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Archives de Catégorie: LES FILMS D’HELEN MIRREN

« L’ART DU MENSONGE » (2019)

« L’ ART DU MENSONGE » de Bill Condon offre comme principal intérêt de dérouler un scénario truffé de coups de théâtre, de chausse-trappes et de volte-face narratives, sans craindre les ruptures de ton et sans éviter la confusion par moments.

Ian McKellen et Jim Carter, deux vieux complices, passent leur temps à escroquer des victimes qu’ils dépouillent sans le moindre scrupule de leur fortune. Ce premier tiers tient de la comédie policière irrévérencieuse et plaisante montre un McKellen octogénaire en pleine forme. Quand il décide de s’en prendre à la fortune d’une veuve (Helen Mirren), le ton devient plus sérieux, les relations plus profondes. Et quand le couple part en voyage à Berlin, le film bifurque brutalement dans tout à fait autre chose. C’est donc assez déroutant de se retrouver en Allemagne et de replonger dans la WW2 par le truchement de flash-backs sur le passé des deux protagonistes et un drame jamais résolu. On met un moment à s’habituer à cette déviation qui donne, évidemment, une tout autre dimension au scénario, et de nouvelles facettes au gentil tandem de seniors. Tout le monde ment, tout le monde cherche à gruger tout le monde et le spectre du nazisme flotte au-dessus de nos têtes, sans que rien ne nous y ait préparés. On reste suspendu au dénouement, bien sûr, mais avec l’étrange sensation d’avoir été arnaqués par les auteurs qui opèrent un virage en épingle à cheveux qui semble bien arbitraire. Mais les acteurs sont impeccables, de McKellen en salaud intégral dépourvu de la moindre empathie, sous ses dehors de papy élégant à Mirren – un peu trop « rajeunie » – dans un rôle à facettes dont elle maîtrise toutes les nuances. Carter est savoureux, comme toujours. À voir donc, ce film en poupées gigogne, pas totalement rigoureux, mais nullement déplaisant.

IAN McKELLEN ET HELEN MIRREN
 

« BRIGHTON ROCK » (2010)

Écrit et réalisé par Rowan Joffe, « BRIGHTON ROCK » est le second film adapté d’un roman de Graham Greene. Le premier étant sorti en 1947 sous le titre français : « LE GANG DES TUEURS ». Cette nouvelle version, située en 1964, est une éblouissante réussite, une sorte de « instant classic » (comme ils disent là-bas) d’une noirceur difficile à surpasser.

Sam Riley joue Pinkie, un jeune sociopathe membre d’un gang de racketteurs. Une serveuse (Andrea Riseborough) est témoin d’un meurtre qu’il a commis et Pinkie va la séduire afin qu’elle ne le dénonce pas. Mais une amie de la victime (Helen Mirren) ne lâche pas le voyou. Une intrigue simple, mais des personnages d’une grande richesse, complexes, pathétiques, dangereux et des décors hivernaux, cafardeux au possible. « BRIGHTON ROCK » est un authentique film noir et même très, très noir. Les séquences inoubliables ne sont pas celles contenant de la violence ou de l’action, mais des passages d’une cruauté mentale inouïe : on pense à cette scène où Pinkie enregistre un disque-souvenir pour sa nouvelle épouse, lui disant la haine et le dégoût qu’elle lui inspire, alors que de l’autre côté de la vitre, elle pense qu’il lui déclare son amour. Ou encore ce face à face au pied du phare d’une noirceur insensée. On a souvent le souffle coupé par le jusqu’au-boutisme de Pinkie, un des personnages les plus vils, infâmes et inhumains qui se puissent imaginer. Il est parfaitement incarné par Riley avec son visage de gamin de rues. Riseborough est magnifique en victime-née, à la fois naïve et lucide, mais prête à sacrifier sa vie par amour. Mirren trouve un beau rôle de protectrice et on reconnaît des acteurs haut-de-gamme comme John Hurt, Sean Harris (excellent dans un rôle trop court), Maurice Roëves ou Andy Serkis dans des apparitions fugaces mais bien écrites. « BRIGHTON ROCK » est un véritable bijou et l’épilogue dans le refuge pour mères-filles est tout simplement bouleversant. À voir absolument.

