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Archives de Catégorie: SÉRIES TÉLÉ

« YELLOWSTONE » : saison 1 à 4 (2018-2022)

Conçue, écrite et fréquemment réalisée par le talentueux et prolifique Taylor Sheridan, « YELLOWSTONE » est une série Paramount + qui prend racine dans le cinéma des années 50 (« GÉANT ») et la TV des sixties (« LA GRANDE VALLÉE », « BONANZA ») pour un retour âpre, lucide et sans filtre glamour aux valeurs du vieil Ouest, qu’elles soient défendables ou pas.

Héritier d’une lignée de ranchers du Montana, Kevin Costner règne sur la région sans partage, avec l’aide de ses quatre enfants (à problèmes), jusqu’à ce que le monde moderne décide de le déloger. C’est le télescopage du western et du 21ème siècle, les haines et rancœurs familiales et la présence en filigrane des Indiens, déterminés à reconquérir leur territoire ancestral qui font office de toile de fond. À raison de 9 ou 10 épisodes par saison, « YELLOWSTONE » déroule un récit passionnant, addictif dès le début et peuplé de personnages fascinants, névrosés, cruels, anachroniques. Costner est parfaitement à sa place, véritable incarnation du westerner à l’ancienne, un rôle qu’il joue tout en retenue à la fois sensible et implacable. À l’exception de quelques protagonistes sans intérêt (Kelsey Asbille) tous les acteurs font des étincelles. Mais c’est le couple Kelly Reilly et Cole Hauser qui domine la série. Elle extraordinaire en furie sans filtre, venimeuse et incontrôlable, lui en homme-de-main tout vêtu de noir, entièrement dévoué à Costner. Une présence fracassante. Le jeune benêt qu’on voit évoluer peu à peu jusqu’à devenir un vrai cowboy (Jefferson White) prend également une place de plus en plus prépondérante. Il faut citer Wes Bentley formidable en fils adopté, mal-aimé, lâche et pathétique, Gil Birmingham en chef de tribu roué et Forrie J. Smith en vieil employé du ranch. « YELLOWSTONE » est une franche réussite, à peine entachée de séquences de rodéo trop longues et répétitives et d’un montage parallèle sur de trop nombreuses sous-intrigues qui disperse l’attention. À voir absolument, néanmoins !

KELLY REILLY, KEVIN COSTNER ET COLE HAUSER
 

« TULSA KING » : saison 1 (2022)

Dix ans après la série « LILYHAMMER », le prolifique Taylor Sheridan en reprend le concept (un mafioso exilé en province où il prend les rênes de la ville) et l’adapte à la personnalité d’un Sylvester Stallone de 76 ans.

En 9×36 minutes « TULSA KING » relate le retour de Dwight Manfredi, qui vient de purger 25 ans de prison pour protéger son boss. À sa sortie, devenu encombrant, le vieux gangster est envoyé à Tulsa dans un coin paumé, où il va reformer un gang hétéroclite de marginaux et de losers et se remplumer financièrement. On est séduit dès le début par le ton de semi-comédie qui n’exclue pas une réelle violence, par le charisme fatigué de Stallone, tiré à quatre épingles, qui joue à merveille ce « dinosaure » perdu dans le 21ème siècle dont il ignore les codes. Puis, peu à peu, le ton s’assombrit : sous les côtés pittoresques de Dwight, on apprend ses drames familiaux, son passé criminel. Stallone s’investit beaucoup, il endosse des moments de vraie émotion, pleure en gros-plan, assume totalement son âge (sa maîtresse s’enfuit en apprenant qu’il a 75 ans) et se montre encore impressionnant quand il tabasse à mort le malfrat qui a violé sa fille ou qu’il abat un rival en lui tirant à bout-portant en pleine face. Sly a toujours été un cas à part dans le star système hollywoodien et le confirme sur le tard, avec ce comeback brillant et ironique, à mille lieux du ratage de la série de son éternel rival Schwarzenegger : « FUBAR ». Bien entouré de sidekicks folkloriques qu’il laisse exister largement, il domine la série et justifie son existence. Autour de lui, on reconnaît deux ex-stars des années 90, Annabella Sciorra jouant sa sœur et Dana Delany. Ludique, drôle, sombre, parfois inattendue, « TULSA KING » s’achève par un twist qui « cueille » à froid et crée une attente pour une seconde saison.

