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Archives de Catégorie: LES FILMS DE JAMES GARNER

« 7 SECONDES EN ENFER » (1967)

HOURLa légende de Wyatt Earp a souvent été adaptée à l’écran et John Sturges en avait donné sa version avec « RÈGLEMENT DE COMPTES À OK-CORRAL », film imparfait, mais entré dans l’anthologie du genre en 1957. Dix ans plus tard, le réalisateur revient à la légende en tentant cette fois de coller davantage aux faits réels. Quelle drôle d’idée, quand son premier essai avait tellement marqué les esprits !

« 7 SECONDES EN ENFER » démarre par le célèbre duel, alors que la plupart des autres films s’achevaient par celui-ci. Le scénario explore les représailles des Clanton contre les Earp suivies de la vengeance de Wyatt après la mort d’un de ses frères. Il y a beaucoup de bla-bla, des scènes de procès inertes, des magouilles politiques sans grand intérêt, avant d’entrer dans le vif du sujet. Mais il est hélas, trop tard. En choisissant de ne pas mythifier les protagonistes, Sturges les a rendus non pas plus réels, mais falots et ennuyeux. James Garner, qu’on aime ironique et pétillant, incarne un Earp impassible, psychorigide, pour tout dire franchement antipathique. Jason Robards est un Doc usé avant l’âge, qui s’efforce de défendre un dialogue illogique dans sa bouche : il incarne la mauvaise conscience du marshal en lui reprochant sans arrêt de ne plus respecter la loi, d’agir comme un vigilante. Difficile de trouver une cohérence là-dedans ! Robert Ryan est sous-utilisé en Clanton constamment en colère et les petits rôles manquent de relief, y compris le tout jeune Jon Voight en pistolero ricanant. On notera que les femmes ou compagnes des deux héros n’existent carrément pas, sans pour autant qu’on ne ressente la moindre ambiguïté entre eux, contrairement à la relation plus que trouble entre Douglas et Lancaster dans le premier Sturges. « 7 SECONDES EN ENFER » n’est pas mal fait, mais la vie n’y pénètre jamais, pas un instant. Ces événements qu’on connaît maintenant par-cœur, on préférera les revoir dans l’autrement plus efficace « TOMBSTONE » ou même dans le moins flamboyant « WYATT EARP ».

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JAMES GARNER, ROBERT RYAN ET JASON ROBARDS

 

« LA BATAILLE DE LA VALLÉE DU DIABLE » (1966)

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SIDNEY POITIER ET JAMES GARNER

Réalisé par Ralph Nelson, le western « LA BATAILLE DE LA VALLÉE DU DIABLE » se distingue par sa violence nullement aseptisée, par la profondeur psychologique de ses personnages et par son discours nuancé sur les Indiens.DUEL.jpg

Qu’il s’agisse de James Garner, scout obsédé par le désir de venger sa femme comanche assassinée et scalpée, de Bibi Andersson kidnappée par les Apaches et rejetée par les blancs, de Dennis Weaver son mari odieux, de Bill Travers officier inexpérimenté, tous sont dépeints sans céder aux clichés du genre. Même Sidney Poitier, dresseur de mustangs vêtu en dandy, est inhabituel. Tourné dans les paysages grandioses de Monument Valley, le film aurait pu être un très grand western, le chaînon manquant entre John Ford et Sam Peckinpah, mais beaucoup trop de détails laissent à désirer et viennent gâcher la fête : la BO d’abord, difficile à supporter, qui paraît plaquée sur les images au lieu de les dynamiser. Une vraie torture pour les tympans, qui ferait hésiter à aller jusqu’au bout. La photo ensuite, très inégale selon les décors et – c’est assez rare pour le noter – des cascades souvent maladroites et des fautes de raccord à la pelle (on dirait que Garner a trois ou quatre chevaux différents, parfois d’un plan à l’autre !). Cela donne un côté bâclé et mal fagoté à un film autrement bourré de bonnes choses. Dommage, vraiment. Parmi les petits rôles, on aperçoit des têtes familières comme Richard Farnsworth, Neil Summers, Timothy Carey (pratiquement invisible) et les vedettes en titre sont excellentes, à commencer par Garner, tough guy effacé et taciturne, Bibi Andersson bien loin de ses rôles chez Bergman ou Weaver haïssable à souhait. Sa mort est un des points culminants du film et renverse tous les lieux communs du western. À prendre et à jeter donc, dans ce film dont on comprend mal comment avec de tels atouts dans sa manche, il a pu arriver aussi bancal à l’arrivée.

