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Archives de Catégorie: LES FILMS DE GERARD BUTLER

« KANDAHAR » (2023)

Réalisé par Ric Roman Waugh qui avait déjà dirigé deux fois Gerard Butler, « KANDAHAR » est un film de guerre situé en Afghanistan et dont le sujet rappelle furieusement « THE COVENANT » de Guy Ritchie sorti la même année. Le problème est que Waugh arrive en second et qu’on a la désagréable sensation d’avoir déjà vu le film !

Agent de la CIA, Butler fait sauter une centrale nucléaire et devient la cible d’à peu près tout le monde dans la région, après que son identité ait fuité. De son côté : un vieux copain loyal (Travis Fimmel) et un interprète (Navid Negahban) pas vraiment taillé pour l’aventure. Le film dure deux heures, c’est un survival dans le désert utilisant tous les armements modernes à disposition et bénéficiant de bons CGI. Seul gros souci, outre le mauvais timing de sa sortie, on ne se sent jamais concerné, pas une seconde. À l’image de Butler, qui a l’air de se lasser de jouer constamment le même rôle de tough guy viril mais sensible, et qui offre ici le strict minimum. Heureusement, face à lui, Negahban est excellent et souvent émouvant, apportant un peu de vie dans cette grosse machine sans âme. Les seconds rôles n’ont strictement aucun intérêt, pas même le motard taliban échappé d’un 007 trop ou pas suffisamment développé. On s’est habitué aux livraisons semestrielles des action stars mûrissantes comme Liam Neeson, Jason Statham et autres, aussi s’attend-on plus ou moins à ce qu’on va voir dans leurs nouvelles productions. Mais hélas, l’usure se fait sentir à toujours faire la même chose et il faut reconnaître que « THE COVENANT », son frère jumeau, est un bien meilleur film à tous niveaux. Donc on peut, parce qu’on aime bien l’Écossais Gerard, contempler passivement cet opus redondant et sans surprise.

GERARD BUTLER ET NAVID NEGAHBAN
 

« MAYDAY » (2023)

L’Écossais Gerard Butler, c’est un peu le 4ème mousquetaire du blockbuster contemporain, dans le sillage de Liam Neeson, Jason Statham et Dwayne Johnson. Une version plus réaliste des « gros bras » des années 2000, œuvrant plutôt dans le postapocalyptique.

Dans « MAYDAY » du Français Jean-François Richet, il est un pilote de ligne forcé d’atterrir en catastrophe sur une île investie par des rebelles particulièrement sanguinaires. Gerard va devoir sauver ses passagers, aidé par un prisonnier (Mike Colter) capable de tuer comme il respire. On est donc dans le film-catastrophe, le buddy movie, le thriller de base, sans chercher à esquiver les clichés, les passages obligés et les dialogues bas-du-front. La mise en scène est carrée, efficace, trop mécanique parfois, mais « MAYDAY » remplit son office : c’est-à-dire distraire sans temps morts, aligner les séquences d’action extrêmement physiques (les bagarres à mains nues sont assez impressionnantes) et les moments « héroïques » très bien confectionnés. En binôme avec le musculeux Colter, Butler est égal à lui-même. À 54 ans, il assure encore le spectacle, affine son emploi de tough guy en n’en faisant pas un surhomme, mais un courageux professionnel obligé de tuer pour survivre. Tout le subplot concernant sa fille ne sert strictement à rien, comme d’ailleurs les scènes au QG de la compagnie aérienne. On y retrouve Tony Goldwyn qui a tellement joué de traîtres et de salopards, qu’on s’attend toujours à ce qu’il commette une félonie quelconque ! « MAYDAY » ressemble à beaucoup d’autres films d’action récents, il accroche sans passionner, fait plaisamment passer le temps, mais ne laissera probablement que peu de souvenirs.

GERARD BUTLER ET MIKE COLTER
 

« LAST SEEN ALIVE » (2022)

« LAST SEEN ALIVE » de Brian Goodman, production Amazon Prime, ressemble à s’y méprendre à un remake de l’excellent « BREAKDOWN » (1997). Il y a des variantes, bien sûr, mais dans l’ensemble c’est le même thème (un quidam prêt à tout pour retrouver sa femme kidnappée dans une station-service) avec un héros similaire.

