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Archives de Catégorie: FILMS DE GUERRE

« PASSEUR D’HOMMES » (1979)

« PASSEUR D’HOMMES » de J. Lee-Thompson fait partie de ses plus mauvais films (et on sait qu’il y a forte concurrence !), un des esthétiquement plus laids et des plus complaisants dans la violence.

Situé pendant la WW2 dans les Pyrénées, le scénario suit un vieux Basque (Anthony Quinn) chargé d’escorter jusqu’en Espagne, un chercheur (James Mason) et sa famille, pourchassés par un féroce nazi (Malcolm McDowell). Le scénario tient à peu près la distance, mais la réalisation de Thompson n’a jamais été aussi bâclée et démissionnaire et le montage est une catastrophe. Il est difficile pourtant de résister à une telle distribution et à ne pas prendre plaisir au numéro déjanté et over the top de McDowell en totale liberté, qui campe un sadique fou à lier : il faut l’avoir vu, déguisé en chef, hacher les doigts de Michel Lonsdale avec un couteau de cuisine, brûler vif le pauvre gitan Christopher Lee ou violer la pauvre Kay Lenz après lui avoir infligé la vision traumatisante de son slip kangourou à croix gammée. C’est du très grand n’importe quoi ! On l’entend même siffloter quelques notes de Beethoven, comme dans « ORANGE MÉCANIQUE ». Autour de lui, Quinn à 64 ans, n’a rien perdu de sa puissance physique en berger dur-à-cuire, Patricia Neal est émouvante en mère de famille qui se sacrifie pour sauver les siens, Marcel Bozzuffi apparaît brièvement en résistant héroïque. Mais malgré ces indéniables atouts, « PASSEUR D’HOMMES » est vraiment un ratage quasi complet, de la photo à la BO, culminant avec une des dernières séquences où McDowell, survivant à une avalanche, jaillit dans la cabane de Quinn, ensanglanté, Luger au point et menace tout le monde. On a envie de lui rappeler le vieil adage de Tuco : « Quand on doit tirer, on raconte pas sa vie ! ». À éviter soigneusement, tout ça…

ANTHONY QUINN, MALCOLM McDOWELL, CHRISTOPHER LEE ET MARCEL BOZZUFFI
 

« KANDAHAR » (2023)

Réalisé par Ric Roman Waugh qui avait déjà dirigé deux fois Gerard Butler, « KANDAHAR » est un film de guerre situé en Afghanistan et dont le sujet rappelle furieusement « THE COVENANT » de Guy Ritchie sorti la même année. Le problème est que Waugh arrive en second et qu’on a la désagréable sensation d’avoir déjà vu le film !

Agent de la CIA, Butler fait sauter une centrale nucléaire et devient la cible d’à peu près tout le monde dans la région, après que son identité ait fuité. De son côté : un vieux copain loyal (Travis Fimmel) et un interprète (Navid Negahban) pas vraiment taillé pour l’aventure. Le film dure deux heures, c’est un survival dans le désert utilisant tous les armements modernes à disposition et bénéficiant de bons CGI. Seul gros souci, outre le mauvais timing de sa sortie, on ne se sent jamais concerné, pas une seconde. À l’image de Butler, qui a l’air de se lasser de jouer constamment le même rôle de tough guy viril mais sensible, et qui offre ici le strict minimum. Heureusement, face à lui, Negahban est excellent et souvent émouvant, apportant un peu de vie dans cette grosse machine sans âme. Les seconds rôles n’ont strictement aucun intérêt, pas même le motard taliban échappé d’un 007 trop ou pas suffisamment développé. On s’est habitué aux livraisons semestrielles des action stars mûrissantes comme Liam Neeson, Jason Statham et autres, aussi s’attend-on plus ou moins à ce qu’on va voir dans leurs nouvelles productions. Mais hélas, l’usure se fait sentir à toujours faire la même chose et il faut reconnaître que « THE COVENANT », son frère jumeau, est un bien meilleur film à tous niveaux. Donc on peut, parce qu’on aime bien l’Écossais Gerard, contempler passivement cet opus redondant et sans surprise.

