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Archives Mensuelles: juillet 2021

HAPPY BIRTHDAY, PERCY !

PERCY HERBERT (1920-1992), SECOND RÔLE DES SIXTIES, REMARQUÉ DANS « LES CANONS DE NAVARONE » OU « LES RÉVOLTÉS DU BOUNTY »
 
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Publié par le 31 juillet 2021 dans ANNIVERSAIRES, CINÉMA ANGLAIS

 

« FROID MORTEL » (2021)

« BAJOCERO » (exploité en France sous le titre « FROID MORTEL ») est un polar espagnol de Lluis Quílez, qui parvient à slalomer entres les clichés et à se renouveler au fur et à mesure qu’il progresse.

Cela démarre par un transfert nocturne de prisonniers. Le fourgon est attaqué, probablement pour faire évader un dangereux caïd roumain. Mais… il n’en est rien ! Coincé à l’intérieur du véhicule hermétique par un froid glacial, le policier survivant (Javier Gutiérrez) va devoir affronter les prisonniers et aussi un tireur invisible qui les canarde. Mais ce n’est que le début et il ne faut surtout pas spoiler un scénario qui ne cesse de surprendre, de poser des situations inextricables (le camion s’enfonçant dans un lac gelé) et s’achève en tragédie ultra-violente. L’intérêt particulier de « BAJOCERO » provient de l’évolution mentale du personnage central, ce flic attaché aveuglément au règlement, courageux et loyal, qui va se métamorphoser sous nos yeux et apprendre à la dure que tout n’est pas tout blanc ou tout noir. Extrêmement bien scénarisé, sobrement mais efficacement réalisé, le film connaît plusieurs pics de suspense à couper le souffle. Ce qui plaira le plus à l’amateur de polars/thrillers, est l’absence de références, Quílez ne se rattache à aucune tradition, n’est influencé par aucune œuvre passée. Aux côtés de Guitiérrez, excellent de bout en bout, on retiendra dans un cast uniformément parfait, Luis Callejo en taulard rusé, dangereux, mais humain. Et Karra Elejalde, qui apparaît relativement peu, mais crève l’écran dans le dernier quart, dans un personnage beaucoup moins simpliste qu’il n’en a l’air. Très bonne surprise donc, que ce film maîtrisé, brutal, sans concession ni fioriture, qui entraîne dans un tourbillon de peur et de violence jusqu’à sa magnifique conclusion.

JAVIER GUTIÉRREZ, LUIS CALLEJO ET KARRA ELEJALDE

 
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AUJOURD’HUI, IL A 74 ANS !

 

« FORFAITURE » (1937)

LOUIS JOUVET ET LISE DELAMARE

« FORFAITURE » de Marcel L’Herbier est le remake d’un film muet de Cecil B. DeMille inspiré d’un roman de l’Américain Hector Turnbull.

Lise Delamare rejoint son vieux mari (Victor Francen) en Mongolie où il construit un pont. Elle se met à perdre de l’argent au jeu et s’endette auprès du prince tout-puissant Sessue Hayakawa qui la désire ardemment. Bientôt, c’est le mari qui est éclaboussé et dont l’honneur est mis en jeu. Un sujet de mélodrame très classique, qui peut sembler un peu ridicule aujourd’hui, mais transcendé par la réalisation ample et esthétisante de L’Herbier. Tous les intérieurs exotiques furent tournés en studio à Boulogne-Billancourt, les extérieurs en Camargue. Rien que cela est un bel accomplissement, car le film est réellement dépaysant. On suit sans passion, mais avec un certain intérêt, les relations entre des personnages brossés à gros traits, dont certains prêtent à sourire (Lucas Gridoux qui jouait un Arabe dans « PÉPÉ LE MOKO » est ici un patron de tripot… chinois !). Heureusement, hormis le malheureux Francen, beaucoup trop âgé pour son rôle et toujours aussi théâtral et rigide, le cast vaut le détour : Lise Delamare d’abord, amusante et expressive en mondaine irresponsable, Hayakawa dont le français est à peu près inintelligible en despote sadique, et enfin – et surtout – Louis Jouvet dans un rôle assez secondaire. Il est savoureux, mais étonnamment sobre, en entremetteur plus que louche, jetant de l’huile sur le feu et ramassant les miettes de son « maître » chinois. « FORFAITURE », bien qu’il soit indéniablement poussiéreux, est truffé d’images inoubliables, de décors stylisés et surréalistes, et contient quelques séquences étonnantes pour l’époque, comme celle où Hayakawa frustré, marque Delamare au fer rouge pour qu’elle lui appartienne ! À voir donc, malgré une seconde partie (le retour à Paris et le procès) un peu moins originale.

