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Archives Mensuelles: octobre 2022

HAPPY BIRTHDAY, STEPHEN !

STEPHEN REA, ACTEUR IRLANDAIS RÉVÉLÉ PAR « THE CRYING GAME » ET REVU DANS DES DIZAINES DE SECONDS RÔLES ET TÉLÉFILMS
 
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Publié par le 31 octobre 2022 dans ANNIVERSAIRES, CINÉMA ANGLAIS

 

« LE COUP DE L’OREILLER » (1965)

« LE COUP DE L’OREILLER » de Michael Gordon est un décalque éhonté des trois comédies que Rock Hudson tourna avec Doris Day et tout particulièrement de « CONFIDENCES SUR L’OREILLER » (jusqu’au titre français sans complexe). On retrouve d’ailleurs le moment où Hudson se fait passer pour un homosexuel pour séduire Leslie Caron ! Étrange mise en abyme qui a dû beaucoup amuser l’acteur…

L’histoire ? Charles Boyer, vieil avocat français, demande à Hudson de dépuceler sa fille Caron qu’il n’a pas revue depuis 25 ans, devenue psychiatre et… célibataire. Pour ce faire, Rock fait croire à celle-ci qu’il est harcelé par les femmes, quasiment violé quotidiennement et que sa vie est un enfer. Les quiproquos sont lourds au possible, l’humour vole souvent bien bas, mais – si on parvient à tenir le coup – la seconde partie prend sa vitesse de croisière et on se surprend à sourire de temps en temps. Pas tellement grâce aux vedettes, pourtant plutôt en forme, mais aux seconds rôles savoureux et très bien écrits : Dick Shawn en fiancé totalement soumis et lamentable, Larry Storch hilarant en taxi « beauf » et misogyne et surtout Nina Talbot, redoutable voleuse de scènes, en réceptionniste d’hôtel prête à sauter sur n’importe quel homme qui passe à sa portée. Tout cela ne présente aucun intérêt, d’autant qu’on a déjà vu Hudson dans cet emploi de séducteur amoral et couvert de femmes liquéfiées de désir. Il fait cela les doigts dans le nez et a quelques moments vraiment amusants. Caron s’agite et grimace beaucoup, mais son numéro de femme sexuellement comblée, pour rendre jaloux Hudson est un joli morceau de comédie. Pour résumer, on peut se laisser porter par ce petit film, malgré ses emprunts très voyants à des succès récents, malgré des transparences hideuses (on pense au début du film soi-disant situé à Paris !) et une écriture inégale qui n’hésite pas à rendre les protagonistes naïfs, crédules et pour tout dire… idiots.

CHARLES BOYER, ROCK HUDSON, LESLIE CARON, NINA TALBOT ET LARRY STORCH
 
 

HAPPY BIRTHDAY, MICHAEL !

MICHAEL BEACH, ACTEUR DE TV TRÈS ACTIF, REMARQUÉ AU CINÉMA EN TUEUR DANS « UN FAUX MOUVEMENT »
 
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Publié par le 30 octobre 2022 dans ANNIVERSAIRES

 

« LE DERNIER DUEL » (2021)

« LE DERNIER DUEL » de Ridley Scott, situé en France au 14ème siècle et basé sur des faits réels, raconte les mêmes événements sous trois points de vue et chaque segment est écrit par un auteur : Matt Damon qui conçoit son propre personnage, Ben Affleck qui s’occupe de celui d’Adam Driver et Nicole Holfcener pour la partie la plus intéressante : l’héroïne avilie refusant l’humiliation.

Épouse d’un chevalier (Damon), Jodie Comer est violée par un intrigant (Driver). Elle décide de porter plainte auprès du roi, ce qui à l’époque était totalement impensable. Son mari devra donc affronter le violeur en duel à mort. S’il perd, sa femme sera brûlée vive. Intrigue simple, enjeux terribles, sous-texte féministe bien avant l’heure et la maîtrise toujours aussi impressionnante de l’octogénaire Scott, qui maintient l’intérêt pendant plus de 150 minutes, malgré de petites chutes de rythme provenant du concept même du scénario, à savoir revoir plusieurs fois la même action sous des angles subtilement différents : des regards, des esquisses de sourire qui changent tout. Le film est âpre, les scènes « d’amour » sont les moins affriolantes qu’on puisse imaginer, la violence est omniprésente même si elle n’éclate pas souvent. Quant au duel final, il est d’une barbarie inouïe. Hormis Jodie Comer, intelligente et digne, les personnages sont odieux. Damon, méconnaissable en guerrier borné et balafré, brute épaisse avaricieuse, Driver remarquable en faux-ami hypocrite ou Affleck parfait en Pierre d’Alençon blondinet et perfide. Parmi les seconds rôles, l’excellente Harriet Walter en belle-mère émaciée. Les décors, la photo, les mouvements de caméra, tout est fluide, harmonieux, sans le moindre accroc, tant Scott est devenu un maître dans son art. « LE DERNIER DUEL » aurait pu n’être qu’anecdotique, mais il finit par concerner au premier chef, principalement grâce à ses résonnances sur la condition féminine d’aujourd’hui.

