La dernière fois que le réalisateur John Madden, le producteur Harvey Weinstein et l’actrice Gwyneth Paltrow figuraient au même générique, c’était à l’occasion de « SHAKESPEARE IN LOVE » de sinistre mémoire. Aussi, les retrouver tous réunis pour « PROOF » n’a-t-il rien de rassurant.
De fait, cette étrange et nébuleuse histoire met un temps fou à se mettre en place et se focalise presque entièrement sur Paltrow, comédienne transparente s’il en fut. Fille d’un génial mathématicien devenu fou (Anthony Hopkins), celle-ci avoue à la mort du grand homme, qu’elle est le véritable auteur de ses récents travaux qui vont révolutionner les mathématiques modernes. Mais est-ce vrai ? Cherche-t-elle à s’approprier l’œuvre de son père ? Un jeune prof (Jake Gyllenhaal) tente de découvrir la vérité, avant que la sœur de Gwyneth (Hope Davis) n’envoie celle-ci à l’asile. C’est raconté dans le désordre, ce qui est plus démobilisant qu’autre chose, Hopkins n’apparaît qu’en flash-back ou… en fantôme et a vraiment l’air d’être en visite, tant il joue cela par-dessus la jambe. Paltrow – ce n’est pas une surprise – est très insuffisante et se repose sur deux ou trois tics de jeu et mimiques. À 25 ans, Gyllenhaal est encore ce qu’il y a de meilleur dans le film. L’excellente Davis fait ce qu’elle peut d’un rôle ingrat et sans nuances. On ne sait pas trop ce que voulait raconter « PROOF » : le parcours difficile d’une « fille de » ? La scénariste elle-même est la fille d’Arthur Miller, c’est donc une piste. La peur de la folie héréditaire ? Mais le fait est que le film est lent, prétentieux et que l’attention n’est retenue que par le twist en son milieu, c’est-à-dire le moment où l’héroïne révèle qu’elle est l’auteur des carnets attribués à son père. C’est vraiment tout… Et ce n’est pas beaucoup.