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Archives Mensuelles: octobre 2014

« LA MAIN GAUCHE DU SEIGNEUR » (1955)

LEFT2« LA MAIN GAUCHE DU SEIGNEUR » d’Edward Dmytryk ne fait certes pas partie des meilleurs films de Bogart et, bien que l’acteur n’ait que 55 ans, ont sent la fatigue de l’homme et son usure. Mais pour le fan, c’est l’unique occasion 1) de le voir en soutane 2) de l’entendre chanter en duo avec Gene Tierney 3) de l’écouter réciter un sermon en mandarin. Du pur ‘collector’, autrement dit !

Ce western chinois est loin d’être désagréable. D’abord parce que les extérieurs sont magnifiques, ensuite parce que le CinémaScope est très bien utilisé, ce qui n’était pas si fréquent à cette époque. Le scénario lui, avance tout doucement, il nous prive d’un climax qu’on attend pourtant depuis une bonne heure : quand le faux prêtre Humphrey Bogart se retrouve enfin face-à-face avec le seigneur de la guerre chinois qu’il a déserté, on s’attend à un règlement de compte à coups de poing, de flingue, de n’importe quoi. Mais pas du tout : les deux hommes s’expliquent… en jouant aux dés. C’est à la fois original et indéniablement désappointant. Bien sûr, connaissant l’archétype que Bogie a bâti pendant des années, on a du mal à croire à sa conversion subite. Certains moments comme sa prière à l’église sont même un peu embarrassants et sonnent terriblement faux. Mais l’acteur a gardé une bonne partie de son mordant, même s’il est gêné aux entournures par un rôle manifestement pas fait pour lui. À ses côtés, Gene Tierney est sous-employée, Agnes Moorehead amusante comme toujours en confidente à la langue bien pendue. Mais le bonus du film, c’est Lee J. Cobb, inénarrable dans le rôle du chef des bandits chinois ! Avec son faux crâne chauve, ses yeux bridés, son gros rire, il parvient à ne pas être ridicule, ce qui n’est pas – dans le contexte – un mince exploit. À voir donc, pour la beauté des paysages exotiques et pour l’esquisse du couple Tierney-Bogart, qu’on aurait aimé voir dans de plus adéquates circonstances. Mais c’est toujours mieux que rien !

À noter qu’une douzaine d’années plus tard, Henri Verneuil tournera « LA BATAILLE DE SAN SEBASTIAN » sur un scénario présentant de très nombreux points communs avec celui-ci.

HUMPHREY BOGART, GENE TIERNEY, LEE J. COBB ET AGNES MOOREHEAD

HUMPHREY BOGART, GENE TIERNEY, LEE J. COBB ET AGNES MOOREHEAD

 

HAPPY BIRTHDAY, LEE !

LEE GRANT, ACTRICE DE COMPOSITION, ISSUE DE L’ACTORS SUTDIO À LA CARRIÈRE ÉCLECTIQUE.

LEE GRANT, ACTRICE DE COMPOSITION, ISSUE DE L’ACTORS SUTDIO À LA CARRIÈRE ÉCLECTIQUE.

 
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Publié par le 31 octobre 2014 dans ANNIVERSAIRES

 

« JUILLET DE SANG » (2014)

COLD2Écrit et réalisé par l’équipe gagnante de « STAKE LAND » et « MULBERRY STREET », « JUILLET DE SANG » dégage un parfum entêtant des seventies et installe lentement mais sûrement un engrenage de violence qui explose dans un carnage final digne de « TAXI DRIVER » ou « ROLLING THUNDER ».

Cela commence comme un avatar de « LES NERFS À VIF », mais rapidement le scénario (signé de l’acteur Nick Damici, qui joue également le shérif) prend un chemin de traverse et se mue progressivement en film de « vigilantes » à l’ancienne, avec fusils à pompe, giclures de sang, « snuff movies » et autres réjouissances. Michael C. Hall incarne ici un M. Tout-le-monde qui après avoir accidentellement abattu un cambrioleur, se voit entraîné dans une machination policière qui l’oblige à s’associer à deux vétérans de la guerre de Corée (l’action est située dans les années 80) : Sam Shepard magnifique en voyou au seuil de la vieillesse mais encore dangereux et Don Johnson, une espèce de ‘privé’ vêtu en cowboy et éleveur de porcs à ses heures. Ensemble ils vont affronter une bande d’assassins de jeunes femmes dans un showdown hallucinant et cauchemardesque. Étrange et amusante confrontation d’un geek inoffensif avec deux individus qui semblent échappés d’un vieux film de Peckinpah ou John Flynn. Le rythme est assez lent, la thématique met longtemps à s’installer, mais les personnages sont très bien dessinés et la violence monte progressivement jusqu’à créer une pression de cocotte-minute. Comme les œuvres précédentes de Jim Mickle, il y a un vrai savoir-faire, une nostalgie d’un cinéma débraillé et ultra-violent et une belle maîtrise de l’action qui sait se retenir suffisamment longtemps pour devenir cathartique quand elle éclate.

