Inspiré d’une série de romans de Ross Thomas signés sous pseudonyme, « MONSIEUR ST. IVES » de J. Lee-Thompson est une tentative de créer un personnage récurrent à Charles Bronson après son succès dans « UN JUSTICIER DANS LA VILLE ».
L’acteur y joue un ex-reporter, joueur invétéré, engagé par un milliardaire louche (John Houseman) pour récupérer des dossiers compromettants qui lui ont été dérobés. Le pitch paraît simple, mais au-delà c’est totalement incompréhensible. Bronson étonnamment à l’aise, joue un type normal, il n’a rien d’un héros ou d’un tough guy et Thompson passe beaucoup de temps à le filmer en train de marcher dans des décors naturels, de conduire dans L.A. La photo du pourtant excellent Lucien Ballard n’est pas très heureuse, pourrie de plans flous, la BO de Lalo Schifrin répète inlassablement les mêmes notes et à l’arrivée, le film fait plutôt penser au pilote d’une série TV typique des seventies, pas meilleure qu’une autre. Jacqueline Bisset et Maximilian Schell, très surqualifiés pour leurs rôles, vont et viennent, on reconnaît des visages familiers comme Jeff Goldblum, Robert Englund, Harry Guardino et Harris Yulin jouant des ripoux de compétition. Elisha Cook, Jr. est amusant en gardien de nuit de l’hôtel où habite Bronson. Il n’y a rien à dire en fait de « MONSIEUR ST. IVES », qui ne provoque qu’ennui et agacement. Même Bronson semble détaché, la tête ailleurs, arborant une belle collection de pulls à col roulé noirs et une coupe de cheveux pas très seyante. Le fan complétiste y trouvera certainement raison de se réjouir çà et là (la scène où il est mitraillé dans une voiture blindée, ses échanges de répliques avec son copain flic Dana Elcar), mais le film est clairement un faux-pas pour Bronson, dont la seule utilité est d’avoir démarré une longue collaboration avec Thompson.