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Archives de Catégorie: FILMS D’HORREUR

« SCREAM VI » (2023)

Il y a des films, comme ça, qui découragent la critique, épuisent rapidement l’analyse et ne suscitent qu’une envie : les oublier définitivement. « SCREAM VI » de Matt Bettinelli-Olpin & Tyler Gillett est de ceux-là.

Ce 6ème opus de la vieille franchise est la suite directe du précédent, sorti à peine un an plus tôt. On retrouve la plupart des personnages et, bien sûr, l’inoxydable et de plus en plus méconnaissable Courtney Cox présente depuis le début. La grande – et d’ailleurs principale – trouvaille est d’avoir délocalisé l’action de Woodsboro à New York. C’est un peu maigre pour repartir sur le même scénario, une fois de plus. Si Melissa Barrera et Jenna Ortega tiennent à peu près la route en frangines ciblées par le tueur masqué, le reste de la distribution est un désastre d’ampleur biblique : tous les jeunes comédiens jouent sur la même tonalité « cute » et se voulant pince-sans-rire, issue des sitcoms. Idem pour le généralement fiable Dermot Mulroney en totale roue-libre. Les attaques au couteau sont ridicules : les protagonistes survivent à des plaies multiples, à des pertes de sang massives et s’en sortent avec un simple pansement et, souvent, rien du tout ! Sur deux heures, on s’ennuie copieusement, même si l’image est soignée, la facture tout à fait professionnelle. Mais cela ne raconte rien et la succession d’agressions, de poursuites et de (quelques) plans gore lasse très vite, pour laisser une sensation de vide intersidéral. Et ne parlons même pas des dialogues « meta » fatigants, des hommages balourds : on aperçoit les jumelles de « SHINING », Pinhead et Michael Myers le soir d’Halloween dans le métro. Un film inutile donc, qui n’apporte strictement rien à la franchise et n’ose même pas se payer le luxe d’éliminer Cox qu’on est certain de revoir dans quelques mois…

 

« L’EXORCISTE DU VATICAN » (2023)

« L’EXORCISTE DU VATICAN » de Julius Avery est inspiré d’un personnage réel, Gabriele Amorth, qui fut l’exorciste-en-chef directement dépêché par le pape pour des cas de possession diabolique.

Dans le film, Amorth doit affronter un démon, dans une vieille abbaye espagnole, qui a possédé un petit garçon. Son but ? Attirer le prêtre et posséder son âme afin de s’infiltrer dans l’Église et la détruire de l’intérieur. Tiré par les cheveux ? À peine ! Le problème majeur de ce genre d’histoires est qu’elles retombent systématiquement dans les travées du chef-d’œuvre de William Friedkin et qu’on se retrouve devant des situations vues et revues dix fois : le possédé ligoté au lit, la voix caverneuse, les messages sanglants s’inscrivant sur sa peau, etc. Difficile de prendre cela au sérieux aujourd’hui, d’autant plus que Russell Crowe, qui ressemble davantage à Bud Spencer qu’à Max Von Sydow, prend l’affaire à la légère. Il s’amuse beaucoup à jouer ce chasseur de démons roulant en Vespa, à l’œil qui frise, amateur de whisky et de mauvaises plaisanteries, ce qui est fort sympathique. Le problème est qu’il désamorce complètement toute peur ou angoisse que tente de distiller le réalisateur. Son tandem avec le jeune Daniel Zovatto n’est pas très passionnant et le reste de la distribution est d’une insigne médiocrité. Le cinéphile nostalgique sera heureux de revoir l’inoxydable Franco Nero incarnant un pape inquiet. C’est d’ailleurs lui qui crache un geyser de sang au visage d’un évêque, comme le faisait Linda Blair avec sa bile verte. Curieux clin d’œil… « L’EXORCISTE DU VATICAN » n’est pas un désastre et se laisse vaguement regarder, mais on n’y entre pas une seconde, on passe le temps à comptabiliser les clichés et à se dire, une fois encore, que n’est pas Friedkin qui veut.

