexte de sa conception.