SEAN HARRIS, ANDREA RISEBOROUGH, PHIL DAVIS, HELEN MIRREN ET SAM RILEY
 

« ÉTRANGE SÉDUCTION » (1990)

« ÉTRANGE SÉDUCTION » de Paul Schrader, dès l’énoncé du générique, a quelque chose d’irrésistible : scénario d’Harold Pinter, photo du grand Dante Spinotti, BO d’Angelo Badalamenti et… Venise ! Encore plus magique et intoxicante que dans « NE VOUS RETOURNEZ PAS », « MORT À VENISE » ou « LA CLÉ ».

Un couple d’Anglais en crise (Natasha Richardson et Rupert Everett) venu passer quelques jours de vacances, un autre couple plus âgé (Christopher Walken et Helen Mirren), des Vénitiens vivant dans une immense demeure. Une relation trouble, ambiguë dès le premier échange. Silhouette furtive, omniprésente, insistante, ressassant sans arrêt la même anecdote sur son père (« My father was a very big man… »), Walken semble obsédé par Everett qu’il dévore des yeux. Peu à peu, alors même que la relation du jeune couple s’harmonise et qu’ils redécouvrent un plaisir sexuel intense, ils tombent sans s’en rendre compte dans la toile d’araignée tendue par leurs hôtes un peu trop collants. L’étrange suspense d’abord imprécis, se transforme en cauchemar et Venise en piège mortel. C’est très subtil et vénéneux, d’une grande sensualité. L’ambiance est lourde, malsaine, à l’image de Walken, impeccable dans son costume blanc, mais dégageant une perversité de chaque seconde, faisant de son personnage un prédateur aussi dangereux qu’il est poli et accueillant. Parfois l’ambiance se dilue un peu (on pense au trop long tête à tête entre les jeunes amants, après le dîner chez leurs nouveaux amis), et on peut trouver Everett et Richardson agaçants dans leur narcissisme éhonté. Mais l’inhabituel provient du fait que c’est lui l’objet du désir convoité par tous ceux qu’ils croisent. Impossible de résister à l’envoûtement. Mirren est trouble à souhait en épouse soumise, brisée par des jeux sexuels trop brutaux. La photo est tout simplement splendide. « ÉTRANGE SÉDUCTION » est un film auquel il faut s’abandonner pour en goûter toutes les finesses et les poisons. À redécouvrir.

NATASHA RICHARDSON, RUPERT EVERETT, HELEN MIRREN ET CHRISTOPHER WALKEN
 

« BEAUTÉ CACHÉE » (2016)

Il faut bien admettre que, parfois, certains films nous passent totalement au-dessus de la tête, que leur message nous semble naïf, primaire et que leur supposée poésie nous irrite au lieu de nous transporter. C’est bien sûr le cas de « BEAUTÉ CACHÉE » de David Frankel.BEAUTY

Devenu catatonique et suicidaire à la mort de sa fille, Will Smith met sa boîte en péril, aussi ses associés (Ed Norton, Kate Winslet et Michael Peña) vont-ils engager des acteurs (Helen Mirren, Keira Knightley et Jacob Latimore) pour incarner la Mort, l’Amour et le Temps (sic !) et prouver que Smith est devenu fou, puisqu’il les voit et leur parle. Oui, c’est aussi bébête et tiré par les cheveux que ça en a l’air, et ce scénario est de plus plombé par un dialogue fleuri d’une rare prétention et, plus grave, par une direction d’acteurs plus qu’approximative. Si Smith, perclus de tics, persiste dans son style narcissique et superficiel habituel, ce qui n’est pas une surprise, on s’étonne de voir se galvauder ainsi deux immenses comédiennes comme Mirren en vieille cabotine exubérante ou Kate Winslet éteinte et effacée en célibataire rêvant de maternité. Les a-t-on déjà vues aussi mauvaises et mal à l’aise ? Pas depuis longtemps en tout cas. Knightley, vraiment devenue imbuvable ces dernières années, offre un véritable concours de grimaces et de mimiques forcées. La seule à réellement émouvoir est la jolie et sensible Naomie Harris dans un rôle qui trouve son intérêt à la toute fin, grâce à un twist de dernière minute vaguement surprenant, mais qui ne sauve hélas, rien. Il est possible que cette histoire capraesque sur le deuil impossible d’un enfant et le retour à la vie trouve un écho chez certaines personnes. « BEAUTÉ CACHÉE » est à réserver aux âmes sensibles au mélo dégoulinant et à ceux qui supportent Will Smith.