SAM SHEPARD, MICHAEL C. HALL ET DON JOHNSON

SAM SHEPARD, MICHAEL C. HALL ET DON JOHNSON

 

DANIEL BOULANGER : R.I.P.

DANIEL BOULANGER (1922-2014), SCÉNARISTE ET ACTEUR OCCASIONNEL DES ANNÉES 60.

DANIEL BOULANGER (1922-2014), SCÉNARISTE ET ACTEUR OCCASIONNEL DES ANNÉES 60.

 
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Publié par le 30 octobre 2014 dans CARNET NOIR, FILMS FRANÇAIS

 

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« THE TIGER MAKES OUT » (1967)

ELI WALLACH

ELI WALLACH

Les films dont Eli Wallach tint la tête d’affiche sont si rares, qu’on serait bien mal avisé d’en rater un quand il passe à sa portée. « THE TIGER MAKES OUT » d’Arthur Hiller est une comédie satirique et abrasive, flirtant avec le non-sens à l’anglaise et baignant dans une ambiance survoltée fleurant bon les sixties.TIGER

C’est l’histoire d’un raté rendu à moitié fou par la solitude, un postier new-yorkais qui pète un câble et décide de kidnapper une femme au hasard et de la « sacrifier » à ses appétits de tigre. Il enlève par erreur une brave ménagère et tente de la terroriser, mais celle-ci va s’imposer dans sa vie et devenir son amie. Dans le fond, on n’est pas très loin des thématiques développées quelques années plus tard dans « TAXI DRIVER ». En moins sombre, évidemment. Hiller tente de masquer les origines théâtrales de son scénario par un montage « moderne » (du moins sans doute l’était-il en 1967 !) et par un humour burlesque et c’est un peu dommage. On comprend les intentions des auteurs : dénoncer l’aliénation de la vie dans les grandes villes, l’incommunicabilité, la folie qui guette. Mais le film est bordélique, mal maîtrisé, extrêmement inégal. Heureusement, il y a Wallach, déchaîné dans un personnage de solitaire asocial et imbu de lui-même, véritable héros de cartoon. Et par bonheur, il n’est pas venu seul : il est accompagné de sa femme, la géniale Anne Jackson, qui lui pique allègrement la vedette dans un rôle touchant de mère de famille engluée dans sa vie médiocre et sans lueur d’espoir. Dès qu’ils sont ensemble à l’image, ils créent des étincelles. Un vrai bonheur. Parmi les nombreux petits rôles, on reconnaît Frances Sternhagen qui dégonfle ses énormes seins dans un autobus (sic !), John P. Ryan et surtout Dustin Hoffman dans sa toute première apparition dans un long-métrage. On l’aperçoit quelques secondes en jeune homme rompant avec sa petite amie devant un building. La même année, il allait éclater dans « LE LAURÉAT ». Un film maladroit, mais loin d’être idiot, à voir pour ce grand couple d’acteurs formé par M. et Mme Wallach qui ont plusieurs moments de grâce.

ELI WALLACH, ANNE JACKSON ET DUSTIN HOFFMAN

ELI WALLACH, ANNE JACKSON ET DUSTIN HOFFMAN

 

« LA VÉRITÉ SUR BÉBÉ DONGE » (1952)

BÉBÉLe sujet de « LA VÉRITÉ SUR BÉBÉ DONGE », qui n’est pas sans évoquer celui du roman « THÉRÈSE DESQUEYROUX » de Mauriac, dépasse l’anecdote pour tendre à l’universel.

