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Archives Mensuelles: mars 2014

« LAST VEGAS » (2013)

LASTVEGASUn simple coup d’œil à la filmographie du réalisateur incite à la plus grande méfiance. D’aucuns pourraient même prendre les jambes à leur cou ! Les noms jadis rassurants de Morgan Freeman et Robert De Niro ont depuis longtemps perdu de leur pouvoir attractif, Kevin Kline est aujourd’hui un peu oublié. Seul Michael Douglas n’a pas encore totalement capitulé et continue de se montrer exigeant dans ses choix. Mais il ne pèse pas lourd dans la balance qui inciterait à aller voir « LAST VEGAS ». Eh bien, c’est un tort ! Contre toute attente, c’est un très joli film, une comédie douce-amère sur l’amitié, le temps qui passe, la vieillesse. Dès les premières séquences, le rythme est donné et – hormis un ou deux petits coups de mou vers le milieu – ne faiblit jamais. Le dialogue du tac-au-tac est excellent, les situations sont bien amenées et l’alchimie entre les quatre vieux grigous passe comme une lettre à la poste : ils sont tous les quatre absolument impériaux. Et avec quelle autodérision Douglas accepte-t-il de se moquer de lui-même, avec sa teinture « marron glacé », ses fausses dents et son bronzage ringard ! De Niro assure le rôle du grincheux aigri de service, Kline est très drôle et touchant et Freeman-la-classe de plus en plus détaché et convaincant. Le scénario pourrait être une sorte de variante 3ᵉ Âge de « VERY BAD TRIP », mais il vaut bien mieux que cela et prend même le temps d’être émouvant et même (relativement) profond. L’intro décrivant l’enfance des « Quatre de Flatbush » en flash-back, renvoie plus ou moins consciemment à d’anciens films de De Niro comme « IL ÉTAIT UNE FOIS EN AMÉRIQUE » et « SLEEPERS ». Autour du quatuor, le cast est impeccable, avec en tête la toujours charmante Mary Steenburgen certes un peu trop « rajeunie », mais bénéficiant des meilleures répliques du scénario. « LAST VEGAS » est donc, et ce n’était pas vendu d’avance, une excellente surprise, un film en demi-teinte auquel on repensera avec tendresse et aussi, avec une petite pointe de mélancolie.

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ROBERT DE NIRO, MORGAN FREEMAN, MICHAEL DOUGLAS ET MARY STEENBURGEN

 

HAPPY BIRTHDAY, CHRISTOPHER !

WALKEN

CHRISTOPHER WALKEN A BEAUCOUP TOURNÉ ET SOUVENT N’IMPORTE QUOI, MAIS IL AVAIT DÉJÀ TOUT PROUVÉ DANS « VOYAGE AU BOUT DE L’ENFER »…

 

« THE REVENGE OF THE WORM » : Telly Savalas dans « Arrest and trial »

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TELLY SAVALAS : WORKING CLASS VIGILANTE !

« THE REVENGE OF THE WORM » (litt. : « LA VENGEANCE DU VER-DE-TERRE ») est un excellent épisode de la série judiciaire « ARREST AND TRIAL », réalisé par Charles S. Dubin et qui traite intelligemment et sans manichéisme du thème éternel du ‘vigilantism’ et du droit à la justice individuelle.

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MICHAEL DUNN ET TELLY SAVALAS

Telly Savalas, un camionneur père de famille nombreuse, a emprunté de l’argent à des voyous. Bien qu’il ait remboursé sa dette, ceux-ci le harcèlent pour obtenir plus. Ils malmènent sa femme qui fait une fausse-couche. Alors Savalas prend une mitraillette, débusque le cerveau des racketteurs et l’abat dans sa piscine. À partir de là, il n’avouera jamais son crime, se contentant de répéter, même à son avocat Chuck Connors, qu’il est innocent. Comme le dit celui-ci, Savalas est-il « légalement coupable mais moralement innocent ? ». Au-delà de l’anecdote, intéressante en soi, c’est le procès du système qui est fait ici. Dès le début, le flic Ben Gazzara manifeste de l’empathie pour Savalas, admettant que la police est impuissante devant « l’Organisation ». Pendant le procès, le procureur John Larch sentant la sympathie des jurés pencher vers l’accusé, doit rappeler où cela mènerait s’il était acquitté.