SYLVESTER STALLONE, ANNABELLA SCIORRA ET DANA DELANY
 

« DIAMANTS BRUTS » (2023) : saison 1

« DIAMANTS BRUTS » est une série Netflix créée en Belgique par Rotem Shamir et Yuval Yefet, sur 8×52 minutes. Située à Anvers, dans l’univers clos des diamantaires juifs orthodoxes, elle transpose assez habilement les grands thèmes du « PARRAIN » dans un contexte peu connu et, au fond, étonnamment proche de l’œuvre de Mario Puzo.

Le gangster anglais Kevin Janssens revient dans sa ville natale d’Anvers après le suicide de son frère endetté jusqu’au cou. Il découvre sa famille désemparée, son frère aîné (Robbie Cleiren) incapable de succéder à leur père, sa sœur (Ini Massez) le suppliant de revenir et son ex-fiancée (Marie Vinck), veuve de son frère, prête à en épouser un autre. Avec ses méthodes brutales et directes, Janssens va négocier avec des banquiers véreux, des mafieux albanais, une procureure féroce et des traîtres au sein de sa propre communauté. Même si on pense souvent au chef-d’œuvre de Coppola, le scénario est tout de même addictif, les personnages sont très bien campés et les acteurs excellents dans l’ensemble. On admirera leur virtuosité linguistique, qu’ils soient belges ou hollandais, lorsqu’ils passent dans une même phrase du yiddisch à l’anglais en passant par le français. « DIAMANTS BRUTS » utilise parfaitement ses atouts, évite le pittoresque gratuit pour immerger tout naturellement dans cet univers où se télescopent les traditions ancestrales, la crapulerie, les rancœurs familiales et les histoires sentimentales. Janssens qui évoque Liev Schreiber physiquement, est bien sans crever l’écran. Il est éclipsé par Massez, remarquable d’intensité, qui fait presque oublier sa hideuse perruque (on ne voit jamais ses véritables cheveux qu’elle est obligée de recouvrir) et Vinck, émouvante en jeune femme déchirée entre passion et raison. Une série prometteuse qui a tissé suffisamment de pistes pour attendre une saison 2.

INI MASSEZ ET KEVIN JANSSENS
 

« ANIMAL KINGDOM » : saison 6 (2022)

La 6ème et dernière saison de « ANIMAL KINGDOM » poursuit le trajet de la précédente, c’est-à-dire une narration en montage parallèle entre le présent et le passé de la famille Cody.

Si les premiers épisodes sentent le déjà-vu et donnent trop de place à la jeune Smurf (Leila George, un peu plus convaincante qu’auparavant), ils sont tout de même dominés par Kevin Scolak incarnant Pope adolescent et calquant de façon bluffante son jeu sur celui de Shawn Hatosy. Pour ce qui est des segments situés en 2022, ils décrivent étape par étape la désagrégation de la fratrie, avec Pope emprisonné à vie, ses deux frères immatures complètement à la dérive et surtout « J » dont les motivations se précisent de plus en plus, jusqu’à l’extraordinaire ultime épisode où tout prend soudain son sens, jusqu’à cette fameuse construction alternée du scénario qui se justifie brusquement de brillante manière. Ce n’est certainement pas la meilleure saison, mais ces 13×42 minutes demeurent passionnantes, parce qu’à ce stade, il est impossible de se désintéresser de ces personnages monstrueux, de ces vieux enfants détruits par une mère qui, à l’instar de Saturne, dévore sa propre progéniture. Le bannissement de Julia est d’une violence inouïe et sert de base à ce qui n’est, au fond, qu’une histoire de vengeance élaborée, froide et implacable. Le dernier épisode est vraiment une explosion de violence, de jusqu’au-boutisme, qui clôture cette belle série de façon stupéfiante. Le dernier face à face entre Pope, gravement blessé et son neveu, est d’une intensité magistrale. Les péchés de la famille Cody sont si noirs, si impardonnables, que l’incendie final ne saura même pas les purifier. 6 saisons puissantes, magnifiquement castées, à voir absolument.