Sans faire preuve d’originalité et un peu plombé par des flash-backs redondants et sans grand intérêt, le film tient remarquablement bien la route, grâce à un bon rythme général, un suspense qui va crescendo, culminant avec cet affrontement dans une usine à méth au fond des bois : une tension pétrifiante ! Et il y a Gerard Butler, qui a retrouvé la ligne et paraît moins âgé que dans ses derniers films. Il est tout à fait convaincant et sa « normalité » permet une identification immédiate qui ne fait qu’accroître l’angoisse. On pourra juste se demander comment ce promoteur immobilier d’apparence parfaitement banale, peut manier les armes à feu avec une telle dextérité et sait se battre à mains nues comme un voyou expérimenté. Ce petit point d’interrogation ne gâche heureusement pas le plaisir. Autour d’un Butler impliqué et omniprésent, Russell Hornsby est impeccable en flic calme, dont le flegme contraste avec l’extrême nervosité de Butler. L’étrange Jaimie Alexander se dépatouille comme elle peut d’un personnage moins bien écrit que les autres et quelque peu agaçant avec ses états d’âme. « LAST SEEN ALIVE » constitue donc un spectacle tout à fait regardable, à condition de ne pas espérer de grandes innovations par rapport à « BREAKDOWN ». La violence y est assez frontale et sèche, mais jamais complaisante et la fin n’est pas vraiment vendue d’avance.

GERARD BUTLER ET JAIMIE ALEXANDER
 

« DESCENTE AU POSTE » (2021)

« DESCENTE AU POSTE » de Joe Carnahan est un thriller en quasi huis-clos, qui confronte une jeune fliquette, ex-marine (Alexis Louder) à deux voyous incarcérés dans sa prison : Frank Grillo un escroc en fuite avec plusieurs millions de dollars et le tueur à gages (Gerard Butler) à ses trousses.

Pendant la nuit, les choses s’enveniment et voilà qu’un autre tueur (Toby Huss) complètement fou, s’invite à la fête et commence à massacrer tout le monde. Carnahan est un bon technicien, il sait raconter une histoire sans fioriture et adapter sa mise-en-scène au sujet. Ce qu’il ne parvient pas toujours à faire, en revanche, c’est insuffler une âme à ses films, à échapper à une certaine froideur mécanique. C’est le défaut principal de « DESCENTE AU POSTE », polar efficace et maîtrisé, dont les flash-backs sont mal intégrés et dont les protagonistes – à l’exception de Louder – sont tous antipathiques, voire odieux. Entourée de deux tough guys au métier consommé, la jeune comédienne est parfaitement à l’aise dans son rôle de dure-à-cuire intelligente et férue d’armes à feu. C’est grâce à elle que le film trouve son centre de gravité et un semblant d’humanité. Grillo est moins convaincant en avatar de « Keyser Söse » le croque-mitaine de « USUAL SUSPECTS ». Butler fait son job avec sérieux et intensité. Mais c’est l’étonnant Huss qui pique la vedette à ses camarades : il est hallucinant en flingueur jovial et psychopathe, chantant à tue-tête d’une voix aiguë. « DESCENTE AU POSTE » n’est pas un ratage, mais il est clair qu’en tant que réalisateur, Carnahan mérite un meilleur matériau pour retrouver la puissance de ses œuvres passées telles que « NARC » ou « LE TERRITOIRE DES LOUPS ». Un film pas déplaisant mais très facilement oubliable.

GERARD BUTLER, ALEXIS LOUDER ET FRANK GRILLO
 

« GREENLAND – LE DERNIER REFUGE » (2020)

Réalisé par Ric Roman Waugh ex-régleur de cascades, responsable de « LA CHUTE DU PRÉSIDENT » avec déjà Gerard Butler, « GREENLAND – LE DERNIER REFUGE » où il retrouve celui-ci, est un film-catastrophe apocalyptique. Le film adopte le point de vue d’une famille, père, mère et petit garçon, qui tente de sauver sa peau au milieu d’une pluie d’astéroïdes destructeurs à grande échelle.

Ce qui happe instantanément, ce n’est pas tant la description des problèmes familiaux (le mari a trompé sa femme qui lui fait la gueule, le fiston est diabétique) que le réalisme angoissant des événements. À travers des écrans de TV, des images de panique, des réactions crédibles, on est plongé dans une situation cauchemardesque, c’est-à-dire la fin du monde, rendue encore plus sensible par ce que vit l’Humanité en ce début de décennie 2020. L’enjeu est simple : le trio doit se frayer un chemin coûte que coûte vers le Groenland, où se trouvent des bunkers censés protéger quelques citoyens triés sur le volet, après l’extinction des trois-quarts de toute forme de vie sur terre. Le scénario ne donne évidemment pas une image très ragoûtante des populations en panique, prêtes à n’importe quoi pour sauver leur peau, à piller, à kidnapper, voire à tuer. Le vernis de civilisation craque très rapidement. En architecte bourrelé de remords et entêté, Butler apporte sa présence physique et sa solidité à un personnage sans réel intérêt, mais il occupe l’espace avec puissance et émotion, face à une Morena Baccarin beaucoup moins convaincante en épouse rancunière et pénible. On aurait aimé une écriture plus fine sur ce personnage ! Dans un cast copieux et trié sur le volet, on reconnaît (difficilement) un Scott Glenn octogénaire en père de l’héroïne, qui se débrouille encore pour exhiber ses fameux biceps. « GREENLAND » n’est pas fait pour remonter le moral en ces temps troublés, mais c’est une vraie réussite et les CGI utilisés avec parcimonie sont remarquables.

