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Archives Mensuelles: février 2021

HAPPY BIRTHDAY, JOHN !

JOHN TURTURRO, ACTEUR ET RÉALISATEUR, UN DES GRANDS DE SA GÉNÉRATION, LE GÉNIE DE LA COMPOSITION

 
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Publié par le 28 février 2021 dans ANNIVERSAIRES

 

« ÇA COMMENCE À VERA CRUZ » (1949)

JANE GREER ET ROBERT MITCHUM

« ÇA COMMENCE À VERA CRUZ » est le 3ème film de Don Siegel, le second qui réunisse le couple mythique de « LA GRIFFE DU PASSÉ » : Jane Greer et Robert Mitchum, et c’est un étonnant et séduisant mélange de comédie romantique, de road movie et de thriller.

Le film démarre sur les chapeaux de roues, en pleine action et ne ralentit pratiquement pas jusqu’à la fin. C’est une histoire-prétexte de lieutenant de l’U.S.-Army (Mitchum) poursuivi par son capitaine (William Bendix) pour avoir dérobé 300 000 $. Lui-même traque le véritable voleur (Patrick Knowles), également talonné par sa fiancée (Greer) à qu’il a, elle aussi, escroquée. C’est beaucoup moins compliqué que ça n’en a l’air ! Le film est toujours en mouvement, il est extrêmement bien dialogué, constamment spirituel et acidulé, surtout dans les scènes impliquant les deux vedettes. Loin du noir désespoir du chef-d’œuvre de Jacques Tourneur, ils jouent cette fois un aventurier nonchalant, mais obstiné et une coquette tête-brûlée et peu effarouchée. La façon dont il l’appelle « chiquita » est irrésistible et leur antipathie mutuelle du début se mue progressivement en love story (bien sûr !) pour notre plus grand bonheur. On retiendra aussi le numéro sympathique de Ramon Novarro en policier mexicain précieux et linguiste. « ÇA COMMENCE À VERA CRUZ » fut tourné en extérieurs au Mexique et cela ajoute énormément au cachet de ce qui n’est, au fond, qu’une série B de 71 minutes à peine. Même s’il n’approche jamais la perfection du Tourneur auquel il est difficile de ne pas penser, le film de Siegel possède son charme propre. On reconnaît çà et là le style encore embryonnaire du réalisateur-vedette des seventies, particulièrement dans les scènes de bagarre très bien réglées et étonnamment violentes pour l’époque et dans une course-poursuite en voiture développée in extenso, très en avance sur son temps. À voir donc, pour l’alchimie intacte générée par Greer et Mitchum, qui ne se retrouveront hélas, plus jamais au générique d’un même film.

JOHN QUALEN, ROBERT MITCHUM, PATRICK KNOWLES ET JANE GREER

 

« LES FILLES DU DOCTEUR MARCH » (2019)

Écrit et réalisé par l’actrice Greta Gerwig d’après le roman de Louisa May Alcott publié en 1868, « LES FILLES DU DOCTEUR MARCH » en est la énième adaptation, que ce soit au cinéma ou à la télévision. La seule raison d’être de celle-ci est un discours féministe dans l’air du temps (le nôtre) particulièrement appuyé.

Esthétiquement et scénaristiquement parlant, rien de neuf sous le soleil. L’histoire, on la connaît par cœur : le destin de quatre sœurs pendant la guerre de sécession, alors que leur père est parti combattre et leur mère s’occupe des miséreux. Un très mauvais point : le passage du présent au passé et vice-versa, tout au long du film, est si mal géré qu’il crée de nombreuses confusions. Heureusement, ce film politiquement trop correct et même souvent lénifiant, vaut d’être vu, pour les quatre actrices principales, symbolisant à elles seules la génération montante d’Hollywood. En vedette, Saoirse Ronan, un peu âgée à 26 ans, pour jouer ce personnage d’ado rebelle mais responsable, irradiant d’énergie. Elle succède à Katharine Hepburn, June Allyson ou Winona Ryder. Autour d’elle, la toujours intense et charismatique Florence Pugh, Emma Watson et Eliza Scanlen, la révélation de la minisérie « SHARP OBJECTS », remarquable dans le rôle de la cadette musicienne, de santé fragile. La mère est incarnée par Laura Dern douce et chaleureuse. Parmi les seconds rôles, de grands noms comme Meryl Streep lourdement grimée en vieille tante avaricieuse, Chris Cooper en voisin généreux, Bob Odenkirk incarnant brièvement le fameux « Dr. March » et même le Français Louis Garrel, étonnamment bien intégré au casting. On ne sait trop que dire de cette version 2019… C’est proprement fait, sans aspérité, l’utilisation de ralentis et de séquences « rêvées » semble un brin démodée, mais pas trop gênante. Rien d’extraordinaire donc, qui pourrait justifier cette mouture, mais de toute façon, ce ne sera certainement pas la dernière !