Contrairement aux apparences, Simenon ne parle pas ici d’un drame bourgeois, des aléas du mariage, de la vie en province ou d’un mari adultère. Il traite de l’anéantissement méthodique de la personnalité d’une jeune femme rêveuse, idéaliste et romantique en quête d’absolu, écrasée année après année, par un conjoint macho, froid et terre-à-terre qui réduit ses rêves à néant et la transforme en une « bonne épouse » soumise et cynique. Cela pourrait tout à fait être une allégorie sur l’artiste face au système, sur l’utopiste face au monde politique, etc. Narré en flash-back, depuis le lit d’agonie de Jean Gabin, empoisonné par « Bébé », le film est d’une rigueur et d’une force peu communes, d’une intelligence aiguë, évitant les explications lourdes et laissant la place à l’interprétation. Il faudra la proximité de la mort, pour que Gabin comprenne enfin celle qu’il a épousée pour de mauvaises raisons. Un peu tard, cependant… Une fois encore l’acteur surprend, en tenant avec une totale sobriété le rôle presque double de ce business man de province, sûr de lui et dominateur, devenu une loque humaine aux yeux larmoyants et à la voix chevrotante. Un magnifique travail d’acteur. Face à lui, Danielle Darrieux trouve un de ses meilleurs rôles, crédible en âme pure et naïve aussi bien qu’en femme amère et caustique. Tous les seconds rôles, de Jacques Castelot en médecin douteux à Gabrielle Dorziat en marieuse à qui rien n’échappe, sont au diapason. « LA VÉRITÉ SUR BÉBÉ DONGE » est une œuvre marquante, profonde et subtile, qu’on peut lire à plusieurs niveaux, en y trouvant toujours quelque chose d’intéressant. Un petit chef-d’œuvre du cinéma français tel qu’on l’a aimé.

JEAN GABIN ET DANIELLE DARRIEUX

JEAN GABIN ET DANIELLE DARRIEUX

 

HAPPY BIRTHDAY, HOPE !

HOPE EMERSON (1897-1960), ACTRICE DES ANNÉES 50, IMMENSE PAR LA TAILLE ET PAR LE TALENT. ELLE A PEU TOURNÉ, HÉLAS...

HOPE EMERSON (1897-1960), ACTRICE DES ANNÉES 50, IMMENSE PAR LA TAILLE ET PAR LE TALENT. ELLE A PEU TOURNÉ, HÉLAS…

 
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Publié par le 29 octobre 2014 dans ANNIVERSAIRES

 

« CETTE NUIT-LÀ » (1958)

CETTE NUIT« CETTE NUIT-LÀ » de Maurice Cazeneuve est un de ces films français oubliés, surgis de nulle part, unique réalisation pour le grand écran d’un téléaste et rendu aujourd’hui attirant par sa distribution.

Entre la « Série Noire » classique et le mélodrame mondain, le scénario tend à l’épure et confronte trois personnages emblématiques, mais sans réelle substance : Jean Servais, un patron de presse vieillissant aux mœurs dissolues, Maurice Ronet un illustrateur et sa femme Mylène Demongeot, top model convoitée par le boss. On nage dans un Paris nocturne, plutôt glauque, on regarde évoluer ces individus vaguement répugnants, on assiste passivement à leurs coups de sang, à leurs chassés-croisés sordides, à leurs faux meurtres, leurs chantages. Dire que c’est passionnant serait sans doute exagéré, mais on tient jusqu’au bout par la grâce des comédiens et le climat irréel dans lequel ils évoluent. Ronet est très bien en jaloux nerveux et impulsif, faible de caractère, ballotté par les événements. En Servais, il a trouvé son maître en ambiguïté, et celui-ci trouve le rôle le plus fouillé et le plus intéressant du film, à la fois odieux et pathétique, partouzeur cynique à la recherche de l’âme sœur. Quant à Demongeot, fraîche et ravissante, elle a un rôle plus simple, mais qui apporte un peu d’oxygène au film. Tous les autres rôles sont à peine esquissés. « CETTE NUIT-LÀ » vaut donc un coup d’œil curieux, pour quelques trouvailles scénaristiques et pour cette ambiance parisienne des années 50, des avenues désertes au cœur de la nuit, jusqu’au métro aux wagons antédiluviens, qui font figure un demi-siècle plus tard, de document historique.

JEAN SERVAIS, MYLÈNE DEMONGEOT ET MAURICE RONET

JEAN SERVAIS, MYLÈNE DEMONGEOT ET MAURICE RONET

 

HAPPY BIRTHDAY, KATHERINE !

KATHERINE JUSTICE, ACTRICE DES ANNÉES 70 QUI FIT UNE CARRIÈRE ESSENTIELLEMENT TÉLÉVISUELLE.

KATHERINE JUSTICE, ACTRICE DES ANNÉES 70 QUI FIT UNE CARRIÈRE ESSENTIELLEMENT TÉLÉVISUELLE.

 
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Publié par le 28 octobre 2014 dans ANNIVERSAIRES

 

HAPPY BIRTHDAY, LEIF !

LEIF ERICKSON (1911-1986), SECOND RÔLE DES ANNÉES 50 ET 60, À L’IMPOSANTE STATURE.

LEIF ERICKSON (1911-1986), SECOND RÔLE DES ANNÉES 50 ET 60, À L’IMPOSANTE STATURE.

 
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Publié par le 27 octobre 2014 dans ANNIVERSAIRES