GERARD BUTLER ET NAVID NEGAHBAN
 

« TOMAHAWK » (1951)

« TOMAHAWK » de George Sherman, western relativement peu connu, est pourtant un des premiers films résolument pro-Indiens, qui dépeint les Sioux comme un peuple noble spolié par le fourbe « visage pâle » avec ses traités constamment foulés au pied.

Inspiré de faits réels, le scénario prend pour héros le scout Jim Bridger (1804-1881), tiraillé entre les deux civilisations, comme le sera le protagoniste du « JUGEMENT DES FLÈCHES », six ans plus tard. Bridger recherche inlassablement l’assassin de sa femme Cheyenne, tuée par le lieutenant Alex Nicol qu’il retrouve dans un fort assiégé. Rien que de très classique, mais on est toujours épaté par ce que ces « petits » films étaient capables de raconter en moins de 90 minutes, surtout comparés aux longs-métrages dilatés d’aujourd’hui. L’image est magnifique, les paysages – souvent surplombés de nuages grandioses – le sont également et le rythme est parfaitement entretenu. Bien sûr, Van Heflin est un Bridger sans charisme, comme à son habitude et il se laisse voler la vedette par Nicol avec son look « aryen » qui campe un méchant incroyablement haïssable, un tueur d’Indiens sanguinaire et sûr de son bon droit. Yvonne De Carlo en chanteuse itinérante et Susan Cabot en squaw composent des personnages féminins taillés dans le cliché. Parmi les seconds rôles, on entrevoit très fugitivement un jeune Rock Hudson en caporal, sans le moindre gros-plan pour le différencier dans la masse de figurants. « TOMAHAWK » (c’est le surnom que les Natives ont donné à Bridger) est un western à la fois modeste et ambitieux, dont le parti-pris d’honnêteté historique est plus qu’estimable. En 1951, on était encore bien loin de « LITTLE BIG MAN » ou « DANSE AVEC LES LOUPS » ! Rien que pour cela, il mérite d’être vu et apprécié, tout en admirant la beauté de ses extérieurs et la vigueur de ses séquences d’action encore très impressionnantes.

YVONNE DE CARLO, VAN HEFLIN, ALEX NICOL ET ROCK HUDSON
 

« SISU » (2022)

Écrit et réalisé par Jalmari Helander, « SISU » est une co-production anglo-finlandaise située pendant la WW2, dans le contexte précis du retrait des troupes allemandes de Finlande, détruisant tout sur leur passage.

Jorma Tommila est un vieux prospecteur découvrant un important filon d’or. Il croise sur sa route une brigade de nazis qui va le voler. Ce que les fuyards ignorent, c’est que l’homme qu’ils ont spolié est une légende, une escouade de la mort à lui tout seul et qu’il ne compte pas se laisser faire. « SISU » est un film d’action simple, épuré, linéaire, qui vaut pour la personnalité extraordinaire de son héros et pour le plaisir primaire de voir exterminés des « boches » sadiques et sans pitié. C’est très efficacement filmé, les CGI sont parfaitement intégrés lors des séquences d’action et on ne décroche pas une seconde. Tommila, taiseux, quasi-muet jusqu’à la toute fin, fait un peu penser à Sam Shepard. Il ne paie pas mine, mais son corps abîmé, couturé d’affreuses cicatrices, parle pour lui. Le vieux guerrier n’est pas invincible, il « prend cher » pendant toute la durée du film et s’éloigne donc des archétypes héroïques américains. Mais qu’il soit blessé par balles, pendu, tabassé presque à mort, il « refuse de mourir » pour citer une réplique marquante. Et cerise sur le gâteau, il s’occupe bien de son chien ! À ses côtés, Aksel Hennie est excellent en officier nazi cruel et haïssable finissant (PETIT SPOILER !) comme Slim Pickens dans « DR. FOLAMOUR ». Mimosa Willamo crève l’écran en femme violée qui prend une éclatante revanche sur ses bourreaux. « SISU » est un spectacle maîtrisé, assez jouissif, qui parvient à créer un personnage iconique sans en faire trop. À découvrir.

