« IN DARKNESS » est un thriller anglais, réalisé par Anthony Byrne et coécrit par sa vedette Natalie Dormer, dans la lignée des suspenses dont l’héroïne est non-voyante comme « SEULE DANS LA NUIT » ou plus récemment « BLINK ».
Du moins, est-ce ainsi que le film démarre et entraîne tranquillement sur des sentiers narratifs connus et bien balisés. Mais peu à peu, l’intrigue se complexifie, les personnages s’avèrent moins simples qu’ils ne semblaient au départ et les flash-backs sur la jeunesse de notre pianiste aveugle viennent modifier la donne. Ça, c’est plutôt une heureuse surprise, d’autant plus que c’est bien filmé et cadré, que l’étrange visage de Natalie Dormer est bien mis en valeur par une photo très travaillée et que les seconds rôles ont tous quelque chose d’intrigant à défendre. Qu’il s’agisse de Joely Richardson, au regard constamment halluciné, en traîtresse de répertoire, Jan Bijvoet très crédible en criminel de guerre exilé ou du buriné et massif James Cosmo (« GAME OF THRONES », où apparaissait également Dormer) en père de substitution.
Le film maintient l’intérêt jusqu’aux deux-tiers, puis le soudain empilement de rebondissements, de révélations dramatiques, de « twists » gratuits, s’accélèrent et lui font perdre toute crédibilité pour n’être plus qu’un jeu artificiel et un peu vain. Comme si les auteurs voulaient absolument tirer la dernière goutte d’un citron déjà bien pressé. Le mieux étant l’ennemi du bien, « IN DARKNESS » se délite sur la fin et finira – malgré d’indéniables qualités – aux oubliettes de la série B.