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Archives Mensuelles: Mai 2022

HAPPY BIRTHDAY, ROMA !

ROMA MAFFIA, ACTRICE ÉNERGIQUE ET CHALEUREUSE, APPARUE DANS PLUSIEURS SÉRIES TV EN RÉCURRENTE, PETITS RÔLES AU CINÉMA
 
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Publié par le 31 Mai 2022 dans ANNIVERSAIRES

 

« FALLING » (2020)

Écrit et réalisé par l’acteur Viggo Mortensen, dont c’est la première réalisation à l’âge de 62 ans, « FALLING » est un drame bergmanien sur la confrontation d’un pilote de ligne homosexuel (Mortensen) avec son père (Lance Henriksen), vieillard acariâtre, homophobe et raciste, qui a gâché son enfance.

Le premier vrai et grand plaisir du film, c’est de voir enfin cet immense comédien qu’est Henriksen dans un rôle principal, à mille lieux des séries B ou Z qu’il enchaîne depuis tant d’années. Il est positivement extraordinaire dans ce personnage odieux et haïssable, diminué par Alzheimer, mais qui n’a rien perdu de son pouvoir de nuisance. La succession d’expressions fugaces, passant de la nostalgie à la haine pure, du rire à la fureur, dans le moindre de ses gros-plans, tient du prodige. Face à lui, Mortensen s’efface modestement dans un rôle passif et soumis, qui ne s’exprime vraiment que vers la fin, dans une explosion cathartique. Pourtant, et c’est ce qui empêche « FALLING » d’atteindre totalement son but, on dirait que les affrontements se font à fleurets mouchetés, qu’à force de subtilité et à cause aussi d’un abus de flash-backs pas toujours nécessaires, le scénario ne va pas tout à fait au fond des choses comme a pu le faire « SONATE D’AUTOMNE » par exemple, sur un thème proche. On comprend mal la relation de ce fils jadis rebelle avec ce père qui n’est, au fond, qu’un « beauf » insensible et violent, qui n’a rigoureusement rien d’aimable ou d’excusable. « FALLING » souffre donc de cette délicatesse parfois poétique, qui empêche le scénario d’aller jusqu’au bout de son potentiel. Autour du duo père-fils, on remarque la courte présence de Laura Linney en sœur traumatisée et de David Cronenberg – réalisateur fétiche de Mortensen – en oncologue dans une séquence. À voir, ne serait-ce que pour Henriksen qui explose enfin à 80 ans, même si ce joli film laisse un sentiment diffus de « pas assez ».

LANCE HENRIKSEN, LAURA LINNEY ET VIGGO MORTENSEN
 
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AUJOURD’HUI, IL A 92 ANS !

 

HAPPY BIRTHDAY, COLM !

COLM MEANEY, SECOND RÔLE IRLANDAIS QUI MÈNE UNE PROLIFIQUE CARRIÈRE ENTRE L’ANGLETERRE ET LES U.S.A.
 
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Publié par le 30 Mai 2022 dans ANNIVERSAIRES, CINÉMA ANGLAIS

 

« GÉANT » (1956)

ROCK HUDSON ET ELIZABETH TAYLOR

Adapté du roman-fleuve d’Edna Ferber, « GÉANT » de George Stevens se voudrait une version texane et modernisée de « AUTANT EN EMPORTE LE VENT », ce que suggère déjà sa durée de 191 minutes.

Le scénario couvre 25 ans de la vie d’un puissant rancher (Rock Hudson) qui épouse une fille de l’Est (Elizabeth Taylor) qui va l’aider à évoluer, à changer sa mentalité archaïque. Aujourd’hui, cela donnerait lieu à une minisérie télé, mais en tant que long-métrage, « GÉANT » a énormément vieilli et s’effondre dans sa seconde partie jusqu’à assoupissement complet. Pourtant, des images marquent la mémoire, comme les plans larges sur cette immense demeure perdue au milieu de nulle part. Comme la jalousie aveugle de la vieille fille Mercedes McCambridge s’en prenant à l’étalon de Taylor ou le pétrole jaillissant du désert. Mais cela ne suffit pas à maintenir l’intérêt pendant aussi longtemps. Taylor et Hudson font correctement leur travail et forment un couple crédible. Même lorsque les maquillages vieillissants les affublent de cheveux… turquoise ! Hudson en particulier, joue très bien les hommes âgés, physiquement alourdis. Mais ce qui fit jadis la sensation du film et le rend, six décennies plus tard, à peine regardable, c’est le personnage de James Dean (dans son 3ᵉ et ultime film en vedette). Dans un rôle de white trash névrosé, il offre une composition ahurissante, véritable caricature du jeu déjà chargé de Brando : marmonnements, ricanements, regard fuyant, postures incompréhensibles, il déséquilibre tout, comme s’il tournait un « film dans le film » dont il serait l’unique interprète. Et ne parlons pas de sa partie « 25 ans plus tard » ! Devenu un magnat du pétrole, il cabotine lors d’une longue scène d’ivresse, à un point à peine imaginable, complaisamment filmé par Stevens, probablement fasciné par cette fameuse « méthode » inédite pour lui. On aperçoit de jeunes comédiens comme Dennis Hopper ou Carroll Baker (qui ont apparemment mieux digéré les cours de Lee Strasberg !) en héritiers turbulents. « GÉANT » a pu faire illusion à l’époque de sa sortie, mais il est difficile à encaisser aujourd’hui. Il ne surnage que grâce à son message antiraciste lourdingue, mais bien intentionné qui compense (un peu) l’obligation de voir ces Texans parvenus et alcooliques en train de se chamailler et de hurler : « YEEEH-AH !!! » à tout bout de champ.