À noter : « SISU » est un mot finlandais signifiant à peu près « courage et détermination extrêmes ».

JORMA TOMMILA ET MIMOSA WILLAMO
 

« LES MUTINÉS DU TÉMÉRAIRE » (1962)

« LES MUTINÉS DU TÉMÉRAIRE » de Lewis Gilbert est une production anglaise d’une belle ampleur, située au 18ème siècle pendant la guerre opposant les Anglais aux Français, à bord d’un vaisseau de Sa Majesté. Celui-ci s’avère être une vraie poudrière avec son équipage prêt à la mutinerie et son second vicieux.

Le scénario inverse le concept de départ des « MUTINÉS DU BOUNTY » : ici le capitaine (Alec Guinness) et un officier honnête et généreux, alors que son lieutenant (Dirk Bogarde) est un sadique fielleux prêt aux pires manœuvres pour déstabiliser son supérieur, quitte à s’en prendre à son jeune fils engagé comme cadet à bord. Très bien filmé et monté (les raccords entre les extérieurs et les scènes tournées en studio sont pratiquement imperceptibles), le film préserve une tension assez rare jusqu’au bout, émaillé de trois batailles navales convaincantes, même avec un regard d’aujourd’hui. Guinness est subtil, tout en non-dit et en colère rentrée, sympathique sans grande démonstration. Anthony Quayle est à contremploi dans un rôle de marin viril et intelligent. Mais c’est un Bogarde de 39 ans qui se taille la part du lion dans un rôle détestable de pistonné comploteur, méchant comme une teigne, là aussi bien éloigné des personnages qui feront son succès la décennie suivante. « LES MUTINÉS DU TÉMÉRAIRE » n’est pas aussi réputé que d’autres films du même genre, mais il ne démérite pas et se révèle parfois plus intéressant et prenant que des blockbusters beaucoup plus longs et opulents. À découvrir donc, ne serait-ce que pour l’affrontement de deux grands comédiens britanniques très bien servis par le dialogue.

DIRK BOGARDE ET ALEC GUINNESS
 

« THE COVENANT » (2023)

Inspiré de faits réels survenus en Afghanistan, « THE COVENANT » de Guy Ritchie est un excellent film de guerre mâtiné de buddy movie, dont la seconde partie n’est pas sans évoquer – en beaucoup plus musclé – « LA DÉCHIRURE » (1984).

Un sergent de l’armée U.S. (Jake Gyllenhaal) se retrouve coincé en territoire taliban avec un interprète (Dar Salim). Quand l’Américain est gravement blessé, son compagnon va tout faire pour le sauver. À son retour au pays, Gyllenhaal est obsédé à l’idée de retourner là-bas et de ramener son ami et sa famille traqués et menacés de mort. Si le film commence de façon classique, comme la plupart des films de guerre récents, le rythme s’accélère avec la séquence de l’embuscade et le suspense ne faire que croître jusqu’au final au barrage, à se ronger les ongles. Sobre, carré, efficace, débarrassé des afféteries stylistiques dont avaient à souffrir la plupart de ses précédents films, Ritchie donne ici le meilleur de lui-même. Sa maîtrise de l’action et sa direction d’acteurs sont irréprochables. Gyllenhaal est, lui aussi, d’une sobriété intense et habitée. Les scènes où il écume littéralement de frustration, sont impressionnantes. Face à lui, Salim n’est pas en reste et compose un personnage opaque, intelligent et loyal à l’extrême. Leur tandem est un vrai plaisir à contempler. Autour d’eux, de bons seconds rôles sans réelle épaisseur, hormis peut-être l’excellent Anthony Starr (vedette de la série TV : « BANSHEE ») en chien de guerre. « THE COVENANT » fait passer deux heures sans le moindre temps mort ni la plus petite faute de goût. C’est du grand cinéma d’aventures, situé dans un contexte réaliste et, avant tout, le beau récit d’une amitié.

JAKE GYLLENHAAL ET DAR SALIM
 

« BARRY LYNDON » (1975)

Écrit et réalisé par Stanley Kubrick d’après un roman de William Makepeace Thackerey (1811-1873), « BARRY LYNDON » a longtemps partagé le public qui l’a souvent trouvé trop long et trop lent. Aujourd’hui, il est clair qu’il s’agit d’une œuvre majeure du 7ème Art et un accomplissement artistique exceptionnel.

