« 4 MARIAGES ET 1 ENTERREMENT » de Mike Newell fait partie de cette espèce rarissime : le film quasi-parfait dans le créneau qu’il s’est choisi. En l’occurrence, la comédie sentimentale, le film choral.
Le scénario extrêmement bien construit, qui parvient à faire exister des dizaines de personnages simultanément dans une durée raisonnable, suit un groupe d’amis trentenaires, uniquement à travers des cérémonies de mariages, jusqu’au décès de l’un d’eux. Ce petit monde gravite autour de Hugh Grant, charmant séducteur immature, encore un pied dans l’adolescence, incapable du moindre engagement. Sa relation avec la « femme idéale », l’américaine Andie MacDowell passera par quelques hauts et beaucoup de bas, avant d’arriver à sa conclusion. Tout cela est léger, toujours drôle, cruellement observé mais avec un fond de tendresse, il n’y a pas un temps mort, et chaque second rôle a son moment savoureux à défendre. On pense à ce vieillard colérique et à moitié gâteux (Kenneth Griffith), dont chaque apparition, aussi brève soit-elle, est un régal. Grant n’a jamais été meilleur, aussi parfaitement distribué, ses mimiques et tics de langages (« Right ! ») font plaisir à voir. MacDowell est charmante sans être mièvre, Kristin Scott Thomas se sort à merveille d’un rôle ingrat, John Hannah est remarquable de finesse et Rowan Atkinson apparaît en prêtre débutant dans une séquence hilarante. « 4 MARIAGES ET 1 ENTERREMENT » est tellement riche et foisonnant, qu’il nécessite plusieurs visions. On y trouve toujours une réplique, un arrière-plan, ou une silhouette qu’on n’avait jamais remarqués auparavant. C’est un « feel good movie » qui nous épargne les clichés, les facilités inhérentes à ce genre de cinéma, pour offrir un beau moment de détente. Il a déjà 25 ans et, hormis peut-être « LOVE ACTUALLY » (encore avec Hugh Grant), il n’a pas été surpassé.