Écrit et réalisé par Howard W. Koch, « POLICE CONNECTION » (un grand bravo à l’opportunisme imbécile du titre français !) est – à l’instar de « FRENCH CONNECTION », inspiré des souvenirs d’Eddie Egan, flic new-yorkais incorruptible.
Avatar de Popeye Doyle lui-même avatar d’Egan, Robert Duvall, qui a pris quelques kilos pour le rôle, joue Eddie Ryan, un flic de terrain qui s’est fait confisquer sa plaque pour excès de violence et voit son co-équipier assassiné. Il poursuit illégalement l’enquête et découvre qu’il trempait dans un trafic d’armes pour les révolutionnaires portoricains. Ryan décide alors d’avoir la peau du caïd Henry Darrow. Le scénario est très banal, mais parfaitement enraciné dans les problématiques des seventies, le personnage de Duvall est un raciste convaincu, sans même le « pittoresque » d’un Popeye pour le rendre un minimum attachant. Ce réalisme se retrouve dans la réalisation et la photo, qui évoquent les séries TV de l’époque comme « KOJAK » ou « POLICE STORY », mixées avec le look documentaire de Friedkin. Cela fonctionne la plupart du temps, malgré des longueurs parfois pénibles (la poursuite inévitable entre un bus et des voitures volées qui plombe le rythme). Autour de Duvall, au sommet de son art en demi-teintes, la toujours magnifique Verna Bloom jouant sa girl friend malheureuse, Egan lui-même en supérieur hiérarchique mal à l’aise et Henry Darrow excellent en précurseur élégant de Tony Montana. « BADGE 373 » (boycottons le titre français) est un bon polar hard boiled et linéaire, décrivant par le menu les procédures policières et dénonçant la corruption et les conséquences de la politique américaine à l’étranger. Un peu longuet, nous l’avons dit, mais il vaut définitivement le coup d’œil.