RUSSELL CROWE, FRANCO NERO ET DANIEL ZOVATTO
 

« CRAZY BEAR » (2023)

Inspiré, lointainement, de faits réels, « CRAZY BEAR » d’Elizabeth Banks s’inscrit dans une lignée de films d’horreur saupoudrés de burlesque, renvoyant à des œuvres comme « TREMORS ».

Après que des kilos de cocaïne soient balancés d’un avion dans un parc naturel, un ours noir en avale une grosse quantité et devient enragé. Il s’attaque à des randonneurs, des enfants, des gangsters, des shérifs, etc. les massacrant sauvagement pour ne pas se faire voler sa drogue dont il raffole. Si on est un peu dérouté au début par le ton adopté, par le jeu décalé des comédiens et une BO disons… surprenante, on finit par comprendre de quoi il retourne et on se laisse malmener. L’ours en CGI est très réussi et fait penser à une sorte de « CUJO » sévèrement dopé. On rit tout en étant souvent dégoûté par les scènes d’attaques d’un gore décomplexé. Et puis, la bonne surprise, vient de la qualité de la distribution : Keri Russell en maman à la recherche de sa fille, Alden Ehrenreich excellent en fils d’un caïd dépressif et geignard, Margo Martindale hilarante en garde forestière mal embouchée. Cerise sur le gâteau, c’est le dernier rôle de Ray Liotta, formidable d’énergie mauvaise en narcotrafiquant implacable (il va jusqu’à frapper deux charmants oursons !). Matthew Rhys apparaît le temps d’un caméo au début en responsable du désastre à venir. « CRAZY BEAR » (titre français tellement moins évocateur de l’original « COCAÏNE BEAR ») est donc, malgré une terrible réputation, une très bonne surprise, délibérément grotesque, mais techniquement très bien confectionnée et d’une bonne humeur communicative. Des séquences comme l’attaque de l’ambulance lancée à pleine vitesse ou celle dans l’antre des ours, sont vraiment exceptionnelles.

À noter : Keri Russell, son mari Matthew Rhys et Margo Martindale ont joué ensemble pendant six ans dans la série « THE AMERICANS ».

KERI RUSSELL, ALDEN EHRENREICH, AARON HOLLIDAY ET RAY LIOTTA
 

« TERREUR SUR LA VILLE » (1976)

Inspiré de faits réels survenus dans une petite ville d’Arkansas en 1946 (une demi-douzaine de meurtres gratuits perpétrés sur des couples choisis au hasard), « TERREUR SUR LA VILLE » de Charles B. Pierce s’est acquis avec les années un inexplicable statut de cult movie et a même généré un remake.

Dès les premières images, les plans de figuration éparse, la prise de son « directe » et la photo hideuse, on devine le budget minuscule et la déconvenue qui pointe déjà le bout de son nez. C’est d’une lenteur phénoménale, les meurtres de ce serial killer cagoulé durent des heures, ponctués par les hurlements stridents des victimes qui n’en finissent pas de mourir. On sent par moments une volonté « documentaire » et à d’autres un désir de comédie avec le personnage du shérif-adjoint gaffeur (joué par Pierce lui-même). Certaines poursuites en voiture semblent échappées de « COURS APRÈS MOI, SHÉRIF ! ». Mais le plus affligeant, c’est encore de voir le vétéran oscarisé Ben Johnson se fourvoyer dans un rôle de « légende vivante du FBI », qui pourtant se montre inopérant du début à la fin. À 58 ans, l’acteur se débat vainement au milieu de partenaires décourageants, handicapé par un dialogue atroce. Que dire de plus de « TERREUR SUR LA VILLE » ? Pas grand-chose, hormis que ce film interroge sur ces productions bas-de-gamme qui deviennent des petits classiques avec le temps, sans aucune raison valable. Ce n’est même pas un « ancêtre d’Halloween » comme on a fréquemment pu le lire. Juste une série B bâclée et sans style, à oublier au plus vite.