FLORENCE PUGH, MERYL STREEP ET LAURA DERN

 

RONALD PICKUP : R.I.P.

RONALD PICKUP (1940-2021), ACTEUR DE TV PRINCIPALEMENT, IL A TOURNÉ PLUS DE 150 FILMS ET TÉLÉFILMS

 
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Publié par le 26 février 2021 dans CARNET NOIR, CINÉMA ANGLAIS

 

HAPPY BIRTHDAY, JACKIE !

JACKIE GLEASON (1916-1987), MUSICIEN ET COMIQUE CÉLÈBRE AUX U.S.A. MÉMORABLE DANS « L’ARNAQUEUR » ET « COURS APRÈS MOI, SHÉRIF »

 
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Publié par le 26 février 2021 dans ANNIVERSAIRES

 

« L’INCONNU DU NORD-EXPRESS » (1951)

ROBERT WALKER

Patricia Highsmith auteure du roman, Raymond Chandler parmi les scénaristes et Alfred Hitchcock à la réalisation, on peut dire que les fées s’étaient penchées au-dessus de « L’INCONNU DU NORD-EXPRESS ».

Cette histoire d’échanges de meurtres imaginée par un fou (Robert Walker) et impliquant un brave joueur de tennis (Farley Granger) est aujourd’hui devenue un classique du polar. Le scénario ne cherche pas à compliquer inutilement les données, mais se concentre plutôt sur la confrontation entre les deux protagonistes : Walker, dans le rôle de sa vie, extraordinaire en psychopathe fils-à-maman (aussi cinglée que lui, un duo préfigurant celui de « PSYCHOSE ») qui manipule tous ceux qu’il croise et Granger, individu falot et impuissant, mais pas totalement innocent. Hitchcock laisse planer un arrière-plan crypto-gay dans leur relation qui pèse sur toute l’action. Walker « harcèle » littéralement sa proie, incapable de lui résister. Un meurtre est en jeu, mais ce pourrait être… tout autre chose ! Le réalisateur sait manœuvrer son public, jusqu’à lui faire espérer que l’odieuse épouse de Granger (excellente Kasey Rogers), soit étranglée par l’assassin, ce qui oblige à une identification avec celui-ci. Parfaitement cadré et photographié, le film connaît malgré tout quelques scories, comme cette « doublure-tennis » de Granger, beaucoup trop identifiable, ou plusieurs séquences de bavardages trop étirées. Mais le plaisir demeure intact malgré toutes ces années. Walker est proprement terrifiant dans ce personnage glauque et insatiable, il écrase littéralement le pâle Granger, seule grosse faute de casting. Quelques bons rôles secondaires comme Robert Gist en flic sympathique, Leo G. Carroll en sénateur et Ruth Roman très belle mais qui n’a pas grand-chose à faire en fiancée inquiète. « Hitch » lui-même fait son apparition rituelle vers le début, montant dans un train avec une énorme contrebasse. Un classique solide et intemporel, qu’on peut revoir régulièrement sans s’en lasser.

FARLEY GRANGER, ROBERT WALKER ET KASEY ROGERS

 

HAPPY BIRTHDAY, GERT !

GERT FRÖBE (1913-1988), ACTEUR ALLEMAND À LA CARRIÈRE INTERNATIONALE, CONNU POUR LE RÔLE-TITRE DE « GOLDFINGER »

 
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Publié par le 25 février 2021 dans ANNIVERSAIRES, CINÉMA INTERNATIONAL

 

« BULLITT » (1968)

STEVE McQUEEN

Que reste-t-il un demi-siècle après de « BULLITT » de Peter Yates, en dehors de l’icônisation de Steve McQueen (le col-roulé, le holster) et de la poursuite en voiture dans San Francisco ?