Dans l’Irlande du 18ème siècle, un jeune homme naïf et fougueux (Ryan O’Neal) se retrouve embarqué dans plusieurs années de guerre à travers l’Europe, décide de changer de statut social en épousant une belle veuve fortunée (Marisa Berenson). Vivant maintenant dans l’opulence, il subit la haine de son beau-fils (Leon Vitali) et va, à la suite d’un drame familial, être rejeté par ce milieu auquel il n’a – malgré ses efforts – jamais appartenu. Le film doit énormément à la photo sublime de John Alcott, restée légendaire, à l’enchaînement de musiques classiques et à la beauté de l’Irlande. Les 192 minutes ne sont pas un obstacle au plaisir qu’on prend à ce défilé de personnages odieux, voire monstrueux, dont Barry lui-même n’est pas le moindre. Car il est impossible de s’attacher à lui ou de ressentir de l’empathie, même lors de sa déchéance. O’Neal, étonnamment bon, est très bien entouré par Patrick Magee en aventurier borgne qui le prend sous son aile, Hardy Krüger en officier, Gay Hamilton en cousine par qui le malheur arrive et surtout Vitali, détestable à souhait en pleutre haineux. C’est un film quasi parfait, si on ferme les yeux sur l’emploi systématique du zoom ouvrant presque toutes les séquence en gros-plan, pour s’élargir jusqu’au plan général. Mais ce n’est que broutille devant la méticulosité, la générosité de ce film pourtant froid et cruel, à la fois picaresque et languide, qui ne laisse place à aucun sourire, aucun espoir.

GAY HAMILTON, RYAN O’NEAL ET MARISA BERENSON
 

« LES PONTS DE TOKO-RI » (1954)

Adapté d’un best-seller de James A. Michener, « LES PONTS DE TOKO-RI » de Mark Robson se déroule pendant la guerre de Corée et raconte les dernières missions d’un jeune avocat devenu pilote de bombardier et ne rêvant que de rentrer chez lui où l’attendent femme et enfants.

William Holden un peu hagard et bouffi, incarne cet anti-héros pétri de doutes, miné par un SPT carabiné, laissant la peur s’infiltrer en lui. Cela aurait pu être intéressant, mais Robson semble beaucoup plus passionné par les plans d’attaques aériennes, d’atterrissages en catastrophe sur un porte-avions, de sauvetages en hélicoptère, que par la psychanalyse de ses personnages brossés à gros traits. Le format carré de l’image est trop étriqué et la direction d’acteurs laisse à désirer : de l’exaspérant cabotin Mickey Rooney en totale roue-libre, au pauvre Fredric March tristement sous-employé dans un rôle d’amiral sentencieux qui est un cliché sur pattes et même à Grace Kelly, jouant l’épouse parfaite d’Holden dans quelques séquences avec son jeu lisse et appliqué. Difficile de trouver quelque chose d’oscarisable là-dedans. Heureusement, Charles McGraw est très bien en officier dur-à-cuire. Robson, contrairement à Billy Wilder l’année précédente dans « STALAG 17 » (déjà avec Holden en vedette), n’a pas laissé Robert Strauss vampiriser son film. Ici, il n’a même pas l’occasion d’en faire des caisses et demeure à sa place de second rôle ! De ce pensum cafardeux et étonnamment pessimiste pour un film de guerre de cette époque, on pourra sauver la dernière partie, où Holden et Rooney se retrouvent encerclés dans une tranchée boueuse par des soldats coréens. C’est peu évidemment, seuls les amateurs d’équipement militaires et de manœuvres guerrières trouveront peut-être leur compte avec ces « PONTS DE TOKO-RI » bien bavards et vieillots.