BEN JOHNSON ET DAWN WELLS
 

« THE CROW » (1994)

Adapté d’une BD, « THE CROW » d’Alex Proyas ressemble à un concentré de clip vidéo musical, évoque certains films comme « HIGHLANDER » ou « DARKMAN » et tient encore la distance aujourd’hui par les événements dramatiques qui entourent sa production. On sait, en effet, que l’acteur Brandon Lee (fils de Bruce) fut tué accidentellement par son partenaire Michael Massee, avant la fin du tournage. Son rôle de revenant prend automatiquement une dimension autre dans le film achevé après sa mort.

Le spectre d’un rocker assassiné revient sur terre pour venger sa fiancée qui fut violée et battue à mort par un gang de voyous un an plus tôt. Guidé par un corbeau venu de l’au-delà, il va – en une seule nuit pluvieuse – éliminer tous les malfaisants. Le scénario est simpliste, les personnages sont tout d’un bloc et le montage systématiquement hystérique rebute au début, mais le film, peut-être pour les raisons mentionnées plus haut, possède une âme et on finit peu à peu par se laisser conquérir. Lee dégage une belle puissance en mélange du Joker et de Batman, vigilante désincarné. Il est bien entouré par le sympathique Ernie Hudson en flic et par les « usual suspects » de l’époque : Massee bien sûr, Michael Wincott, David Patrick Kelly, Tony Todd ou le toujours savoureux Jon Polito. Deux femmes étonnantes au générique : Anna Thomson en junkie délaissant son enfant (qu’est-elle devenue, au fait ?) et Bai Ling en tueuse sadique. Ne pas s’attendre à un chef-d’œuvre du genre, donc, mais à un film singulier par la seule présence de Brandon Lee, star-fantôme dont l’image réelle se confond avec celle de fiction. Les séquences d’action nocturnes, sous la pluie battante, sont belles à voir.

BRANDON LEE, MICHAEL MASSEE ET ANNA THOMSON
 

« EVIL DEAD RISE » (2023)

Écrit et réalisé par Lee Cronin, « EVIL DEAD RISE » reprend le flambeau de la franchise de Sam Raimi, des remakes et même des séries TV, pour un vrai film d’horreur qui évoque plutôt les {REC.} espagnols.

Une rockeuse paumée (Lily Sullivan) se réfugie chez sa sœur (Alyssa Sutherland) et ses trois enfants qui vont être expulsés sous peu de leur immeuble. La découverte d’un livre satanique va réveiller de vieux démons qui vont bientôt prendre possession de la mater familias avant de faire un carnage dans le building tout entier. À vrai dire, le scénario n’a que peu d’importance. Si on s’amuse d’hommages sympathiques au premier opus signé Raimi (le premier plan aérien qui fonce sur une jeune femme et qui s’avère être… un drone) ou l’ascenseur débordant de sang de « SHINING », ce qui compte c’est la progression de la trouille et le gore de plus en plus extrême jusqu’à la boucherie finale. Cette explosion insolente de l’image de la maman nourricière et protectrice transformée en monstre terrifiant tuant ses propres rejetons est assez réjouissante. L’expression « amour fusionnel » prend ici tout son sens ! Sutherland est vraiment stupéfiante dans ce rôle de possédée qui détruit tout sur son passage. Ses gros-plans, grâce au maquillage bien sûr, mais surtout à ses expressions outrées, sont pétrifiants. Le reste de la distribution est tout à fait compétent. On notera que la voix enregistrée sur un vieux disque est celle de Bruce Campbell, héros de la plupart des « EVIL DEAD ». Ne pas s’attendre à une révélation au niveau scénaristique, donc, mais plutôt à un Grand-8 ultra-violent, à l’humour noir bien présent même s’il n’est pas toujours facile à déceler. « EVIL DEAD RISE » vaut largement le coup d’œil et, avec son prologue et un épilogue très malins, renoue avec la franchise sans radoter.

ALYSSA SUTHERLAND ET LILY SULLIVAN
 

« INFINITY POOL » (2023)

Écrit et réalisé par Brandon Cronenberg (fils de…), « INFINITY POOL », tourné en Croatie, fait partie de ses œuvres orphelines, sans références, sans clichés auxquels se raccrocher, sans personnage auquel s’identifier. Cela ressemble à un cauchemar de fièvre inséré au milieu d’un bad trip aux champignons hallucinogènes. Ou alors, tout simplement… à un auteur puisant dans ses fantasmes pour surmonter son angoisse de la page blanche ?

