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Archives Mensuelles: juillet 2018

« IN DARKNESS » (2018)

« IN DARKNESS » est un thriller anglais, réalisé par Anthony Byrne et coécrit par sa vedette Natalie Dormer, dans la lignée des suspenses dont l’héroïne est non-voyante comme « SEULE DANS LA NUIT » ou plus récemment « BLINK ».DARKNESS

Du moins, est-ce ainsi que le film démarre et entraîne tranquillement sur des sentiers narratifs connus et bien balisés. Mais peu à peu, l’intrigue se complexifie, les personnages s’avèrent moins simples qu’ils ne semblaient au départ et les flash-backs sur la jeunesse de notre pianiste aveugle viennent modifier la donne. Ça, c’est plutôt une heureuse surprise, d’autant plus que c’est bien filmé et cadré, que l’étrange visage de Natalie Dormer est bien mis en valeur par une photo très travaillée et que les seconds rôles ont tous quelque chose d’intrigant à défendre. Qu’il s’agisse de Joely Richardson, au regard constamment halluciné, en traîtresse de répertoire, Jan Bijvoet très crédible en criminel de guerre exilé ou du buriné et massif James Cosmo (« GAME OF THRONES », où apparaissait également Dormer) en père de substitution.

Le film maintient l’intérêt jusqu’aux deux-tiers, puis le soudain empilement de rebondissements, de révélations dramatiques, de « twists » gratuits, s’accélèrent et lui font perdre toute crédibilité pour n’être plus qu’un jeu artificiel et un peu vain. Comme si les auteurs voulaient absolument tirer la dernière goutte d’un citron déjà bien pressé. Le mieux étant l’ennemi du bien, « IN DARKNESS » se délite sur la fin et finira – malgré d’indéniables qualités – aux oubliettes de la série B.

 

HAPPY BIRTHDAY, MARIO !

BAVA

MARIO BAVA (1914-1980), CHEF-OPÉRATEUR ET RÉALISATEUR SPÉCIALISÉ DANS L’HORREUR ET LE FANTASTIQUE. DEVENU « CULTE » AVEC LES ANNÉES.

 
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Publié par le 31 juillet 2018 dans ANNIVERSAIRES, CINÉMA ITALIEN

 

« INNOCENCE » (2013)

Si le début de « INNOCENCE » n’a rien de génial, il capte tout de même l’intérêt par le drame qui se noue d’emblée (une adolescente dont la mère se noie sous ses yeux en faisant du surf) et par le mystère qui s’installe rapidement quand elle est inscrite par son père dans un collège réputé de Manhattan.INNOCENCE

Hélas, cela s’arrête là ! Le scénario – on le reconnaît immédiatement – n’est qu’un démarquage éhonté de celui du « SUSPIRIA » de Dario Argento et la réalisation d’Hilary Brougher confine à l’amateurisme pur et simple. Et ne parlons même pas de la BO insupportable qui surligne chaque effet, la moindre amorce d’émotion et enrobe tout le film d’une bouillie de synthé qui semble exhumée des années 80.

« INNOCENCE » est donc un navet pur et dur, lent, inerte, répétitif, qui tente de faire croire à cette confrérie de sorcières/vampires/succubes (ce n’est pas très clair !) qui se nourrit du sang des jeunes pensionnaires encore vierges et en veut à notre héroïne. Inutile d’épiloguer pendant des pages et des pages, « INNOCENCE » court après le succès de la franchise « TWILIGHT », n’a aucune qualité rédemptrice, hormis la photogénie de ses comédiennes. À commencer par la jeune Sophie Lane Curtis au profil de statue grecque, Kelly Reilly qui n’a jamais été plus sensuelle que dans ce rôle de séductrice lascive et des actrices de séries TV comme Stephanie March (« NEW YORK – UNITÉ SPÉCIALE ») et Sarita Choudhury (« HOMELAND »). On est triste pour ce bon comédien qu’est Linus Roache, perdu dans ce fatras irregardable.

Notons au passage l’extrême laideur de l’affiche, tout à fait au diapason de l’esthétique du film, on ne pourra pas lui enlever ça !

 
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Publié par le 30 juillet 2018 dans DRAMES PSYCHOLOGIQUES, FILMS D'HORREUR

 

« STRANGERS – PREY AT NIGHT » (2018)

« STRANGERS – PREY AT NIGHT » n’est pas vraiment la suite du très efficace « STRANGERS » de 2008, mais il en reprend les personnages de tueurs masqués qui s’attaquent cette fois à une famille dysfonctionnelle dans l’enceinte d’un terrain de caravanes en pleine nuit.PREY.jpg