MATT DAMON, HARRIET WALTER, JODIE COMER ET ADAM DRIVER
 

HAPPY BIRTHDAY, BEN !

BEN FOSTER, ACTEUR INTENSE ET REDOUTABLE VOLEUR DE SCÈNES, TRÈS EFFICACE EN PSYCHOPATHE, MAIS PAS SEULEMENT…
 
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Publié par le 29 octobre 2022 dans ANNIVERSAIRES

 

« RED ROCK WEST » (1993)

Écrit et réalisé par John Dahl, « RED ROCK WEST » est un néo-film noir, genre très à la mode dans les années 80-90, avec des films comme « SANG POUR SANG », « U-TURN » ou « HOT SPOT ». Cela se déroule généralement dans des trous perdus du Texas ou autre, avec peu de personnages, des tueurs à gages, des maris jaloux et des femmes fatales.

Ce sont exactement les ingrédients qui composent « RED ROCK WEST », où un ex-marine à la dérive (Nicolas Cage) se fait passer pour un exécuteur auprès d’un shérif ripou (J.T. Walsh) qui l’enrôle pour tuer sa femme (Lara Flynn Boyle). Évidemment, tout se complique quand débarque le véritable hitman (Dennis Hopper). C’est très bien photographié, la BO est parfaitement adéquate, les paysages désolés sont au diapason. Il règne une sorte d’humour noir : les incessants retours forcés de Cage à Red Rock, malgré ses vains efforts pour en partir, deviennent drôles, ainsi que le numéro over the top de Hopper avec son stetson et ses bagouzes. Cage, jeune et encore chevelu, est l’anti-héros idéal, pas spécialement intelligent mais opportuniste, malchanceux et aisément manipulable pour Boyle, véritable mante-religieuse sans scrupule. Walsh est formidable, comme toujours, en salopard assermenté. Sans chercher à renouveler ce sous-genre très codifié, Dahl apporte son savoir-faire sans esbroufe et sait ne pas faire durer inutilement le plaisir. Son film fait à peine plus de 90 minutes et demeure donc tendu et nerveux, jusqu’au dénouement sanglant dans l’enceinte d’un cimetière où est dissimulée une fortune dans une des tombes : clin d’œil au « BON, LA BRUTE, LE TRUAND » ? Même si quelques détails l’ancrent dans son époque de tournage, « RED ROCK WEST » n’a pas trop vieilli et s’avère efficace, cynique et amoral, comme tous les bons films noirs.

NICOLAS CAGE, LARA FLYNN BOYLE ET DENNIS HOPPER
 

JERRY LEE LEWIS : R.I.P.

JERRY LEE LEWIS (1935-2022), UN DES ROIS DU ROCK’N ROLL. IL N’A JOUÉ QU’UN SEUL RÔLE DANS UN ÉPISODE DE LA SÉRIE TV : « POLICE STORY »
 
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Publié par le 28 octobre 2022 dans CARNET NOIR

 

« MAMAN TRÈS CHÈRE » (1981)

Écrit et produit par Frank Yablans d’après les mémoires de Christina, la fille de Joan Crawford, « MAMAN TRÈS CHÈRE » de Frank Perry (« THE SWIMMER », « DOC ») est un film délibérément excessif et à la limite du Grand-Guignol, comme le fut en son temps – toutes proportions gardées – « SUNSET BLVD. ».

Star depuis vingt ans à la MGM, Joan Crawford est sur la pente descendante de sa carrière. Elle décide d’adopter une petite fille pour soigner sa publicité. Commencent alors des années de maltraitance, de traumatismes, alors que l’actrice sombre de plus en plus dans l’alcool et la pure démence, écrasant l’enfant par jalousie et despotisme. C’est réalisé comme un téléfilm de luxe, le scénario assume ses côtés soap opera et la distribution manque clairement d’un ou deux grands noms pour donner du lustre, mais cela vaut d’être vu pour l’hallucinante performance de Faye Dunaway. Comédienne entrée dans le panthéon hollywoodien, et malgré de grands films à son palmarès, elle n’avait jamais démontré l’étendue de son talent. Il a fallu qu’elle entre dans la peau d’une autre star réputée « difficile », pour donner toute sa mesure. Physiquement métamorphosée, elle aborde toutes les facettes de ce « monstre » obsédé par sa carrière et sa place dans la « royauté hollywoodienne » : sirupeuse, allumeuse, enragée, venimeuse, Dunaway explose littéralement l’écran dans les scènes d’hystérie. Comment oublier l’anthologique scène des cintres, où maquillée comme au théâtre Nô, les yeux exorbités, elle détruit la chambre de sa fille et la frappe sauvagement ? Et ce moment inouï où elle se jette sur la jeune femme pour l’étrangler en hurlant comme une possédée ? C’est vraiment glaçant. Dans le rôle de Christina adulte, Diana Scarwid est extrêmement juste, traduisant finement l’ambiguïté de sa relation avec sa « maman chérie ». Passionnant, toujours à la limite du mauvais goût et de l’outrance, « MAMAN TRÈS CHÈRE » aurait peut-être mérité une photo plus soignée, mais qu’importe ! À voir de toute façon, ne serait-ce que pour Dunaway dans le rôle de sa vie.