Écrivain raté (Alexander Skarsgård) et sa riche épouse (Cleopatra Coleman) passent des vacances dans un club de luxe. Ils font la connaissance d’un couple d’habitués (Mia Goth et Jalil Lespert). À la suite d’un accident de la route où un autochtone est tué, cette banale histoire bascule dans le délire le plus total et l’horreur la plus profonde : il est question de clones confectionnés dans le seul but d’être exécutés à la place de touriste ayant commis un crime. De partouzes psychédéliques, de masques rituels. Le réalisateur choque volontiers par des images gore répugnantes ou une séquence hard de masturbation en gros-plan. Mais ce n’est pas l’essentiel. Sa vraie réussite est de parvenir – à condition d’avoir un public captif – à hypnotiser le spectateur, à annihiler tout sens critique, toute logique, pour le submerger dans cette histoire complètement démentielle, cruelle et sans issue. Le film doit beaucoup à l’implication physique du décidément remarquable Skarsgård, comédien aussi discret que versatile, victimisé du début à la fin. Mais c’est l’incroyable Mia Goth qui accapare l’attention dans un rôle fascinant, sensuel et haïssable, dont elle extrait chaque goutte de poison. « INFINITY POOL » est impossible à résumer ou à cerner de A à Z. On en saisit quelques bribes, on croit capter un message, mais celui-ci s’effiloche rapidement dans la déliquescence des images. À recommander à ceux qui aiment les expériences, ne cherchent pas à classifier une œuvre à tout prix et qui apprécient de se laisser embarquer.

MIA GOTH ET ALEXANDER SKARSGÅRD
 

« RUN RABBIT RUN » (2023)

Produit en Australie par Netflix, « RUN RABBIT RUN » de Daina Reid se situe entre plusieurs tendances du cinéma fantastique, voire d’horreur, en décrivant la relation toxique entre une petite fille (Lily LaTorre) et sa mère (Sarah Snook).

Le scénario, assez habilement, oblige à une identification immédiate avec la seconde, femme divorcée et mal dans sa peau, devant se débattre avec une enfant perturbée, qui affirme être sa tante Alice, qu’elle n’a jamais connue et qui a disparu depuis 25 ans. La réalisation, véritable dentelle, mêle réalité, cauchemars, flash-backs abscons, jusqu’à faire perdre tous les repères du film de genre. Et peu à peu, progressivement, (ATTENTION : SPOILER !), on se rend compte que le personnage le plus dérangé et dangereux n’est pas la fillette, mais bien sa mère, hantée par un passé monstrueux. Fantôme vengeur ? Possession diabolique ? Réincarnation ? On pense à tout cela, bien sûr, et d’ailleurs aucune réponse définitive ne sera apportée à nos questionnements. On s’enfonce lentement dans ce bourbier de culpabilité, de mensonges, jusqu’à enlisement complet. La photo sombre, sans contraste, la bande-son hantée par un « rumble » permanent, participent de cette sensation désagréable mais fascinante, de n’avoir plus prise sur le réel. Le film doit beaucoup à Snook, remarquable comédienne ici au sommet de son art, dans ce rôle complexe dont les abysses se dévoilent peu à peu, jusqu’au dénouement qui laisse pantois par sa violence et son horreur. La petite LaTorre est également exceptionnelle, même avec son masque de lapin « lynchien » sur la figure. Et c’est une Greta Scacchi méconnaissable qui joue la mamie atteinte d’Alzheimer. « RUN RABBIT RUN » est un film qui met très mal à l’aise, dont la noirceur laisse des traces dans l’inconscient. À voir…

SARAH SNOOK, LILY LaTORRE ET GRETA SCACCHI
 

« VENIN » (1981)

« VENIN » de Piers Haggard est une production britannique, un modeste huis clos, qui serait oublié depuis longtemps, sans la distribution étonnamment surqualifiée réunie pour l’occasion et qui incite à aller y jeter un coup d’œil.