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WILLIAM REDFIELD, BILL TRAVERS, SIDNEY POITIER, JAMES GARNER ET BIBI ANDERSSON

 

« EXPLOSION »: Charles Bronson dans « Warner Brothers presents »

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CHARLES BRONSON

« EXPLOSION » est un épisode de la série « WARNER BROTHERS PRESENTS », un téléfilm de 42 minutes réalisé par Don Weis.

Deux tueurs de la mafia de Chicago (Charles Bronson et Terry Becker) repèrent par hasard à la TV un homme (Lyle Bettger) qu’ils cherchent à éliminer depuis sept ans. Ex-comptable de la pègre, il a pris la fuite et s’est installé en province sous un faux nom. Les deux porte-flingues font d’abord exploser par erreur la voiture de son voisin. Comprenant qu’il est localisé, Bettger prépare sa fuite avec sa femme (Joy Page) et son bébé. Mais Bronson s’introduit chez lui et le menace… avant d’être mis hors d’état de nuire d’un coup de tisonnier ! Un scénario bien poussif et sans surprise, pour un « thriller » statique, handicapé par Bettger, plus efficace quand il joue les méchants et des seconds rôles sans relief. Parmi ceux-ci, on reconnaît un tout jeune James Garner dans sa première apparition devant une caméra : il joue un des associés de Bettger dans sa firme.explosion

On peut éventuellement regarder « EXPLOSION » pour un Bronson de 34 ans, qui incarne ‘Pete Brodsky’, homme-de-main tendu et nerveux, constamment sur ses gardes, obséquieux avec son boss au téléphone, et au bout du compte assez inopérant : il se trompe d’abord de cible, avant de se faire désarmer comme un bleu dans la scène finale ! Le rôle n’est pas très développé, et l’acteur n’a qu’une séquence où il peut jouer quelque chose : celle où il drague une petite vendeuse pour lui soutirer des informations et l’entraîne pour une promenade romantique dans sa décapotable. Le réalisateur ne lui accorde qu’un seul gros-plan, en semi-pénombre, insistant sur la rudesse de ses traits et l’intensité du regard : on pense presque au Igor de « L’HOMME AU MASQUE DE CIRE » !

À noter que le scénario présente des similitudes avec un long-métrage de 1970 : « DE LA PART DES COPAINS » où Bronson tenait le rôle principal. « EXPLOSION » fut exploité en salles en Angleterre en 1958.

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LYLE BETTGER, JAMES GARNER ET CHARLES BRONSON

 

« THE LONG SUMMER OF GEORGE ADAMS » (1982)

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Pendant cet été, le brave père de famille va sortir de sa morne routine : frustré par sa vie de couple sans passion, il va avoir une liaison avec la gérante nymphomane de l’hôtel du coin (Anjanette Comer toujours gironde avec sa voix à la Betty Boop), empêcher un braquage de banque (oui, il est également shérif !) et finalement décider de changer complètement de vie.

C’est une jolie tranche « d’Americana », soigneusement filmée, très bien dialoguée et interprétée par quelques grands acteurs en pleine maîtrise de leur art. On a plaisir à voir se reformer le couple de « NE TIREZ PAS SUR LE SHÉRIF » treize ans plus tard, à savoir la toujours exquise Joan Hackett dans un de ses derniers rôles, idéale en épouse patiente et Garner, égal à lui-même dans son rôle de brave type chaleureux et un brin immature.

Tout cela demeure très anecdotique, ne vole pas très haut et déborde de bons sentiments, mais c’est plaisant à regarder, aimablement nostalgique d’une certaine Amérique qui semble encore traîner les stigmates de la Grande Crise des années 30.