NAOMIE HARRIS

 

« FAST & FURIOUS : HOBBS & SHAW » (2019)

HOBBS.jpgLa seule raison de voir les derniers « FAST & FURIOUS » était les confrontations saignantes entre Dwayne Johnson et Jason Statham. Aussi ne peut-on qu’applaudir à l’idée d’un « spin-off » centré sur leurs personnages. En fait, « FAST & FURIOUS : HOBBS & SHAW » de David Leitch est ce qu’on pourrait appeler le plaisir coupable ultime. Plaisir d’autant plus grand, qu’on n’a pas à subir le bovin Vin Diesel.

À la fois « Buddy movie », film de super-héros sans masques ni costumes bariolés, avatar des Terminator avec une pincée de « MISSION : IMPOSSIBLE » et 007, c’est une véritable BD live, au rythme effréné, aux personnages taillés dans la masse et à l’action ininterrompue. Idiot ? Bien sûr que c’est idiot ! What did you expect ? Mais quel plaisir de voir les deux action stars se balancer des vacheries à tour de (gros) bras, d’applaudir aux idées démentes des morceaux de bravoure : on pense à l’hélico maintenu à terre par plusieurs véhicules accrochés les uns aux autres, par exemple. On voyage de Londres en Ukraine jusqu’à la Polynésie, entre deux bastons homériques. Amis/ennemis indécrottables, nos deux compères distribuent les gnons, s’en prennent quelques-uns, et le Rock tombe amoureux de la frangine du British, elle-même super espionne. C’est n’importe quoi, mais on ne cesse de sourire, on suit avec ébahissement les progrès des tournages sur fond vert et la perfection des CGI pendant les poursuites. Autour des deux stars très bien servies (normal, les gaillards sont également coproducteurs !), on retrouve des acteurs qu’on aime comme Idris Elba en super-méchant bionique, Helen Mirren en prison, Eddie Marsan en savant russe, ou Ryan Reynolds dans un caméo.

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DWAYNE JOHNSON ET JASON STATHAM

À noter qu’on trouve plusieurs allusions à la série TV « GAME OF THRONES » dans le dialogue et que Reynolds en « spoile » même la fin !

 

« 2010 – L’ANNÉE DU PREMIER CONTACT » (1984)

2 010.jpg« 2010 – L’ANNÉE DU PREMIER CONTACT », écrit, réalisé et même… photographié par Peter Hyams, se veut une sequel du « 2001 » de Kubrick, tournée 16 ans plus tard. Le scénario est, et ce, dès les premières images, tellement raccroché au film original, qu’il n’arrive jamais à trouver sa propre identité.

Si on veut être méchant, on dirait que « 2010 » ressemble à un double épisode de la série TV « COSMOS 1999 » tourné clandestinement dans les décors du chef-d’œuvre de 1968. C’est statique, bavard, confiné, d’une maladresse souvent sidérante. Quelle idée de vouloir expliquer à tout prix ce qu’on ne faisait que pressentir ou deviner dans le Kubrick ? Tout devient plat, naïf et édifiant, comme ce message lénifiant pour la paix sur terre et la fraternité entre les hommes, qui sous-tend toute l’histoire. Le retour de Keir Dullea dans le rôle de ‘Bowman’ ne fait qu’empirer les dégâts. C’est vraiment le genre d’idée qu’il n’aurait jamais fallu avoir ! Que reste-t-il, alors ? Roy Scheider, déjà. Dans la première partie, il retrouve exactement son look des « DENTS DE LA MER » (il a même des dauphins vivants dans son living-room !), ce qui le rend instantanément familier et sympathique. Il reprend le personnage créé par William Sylvester dans « 2001 ». Il n’a pas grand-chose à faire, à part prendre un air anxieux, ce qu’il fait très bien. À ses côtés, une Helen Mirren de 39 ans en officier russe et des visages familiers comme John Lithgow, Bob Balaban ou Dana Elcar. Ce n’est donc pas un film indispensable, même pour le fan complétiste de l’univers d’Arthur C. Clarke. Ce n’est que la suite scolaire et bien-pensante d’un grand film presque abstrait dont il brouille un peu le souvenir avec ses gros sabots.

