Jaume Collet-Serra, on l’ aime bien depuis « LA MAISON DE CIRE », « ESTHER » et un ou deux thrillers avec Liam Neeson. Son film précédent avec Dwayne Johnson, « JUNGLE CRUISE », était sympathique mais ressemblait fort à un pacte avec le diable hollywoodien.
« BLACK ADAM » confirme hélas, cette volte-face décevante d’un cinéaste intéressant. Inspiré d’un vieux comics de la firme DC, le film – que nous ne perdrons pas de temps à tenter de résumer ici – est une véritable bande-démo de CGI et une bouillie scénaristique qui culmine, comme toujours, par une baston géante avec explosions, giclées d’énergie pure, résurrections in extremis, etc. Le problème est qu’entre les films de cette firme et ceux de Marvel, la coupe est plus que pleine. Le seul intérêt (relatif) de « BLACK ADAM » est qu’il est centré sur un « supervillain », qui se réveille d’un sommeil de 5000 ans, de fort méchante humeur, et qu’il se met à dégommer tout ce qui bouge, sans aucun discernement. Quelques super-héros se lancent à sa poursuite et tentent de le « retourner ». Ajoutons un gamin héroïque, une maman rebelle, un roi félon ramené à la vie, des flash-backs aussi inutiles que ridicules (grâce aux CGI, on peut enfin voir The Rock avec un corps malingre !) et c’est emballé. Johnson, amaigri, l’œil noir, passe tout le film suspendu à des câbles. On le sait, 90% de son charme proviennent généralement de son humour en autodérision. Tirant la gueule pendant toute la durée du film, il ne fait évidemment pas le même effet et traverse l’histoire en zombie mal embouché. Parmi ses médiocres partenaires, on ne retiendra que Pierce Brosnan, qui a pris un gros coup de vieux, jouant un mutant aux pouvoirs prémonitoires. Deux heures, c’est long quand il n’y a rien à raconter. C’est même interminable… « BLACK ADAM » est un gros ratage sans âme, qu’on espère oublier le plus vite possible.
À noter : lors d’une petite séquence post-générique de fin, Black Adam croise Superman, incarné par Henry Cavill.