Il reste un bon polar au scénario complexe et elliptique mais qui demeure très anecdotique (une histoire de témoin-clé, de sosie, de procureur ambitieux, de flic incorruptible) et surtout l’atmosphère des sixties. Grâce aux cadrages dynamiques quoiqu’un peu chichiteux, à la photo brut-de-pomme de William A. Fraker et surtout à la BO incomparable de Lalo Schifrin, parmi ses meilleures, on est littéralement immergé dans une Amérique disparue, dont le film parvient à capter l’essence. Nous l’avons dit, le scénario tient la route sans rien révolutionner, mais le choix de McQueen dans le rôle-titre hisse « BULLITT » parmi les classiques « séminaux » du cinéma U.S. En policier laconique, fermé à double-tour sur son job, il incarne un archétype qui mena tout droit à Dirty Harry et demeure encore valide aujourd’hui. Mais il n’est pas dépeint en « héros » et ses paradoxes et ambiguïtés transparaissent sous son masque impassible. Pourquoi tue-t-il sa proie à la fin ? Par légitime défense ? Pour cracher au visage de ce système qu’il méprise ? Parce qu’il est un tueur-né comme le suggérait sa petite amie (Jacqueline Bisset) ? Le dernier regard de McQueen dans le miroir en dit long sans donner de réponse. Autour de la star, un cast impressionnant : Robert Vaughn en sénateur visqueux et planche-pourrie, qui traduit magnifiquement l’antipathie réciproque l’opposant à Bullitt, son exact contraire. Don Gordon excellent en co-équipier imperturbable, Simon Oakland parfait en capitaine fiable et même Robert Duvall dans un petit rôle de chauffeur de taxi observateur. Alors qu’il est presque devenu un symbole des années 60, « BULLITT » a très bien vieilli, a gardé une grande partie de son impact et, oui la fameuse poursuite en voiture, est toujours frappante, même si elle dure un peu trop longtemps. Mais c’était la première en son genre !

STEVE McQUEEN, ROBERT VAUGHN, DON GORDON, JACQUELINE BISSET ET ROBERT DUVALL

 

HAPPY BIRTHDAY, JAMES !

JAMES FARENTINO (1938-2012), ACTEUR DE TV APERÇU DANS DES LONGS-MÉTRAGES COMME « LE SEIGNEUR DE LA GUERRE »

 
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Publié par le 24 février 2021 dans ANNIVERSAIRES

 

« I CARE A LOT. » (2020)

Écrit et réalisé par J Blakeson, déjà responsable de l’intéressant « LA DISPARITION D’ALICE CREED » (2009), « I CARE A LOT. » est une production Netflix dont on s’étonne, dès les premières séquences, du soin apporté à l’écriture.

C’est une comédie très noire, un thriller glacé dont tous les protagonistes sont odieux, surtout « l’héroïne », Rosamund Pike qui avec l’aide d’un médecin, d’un juge incompétent et d’un directeur d’EHPAD, fait interner des personnes âgées sans leur consentement et s’approprie leurs biens. Un business florissant, qui prend une drôle de tournure quand elle s’en prend à Dianne Wiest sans savoir qu’elle a des liens avec de bien troubles et dangereux personnages de la pègre. Une excellente idée de départ, pour un scénario qui ne cesse de rebondir pendant deux heures, préserve un certain réalisme jusqu’au moment de l’affrontement entre les deux ennemis jurés : Rosamund et Peter Dinklage, mafioso russe et fils de la « pauvre vieille » qui n’aime pas qu’on lui dérobe ses biens. À partir de leur rencontre, le scénario s’emballe, se transforme en polar voire en film d’action. L’agent de tutelle devient aussi douée et létale qu’un 007 féminin et rend coup pour coup. C’est assez jouissif, très imprévisible, car sortant constamment des sentiers battus, et cela s’achève en bouclant la boucle de fort élégante façon. Autour d’une Rosamund Pike extraordinaire de méchanceté, d’ambition aveugle et de cynisme, de grands comédiens en pleine forme, particulièrement Dianne Wiest qui affiche à certains moments un sourire à faire froid dans le dos. Enfin un vrai bon rôle pour cette grande actrice si souvent sous-employée. Eiza González est très bien en girl friend dure-à-cuire de Pike. À voir absolument donc, ce « I CARE A LOT. » inattendu, sexy, brutal, révoltant et quelque peu subversif, qui réjouit du début à la fin.

ROSAMUND PIKE, PETER DINKLAGE ET DIANNE WIEST