JAMES GARNER, JOAN HACKETT ET ANJANETTE COMER

JAMES GARNER, JOAN HACKETT ET ANJANETTE COMER

 

« LE PIMENT DE LA VIE » (1963)

JAMES GARNER

JAMES GARNER

Au premier coup d’œil, « LE PIMENT DE LA VIE » semble être une de ces comédies ripolinées et indigestes dont Doris Day faisait son beurre pendant les sixties. Mais les noms au générique de Norman Jewison à la réalisation et de Carl Reiner au scénario, laissent deviner que le produit ne doit probablement pas être aussi lisse et aseptisé qu’il n’en a l’air.THRILL

De fait, tout en se fondant dans le moule de ces comédies familiales et « middle class », le film est une satire assez réjouissante et souvent mordante d’une Amérique prête à n’importe quoi pour quelques dollars, d’un monde géré par la publicité et par les conventions et une charge anti-MLF assez virulente. Car si la gentille « housewife » devient par rapacité une star de la pub à la télé, son mari gynéco va tout faire pour la faire renoncer et retourner docilement à ses fourneaux. Les scènes où James Garner s’évertue à faire croire à sa femme qu’il lui est infidèle sont extrêmement drôles. Mais au bout du compte, la joufflue Doris quittera le devant de la scène pour reprendre sa juste place. Ce n’est pas, vu avec des yeux d’aujourd’hui, l’aspect le plus sympathique du film !

Mais le dialogue est vif et spirituel, le rythme soutenu, les bons mots fusent sans arrêt et si Doris Day est égale à elle-même, avec son jeu appliqué et mécanique, Garner est très bien, tout en autodérision pince-sans-rire, déployant tout son sens du timing. Parmi les seconds rôles, on aperçoit Zasu Pitts hilarante en bonne-à-tout-faire à moitié sénile, persuadée que Garner en veut à sa vertu, Alice Pearce (la voisine trop curieuse de la série « MA SORCIÈRE BIEN-AIMÉE ») dans un tout petit rôle dans la séquence de l’embouteillage.

« LE PIMENT DE LA VIE » tout en restant profondément enraciné dans son époque, parvient à prendre suffisamment de hauteur pour se moquer des us et coutumes de cette Amérique dont « l’innocence » n’est qu’apparente.

DORIS DAY, JAMES GARNER ET ZASU PITTS

DORIS DAY, JAMES GARNER ET ZASU PITTS

 
 

« LE FAN » (1981)

MICHAEL BIEHN

MICHAEL BIEHN

« LE FAN » est sorti un an avant le chef-d’œuvre de Martin Scorsese « LA VALSE DES PANTINS », sur un thème très similaire. Mais il n’en a pas l’intelligence, la densité et la folie.

C’est un suspense archi-conventionnel, plombé par un scénario scolaire et plan-plan qui n’évite aucun cliché, ne ménage aucune surprise et roule tranquillement vers sa conclusion aussi prévisible que bâclée à la va-vite. Ce qui rend le film tout de même regardable, c’est la justesse de son casting, une mise-en-scène et une photo étonnamment honorables et une description du milieu showbiz de Broadway tout à fait crédible et concrète.FAN2

La vraie bonne surprise, c’est d’abord Lauren Bacall qui se sort très bien d’un rôle compliqué, celui de « Pas-vraiment-Lauren-Bacall-mais-presque », une star mûrissante et solitaire, harcelée par un malade mental de plus en plus pressant et dangereux. Avec sa voix rauque, son œil ironique, son sens inné de l’autodérision, l’actrice s’avère l’atout n°1 de ce « FAN », voire sa seule raison d’être. Mais c’est un réel plaisir de la retrouver telle qu’en elle-même. À ses côtés, d’excellents acteurs comme Maureen Stapleton jouant sa secrétaire souffre-douleur, Michael Biehn assez angoissant dans le rôle du psychopathe obsessionnel et quelques débutants comme Dana Delany ou Griffin Dunne dans des quasi-figurations. Seul le pauvre James Garner est très mal servi en ex-mari de la star, un metteur-en-scène pleutre et indécis sans aucun intérêt.

À condition d’être patient et de ne pas espérer un thriller haletant ou un ‘slasher’ sanglant, « LE FAN » peut être vu sans déplaisir, ne serait-ce que pour voir Miss Bacall sur scène dans un ‘musical’, spectacle rare et plutôt réjouissant.

JAMES GARNER, LAUREN BACALL ET MICHAEL BIEHN

JAMES GARNER, LAUREN BACALL ET MICHAEL BIEHN

 

« MURPHY’S ROMANCE » (1985)

MURPHY« MURPHY’S ROMANCE » est un de ces petits films familiaux, un « feel-good movie » comme les affectionnent les ‘yanks’ et qui ne racontent pas grand-chose, tout en s’efforçant de dépeindre une Amérique désuète et rassurante, qui paraît figée dans les années 50.