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CHUCK CONNORS

Un thème vraiment passionnant, même si le film lui-même perd en puissance et en pathos dans sa seconde partie. C’est un des meilleurs rôles de la carrière de Savalas qui fait preuve d’une palette d’émotions qu’on ne lui connaissait pas. Parmi les ‘guests’, on reconnaît Michael Dunn en vendeur de journaux terrorisé par les malfrats. De la très bonne télé, qui utilise le média pour traiter sérieusement de sujets souvent galvaudés par la fiction.

 

KATE O’MARA : R.I.P.

KATE O’MARA (1939-2014), ACTRICE ANGLAISE QUI FIT UNE CARRIÈRE ESSENTIELLEMENT TÉLÉVISÉE ET APPARUT DANS QUELQUES FILMS D’HORREUR...

KATE O’MARA (1939-2014), ACTRICE ANGLAISE QUI FIT UNE CARRIÈRE ESSENTIELLEMENT TÉLÉVISÉE ET APPARUT DANS QUELQUES FILMS D’HORREUR…

 
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Publié par le 30 mars 2014 dans CARNET NOIR, CINÉMA ANGLAIS

 

ENFER DANS LE PACIFIQUE IBÈRE…

SORTIE EN ESPAGNE DU DVD DE « DUEL DANS LE PACIFIQUE ». ENFIN UN TRANSFERT 16/9 POUR CE GRAND FILM ? MYSTÈRE...

SORTIE EN ESPAGNE DU DVD DE « DUEL DANS LE PACIFIQUE ». ENFIN UN TRANSFERT 16/9 POUR CE GRAND FILM ? MYSTÈRE…

 

« LE CASSE » (1971)

CASSE« Je vous arrête », balance le ripou Omar Sharif au voleur Belmondo. « Mon cul ! » rétorque celui-ci. Eh oui ! « LE CASSE » a beau afficher à son générique les noms vénérables de David Goodis (le roman d’origine), Henri Verneuil, les deux acteurs cités ci-dessus, sans oublier la starlette américaine Dyan Cannon et même l’immense Ennio Morricone à la BO, il ne vole pas bien haut !

En guise de scénario, on a un vague fil conducteur servant uniquement à relier entre eux de longs morceaux de bravoure : une poursuite en voiture – dix minutes montre en main ! – dans les rues d’Athènes, un numéro érotique dans une boîte louche, une cascade sur des toits de bus, ne servant strictement à rien dans le déroulement de l’histoire. On remplit ce qui reste des deux heures de projection par des face-à-face où Sharif menace suavement les voleurs d’émeraudes ou donne à Belmondo des recettes de cuisine grecque (sic !). D’ailleurs, à ce sujet, les mots « Grèce » ou « Athènes » ne sont jamais mentionnés au cours du film. On est censé se trouver dans un « pays imaginaire » comme dans « Z » de Costa-Gavras ! Mais dans quel but ? Mystère… Tout le monde parle français avec une étonnante variété d’accents et ‘Bébel’ se nomme… ‘Azad’ ! C’est dire qu’on ne sait pas très bien où on est, ni ce qu’on fait là. Le manque quasi-total de structure narrative n’aide pas à se passionner pour « LE CASSE », qui avait pourtant tout pour plaire. On s’y ennuie énormément, on ouvre un œil semi-intéressé grâce à des moments plus animés comme cette scène où Sharif se soûle progressivement, avant de tirer sur les braqueurs ou la fin dans le silo… Mais c’est très relatif et l’ensemble a pris un coup de vieux phénoménal. Cela ressemble à un festival de cascades très proprement exécutées par Rémy Julienne, véritable star de ce film boiteux. Ne parlons pas du machisme ambiant (la scène où Belmondo gifle violemment Dyan Cannon à plusieurs reprises est tournée en comique), des seconds rôles sans aucune épaisseur (Robert Hossein vêtu en croque-mort et Renato Salvatori ne sont que des silhouettes) et de l’inertie générale. Henri Verneuil et Belmondo ont tourné sept films ensemble, dont au moins deux grandes réussites (« WEEK-END À ZUYDCOOTE » et « UN SINGE EN HIVER ») et d’autres plus ou moins aboutis. Celui-ci est sans doute le pire… C’est donc pourquoi on préfèrera l’oublier et revoir les autres.

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ROBERT HOSSEIN, JEAN-PAUL BELMONDO ET OMAR SHARIF

 

HAPPY BIRTHDAY, JULIET !