Le film de Johannes Roberts commence plutôt bien, décrit sans la caricaturer cette famille de gens banals, affligés de deux ados tête-à-claques et soudain confrontés à la barbarie d’un trio de tueurs sans aucune motivation hormis le plaisir de faire souffrir. Mais du « home invasion » de la première demi-heure, « STRANGERS – PREY AT NIGHT » se mue progressivement en énième resucée de « HALLOWEEN » ou « VENDREDI 13 » avec son homme à la hache increvable, ses plans gore et un scénario qui s’amincit au fur et à mesure, jusqu’à ne plus être qu’une poursuite sans surprise. C’est étonnamment bien filmé, avec quelques morceaux de bravoure franchement réussis comme cette confrontation dans une piscine très kitsch aux notes de « Total Eclipse of the Heart » de Bonnie Tyler ou ce baroud d’honneur au volant d’un véhicule enflammé. C’est ce dynamisme, la courte durée du métrage aussi, qui font qu’on demeure accroché jusqu’au bout, mais force est de reconnaître qu’on aurait aimé plus de suspense ou tout simplement de peur viscérale pour être totalement satisfait.

Dans un cast tout à fait honnête, on retrouve avec plaisir Christina Hendricks en mère de famille dépassée et on découvre l’agaçante mais excellente Bailee Madison en ado à problèmes.

Bien inférieur au premier film, ce n°2 n’offre rien qui justifie son existence, mais l’amateur du genre y trouvera probablement son bonheur.

 

HAPPY BIRTHDAY, BUDD !

BOETTICHER

BUDD BOETTICHER (1916-2001), RÉALISATEUR DE FILMS D’ACTION, IL SIGNA UNE SÉRIE DE WESTERNS MÉMORABLES AVEC RANDOLPH SCOTT.

 
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Publié par le 29 juillet 2018 dans ANNIVERSAIRES

 

« TÉNÈBRES » (1982)

TÉNÈBRES« TÉNÈBRES » est un film assez atypique dans l’œuvre de Dario Argento, une sorte de whodunit sinueux, extrêmement sanglant et très éclairé dans des décors souvent blancs, à l’inverse des habituels clair-obscur chers à l’auteur.

Anthony Franciosa, auteur de polars à succès américain débarque à Rome pour promouvoir son dernier opus. Au même moment, démarre une série de meurtres calqués sur les chapitres de son livre. Et les suspects sont légion : son ex un brin dérangée (Veronica Lario), son agent trop serviable (John Saxon), une amie très chère (Daria Nicolodi), un flic désinvolte (Giuliano Gemma) ou un journaliste puritain (John Steiner). Tout le monde pourrait être l’assassin et le romancier lui-même n’est pas au-dessus de tout soupçon. Le petit jeu de devinettes est amusant et même de plus en plus prenant à mesure que le dénouement approche, mais le dialogue est d’une lourdeur terrible, les seconds rôles sont très mal dirigés, raides comme des piquets. Mais le côté « pulp » de « TÉNÈBRES » le rend sympathique et encore très visible aujourd’hui. Bien sûr, il faut encaisser un mixage strident et une BO parfois envahissante, supporter les mimiques du très insignifiant Franciosa et le peu de grain à moudre laissé à de bons comédiens comme Saxon (sa seule particularité est… d’avoir un chapeau noir !)  ou Gemma qui n’a ni le look ne les manières d’un flic. Mais c’est le jeu. Les femmes sont brunes, belles et dénudées, quelques mouvements de caméra font encore leur effet et l’ensemble séduit par sa volonté forcenée de virtuosité (le plan-séquence le long de la façade d’immeuble ou la longue poursuite entre une ado et un doberman), et aussi par sa naïveté.

TÉNÈBRES2

GIULIANO GEMMA, ANTHONY FRANCIOSA, DARIA NICOLODI ET JOHN SAXON

 

« PHENOMENA » (1985)

CREEPERS

JENNIFER CONNELLY

Pour bien appréhender la vision de « PHENOMENA » de Dario Argento, il faut d’abord en définir méthodiquement les éléments formant l’ensemble : 1) Jennifer Connelly (on se calme, elle n’a que 14 ans)  arrive dans un collège suisse. C’est la fille d’une star et elle excite (sexuellement, oui)  les insectes apparemment pas gênés par son jeune âge. 2) Un tueur en série assassine des jeunes filles avec une longue tige pointue (non, aucun sous-entendu)  3) Un vieil entomologiste en fauteuil roulant discute avec son infirmière qui n’est autre qu’une guenon aimant jouer avec des scalpels et 4) une prof à lunettes a un fiston à peu près aussi ravissant que les avortons de « CHROMOSOME 3 ». Sans oublier le flic suisse – joué par un Belge – qui enquête mollement.CREEPERS2.jpg

