Il y a des films, comme ça, qui découragent la critique, épuisent rapidement l’analyse et ne suscitent qu’une envie : les oublier définitivement. « SCREAM VI » de Matt Bettinelli-Olpin & Tyler Gillett est de ceux-là.
Ce 6ème opus de la vieille franchise est la suite directe du précédent, sorti à peine un an plus tôt. On retrouve la plupart des personnages et, bien sûr, l’inoxydable et de plus en plus méconnaissable Courtney Cox présente depuis le début. La grande – et d’ailleurs principale – trouvaille est d’avoir délocalisé l’action de Woodsboro à New York. C’est un peu maigre pour repartir sur le même scénario, une fois de plus. Si Melissa Barrera et Jenna Ortega tiennent à peu près la route en frangines ciblées par le tueur masqué, le reste de la distribution est un désastre d’ampleur biblique : tous les jeunes comédiens jouent sur la même tonalité « cute » et se voulant pince-sans-rire, issue des sitcoms. Idem pour le généralement fiable Dermot Mulroney en totale roue-libre. Les attaques au couteau sont ridicules : les protagonistes survivent à des plaies multiples, à des pertes de sang massives et s’en sortent avec un simple pansement et, souvent, rien du tout ! Sur deux heures, on s’ennuie copieusement, même si l’image est soignée, la facture tout à fait professionnelle. Mais cela ne raconte rien et la succession d’agressions, de poursuites et de (quelques) plans gore lasse très vite, pour laisser une sensation de vide intersidéral. Et ne parlons même pas des dialogues « meta » fatigants, des hommages balourds : on aperçoit les jumelles de « SHINING », Pinhead et Michael Myers le soir d’Halloween dans le métro. Un film inutile donc, qui n’apporte strictement rien à la franchise et n’ose même pas se payer le luxe d’éliminer Cox qu’on est certain de revoir dans quelques mois…