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« CETTE NUIT-LÀ » (1958)

28 Oct

CETTE NUIT« CETTE NUIT-LÀ » de Maurice Cazeneuve est un de ces films français oubliés, surgis de nulle part, unique réalisation pour le grand écran d’un téléaste et rendu aujourd’hui attirant par sa distribution.

Entre la « Série Noire » classique et le mélodrame mondain, le scénario tend à l’épure et confronte trois personnages emblématiques, mais sans réelle substance : Jean Servais, un patron de presse vieillissant aux mœurs dissolues, Maurice Ronet un illustrateur et sa femme Mylène Demongeot, top model convoitée par le boss. On nage dans un Paris nocturne, plutôt glauque, on regarde évoluer ces individus vaguement répugnants, on assiste passivement à leurs coups de sang, à leurs chassés-croisés sordides, à leurs faux meurtres, leurs chantages. Dire que c’est passionnant serait sans doute exagéré, mais on tient jusqu’au bout par la grâce des comédiens et le climat irréel dans lequel ils évoluent. Ronet est très bien en jaloux nerveux et impulsif, faible de caractère, ballotté par les événements. En Servais, il a trouvé son maître en ambiguïté, et celui-ci trouve le rôle le plus fouillé et le plus intéressant du film, à la fois odieux et pathétique, partouzeur cynique à la recherche de l’âme sœur. Quant à Demongeot, fraîche et ravissante, elle a un rôle plus simple, mais qui apporte un peu d’oxygène au film. Tous les autres rôles sont à peine esquissés. « CETTE NUIT-LÀ » vaut donc un coup d’œil curieux, pour quelques trouvailles scénaristiques et pour cette ambiance parisienne des années 50, des avenues désertes au cœur de la nuit, jusqu’au métro aux wagons antédiluviens, qui font figure un demi-siècle plus tard, de document historique.

JEAN SERVAIS, MYLÈNE DEMONGEOT ET MAURICE RONET

JEAN SERVAIS, MYLÈNE DEMONGEOT ET MAURICE RONET

 

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