En repensant à la filmographie de Guy Ritchie, on peut se demander pourquoi il a bénéficié d’une telle aura pendant des années. Pour un ou deux polars décalés à ses débuts, combien de navets vainement hystériques et oubliés depuis longtemps ?
« OPÉRATION FORTUNE : RUSE DE GUERRE », produit par Amazon Prime, ressemble à tous ces avatars de blockbusters financés par les plates-formes depuis quelques années : un scénario totalement creux, des vedettes de films d’action, un gros budget gaspillé en voyages à travers le monde et en CGI. Celui-ci ne déroge pas à la règle. C’est un démarquage décomplexé des franchises « MISSION : IMPOSSIBLE » et « OCEAN’S ELEVEN », où un Jason Statham de 55 ans joue une sorte de super-espion œuvrant pour le compte de Cary Elwes et dirigeant une petite équipe de spécialistes. Pour quoi faire ? Eh bien… Pour récupérer une clé USB qui contient… comment dire… ce n’est pas très clair à vrai dire ! Et comme en plus, on s’en contre-fiche, ça n’aide pas à rester éveillé. À sa première apparition, Statham a une oreille en chou-fleur et le visage couvert de cicatrices. Détails qui disparaissent pour le reste du film ! Sans aucune explication. Les décors sont luxueux, le montage est soûlant, les scènes de bagarre semblent plaquées, histoire de rappeler que c’est un film de Statham. Celui-ci, un peu vieilli, l’air absent, voire somnolent, n’est que l’ombre de lui-même. Il est entouré de Hugh Grant en milliardaire désinvolte, Eddie Marsan – étonnamment distingué – en ministre, Josh Hartnett en star de cinéma stupide. Et de l’irritante Aubrey Plaza qui fait tout pour tirer la couverture à elle. Rien à dire, vraiment, sur « OPÉRATION FORTUNE ». C’est du cinéma sous cellophane, mal écrit, sans une once d’émotion ou de suspense. Pourvu que cela ne devienne pas une franchise !!!