LEILA GEORGE, KEVIN SCOLAK, SHAWN HATOSY, BEN ROBSON ET JAKE WEARY
 

« ANIMAL KINGDOM » : saison 5 (2022)

Le fan des 4 magnifiques premières saisons de la série : « ANIMAL KINGDOM », redoutait un peu l’arrivée de la 5ème, puisqu’elle est privée de son atout principal, à savoir Ellen Barkin, tuée dans la précédente et qui était le cœur voire la raison d’être de la série.

De fait, cela ne commence pas très bien : les personnages sont désemparés, Pope perd les pédales au point d’entrer dans une secte, les autres se droguent, se volent entre eux. Et ces paumés ne semblent plus aussi captivants qu’auparavant. Et le système d’alterner les séquences se déroulant aujourd’hui avec des flash-backs sur les années 90 et la montée en puissance de Smurf, ne fonctionne pas toujours. En grande partie d’ailleurs, à cause de Leila George qui ne parvient jamais à évoquer la personnalité de Barkin sans même parler de son physique. Mais heureusement, la saison fait 13×52 minutes et elle a le temps de se ressaisir, de redresser la barre et de retrouver un second souffle. Les démêlées de la famille Cody avec le FBI et la DEA créent une vraie tension, la descente aux enfers de Ben Robson dans la drogue est malaisante, la lente prise de pouvoir du « gamin » Finn Cole est passionnante. Mais c’est définitivement Shawn Hatosy qui occupe la place laissée vacante par Barkin. À la dérive, suicidaire, marchant à côté de ses pompes, il finit par redevenir lui-même dans ses derniers épisodes. Sa façon de dominer ses frères sans jamais élever la voix, sa violence incontrôlable quand il arrache un œil à un complice trop avide, en font un protagoniste hors du commun. C’est d’ailleurs l’évolution du petit Pope dans les flash-backs qui rendent ceux-ci intéressants. Jolie remise en forme donc, pour cette saison 5 qui revient de loin et laisse espérer une grande saison 6.

SHAWN HATOSY, LEILA GEORGE, JAKE WEARY ET BEN ROBSON
 

« LES SOPRANO » : saisons 1 à 6 (1999-2007)

JAMES GANDOLFINI

Créée par David Chase, « LES SOPRANO » est une série puisant son inspiration dans « LE PARRAIN » et surtout « LES AFFRANCHIS ». Tournée dans le New Jersey entre 1999 et 2007, elle comprend 86 épisodes d’une heure et relate la saga d’une famille de mafiosi implantée à Newark. C’est, avant tout, une des plus éclatantes réussites du media, bien avant l’explosion des séries TV.

Nous suivons donc huit années du quotidien de Tony Soprano (James Gandolfini), entrepreneur et caïd mafieux, père de famille, patron de boîte de strip-tease. Colosse rabelaisien, l’homme a une conscience et se voit forcé d’aller voir une psy (Lorraine Bracco). Attachant et monstrueux, respectueux des traditions et sans scrupules, Tony est une montagne de contradictions. Si les trois premières saisons font ressortir l’aspect humain, voire pittoresque du personnage et de son entourage, les quatre suivantes s’assombrissent de plus en plus, jusqu’à la dépression morbide. C’est la même démarche démystificatrice qu’avait eue Coppola pour « LE PARRAIN – 2ème PARTIE ». Ces individus sont peut-être fascinants, voire drôles parfois, mais n’oublions jamais que ce sont des monstres, capables de dévorer leurs enfants pour quelques dollars. L’ampleur du projet évoque les plus grands classiques de la littérature. L’entrelacs de relations, les haines familiales (l’effrayante mama Soprano jouée par Nancy Marchand domine les premières saisons), les trahisons incessantes, composent un arrière-plan immersif et extrêmement addictif. Gandolfini est irremplaçable dans ce rôle d’une richesse inouïe, toujours surprenant, parfois émouvant mais constamment dangereux. Edie Falco fait jeu égal en épouse loyale : leur duo est magnifiquement assorti. Parmi les seconds rôles, Tony Sirico en vieux fier-à-bras et Steven Van Zandt en consigliere prudent, sont extraordinaires. Michael Imperioli remarquable en héritier trop névrosé pour le poste, Aida Turturro formidable en grande sœur « galère », Steve Buscemi en cousin loser. Tony aimant le même type de femmes on reconnaît parmi ses « goomahs » (maîtresses) de grandes brunes à fort caractère comme Annabella Sciorra ou Julianna Margulies. « LES SOPRANO » est tellement riche qu’il faudrait pratiquement l’analyser épisode par épisode (ce qu’ont heureusement fait de nombreux ouvrages !). C’est un chef-d’œuvre incontestable et totalement imperméable au vieillissement, encore meilleur quand on le revoit en « binge watching ». Reste à se trouver un créneau de 86 heures dans son emploi du temps !

