« L’EXORCISTE DU VATICAN » de Julius Avery est inspiré d’un personnage réel, Gabriele Amorth, qui fut l’exorciste-en-chef directement dépêché par le pape pour des cas de possession diabolique.
Dans le film, Amorth doit affronter un démon, dans une vieille abbaye espagnole, qui a possédé un petit garçon. Son but ? Attirer le prêtre et posséder son âme afin de s’infiltrer dans l’Église et la détruire de l’intérieur. Tiré par les cheveux ? À peine ! Le problème majeur de ce genre d’histoires est qu’elles retombent systématiquement dans les travées du chef-d’œuvre de William Friedkin et qu’on se retrouve devant des situations vues et revues dix fois : le possédé ligoté au lit, la voix caverneuse, les messages sanglants s’inscrivant sur sa peau, etc. Difficile de prendre cela au sérieux aujourd’hui, d’autant plus que Russell Crowe, qui ressemble davantage à Bud Spencer qu’à Max Von Sydow, prend l’affaire à la légère. Il s’amuse beaucoup à jouer ce chasseur de démons roulant en Vespa, à l’œil qui frise, amateur de whisky et de mauvaises plaisanteries, ce qui est fort sympathique. Le problème est qu’il désamorce complètement toute peur ou angoisse que tente de distiller le réalisateur. Son tandem avec le jeune Daniel Zovatto n’est pas très passionnant et le reste de la distribution est d’une insigne médiocrité. Le cinéphile nostalgique sera heureux de revoir l’inoxydable Franco Nero incarnant un pape inquiet. C’est d’ailleurs lui qui crache un geyser de sang au visage d’un évêque, comme le faisait Linda Blair avec sa bile verte. Curieux clin d’œil… « L’EXORCISTE DU VATICAN » n’est pas un désastre et se laisse vaguement regarder, mais on n’y entre pas une seconde, on passe le temps à comptabiliser les clichés et à se dire, une fois encore, que n’est pas Friedkin qui veut.