FAYE DUNAWAY ET DIANA SCARWID
 

« BLADE RUNNER » (1982)

RUTGER HAUER

« BLADE RUNNER », le troisième film de Ridley Scott inspiré d’un roman de Philip K. Dick, n’est plus quelque chose qu’on puisse juger à froid. Il a définitivement changé l’esthétique du cinéma, l’approche visuelle et thématique de la SF et influence encore aujourd’hui de nombreux artistes.

Le film lui-même demeure une exceptionnelle réussite, qui – sous couvert de film noir futuriste – traite de thèmes fondamentaux comme l’inéluctabilité de la mort et la quête du Créateur. Harrison Ford, flic spécialisé dans l’élimination d’androïdes en cavale, doit retrouver quatre fugitifs. Des créatures artificielles en tous points identiques aux humains, mais dépourvues d’émotion. Mais lorsqu’ils parviennent à développer une sensibilité propre, qu’est-ce qui les différencie alors des hommes ? C’est toute la question de « BLADE RUNNER », œuvre puissante, contemplative, ambiguë (surtout dans le director’s cut chroniqué ici), qui laisse planer le doute sur l’identité du chasseur. Le travail de déco, inspiré des ambiances urbaines japonaises, la photo de Jordan Cronenweth et l’extraordinaire BO de Vangelis, donnent une texture unique au film et permettent une immersion totale dans cet univers en décomposition, sombre et pluvieux. Si Ford, un peu jeune pour le rôle, semble mal à l’aise et superficiel, il est éclipsé par Rutger Hauer jouant un « réplicant » charismatique, massif, hanté par sa mort programmée. Tous les seconds rôles sont magnifiques : Daryl Hannah en poupée punkoïde létale, Sean Young impériale, Joe Turkel en inventeur des androïdes ou encore Joanna Cassidy aussi sexy qu’inquiétante et M. Emmet Walsh à son plus visqueux. « BLADE RUNNER » n’a pas vieilli, il demeure aussi envoûtant qu’à sa sortie (le film se déroule en… 2019, futur lointain en 1982 !), il fait partie de ces œuvres « séminales » qu’on peut revoir régulièrement sans jamais s’en lasser.

HARRISON FORD ET SEAN YOUNG
 

« PREMIÈRE VICTOIRE » (1965)

« PREMIÈRE VICTOIRE » d’Otto Preminger est un de ces énormes films en Scope noir & blanc sur la WW2, à la distribution truffée de stars un peu vieillissantes, de « guest stars », qui fleurirent dans les années 60.

Le scénario démarre avec l’attaque de Pearl Harbor et poursuit sa route, pendant 165 longues minutes, avec la revanche de l’U.S.-Navy. Les séquences de soap opera alternent avec un considérable déploiement d’équipement militaire et des batailles navales interminables aux maquettes très voyantes. Le style de Preminger est, comme souvent, lourd et sans grâce, mais comment ne pas être attiré, presque malgré soi, par la brochette d’acteurs réunie ? John Wayne est égal à lui-même en officier bourru dévoué à son métier. Son histoire d’amour « senior » avec l’infirmière Patricia Neal sert de trame dramatique et s’avère étonnamment touchante. Kirk Douglas fait lui aussi du Kirk Douglas, dans un personnage de militaire cocu et dépressif aux accès de violence impressionnants. La scène où il gifle Patrick O’Neal est saisissante (d’autant plus que les baffes ne sont visiblement pas simulées), comme son expression de psychopathe quand il viole Jill Haworth. Hélas (ATTENTION : SPOILER !), il disparaît bien avant la fin, emportant avec lui le peu d’énergie généré par le film. On trouve pour passer le temps, des acteurs et actrices qu’on apprécie comme Tom Tryon et Paula Prentiss en jeune couple amoureux, George Kennedy tout mince en para, Burgess Meredith en ex-scénariste hollywoodien, Slim Pickens et des débutants comme Larry Hagman ou Christopher George dans de fugaces silhouettes. Et on est bien content de voir s’inviter Henry Fonda, le temps de deux séquences, en amiral pète-sec citant Abraham Lincoln, qu’il incarna pour John Ford. Non, « PREMIÈRE VICTOIRE » n’est pas un grand film, le temps paraît très long, les trucages sont totalement obsolètes et on a l’étrange sensation de revoir plusieurs fois les mêmes scènes. Mais les fans de « Duke » Wayne, du grand Kirk et de « Hank » Fonda auront du mal à faire l’impasse !

JOHN WAYNE, PATRICIA NEAL, KIRK DOUGLAS, BURGESS MEREDITH ET HENRY FONDA