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ROY SCHEIDER ET HELEN MIRREN

 

« DU SANG SUR LA TAMISE » (1980)

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BOB HOSKINS ET HELEN MIRREN

« DU SANG SUR LA TAMISE » (également connu sous le titre français de « RACKET »)  de John Mackenzie, s’inscrit dans les classiques du film de gangsters britanniques, dans les travées de « LA LOI DU MILIEU » ou « SALAUD ».RACKET.jpg

Bob Hoskins – dans le rôle de sa vie – joue un caïd londonien ambitieux, prêt à signer un gros marché avec la mafia new-yorkaise. Mais ses acolytes commencent à tomber comme des mouches, des bombes explosent çà et là et il doit découvrir rapidement qui sont ses ennemis avant d’effaroucher définitivement les « yanks ». Un scénario au fond assez banal, qui vaut pour le portrait de cet homme fruste, brutal, presque naïf parfois, en quête de respectabilité, mais capable de tuer sauvagement sur un coup de tête. Avec son physique râblé à la Al Capone, Hoskins est l’interprète rêvé de ce personnage passionnant et paradoxal. Il forme un couple exceptionnel avec Helen Mirren, son exact opposé qui tente tant bien que mal de contenir ses excès. Dans une distribution extrêmement riche, on retiendra Eddie Constantine qu’on a rarement vu meilleur qu’en mafioso prudent, Paul Freeman en bras-droit homosexuel et un Pierce Brosnan de 27 ans en flingueur irlandais. C’est platement filmé, la photo n’est pas très jolie, mais « DU SANG SUR LA TAMISE » suinte de ce réalisme caractéristique du polar anglais, que ce soit dans les choix de décors ou le comportement des protagonistes. Et pour finir de se convaincre de l’immense talent de Bob Hoskins, il suffit de revoir la dernière séquence, ce très long plan sur son visage où passe une impressionnante succession d’émotions.

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EDDIE CONSTANTINE, HELEN MIRREN ET PIERCE BROSNAN

 

« LA MALÉDICTION WINCHESTER » (2018)

Librement inspiré de faits réels, « LA MALÉDICTION WINCHESTER » est une production australienne réalisée par les frères Spierig, un film de maison hantée dans la grande tradition de l’horreur, situé en 1906.WINCH

Pourquoi est-on déçu par un film ? Pourquoi a-t-on parfois des attentes irrationnelles ? En l’occurrence, parce que le sujet est intrigant : l’héritière de la firme Winchester (Helen Mirren), rongée par le remords d’avoir fait fortune sur les milliers de morts causées par ses carabines, fait bâtir une maison hantée par des âmes errantes réclamant justice. Un psy lui rend visite pour évaluer si elle est encore capable de gérer ses affaires. On imagine un face-à-face du style Katharine Hepburn-Montgomery Clift dans « SOUDAIN, L’ÉTÉ DERNIER », une ambiance mortifère comme celle de « LA MAISON DU DIABLE ». Mais on redescend bien vite sur terre ! On est tout de suite frappé par l’absence d’atmosphère. C’est probablement dû à la surabondance de CGI dans les décors et surtout à la photo, trop éclairée et uniformément verdâtre, qui tue dans l’œuf tout mystère. Le scénario n’offre quant à lui aucun suspense. Mais pire que tout, on n’a jamais peur, hormis peut-être un ou deux « scare jumps » plutôt faciles.

C’est heureusement bien interprété par Mirren bien sûr, qui a du mérite avec ce rôle superficiel. Mais elle évite le ridicule, ce qui est déjà un exploit. Par le fiable Jason Clarke en psy hanté par la mort de sa femme et confronté à ses propres démons. Et par l’intense Sarah Snook. Ils donnent un peu chair à ce film artificiel et très mécanique qui promet bien plus qu’il n’a à offrir au final. C’est dommage, car le message anti-armes à feu est sympathique, le dilemme de ‘Sarah Winchester’ intéressant, mais on reste sur sa faim en déplorant que les antiques ficelles du film de fantômes puissent encore servir aujourd’hui.