C’est un gentil film tranquille et qui va son petit bonhomme de chemin. Les conflits ne sont jamais bien graves, les problèmes se résolvent d’eux-mêmes dans la bonne humeur et il n’y a pas vraiment de personnage antipathique. Même l’ex-mari parasite et pique-assiette finit par devenir attachant. D’ailleurs, Brian Kerwin fait la prestation la plus originale et vivace du film. Tout repose sur les épaules de Sally Field dans un rôle taillé sur-mesure de mère courage vaillante et déterminée. Elle fait son job en « pro » aguerrie et assure le spectacle, soutenue par James Garner dans un personnage sympathique de pharmacien veuf et (un peu) bourru, dont elle tombe amoureuse, malgré la différence d’âge. Il y a quelques détails touchants (le fait que Garner refuse d’avouer son âge justement, et ne le lâche qu’à la toute dernière minute du film), une belle photo de William A. Fraker, une mise-en-scène fluide du vétéran Martin Ritt qu’on a connu plus énergique. En fait, il n’y a pas grand-chose à penser d’un film comme « MURPHY’S ROMANCE ». Si on est bien luné, on regarde cela d’un œil indifférent mais globalement satisfait, si on est d’humeur plus exigeante, on peut trouver le temps long et se demander à quoi tout cela nous mène.

Un cinéma vieillot, qui devait déjà sembler dépassé à l’époque de sa sortie, mais qu’on peut prendre comme un passe-temps inoffensif et très oubliable.

SALLY FIELD ET JAMES GARNER

SALLY FIELD ET JAMES GARNER

 
 

« MEURTRE À HOLLYWOOD » (1988)

SUNSET2L’idée de départ de « MEURTRE À HOLLYWOOD » est très prometteuse : placer face-à-face une authentique légende de l’Ouest comme Wyatt Earp et son avatar hollywoodien, la star de westerns muets Tom Mix, pour un ‘buddy movie’ sur fond d’enquête criminelle. Si le scénario est très faible, le rythme général soporifique, on reconnaît tout de même la patte de Blake Edwards dans la luxuriance des décors, l’utilisation du format Scope et un humour pince-sans-rire qui n’appartient qu’à lui.

La vraie bonne idée du casting, c’est d’avoir engagé James Garner pour incarner Earp. L’acteur avait déjà tenu le même rôle dans « 7 SECONDES EN ENFER », vingt ans plus tôt et il s’y glisse comme dans un gant, mêlant à sa décontraction naturelle, des manières de ‘tough guy’ héritées de son passé. Son duo avec Bruce Willis fonctionne plus ou moins, par épisodes. Jouant une espèce de cowboy d’opérette grotesquement attifé, Willis se repose sur ses sempiternelles mimiques ironiques et se fait bouffer tout cru par son partenaire bien plus roué que lui à ce petit jeu. D’ailleurs, il a une réplique où il reproche à Garner de lui « piquer la vedette » ! Ils sont très bien entourés par de jolies actrices comme Mariel Hemingway ou Kathleen Quinlan, un Malcolm McDowell en pleine forme, jouant un ersatz perverti et sadique de « Charlot » et quelques « tronches » comme Richard Bradford ou M. Emmet Walsh en ripoux.

M. EMMET WALSH, BRUCE WILLIS, JAMES GARNER ET MARIEL HEMINGWAY

M. EMMET WALSH, BRUCE WILLIS, JAMES GARNER ET MARIEL HEMINGWAY

« MEURTRE À HOLLYWOOD » est complètement inconsistant, le ‘whodunit’ ne suffit pas à maintenir l’intérêt, mais cela se laisse regarder d’un œil distrait, pour les belles images, la jolie musique rétro et surtout pour James Garner, un pied dans la légende, l’autre dans l’autodérision. Pas désagréable, donc…

 

« POUSSE-TOI, CHÉRIE » (1963)

MOVE« POUSSE-TOI, CHÉRIE » est le remake assez fidèle d’un classique de la comédie U.S. « MON ÉPOUSE FAVORITE », tourné 23 ans plus tôt. Le dialogue rend d’ailleurs un hommage finaud au film de Leo McCarey, dans une scène entre les deux « épouses ». C’est hélas, tout ce qu’il y a de fin dans ces 100 minutes vraiment pas nécessaires…