GERARD BUTLER ET SCOTT GLENN

 

« ULTIMATE GAME » (2009)

Écrit et réalisé par Mark Neveldine & Brian Taylor (oui, ils s’y sont pris à deux !), « ULTIMATE GAME » se veut une charge contre les univers virtuels, le pouvoir asservissant des jeux vidéo au profit des dictateurs et la perte de l’humanité. C’est en fait un sous-sous-sous-George Orwell d’une phénoménale laideur et d’une bêtise à faire peur.GAMER.jpg

Dans cet environnement futuriste, de véritables êtres humains sont « reliés » à des joueurs tranquillement planqués chez eux, et s’entretuent lors de jeux de guerre apocalyptiques. Gerard Butler est le grand champion et le jouet d’un ado qui le mène à la victoire. Tout cela est régi par le créateur de cet univers cauchemardesque (Michael C. Hall) qui ne rêve, c’est bien normal, que de conquérir le monde et de faire de ses occupants des esclaves dépourvus de personnalité propre et de libre-arbitre. Le sujet en vaut bien un autre, même s’il manque singulièrement d’originalité, mais ce qui rebute presque immédiatement dans ce film, c’est l’hystérie continuelle et systématique de la mise-en -scène et du montage, que ce soit dans les séquences « virtuelles » ou dans le monde réel. Tout est visuellement traité de la même façon : frénétique, les couleurs fluo, le mixage assourdissant, les gros-plans déformés, etc. L’uniformité, c’est connu, tue l’intérêt. Et malgré le potin incessant, on se surprend à piquer du nez et à regarder sa montre. Si Butler semble à l’aise dans cet emploi de Rambo furibard, Hall en fait des mégatonnes et se montre totalement ridicule dans sa scène finale où il imite… Bruce Lee et Michael Jackson (sic !). Kyra Sedgwick grimace beaucoup en journaliste opportuniste et Alison Lohman joue une rebelle poupine.

« ULTIMATE GAME » ne va nulle part. C’est un produit aussi creux et laid que ces jeux qu’il semble vouloir critiquer, un bad trip dans un imaginaire frelaté et sans substance. À fuir ventre à terre.

 

HAPPY BIRTHDAY, GERARD !

GERARD BUTLER, SOLIDE ACTEUR ÉCOSSAIS QUI S’EST TROUVÉ UNE NICHE DANS LE BLOCKBUSTER D’ACTION AMÉRICAIN.

 

« ATTILA LE HUN » (2001)

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GERARD BUTLER

Mini-série de 3×60 minutes réalisée par Dick Lowry, « ATTILA LE HUN » est la biographie (très) romancée du roi des Huns (395-453) qui défia Rome et fut tout près de la conquérir.ATTILA

Tourné en Lithuanie avec des moyens assez considérables, une figuration conséquente, des scènes de batailles visuellement riches, « ATTILA » parvient à rivaliser avec les vieux péplums hollywoodiens et à développer intelligemment le destin du chef barbare (Gerard Butler) et les intrigues de palais à Rome, centrées sur un général déchu (Powers Boothe) qui seul serait capable de stopper l’invasion. Après Jack Palance ou Anthony Quinn au cinéma, c’est donc Butler qui tient le rôle-titre. Un Butler de 32 ans, mince, « beau gosse » et athlétique, très différent de l’image qu’on a de lui aujourd’hui. Avec son jeu direct et sans esbroufe, il parvient à composer un personnage crédible, moins primaire qu’il n’en a l’air et il assure parfaitement les séquences physiques. Face à lui, Boothe est remarquable d’intelligence et de duplicité et fait jeu égal avec lui. Gravitant autour d’eux, une très bonne distribution dont on retiendra particulièrement Alice Krige en reine-mère glaciale, Steven Berkoff excellent en vieux roi des Huns, Tommy Flanagan en frère félon et surtout l’australienne Simmone Mackinnon, véritable « bombe » altière aux cheveux roux qui joue le premier amour d’Attila et aussi… son sosie dont il s’éprendra et qui causera sa perte (pas ce qui est de plus vraisemblable dans le scénario, soit dit entre parenthèses !). C’est long, mais jamais fastidieux, les enjeux sont intéressants, les personnages attachants et jamais simplistes. C’est de la bonne télévision encore tout à fait visible aujourd’hui, malgré les évidents progrès du média en vingt ans.