WILLIAM HOLDEN, FREDRIC MARCH, GRACE KELLY ET CHARLES McGRAW
 

« RETOUR » (1978)

Chronologiquement situé entre « VOYAGE AU BOUT DE L’ENFER » et « APOCALYPSE NOW », « RETOUR » d’Hal Ashby offre une tout autre approche de la guerre du Vietnam, puisque l’histoire se situe aux U.S.A. et se focalise sur la désillusion des soldats revenus au pays mutilés, désaxés et laissés à l’abandon par Oncle Sam.

Le scénario se construit autour d’une femme d’officier (Jane Fonda) dont l’époux (Bruce Dern) part au combat la fleur au fusil. Pendant son absence, elle devient bénévole dans un centre pour vétérans et tombe amoureuse d’un soldat paraplégique (Jon Voight) qui l’aide à s’émanciper. Histoire simple, profonde, qui en dit aussi long sur cette période que les « films de guerre » habituels. Avec sa photo réaliste, son emploi des longues focales, Ashby adopte un ton de semi-reportage typique de l’époque, il emploie de véritables viet-vets, ce qui rend certaines séquences vraiment bouleversantes. Le trio d’acteurs est extraordinaire : Voight en militant hippie en colère, à fleur de peau, devenu un « ennemi du peuple », Dern dans un rôle de « beauf » insensible et ambitieux qui revient détruit du front, ayant perdu tous ses repères. Et Fonda, qui fut surnommée « Hanoï Jane » pendant la guerre, qui trouve un de ses grands rôles, totalement crédible en épouse soumise et sans personnalité qui, confrontée à la réalité de la guerre, se métamorphose complètement. Une distribution éblouissante, visiblement concernée par le sujet du film, qui porte celui-ci au sommet sans artifice ni grand spectacle. Parmi les seconds rôles, on retiendra Robert Carradine, parfait en jeune homme rongé par le SPT qui se délite de jour en jour. « RETOUR » appelle les choses par leur nom, laisse exister ses personnages sans les juger. La longue scène où Dern, armé d’un fusil à baillonnette, menace sa femme et l’amant de celle-ci est d’une tension indescriptible. Grand film.

JANE FONDA, BRUCE DERN ET JON VOIGHT
 

« TYLER RAKE 2 » (2023)

Trois ans (déjà, oui. Le temps file !) après le très réussi « TYLER RAKE », la même équipe remet le couvert avec… « TYLER RAKE 2 ». Mais Sam Hargrave au beau être à nouveau aux commandes, on n’a pas tout à fait droit au même plaisir.

Chris Hemsworth, revenu d’entre les morts, retrouve – après un entraînement à la « ROCKY 4 » dans la nature – un job « d’extracteur » : faire sortir la famille d’un mafieux d’un pénitencier où ils sont incarcérés de force avec lui. Il se trouve que la mère est l’ex belle-sœur de Chris (sic !), histoire de le motiver un peu. Une fois le pitch exposé, ça n’arrête plus ! La vraie différence avec le premier, c’est que la surenchère d’événements (hélicoptères explosés en vol, bagarres pléthoriques, déraillements de trains, etc.) s’appuie beaucoup trop sur les CGI et que toute authenticité s’en trouve balayée dès la première demi-heure. Bien sûr, on trouve des morceaux de bravoure bien fichus, comme cette baston générale en plan-séquence (un peu triché) de 20 minutes, mais tout est tellement cliché, tellement vu et revu, qu’on demeure complètement extérieur. Hemsworth se démène beaucoup pour rendre à peu près crédible ce mercenaire bourrelé de remords et increvable, mais hormis un face à face avec son ex (Olga Kurylenko), il n’a guère l’occasion de s’exprimer. Il fournit un excellent travail de gymnaste, disons. Golshifteh Farahani est très bien en co-équipière dure-à-cuire, Tornike Gogrichiani excellent en méchant pernicieux et on croise Idris Elba au début et à la fin, en nouveau boss de l’équipe de commandos. Rien à dire, vraiment, sur ce produit calibré, proprement exécuté, mais dont les excès finissent par décourager les amateurs d’action les plus tenaces. Pendant que se déroule le générique de fin, on se surprend à avoir une subite envie de se revoir un Ingmar Bergman !

GOLSHIFTEH FARAHANI ET CHRIS HEMSWORTH