À noter, parmi les guest stars apparues au cours de la série : Robert Patrick, John Heard, Peter Riegert, Peter Bogdanovich, Burt Young, Robert Loggia et dans leurs propres rôles : Ben Kingsley, Nancy Sinatra, Lauren Bacall, Daniel Baldwin.

EDIE FALCO, ANNABELLA SCIORRA, JAMES GANDOLFINI ET TONY SIRICO
 

SLY ET ARNIE… TOUJOURS LÀ !

Rivaux de toujours, ils monopolisèrent le marché des blockbusters anabolisés dans les années 80, chacun dans un créneau bien défini. Avec les années, les changements de mode, ils ont fini par se rapprocher, ont même tourné quelques films ensemble. Rien de déterminant, toutefois.

Aujourd’hui, presque octogénaires, Sly et Schwarzie ont tourné leur première série pour des plates-formes : le premier dans « TULSA KING » (Paramount +), le second sur Netflix dans « FUBAR ». Résultat des courses ? BDW2 n’a pas été capable de visionner plus de deux épisodes de « FUBAR », remake du 3ème âge de « TRUE LIES » où Arnold se démène courageusement, certes, mais n’est plus crédible dans cet emploi de Musclor à barbe blanche et à l’accent teuton plus prononcé que jamais. « TULSA KING » en revanche, reprend le concept de l’excellente série norvégienne « LILYHAMMER » (2012-2014), fignole scénario et dialogues, soigne son casting de seconds rôles et offre un rôle taillé sur mesure à Stallone : un capo mafieux de New York exilé en province après 25 ans de prison, et qui compte bien rattraper le temps perdu. Autrement dit, gros avantage à Sly, ce qui – au fond – n’a rien de vraiment surprenant.

La chronique de « TULSA KING » dans quelque temps…

 

« RAISED BY WOLVES » : saison 1 (2020)

Conçue par Aaron Guzikowki et Ridley Scott, qui en a réalisé lui-même deux épisodes, la 1ère saison de « RAISED BY WOLVES », comprenant 10 segments de 50 minutes, est une étonnante fable futuriste et philosophique sur la fin et la renaissance de l’Humanité, la folie des guerres de religions.

Deux androïdes, Mother (Amanda Collin) et Father (Abubakar Salim) atterrissent sur une planète inconnue avec pour mission de faire naître plusieurs embryons humains puis de les élever jusqu’à ce qu’ils peuplent l’endroit. Mais une secte de fanatiques religieux les a suivis et leur chef, Travis Fimmel un imposteur, devient un danger permanent pour la petite communauté. Ceci constitue la base de cette histoire étonnante, addictive au possible. C’est de la pure SF, homogène et solide dans son audacieux concept, ample bien qu’elle se situe toujours dans les mêmes décors désolés et arides. Il faut dire que la Danoise Collin est extraordinaire dans le rôle de « Mother », une machine porteuse de mort, aux pouvoirs illimités, trop humaine pour son propre bien. Elle domine la série avec une assurance stupéfiante, maîtrisant jusqu’au plus petit clignement de cils, les expressions de sa femme-robot. Face à elle, Salim est excellent dans le rôle de son alter-ego loyal et Fimmel en fait toujours un peu trop, dans son personnage de traître sans foi ni loi au regard fou. Les CGI sont parfaitement exploités, les épisodes ne semblent pas (trop) tirés à la ligne. Seul le dernier, réalisé par Luke Scott (fils de) pourtant auteur du remarquable « MORGANE », part complètement en vrille, devient incompréhensible et retombe de façon très capillotractée dans les travées de la saga « ALIEN ». À l’exception de ce petit dérapage, « RAISED BY WOLVES » est une bien belle surprise dans l’univers formaté et surexploité des séries TV contemporaines. À suivre…

AMANDA COLLIN ET ABUBAKAR SALIM
 

« MODERN LOVE » : saison 1 (2019)

Inspirée d’une série de nouvelles publiée dans le New York Times, « MODERN LOVE » est une collection de téléfilms de 8×35 minutes, centrée sur les relations humaines et particulièrement amoureuses, dans le New York du 21ème siècle.