JAMES DEAN ET DENNIS HOPPER
 

HAPPY BIRTHDAY, CHARLES !

CHARLES DENNER (1926-1995), ACTEUR UNIQUE, SINGULIER, INOUBLIABLE CHEZ TRUFFAUT, LELOUCH OU GAVRAS. UNE DICTION INIMITABLE
 
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Publié par le 29 Mai 2022 dans ANNIVERSAIRES, FILMS FRANÇAIS

 

« GOOD MORNING, VIETNAM » (1987)

« GOOD MORNING, VIETNAM » de Barry Levinson est rarement cité dans les classiques du « film de Vietnam », mais il en fait pourtant partie. Centré sur la personnalité de Robin Williams, un DJ de l’armée, responsable d’une émission de radio destinée aux soldats en 1965, le film brosse en filigrane les contours d’une guerre en devenir, prête à exploser d’un jour à l’autre.

Évidemment, il faut être sensible à l’humour torrentiel, à la diarrhée verbale, aux sarcasmes incessants qui constituent la force comique de Williams. Pas mal de références passeront au-dessus de la tête d’un public non-américain, mais ici c’est l’énergie qui compte plus que les mots. Rebelle insatiable, Cronauer se fait haïr de sa hiérarchie, mais il est adoré des soldats. Peu à peu, il prend conscience des réalités de ce pays, tombe amoureux d’une jeune femme inaccessible et son meilleur ami s’avère être un agent Viêt-Cong. Rien n’est simple dans ce film, rien n’est manichéen. Hormis le portrait au vitriol de cet officier haineux (J.T. Walsh à son plus détestable) et de ce lieutenant jaloux et mesquin (Bruno Kirby), persuadé qu’il est un grand génie comique. Deux clowns malveillants extrêmement bien croqués. Autour de Williams, véritable centrale atomique sur pattes, parfois lassant, parfois émouvant, d’excellents seconds rôles, particulièrement Forest Whitaker au jeu encore épuré et dépourvu de tics, en sidekick dépassé par les événements. Magnifiquement filmé à la longue focale, porté par une bande-son composée de standards du rock’n roll, « GOOD MORNING, VIETNAM » n’a absolument pas vieilli et certaines séquences – comme celle où Cronauer fait une performance « live » dans la rue, devant des soldats partant au casse-pipe – s’ancrent définitivement dans la mémoire. Un petit chef-d’œuvre.

ROBIN WILLIAMS, BRUNO KIRBY, J.T. WALSH ET FOREST WHITAKER
 

BO HOPKINS : R.I.P.

BO HOPKINS (1942-2022), SECOND RÔLE DES SEVENTIES, CONNU POUR SES FILMS AVEC SAM PECKINPAH
 
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Publié par le 28 Mai 2022 dans CARNET NOIR

 

HAPPY BIRTHDAY, LOU !

LOU CASTEL, ACTEUR SUÉDOIS DES ANNÉES 60 ET 70, À LA CARRIÈRE INTERNATIONALE, MÉMORABLE DANS « EL CHUNCHO »
 
 

« BATAILLE SANS MERCI » (1953)

ROCK HUDSON

Le générique de « BATAILLE SANS MERCI » est des plus alléchants : c’est réalisé par Raoul Walsh (un borgne qui a tourné en 3-D, comme André de Toth pour « L’HOMME AU MASQUE DE CIRE » la même année !) et on y trouve un splendide trio de « trognes » des années 50 : Leo Gordon, Lee Marvin et Neville Brand.

Le scénario n’est au fond qu’une longue poursuite : des hors-la-loi menés par l’ex-sudiste Philip Carey attaquent une diligence pour la piller, kidnappent au passage une future mariée (Donna Reed) et laissent son fiancé (Rock Hudson) pour mort. Celui-ci se lance à la poursuite des villains, aidé par Gordon l’ancien bras-droit de Carey. Convoitée par à peu près tout le monde, Reed finira – de façon très implicite – par être violée par le chef de bande et Hudson et Gordon, flanqués d’un Indien et d’une Mexicaine revanchards, finiront bien évidemment par rattraper la fripouille. Walsh emballe tout cela en 82 minutes, filme les paysages désertiques de l’Ouest en expert et ne laisse pas s’installer une seconde d’ennui. Ça ne veut pas dire que son film est exempt de (gros) défauts : des plans 3-D ridicules où des tas d’objets sont balancés sur l’objectif de la caméra, un abus dommageable de séquences filmées en nuit américaine et, pire que tout, un gaspillage inexcusable de Marvin et Brand, qui font quelques apparitions sporadiques, à peine filmés et jouent les utilités à l’arrière-plan. Gordon lui, hérite du meilleur personnage, un vrai-faux-bad guy courageux et digne. Hudson a un rôle essentiellement physique sans intérêt dramatique, hormis le fait que son périple le ramène sur le chemin de la violence, lui qui ne voulait plus jamais y être confronté après la guerre. La pauvre Donna Reed passe tout le film à écarquiller les yeux et à tenter de protéger sa vertu. « BATAILLE SANS MERCI » se laisse regarder sans déplaisir, comme le vestige d’un certain cinéma populaire qui ne se posait aucun dilemme métaphysique et qu’on oublie dès le mot « FIN ». Mais quand même… traiter Lee Marvin et Neville Brand comme d’anonymes figurants, c’est très mal !

LEO GORDON, DONNA REED ET LEE MARVIN