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Archives Mensuelles: août 2021

« THE CURED » (2017)

« À force d’écrire des choses horribles, les choses horribles finissent par arriver », déclarait Irwin Molyneux dans « DRÔLE DE DRAME ». Ceci pour dire, qu’à l’heure de la pandémie de Covid-19, il devient difficile de voir un film de zombie de façon tout à fait détachée.

Écrit et réalisé par David Freyne, « THE CURED » est une production irlandaise, montrant le monde – et tout spécialement l’Irlande – au lendemain d’une épidémie ayant zombifié des millions de personnes. Certaines ont été guéries par un vaccin (on les appelle les « traités »), les autres sont irrécupérables et sont en passe d’être exterminés. Sam Keeley est un traité qui retourne vivre chez sa belle-sœur (Ellen Page) et son neveu. Il est suivi d’un autre ex-zombie (Tom Vaughan-Lawlor) déterminé à retrouver sa place dans la société et ne plus être traité en pestiféré. Le scénario en vaut un autre, le traitement visuel se veut le plus réaliste possible pendant la première heure, montrant le quotidien de ces « traités », victimes du racisme, la haine aveugle et la révolte qui gronde. Le dernier tiers retrouve des chemins plus balisés dans le genre, avec son lot de tueries, de morts-vivants dévorant leurs victimes en grognant, de poursuites effrénées dans les rues désertes. C’est un peu longuet, les personnages semblent mettre des heures à se répondre pendant les face à face et l’image est tristounette. Mais cela se laisse regarder, grâce à un casting honnête : Kelley très bien en gentil garçon hanté par des flash-backs horribles, Ellen Page (également productrice du film) dans un rôle pas très bien défini et l’excellente Paula Malcomson (« RAY DONOVAN ») parfaite en médecin désespérée, prise par le temps. Sans être particulièrement passionnant, « THE CURED » est un sympathique ajout à la mythologie du zombie et s’avère très prémonitoire de la crise sanitaire qui a frappé le monde trois ans plus tard.

ELLEN PAGE, TOM VAUGHAN-LAWLOR, SAM KEELEY ET PAULA MALCOMSON

 

HAPPY BIRTHDAY, FREDRIC !

FREDRIC MARCH (1897-1975), STAR DU VIEIL HOLLYWOOD, INOUBLIABLE JEKYLL & HYDE, MÉMORABLE EN PRÉSIDENT DANS « 7 JOURS EN MAI »
 
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Publié par le 31 août 2021 dans ANNIVERSAIRES

 
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IL Y A 18 ANS DISPARAISSAIT CHARLES BRONSON…

 

HAPPY BIRTHDAY, SHIRLEY !

SHIRLEY BOOTH (1898-1992), ACTRICE DE THÉÂTRE ET DE SITCOMS TV, ELLE EST MÉMORABLE POUR SON RÔLE DRAMATIQUE DANS « REVIENS, PETITE SHEBA »
 
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Publié par le 30 août 2021 dans ANNIVERSAIRES

 

« ST. AGATHA » (2018)

Réalisé par Darren Lynn Bousman, responsable de plusieurs « SAW » et de l’excellent « MOTHER’S DAY », « ST. AGATHA » est un suspense en huis clos situé dans les années 50 et traitant d’un trafic de nouveaux nés et de mères porteuses au sein d’un couvent plus que bizarre.

L’héroïne (Sabrina Kern) tombée enceinte des œuvres de son vaurien de boy friend, se voit proposer de l’aide par une bonne sœur. À son arrivée au couvent, elle fait la connaissance de la Mère Supérieure (Carolyn Hennesy), femme dure et exigeante qui fait régner une discipline de fer confinant au sadisme. D’abord rebelle, la nouvelle venue va être remise au pas, battue et torturée, jusqu’à ce qu’elle accepte de changer son prénom, de faire vœu de silence et de fermer les yeux sur les sévices – voire les meurtres – qui ont lieu sous ses yeux, en toute impunité. « ST. AGATHA » n’est pas à proprement parler un film d’horreur, plutôt un suspense suffocant, focalisé sur l’affrontement entre deux fortes personnalités : Kern est impeccable dans ce rôle de proie apparemment facile, mais déterminée à sauver son enfant à tout prix, tenant tête à la remarquable Hennesy dans un personnage de monstre cruel et avaricieux, absolument terrifiant. Les seconds rôles tiennent la route, particulièrement Trin Miller en factotum balafrée et impassible. On sent tout du long – par l’absence de plans généraux ou par la misère de la reconstitution d’époque – un budget minuscule. Le lieu unique aide à accepter ces manques évidents, au même titre qu’une photo assez soignée. On ne peut pas vraiment dire qu’on ait peur, mais l’angoisse est palpable du début à la fin et le rythme ne se relâche pas un instant. Un « petit film » certes, mais qui contient quelques très bons moments de tension.

SABRINA KERN ET CAROLYN HENNESY

 

ED ASNER : R.I.P.