Les trois premiers épisodes sont époustouflants d’émotion et de justesse, flirtant avec le meilleur de Woody Allen ou Paul Mazursky. « WHEN THE DOORMAN IS YOUR MAIN MAN » brode autour de l’étrange et tendre relation entre une jeune femme solitaire et enceinte d’un homme qu’elle n’aime pas (Cristin Milioti) et le portier exilé – et ex-sniper – de son immeuble. Un petit bijou d’humour qui aurait mérité un plus long développement. « WHEN CUPID IS A PRYING JOURNALIST » montre un jeune entrepreneur (Dev Patel), jamais remis d’une rupture, interviewé par une journaliste (Catherine Keener) qui lui raconte sa vie et le remet sur les rails du bonheur. Magnifique rôle pour cette actrice si souvent sous-employée et une belle apparition d’Andy Garcia jouant son amour de jeunesse. « TAKE ME AS I AM, WHOEVER I AM » vaut pour la belle prestation d’Anne Hathaway en jeune femme bipolaire dont la vie ressemble à un musical quand il ne sombre pas subitement dans les tréfonds de la dépression. Les autres épisodes sont très bien mais plus inégaux, les personnages moins touchants peut-être, hormis le dernier : « THE RACE GROWS SWEETER NEAR ITS FINAL LAP » où la grande Jane Alexander donne le meilleur d’elle-même. À noter que dans cet épisode, tous les protagonistes des épisodes précédents se croisent à un moment donné, tissant une sorte de toile du quotidien, comme un hommage au « SHORT CUTS » de Robert Altman. Une jolie série, loin des clichés et du mélo télévisé. À savourer…

LAURENTIU POSSA, CRISTIN MILIOTI, CATHERINE KEENER, ANDY GARCIA ET ANNE HATHAWAY
 

« NEW YORK, UNITÉ SPÉCIALE » : saison 22 (2021)

Parvenue à sa 22ème saison, « NEW YORK, UNITÉ SPÉCIALE » a donc survécu à tout, même à la pandémie de Covid. Si la saison est tronquée (18 épisodes au lieu des 24 habituels), elle n’en est pas moins une des plus fortes de ces dernières années.

Les thématiques sont affichées d’emblée : la pandémie d’abord et avant tout, le racisme traité sans faux-fuyants, la corruption policière et politique. Et puis, cerise sur le gâteau, le bref retour de Chris Meloni, absent de la série depuis 10 ans et qui reparaît tel qu’en lui-même, instable, violent, incontrôlable et implicitement toujours amoureux de Mariska Hargitay son ex-co-équipière. Il n’y a pratiquement rien à jeter dans cette 22ème année, hormis l’épisode : « THE ONLY WAY OUT IS THROUGH », confus et pénible. Mais pour le reste, c’est vraiment irréprochable : « IN THE YEAR WE ALL FELL DOWN », porté par l’extraordinaire Sarita Choudhury, est un face à face tendu entre Olivia et une restauratrice ruinée par le virus, qui est maintenant prête à tout. « RETURN OF THE PRODIGAL SON » marque le comeback en pointillés d’Elliot Stabler. La première confrontation entre lui et Olivia à l’hôpital, est un des moments forts de la série. Il faut s’accrocher pour identifier Annabella Sciorra, méconnaissable, dans un rôle d’officier de police. Les récurrents sont tous excellents, de Ice T devenu une sorte de maître Yoda à Kelli Giddisch de plus en plus assurée dans son jeu. Toujours bien implantée dans son époque, sans chercher absolument l’air du temps, « NEW YORK, UNITÉ SPÉCIALE » se confirme d’année en année comme une des réussites les plus durables de la TV américaine. Le dernier épisode, qui s’achève par une party où tous les protagonistes semblent trouver chaussure à leur pied est une agréable bouffée d’air frais.

KELLI GIDDISCH, PETER SACANAVINO, CHRIS MELONI, SARITA CHOUDHURY ET MARISKA HARGITAY