Trois ans après le précédent opus, Christopher McQuarrie reprend les rênes du 6ème film de la franchise avec « MISSION : IMPOSSIBLE – FALLOUT », qui réunit la vieille équipe progressivement formée depuis 1996 et inspirée de la série TV des sixties.
Si on peut être un peu rebuté au début par une photo pas très jolie et un scénario confit de clichés vieux comme le monde (récupérer trois ogives nucléaires avant la fin du monde), on adhère rapidement aux séquences d’action : bagarres à mains nues ultra-brutales, poursuites ahurissantes en voiture et à moto dans Paris où les CGI sont quasi-indécelables, courses folles sur les toits de Londres et pour finir, suspense infernal au Cachemire où l’action s’emballe dans un véritable feu d’artifices qui laisse pantois. Bien sûr, il faut fermer les yeux sur les scènes dialoguées vraiment faiblardes (on pense à cet embarrassant monologue de Ving Rhames faisant l’éloge de Tom Cruise), se montrer indulgent envers des « twists » et voltefaces qu’on voit venir à des kilomètres, mais comment résister à ce rythme infernal et à ce pur plaisir de cinéma qu’est ce n°6 débridé, probablement un des plus achevés de la série avec le n°3 ? Bien sûr, Cruise, Rhames et Simon Pegg commencent à être physiquement « too old for this shit », mais ils assurent avec vaillance. Rebecca Ferguson et l’excellent Sean Harris retrouvent leurs rôles du film précédent, Angela Bassett continue de galvauder son talent dans un personnage de « chef » peau-de-vache. La bonne surprise vient du généralement fade Henry Cavill, très bien dans un emploi d’espion-tueur aux multiples visages.
À voir donc ce « MISSION : IMPOSSIBLE – FALLOUT », qui redonne un coup de jeune à la franchise, enterre les derniers 007 avec brio et surtout, réussit ce que ce genre de production échoue à accomplir depuis longtemps : passer sans arrêt d’un pays à l’autre sans jamais faire « ballade touristique pour spectateur yankee en mal d’exotisme ».