Malgré l’adulation qu’une frange des cinéphiles français voue à Argento, force est de reconnaître que celui-ci n’a pas signé que des chefs-d’œuvre et « PHENOMENA » en est la preuve. C’est terriblement long et mou, certaines scènes de plusieurs minutes sont filmées en un interminable plan-séquence immobile, les décors sont mal éclairés (voir l’hilarant sous-sol/charnier plein d’asticots)  et la BO des Goblins est mixée n’importe comment, coupée brutalement, mal placée. Bref, on dirait l’œuvre d’un mauvais plagiaire du style Argento qui avait fait tant d’émules dans les seventies. Côté comédiens, ce n’est pas la fête non plus : si Connelly s’en sort plutôt bien vu les circonstances, Donald Pleasence se fait piquer la vedette par son chimpanzé, le rohmerien Patrick Bauchau passe en voisin dans le rôle du flic indolent, Daria Nicolodi est croquignolette surtout vers la fin. Allez, finissons sur une note positive pour éviter le lynchage de la part du fan-club du réalisateur : la scène où Jennifer appelle à l’aide des nuées de mouches qui s’agglutinent sur les vitres du collège fait encore son petit effet. À part ça à ne surtout pas revoir et à laisser enfermé au grenier des souvenirs.

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DONALD PLEASENCE, DARIA NICOLODI ET PATRICK BAUCHAU

 

HAPPY BIRTHDAY, BOURVIL !

BOURVIL

BOURVIL (1917-1970), UN EMPLOI DE BENÊT NAÏF CONTREBALANCÉ PAR DE GRANDS RÔLES CHEZ MELVILLE, AUTANT-LARA, ENRICO…

 
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Publié par le 27 juillet 2018 dans ANNIVERSAIRES, FILMS FRANÇAIS

 

« MONSTERS » (2010)

MONSTERS2.jpgQuel plaisir de voir un film « à message » qui sache doser le spectacle tous-publics et le pamphlet humaniste, qui traite intelligemment du thème – ô combien d’actualité ! – des migrants et de l’isolationnisme U.S. sous couvert de film d’extraterrestres.

Avec « MONSTERS », Gareth Edwards opte pour une réalisation quasi-documentaire qui immerge dans sa première partie, dans un futur proche et permet d’accepter « en douceur » le postulat assez délirant : le Mexique envahi par d’immenses créatures extra-terrestres contenues tant bien que mal par l’armée américaine à grands coups de bombes indifférentes aux dommages collatéraux. Oui, ces espèces de pieuvres luminescentes font peur. Mais peu à peu, le film démontre que les « monstres » du titre, ce ne sont pas eux mais les Yankees prêts à tout pour protéger leur sol. La dernière scène montrant un accouplement entre aliens est à la fois surréaliste, émouvante et tout à fait édifiante. « MONSTERS » bénéficie grandement des beaux décors naturels mexicains et surtout du couple de comédiens : Scoot McNairy excellent en photographe cynique au cœur tendre et la très jolie Whitney Able qu’on s’étonne de n’avoir pas revue beaucoup depuis. Ils forment un couple plausible, attachant, et semblent improviser leurs échanges (ce qui est peut-être le cas, après tout). Ils sont pour beaucoup dans la crédibilité du film. Étonnante et belle surprise donc que ce « MONSTERS » à double lectures aussi réussies l’une que l’autre, qui vaut la peine qu’on s’y attarde un peu.

MONSTERS

SCOOT McNAIRY ET WHITNEY ABLE

 

« RE : BORN » (2016)

« RE : BORN », réalisé par Yûji Shimomura fait partie de ces films dont il n’y a rien à dire. Mais alors, vraiment rien ! Ce n’est pas que ce soit nul ou raté, non. C’est un film de baston japonais comme il y en a beaucoup, mais le scénario est totalement indigent, lance des tas de pistes sans en développer aucune et s’installe dans une attaque en forêt à trois contre deux-cents (sic !) qui semble ne jamais finir.REBORN

Le seul intérêt du film est la prestation de son acteur principal Tak Sakaguchi, assez charismatique dans le genre taiseux, cheveux gras, sans état d’âme. Et surtout sa façon de se battre, un art martial calqué sur les mouvements des animaux avec roulements d’épaules  et regard lointain, qui donne l’impression que le combattant est à la fois le cobra et la mangouste. Ça peut maintenir l’intérêt pendant un moment, surtout que les séquences d’action sont très bien réglées et montées, mais l’ensemble est tout de même bien abimé par les scènes sentimentales avec l’insupportable fillette, par l’intrusion de personnages qui paraissent sortis de nulle part. En fait « RE : BORN » ressemble au « previously » résumant l’action d’une série dont on aurait raté la plupart des épisodes !

À voir éventuellement pour ces bagarres épiques à l’arme blanche, héritières des films de sabre où brillèrent jadis Tôshiro Mifune ou Tatsuya Nakadai. D’ailleurs le héros ne se nomme-t-il pas Tôshiro Kuroda (nom que portait Mifune dans « DUEL DANS LE PACIFIQUE » et « SOLEIL ROUGE »)  ?