« À force d’écrire des choses horribles, les choses horribles finissent par arriver », déclarait Irwin Molyneux dans « DRÔLE DE DRAME ». Ceci pour dire, qu’à l’heure de la pandémie de Covid-19, il devient difficile de voir un film de zombie de façon tout à fait détachée.
Écrit et réalisé par David Freyne, « THE CURED » est une production irlandaise, montrant le monde – et tout spécialement l’Irlande – au lendemain d’une épidémie ayant zombifié des millions de personnes. Certaines ont été guéries par un vaccin (on les appelle les « traités »), les autres sont irrécupérables et sont en passe d’être exterminés. Sam Keeley est un traité qui retourne vivre chez sa belle-sœur (Ellen Page) et son neveu. Il est suivi d’un autre ex-zombie (Tom Vaughan-Lawlor) déterminé à retrouver sa place dans la société et ne plus être traité en pestiféré. Le scénario en vaut un autre, le traitement visuel se veut le plus réaliste possible pendant la première heure, montrant le quotidien de ces « traités », victimes du racisme, la haine aveugle et la révolte qui gronde. Le dernier tiers retrouve des chemins plus balisés dans le genre, avec son lot de tueries, de morts-vivants dévorant leurs victimes en grognant, de poursuites effrénées dans les rues désertes. C’est un peu longuet, les personnages semblent mettre des heures à se répondre pendant les face à face et l’image est tristounette. Mais cela se laisse regarder, grâce à un casting honnête : Kelley très bien en gentil garçon hanté par des flash-backs horribles, Ellen Page (également productrice du film) dans un rôle pas très bien défini et l’excellente Paula Malcomson (« RAY DONOVAN ») parfaite en médecin désespérée, prise par le temps. Sans être particulièrement passionnant, « THE CURED » est un sympathique ajout à la mythologie du zombie et s’avère très prémonitoire de la crise sanitaire qui a frappé le monde trois ans plus tard.