 

« CAUSE CÉLÈBRE » (1989)

Inspiré de faits réels et adapté d’une pièce de Terence Rattigan, « CAUSE CÉLÈBRE », réalisé par John Gorrie, est un téléfilm produit par ITV et situé en 1935.CAUSE

C’est l’histoire d’Helen Mirren, femme fantasque mariée à un vieil homme impuissant et avaricieux (Harry Andrews) et qui tombe amoureuse du chauffeur de celui-ci (David Morrissey), un garçon de dix-huit ans auquel elle fait perdre la tête. Cela se terminera par un meurtre et par un procès retentissant. L’anecdote est on ne peut plus banale, mais le film traduit parfaitement la pression morale pesant sur les débats. Même s’il est clair que l’épouse adultère n’a pas assassiné elle-même son époux, elle est – aux yeux de tous, même de ses propres avocats – moralement responsable, bien davantage que le jeune homme qui a pourtant abattu un maillet sur le crâne du mari et l’a laissé longuement agoniser. Tourné pour la TV, avec le matériel technique de l’époque, « CAUSE CÉLÈBRE » avec son image trop crue et son mixage épouvantable, est parfois une torture pour l’amateur de travail bien fait. Mais il vaut évidemment le coup d’œil pour Mirren, absolument parfaite dans ce rôle difficile, aux motivations ambiguës, aux réactions déconcertantes, et pourtant jamais antipathique. Face à elle, Morrissey, qui évoque parfois Liam Neeson par sa taille et certains traits de son visage, est très bien distribué dans ce personnage d’innocent trop entier et véhément. David Suchet est, lui aussi, impeccable en avocat de la défense roué. Ce téléfilm construit en cinq « actes » bien distincts, n’a rien d’indispensable, mais il renseigne sur un fait-divers peu connu en dehors de ses frontières, sur l’ambiance régnant à cette époque dans les prétoires de Sa Majesté.

 

« FAST & FURIOUS 8 » (2017)

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JASON STATHAM

Faisant suite au sympathique n°7, « FAST & FURIOUS 8 » signé du généralement peu emballant F. Gary Gray, reprend le flambeau et fait repartir la franchise sur les chapeaux de roues sans rien essayer de renouveler.F8 2

C’est donc toujours la même chose, avec les mêmes gens, les mêmes voitures, mais quelques petits changements bien vus dans l’organisation : Vin Diesel se retourne contre sa « famille », le psychopathe Jason Statham devient subitement un tonton gâteau, Dwayne Johnson prend la tête des opérations et se montre plus déconnant que dans les précédents films (il faut l’avoir vu en coach de fillettes au début !). On retrouve avec bonheur Kurt Russell qui a pris un petit coup de vieux, Michelle Rodriguez, une Charlize Theron très amaigrie en méchante de premier ordre. Et on a même droit à un savoureux caméo d’Helen Mirren herself, dont le face-à-face avec Statham vaut à lui seul de voir le film. Bien sûr, il y a beaucoup trop de poursuites motorisées, d’explosions de missiles, de fusillades, mais c’est la recette. En revanche, on se délectera sans complexe de quelques confrontations extraordinairement drôles comme celle où Johnson et Statham échangent des menaces ou quand le second parle au bébé qu’il est en train de sauver au milieu d’un déluge de balles. Difficile d’ailleurs de ne pas y voir un clin d’œil à la séquence la plus célèbre de « À TOUTE ÉPREUVE » de John Woo. « FAST & FURIOUS 8 » fait passer deux heures agréables et reposantes pour les neurones. On ne s’y ennuie guère, on sourit souvent et tout le monde a l’air de franchement s’amuser. En fait, cela fait davantage penser à une série TV au budget hypertrophié, qu’à du cinéma. La franchise recycle sans arrêt les mêmes éléments depuis le début avec plus ou moins de réussite. Et celui-ci est plutôt dans la bonne moyenne. À noter pour l’anecdote, que le regretté Paul Walker a été « remplacé » par nul autre que Scott Eastwood, fils de Clint !

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DWAYNE JOHNSON, CHARLIZE THERON, VIN DIESEL, SCOTT EASTWOOD ET KURT RUSSELL