LISE DELAMARE, SESSUE HAYAKAWA ET LOUIS JOUVET

 

HAPPY BIRTHDAY, STEPHEN !

STEPHEN McNALLY (1911-1994), ACTEUR DES ANNÉES 50, SOUVENT VU EN MÉCHANT, IL FINIT SA LONGUE CARRIÈRE À LA TV
 
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Publié par le 29 juillet 2021 dans ANNIVERSAIRES

 

« LES VAINCUS » (1953)

JEAN-PIERRE MOCKY ET ETCHIKA CHOUREAU

« LES VAINCUS » est le 3ᵉ long-métrage de Michelangelo Antonioni et un des plus étranges et inclassables. Il est constitué de trois segments consacrés – comme l’explique un prologue didactique assez lourd – à la jeunesse « sacrifiée » de l’après-guerre, de jeunes paumés amoraux et violents, prêts à tuer à la moindre occasion.

La partie française décrit l’expédition de jeunes parisiens à la campagne, avec pour projet d’assassiner un camarade (Jean-Pierre Mocky) qu’ils croient riche, pour le voler. Mais celui-ci, pas plus argenté que ses copains, s’est inventé une vie pour épater une fille (Etchika Choureau) et sera abattu pour une poignée de billets de Monopoly. Une curieuse tranche de vie ancrée dans un Paris disparu, suivant un groupe d’idiots sans aucune notion de bien ou de mal, insensibles au remords. Le plus lâche de la bande, celui qui pousse son frère au meurtre sans se salir les mains, est joué par Henri Poirier, sosie de Tim Roth à la voix aiguë. À voir éventuellement pour la scène du meurtre, assez tendue, et pour un Mocky juvénile dans un mood très Gérard Philipe. L’épisode italien est plus intéressant. Franco Interlenghi qui trempe dans un trafic de cigarettes, abat un douanier et prend la fuite. Il fait une mauvaise chute et erre ensuite toute une journée dans Rome, comme une âme perdue, en agonisant lentement, jusqu’au retour chez ses parents où il mourra avant que la police n’ait eu le temps de l’arrêter. Un film intrigant, au rythme de cauchemar éveillé, qui fut très coupé au montage, occultant le passé révolutionnaire du protagoniste. On y découvre des cadrages que le réalisateur affinera pendant la suite de sa carrière. À noter que le père d’Interlenghi est joué par Eduardo Ciannelli, excellent acteur qui s’exilera aux U.S.A. pour y jouer les gangsters. La partie anglaise est celle qui adopte franchement une identité « polar ». À Londres, un jeune oisif (Peter Reynolds) appelle un quotidien pour vendre le scoop d’un cadavre de femme qu’il a découvert par hasard. Il est obsédé à l’idée de devenir un poète célèbre et surtout d’avoir sa photo dans le journal. C’est un personnage malsain à la folie policée qui n’est pas sans évoquer Robert Walker dans « L’INCONNU DU NORD-EXPRESS » d’Hitchcock. Et le scénario est celui qui résonne le plus aujourd’hui : ce désir obsessionnel d’exister par n’importe quel moyen, sans avoir rien fait de remarquable. Le procès, révélant que le triste individu a lui-même étranglé la prostituée, nous renvoie un miroir encore décryptable 65 ans plus tard. « LES VAINCUS » n’est certes pas le film d’Antonioni le plus typique, mais il ne manque pas de qualités et mérite d’être découvert dans la trajectoire du maestro.

FRANCO INTERLENGHI, EILEEN MOORE ET PETER REYNOLDS

 

JEAN-FRANÇOIS STÉVENIN : R.I.P.