Le seul intérêt de cette tentative de kidnapping dans un quartier chic de Londres, est la présence d’un serpent venimeux dans la maison, qui s’attaque aux malfaiteurs, déjà cernés par la police. Le scénario est basique, scolaire dans son déroulement, le dialogue d’une platitude absolue et la psychologie des personnages réduite à peau de chagrin. Alors que reste-t-il ? Quelques petits bonus, tout de même : Klaus Kinski, Oliver Reed et Sterling Hayden, trois fauteurs de troubles de légende, rassemblés sous le même toit pendant 90 minutes ! Le premier en « cerveau » méprisant, qui semble à moitié absent. Seul son corps-à-corps final avec le mamba au ralenti, vaut le détour. Un grand « Klaus moment » qui n’est pas sans évoquer la bataille de Bela Lugosi (Martin Landau) contre un poulpe en plastique dans « ED WOOD » ! Reed est très bien en chauffeur suant et pétochard. L’antipathie entre les deux comédiens est palpable dans leurs échanges. Hayden joue les papys truculents. Et on a également droit à Sarah Miles, Susan George, Nicol Williamson en flic. Que des pointures qui n’ont pratiquement rien à jouer, aucune vraie situation à défendre et qui cachetonnent avec un sérieux très professionnel. Le scénario est bourré de trous (pourquoi Kinski laisse croire qu’il mutile un otage au lieu de le faire réellement ?), de temps morts dus au manque de péripéties et de pistes abandonnées en cours de route. Car tout ce petit monde paraît bien incompétent, qu’il s’agisse des malfrats mal préparés et sans ressources dès qu’ils tombent sur un os, ou des flics apparemment très affairés, mais qui résolvent l’affaire par accident. Pas vraiment de raison de recommander « VENIN » donc, si ce n’est la jubilation de voir le trio de tête réuni sur le même écran et d’imaginer le chemin de croix qu’a dû être le tournage.

À noter : le film fut commencé par Tobe Hooper avant d’être repris en main par Haggard, téléaste anglais.

KLAUS KINSKI, SUSAN GEORGE, SARAH MILES, OLIVER REED ET STERLING HAYDEN
 

« L’HOMME-LÉOPARD » (1943)

Produit un an après le chef-d’œuvre de Jacques Tourneur : « LA FÉLINE », par la même équipe, « L’HOMME-LÉOPARD » tente manifestement de capitaliser sur le succès de son prédécesseur, en continuant de creuser le sillon félin.

Mais les miracles se produisent rarement deux fois. L’écriture est bâclée, les indices fantastiques du début s’étiolent trop rapidement pour laisser la place à un bête whodunit complètement absurde. Tourneur fait preuve par instants de son indéniable savoir-faire et signe des plans étonnants, comme dans cette scène s’ouvrant sur un visage de madone qui subitement… se met à fumer et s’avère n’être qu’une cartomancienne (Isabel Jewell) ! Ou cette séquence dans un cimetière, la nuit, où est enfermée une jeune femme. Mais qu’on est loin des beautés et maléfices de « LA FÉLINE » ! La distribution est incroyablement faible : Dennis O’Keefe en imprésario cynique se muant tout à coup en enquêteur téméraire, Jean Brooks en chanteuse à l’humour abrasif ou Margo en joueuse de castagnettes. Ils sont tous aussi gauches, transparents et sans intérêt. À peine peut-on retenir James Bell dans un rôle pourtant impossible de directeur de musée un peu glauque. Le film fait à peine plus d’une heure, ses décors de studio sont claustrophobiques et le dénouement, précipité, laisse sur une impression de tromperie sur la marchandise. Sans parler de la panthère entrevue au début et qui s’évade pour terroriser la population : toute petite, visiblement terrorisée, elle est tout sauf effrayante. On a presque envie d’appeler la SPA. Par respect pour la brillante carrière de M. Tourneur, on oubliera cette série B tournée à la va-vite et qui, pourtant, a de nombreux défenseurs parmi les cinéphiles.

ISABEL JEWELL