JLANDAU

JULIET LANDAU, FILLE DE BARBARA BAIN ET MARTIN LANDAU, UNE VRAIE PERSONNALITÉ QUI ATTEND UN RÔLE À SA MESURE…

 
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Publié par le 30 mars 2014 dans ANNIVERSAIRES

 

« DEALER’S CHOICE » : Morgan Freeman dans « The Twilight Zone »

MORGAN FREEMAN ET LE DIABLE

MORGAN FREEMAN ET LE DIABLE

On ne peut pas dire que le ‘revival’ des années 80 de la mythique série de Rod Serling « THE TWILIGHT ZONE » ait vraiment marqué les esprits. Esthétiquement assez vilaine, elle a connu quelques épisodes sympathiques, mais n’a jamais réussi à égaler sa glorieuse aïeule.

M. EMMET WALSH

M. EMMET WALSH

« DEALER’S CHOICE » fait partie des épisodes dont on se souvient avec plaisir. Réalisé par Wes Craven, le scénario à huis clos, décrit le poker hebdomadaire de quelques braves abrutis du New Jersey, qui accueillent un nouveau-venu à leur table et découvrent rapidement qu’il s’agit… du Diable en personne ! Et que celui-ci est venu récolter l’âme de leur hôte. Mais l’antéchrist va avoir à faire à forte partie.

Tourné à plusieurs caméras dans un décor unique, ce court téléfilm fait se retrouver face-à-face Dan Hedaya, jouant un diable débonnaire mais menaçant et M. Emmet Walsh dont il convoite l’âme éternelle. On se souvient que les deux acteurs avaient déjà fait des étincelles ensemble dans « SANG POUR SANG », le premier film des frères Coen. Ils s’en redonnent ici à cœur-joie. Avec eux, et pour notre grand bonheur, un Morgan Freeman encore jeune et vigoureux, en joueur (légèrement) moins crétin que ses copains.

À voir pour ce trio d’acteurs et pour un dialogue bien troussé qui donne l’impression d’assister à un mini représentation théâtrale.

DAN HEDAYA

DAN HEDAYA

 

HAPPY BIRTHDAY, ANNABELLA !

SCIORRA

ANNABELLA SCIORRA, SUPERBE ACTRICE DES ANNÉES 90, DONT LES DÉBUTS LAISSAIENT PRÉSAGER UNE CARRIÈRE DE PREMIER PLAN. COME BACK !

 
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Publié par le 29 mars 2014 dans ANNIVERSAIRES

 

« À DOUBLE TOUR » (1959)

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ANTONELLA LUALDI

Intéressant de revoir « À DOUBLE TOUR » aujourd’hui, en connaissant les parcours respectifs de Claude Chabrol et de Jean-Paul Belmondo. Pour le réalisateur, c’est déjà une sorte de quintessence de ce qui sera son fond de commerce pendant des années : une satire féroce de la grande bourgeoisie provinciale, de ses hypocrisies, de ses faux-semblants, de sa profonde laideur, un discours qui n’est pas sans évoquer l’œuvre de Mauriac. Pour l’acteur quasi-débutant, c’est l’embryon du personnage qui fera sa gloire bien plus tard : à la fois voyou et justicier, présence inquiétante et pitre virevoltant. On l’entend même imiter Michel Simon, pendant deux secondes !

ADOUBLEDans le huis clos d’une belle demeure aixoise en été, le film étudie ses protagonistes comme des insectes dans un bocal, sans indulgence ni réelle empathie. Du père de famille mollasson et adultère (sur)joué par Jacques Dacqmine, à son fiston à moitié dégénéré, en passant par la soubrette gironde – seul petit vent d’air frais de tout le film, jouée par la craquante Bernadette Lafont , ce ne sont que des êtres veules, haineux, mesquins. Seule la pire d’entre eux atteint à une forme de grandeur. La belle Madeleine Robinson, qui passe tout le film à se faire traiter de mocheté, endosse noblement ce rôle ingrat de tireuse de ficelles bigote et haïssable prête à toutes les compromissions pour préserver les apparences. Son exact contraire, la belle artiste italienne libre et sensuelle, jouée par la sublime Antonella Lualdi, ne fera pas le poids face à la toute-puissance de l’argent et des convenances. Chabrol multiplie les cadrages audacieux, les effets de lumières surprenants, utilise la musique de façon très osée pour l’époque et manie habilement les flash-backs. Oscillant entre drame psychologique et polar traditionnel, « À DOUBLE TOUR » s’inscrit idéalement dans le parcours de star de Belmondo, qui domine sans effort la première moitié du film en faisant preuve d’une aisance et d’une assurance phénoménales à ce stade de sa carrière.

ADOUBLE2

MADELEINE ROBINSON, JACQUES DACQMINE, BERNADETTE LAFONT ET JEAN-PAUL BELMONDO