JEAN-FRANÇOIS STÉVENIN (1944-2021), ACTEUR (200 FILMS), RÉALISATEUR (3 FILMS), PERSONNALITÉ ATTACHANTE ET ÉCLECTIQUE
 
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Publié par le 28 juillet 2021 dans CARNET NOIR, FILMS FRANÇAIS

 

« THE DIG » (2021)

Réalisé par Simon Stone d’après des faits réels, « THE DIG » est une production Netflix située dans le Surrey en 1939, et s’inscrivant dans cette lignée de films en demi-teintes dont sont friands les Britanniques.

Une châtelaine (Carey Mulligan) élevant seule son fils, engage un « excavateur » (Ralph Fiennes), car elle est persuadée que ses terres renferment un trésor archéologique. L’homme accepte et entreprend les fouilles, qui se révèlent fructueuses : il déterre effectivement un bateau du 6ᵉ siècle enseveli et servant de tombeau à une figure historique. L’anecdote, on le voit, ne prête pas à du grand spectacle ni à une intrigue à suspense, mais les auteurs se concentrent sur les deux protagonistes : à 35 ans, subitement mûrie, Mulligan joue avec retenue une femme usée avant l’âge, cardiaque et condamnée à brève échéance. Fiennes quant à lui, n’a peut-être jamais été meilleur depuis « LA LISTE DE SCHINDLER », dans un rôle d’homme bourru et renfermé au cœur généreux. Leurs face à face méritent qu’on voie ce film délicat et subtil. Autour d’eux, Lily James toujours un peu agaçante en étudiante en archéologie mal mariée à un homosexuel (Ben Chaplin, excellent). Les extérieurs aux ciels plombés, les nombreuses séquences sous la pluie battante, les dialogues rares et austères, donnent au film une allure peu engageante, mais il vaut tout de même le détour, pour son discours en filigrane sur la passion et l’engagement face à l’arrivisme et à la course aux honneurs (symbolisée par le gros Ken Stott). C’est un film bien confectionné, au charme tranquille, à l’émotion finement distillée, qui doit beaucoup au visage blême et fatigué de Carey Mulligan, qu’on voit changer d’emploi en un seul rôle.

CAREY MULLIGAN ET RALPH FIENNES

 

« QUARTET » (1981)

MAGGIE SMITH

Adapté d’un roman autobiographique de l’Anglaise Jean Rhys, « QUARTET » est une co-production anglo-française tournée à Paris, réalisée par James Ivory.

En 1927, mariée à un escroc polonais emprisonné, Isabelle Adjani est hébergée par un couple de riches mécènes (Maggie Smith et Alan Bates) qui entretient une relation complexe et perverse. La jeune femme sans un sou, devient la maîtresse de son bienfaiteur en attendant le retour de son mari. Pour ce qui est de l’histoire, c’est à peu près tout ce qu’il y a à se mettre sous la dent et on serait bien en peine après 100 minutes de projection de dire exactement de quoi parle « QUARTET » ! On va de restaurant en boîte de nuit, on se retrouve dans des hôtels, des parloirs de prison. Le scénario manque d’ossature, les personnages errent sans but précis, se font des scènes, se quittent, se retrouvent. Le film se suit grâce à la photo délicate de Pierre Lhomme, des costumes attrayants, mais impossible de se passionner ou de ressentir la moindre sympathie pour les protagonistes. Adjani est égale à elle-même dans un rôle de « pauvre fille » exploitée par les hommes, qui se rebiffe de temps en temps, pour retomber ensuite dans une sorte d’apathie maussade. Maggie Smith est remarquable de profondeur, alors que son rôle demeure en surface, entre victime et manipulatrice. Alan Bates semble mal à l’aise dans l’ambiguïté mondaine, en bourgeois englué dans un ennui proustien et porté sur les jeunes filles névrosées. On reconnaît çà et là des comédiens français comme Suzanne Flon en espèce de Mme Thénardier sordide, Pierre Clémenti croquignolet en photographe porno ou Daniel Mesguich venus faire un tour dans des rôles sans intérêt. On peut voir « QUARTET » donc, à condition d’apprécier ces ambiances rétro, ces relations destructrices et surtout… les rythmes languides. Mais cela exige une certaine patience.

ISABELLE ADJANI, MAGGIE SMITH ET ALAN BATES

 

HENRI VERNES : R.I.P.

HENRI VERNES (1918-2021), ROMANCIER BELGE, CRÉATEUR DU HÉROS BOB MORANE, UNIQUEMENT ADAPTÉ EN SÉRIE TV DANS LES SIXTIES