ASNER

ED ASNER (1929-2021), SECOND RÔLE DE CINÉMA, MAIS VEDETTE À LA TV : PLUS DE 300 FILMS À SON ACTIF AINSI QUE PLUSIEURS SÉRIES

 
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Publié par le 29 août 2021 dans CARNET NOIR

 

HAPPY BIRTHDAY, CHARLES !

CHARLES GRAY (1928-2000), SECOND RÔLE PROLIFIQUE MÉMORABLE EN BLOFELD DANS « LES DIAMANTS SONT ÉTERNELS »
 
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Publié par le 29 août 2021 dans ANNIVERSAIRES, CINÉMA ANGLAIS

 

« THE GRUDGE 3 » (2009)

Produit trois ans après le n°2, tourné en Bulgarie (alors que l’action se déroule à Chicago) et situé à 90% dans un building pratiquement inhabité (ça coûte moins cher en figuration), « THE GRUDGE 3 » de Toby Wilkins est clairement le film de trop de la trilogie, l’ersatz inutile, le chewing-gum trop étiré…

Cette fois, c’est la sœur de Kayako qui débarque de Tokyo et se rend dans l’immeuble où eurent lieu les événements du second opus. Son but ? Exorciser la place et ses deux spectres et libérer la famille qu’ils hantent maintenant avec insistance. Il y a quelques morts violentes identiques les unes aux autres, des fantômes blafards qui rampent en émettant des cliquetis, comme d’habitude. Mais le cœur n’y est pas et la misère du budget se fait ressentir à chaque détour de scène : les décors font peine à voir, même les maquillages font pitié, à commencer par ceux des fantômes bâclés au possible. Et que dire de la distribution ? À croire que les responsables ont éliminé tous les comédiens à peu près corrects venus se présenter, pour ne garder que les plus incapables : la fratrie composée de Matthew Knight (dont le numéro de possédé à la « SHINING » est embarrassant), Johanna Braddy plus qu’irritante et de la petite Jadie Rose Hobson désolante, est tout simplement horripilante. Shawnee Smith dans un rôle de psy, plus professionnelle que ses partenaires, disparaît hélas, trop vite. Quant aux nouveaux spectres, ils font tout sauf peur. On se demande vraiment pourquoi ce n°3 a été mis en chantier. Le second film avait déjà prouvé que « THE GRUDGE » n’avait pas les capacités à générer une franchise, mais au moins était-il confectionné par l’auteur d’origine. Ce 3ᵉ opus est une pure catastrophe, au scénario informe, à la réalisation flasque. À éviter absolument, autrement dit.

 

HAPPY BIRTHDAY, LUIS !

LUIS GUZMÁN, SECOND RÔLE INDISPENSABLE DE CES 20 DERNIÈRES ANNÉES, ALLANT DE LA PURE MENACE AU COMIQUE DÉBRIDÉ
 
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Publié par le 28 août 2021 dans ANNIVERSAIRES

 

« PHANTOM THREAD » (2017)

DANIEL DAY-LEWIS ET VICKY KRIEPS

Écrit, réalisé et même… photographié par Paul Thomas Anderson dont c’est le 8ᵉ film, « PHANTOM THREAD » situé dans l’Angleterre de l’immédiat après-guerre brosse le portrait d’un créateur de mode (Daniel Day-Lewis) despotique et capricieux et sa rencontre avec une serveuse (Vicky Krieps) dont les proportions lui semblent idéales pour mettre ses créations en valeur.

Bien sûr, les sentiments viennent s’en mêler, la relation se complique, s’envenime peu à peu, l’idolâtrie qu’elle éprouve pour le grand homme s’effrite, et elle ira jusqu’au bout pour le rendre physiquement dépendant d’elle et le ramener sur terre. Dans cette ambiance feutrée, plombée de silences, hantée par le passé, « PHANTOM THREAD » (« LE FIL FANTÔME » en bon français) fait penser à ces productions anglaises des années 60 écrites par Harold Pinter et réalisées par Joseph Losey comme « THE SERVANT » par exemple. Égotique, imbu de lui-même et pénétré de son propre génie, Day-Lewis engage un bras-de-fer a priori inégal avec cette jeune femme au physique quelconque, à l’intelligence limitée, mais à la volonté de fer, qui va progressivement le rabaisser à son propre niveau, le faire douter de son talent, le rendre plus humain en somme. Amaigri, grisonnant, un Day-Lewis de 63 ans apporte mystère et narcissisme à ce personnage d’abord fascinant puis de plus en plus pathétique. Il trouve son égal avec Krieps au visage impénétrable, au sourire faussement serein, qui fait preuve d’une présence et d’une profondeur impressionnantes. À leurs côtés, la grande Lesley Manville est parfaite en sœur/factotum du génie, habituée à lui servir de domestique zélée, à remercier ses petites amies. Un magnifique trio d’acteurs au sommet de leur art, pour un film difficile d’accès, complexe souvent, mais indéniablement intelligent et pervers.

LESLEY MANVILLE ET DANIEL DAY-LEWIS