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SIMONNE MACKINNON, POWERS BOOTHE ET ALICE KRIGE

 

« DRACULA 2000 » (2000)

D2000 2Produit par Wes Craven, réalisé par l’ex-monteur Patrick Lussier, « DRACULA 2000 » démarre plutôt bien avec un prologue renouant avec l’œuvre de Bram Stoker, puis enchaînant sur un cambriolage dans l’entreprise de Van Helsing à Londres, en l’an 2000.

Ensuite hélas, c’est la débandade ! Les acteurs sont uniformément nuls, le dialogue est consternant, et on nous entraîne jusqu’à New Orleans où Dracula (ATTENTION SPOILER !) révélera sa véritable identité : oui, le comte-vampire n’est autre que… Judas Iscariote (sic) ! On nous aura tout fait. Que dire d’un tel ramassis d’absurdités et de mauvais goût ? Le film regorge de « placement de produits » (hello, Virgin Megastore !), de séquences échappées d’un clip vidéo du temps de MTV, la photo est clinquante, les scènes d’action « câblées » ont pris un terrible coup de vieux. Alors que reste-t-il ? Pas grand-chose, hormis au second degré, bien sûr, la stupeur de voir un Gerard Butler de 29 ans, absolument méconnaissable avec son physique de bellâtre à brushing, dans le rôle-titre. Il montre les dents et déclame son texte sans conviction, ce qui est excusable, mais n’offre aucune ressemblance avec le vétéran massif et barbu qu’on connaît aujourd’hui. Face à lui, l’inoxydable Christopher Plummer joue sa Némésis en vieux pro rompu aux pires navets, on retrouve avec plaisir la toujours splendide Jennifer Esposito en braqueuse vampirisée et des visages familiers – ou qui allaient le devenir – comme Omar Epps, Jonny Lee Miller (qui n’a jamais été aussi mauvais) et Nathan Fillion. Inutile de chercher la petite bête, il n’y a rien à sauver de « DRACULA 2000 », dont les rares bonnes idées sont noyées dans une orgie de couleurs fluo, d’effets sonores antédiluviens.

D2000

GERARD BUTLER

 

« ENNEMIS JURÉS » (2011)

CORIOLANUSCe n’est pas la première fois qu’une pièce de Shakespeare est adaptée à une époque plus « moderne » quoi qu’imprécise. On se souvient du « HAMLET » de Branagh et du « RICHARD III » avec Ian McKellen.

« ENNEMIS JURÉS » réalisé et interprété par Ralph Fiennes, transpose « CORIOLANUS » dans une Rome alternative (filmée en Serbie) où les personnages portent des costumes et uniformes d’aujourd’hui et parlent couramment la langue du grand Will. On met du temps à s’y habituer, d’autant que la réalisation de Fiennes est assez rebutante avec sa caméra perpétuellement « bougée », ses flous et sa photo sans grâce. C’est en fait l’histoire de ce général fanatique, véritable chien de guerre dressé par sa propre mère (Vanessa Redgrave) et banni par son peuple, qui maintient l’intérêt. Trop focalisé par lui-même et par le rôle écrasant qu’il s’est octroyé, Fiennes ne laisse pas suffisamment de place à Gerard Butler, son ennemi juré auquel il finit par s’associer pour se venger de son ingrate patrie. On n’assiste donc pas au face à face promis par le titre français, mais plutôt aux tourments de ce Coriolanus banni, rongé par son orgueil et son manque d’humanité. Dommage, car le scénario insuffle un sous-texte crypto-gay entre les deux antagonistes, pas assez développé, et décrit l’armée des Volsques comme une bande de taulards musculeux, chauves et tatoués. Mais on l’a dit, tout excellent qu’il soit dans ses trop rares moments, Butler s’efface derrière son réalisateur, acteur sérieux, mais limité, dont l’absence de charisme nuit au film tout entier. Outre Redgrave, remarquable, on retrouve des comédiens qu’on aime comme Brian Cox, John Kani et Jessica Chastain, à peine visible en épouse soumise. À voir pour découvrir une pièce peu connue de Shakespeare, mais « ENNEMIS JURÉS » est un film qui manque d’ampleur et de cœur. Et, concernant l’acteur/réalisateur, d’un peu d’humilité.

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RALPH FIENNES, VANESSA REDGRAVE, JESSICA CHASTAIN ET GERARD BUTLER