À la base, il faut pouvoir supporter les deux comédiennes principales : la poupine Doris Day, avec son casque laqué de cheveux peroxydés et ses mimiques outrées, qui irrite rapidement avec son jeu appliqué, sans aucune spontanéité. Et – pire encore – Polly Bergen, qui s’agite énormément et trépigne dans un rôle absolument pas fait pour elle. On se demande comment le malheureux James Garner, pris entre ces deux bonnes femmes, ne s’enfuie pas ventre-à-terre pour s’en trouver une troisième ! Heureusement, l’acteur compense un peu. Il est vraiment très amusant en mâle américain brillantiné, pleutre et fuyant, d’une absolue mauvaise foi. Excellent casting, pas si éloigné du Cary Grant d’origine. Les seconds rôles sont savoureux : Edgar Buchanan génial en juge gâteux, l’inimitable Thelma Ritter (les scènes où elle tente de se faire comprendre de sa femme de ménage hispanique sont délectables) et Chuck Connors en athlète ringard et égotique.

DORIS DAY, CHUCK CONNORS, THELMA RITTER, POLLY BERGEN ET JAMES GARNER

DORIS DAY, CHUCK CONNORS, THELMA RITTER, POLLY BERGEN ET JAMES GARNER

La photo et les décors ripolinés rappellent les sitcoms de ces années-là. Tout, jusqu’au moindre détail vestimentaire ou capillaire est d’un kitsch insensé, ce qui donne d’ailleurs une certaine patine à l’ensemble et le rend presque agréable par moments. On ne peut nier un ou deux éclats de rire çà et là, mais c’est un cinéma obsolète qui semble avoir beaucoup plus vieilli que la version de 1940.

De toute façon, quand les acteurs mâles d’une comédie romantique sont plus jolis que leurs partenaires féminines, on se dit qu’il y a probablement un gros vice-de-forme…

 

« ADORABLEMENT VÔTRE » (1968)

HOW SWEET« ADORABLEMENT VÔTRE » est un poussif vaudeville tourné en partie en Europe, une comédie familiale égrillarde et passablement vulgaire, comme une caricature bâclée des films que tournaient ensemble Doris Day et Rock Hudson.

Le film commence aux U.S.A. dans des décors évoquant ceux de « MA SORCIÈRE BIEN-AIMÉE », on a ensuite droit à un voyage en paquebot digne de « LA CROISIÈRE S’AMUSE » (en encore moins drôle) et se poursuit en « boulevard » imbécile et réac, truffé d’allusions anti-jeunes, anti-gays et anti-tout ce qui n’est pas américain. C’est la distribution hétéroclite qui attire l’attention et pousse à jeter un œil curieux, quoi que méfiant à la chose. Le film est tout à la gloire de Debbie Reynolds, que tout le monde trouve sublime, même son propre fils, qui rend fous tous les hommes qu’elle croise et que son propre mari ne cesse de lutiner à la première occasion. On l’aime bien Debbie, mais il ne faut peut-être pas exagérer ! À ses côtés, James Garner joue les « beaufs » bougons et soupe-au-lait en forçant un peu son jeu. Il n’est clairement pas dans son registre, mais tâche de faire bonne figure. Le spectateur français ne peut que s’ébahir de voir Maurice Ronet en avocat playboy (évidemment subjugué par Debbie) faire un numéro de duettiste dans la langue de Shakespeare avec Dalio jouant son majordome sénile et… communiste. À voir – et surtout à entendre – pour le croire ! En étant très indulgent, on pourra retenir quelques brefs passages amusants, comme les deux petites scènes avec Terry-Thomas ou ce final délirant dans un bordel italien, qui rappelle celui de « LA PARTY ». Mais pour les fans de Garner, Reynolds et Ronet, mieux vaut revoir, disons… « CHANTONS SOUS LA PLUIE », « LES JEUX DE L’AMOUR ET DE LA GUERRE » et « LA PISCINE ». Conseil d’ami…

DEBBIE REYNOLDS, JAMES GARNER ET MAURICE RONET

DEBBIE REYNOLDS, JAMES GARNER ET MAURICE RONET