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Archives de Catégorie: LES FILMS DE KURT RUSSELL

« STARGATE : LA PORTE DES ÉTOILES » (1994)

Coécrit et réalisé par Roland Emmerich, « STARGATE : LA PORTE DES ÉTOILES » est un mélange de film d’action, de SF et de mythologie égyptienne qui, s’il a pris un coup de vieux au niveau des F/X, n’en demeure pas moins un trip sympathique et visuellement attrayant.

Découvert en Égypte en 1928, un portique mystérieux permet de se téléporter sur une planète peuplée d’esclaves dominés par le dieu Râ, qui n’est autre qu’un alien réincarné dans le corps d’un humain (Jaye Davidson). 70 ans plus tard, un scientifique (James Spader) un peu geek sur les bords et un militaire (Kurt Russell) traumatisé par la mort de son fils, se rendent sur place avec une poignée de soldats et vont fomenter la révolution contre le tyran. C’est un film assez déroutant, enraciné dans une ambiance désertique et ensablée, suivant un scénario linéaire, sans aspérités, mais dont le premier degré est efficace. Les personnages sont rudimentaires, mais assez bien définis : Russell, visage fermé, coupe en brosse, a une belle présence. Les relations qu’il développe avec les gamins font irrésistiblement penser à « LAWRENCE D’ARABIE », l’ambiguïté sexuelle en moins. Spader joue les ahuris avec sincérité, Viveca Lindfors, ancienne star hollywoodienne, incarne la fille maintenant âgée de l’homme qui découvrit la relique et Mili Avital est bien jolie en love interest de Spader. Davidson, aussi androgyne que dans « THE CRYING GAME » est parfait en dieu entouré d’éphèbes, aux colères assassines. Tout cela ne va pas bien loin, c’est certain, c’est parfois infantile et naïf, mais cela se laisse regarder sans déplaisir pour certains extérieurs, pour le travail esthétique sur les costumes des soldats de Râ et sur les gros animaux laineux échappés de « STAR WARS ».

À noter : si le film ne connut pas de sequel au cinéma, il servit de base à plusieurs séries télé qui connurent de nombreuses saisons.

KURT RUSSELL, MILI AVITAL ET JAMES SPADER
 

« ULTIME DÉCISION » (1996)

« ULTIME DÉCISION » de Stuart Baird, produit cinq ans avant le 11 septembre 2001, est un thriller de plus de deux heures, mettant en scène des terroristes détournant un 747 et réclamant la libération de leur leader, alors que leurs véritables plans sont infiniment plus destructeurs.

Le film apparaît comme un mélange habile de « PIÈGE DE CRISTAL » et « MISSION : IMPOSSIBLE » et s’offre, à la 43ᵉ minute (ATTENTION : SPOILER !), la mort inattendue d’une des deux têtes d’affiche, Steven Seagal, qui laisse son commando désemparé et place le logisticien Kurt Russell comme seul commandant. Ces hommes ont investi en plein vol l’avion détourné et s’affairent à désamorcer la bombe qu’il transporte pour faire sauter Washington et à éliminer les méchants menés par un David Suchet particulièrement inquiétant. Le scénario suit en parallèle plusieurs pistes : les progrès des soldats et les obstacles sur leur route, l’angoisse au Pentagone, la terreur parmi les passagers et le personnel. Au milieu de ce suspense vraiment prenant, le film glisse également un whodunit (un complice des terroristes s’est glissé parmi les otages, mais… qui ?). Le rythme ne se relâche pas une seconde, grâce à ce scénario ultra-vissé, qui utilise toutes les ficelles du genre, même les plus grosses (le petit prologue montrant Russell prenant un cours de pilotage) et les personnages sont parfaitement campés : Russell, portant un smoking et des lunettes compose un bien improbable héros qui grandira dans l’action, Halle Berry est une hôtesse héroïque, BD Wong, John Leguizamo et Joe Morton sont d’excellents commandos surentraînés et Oliver Platt est très drôle en informaticien suant la trouille. Quant à Seagal, il est clair que pour obtenir 100% de l’effet de surprise à la mort prématurée de son personnage, un Stallone ou un Schwarzeneeger auraient été idéaux, mais l’idée fonctionne tout de même, malgré le jeu catatonique de l’acteur. Un très bon actioner donc, que « ULTIME DÉCISION » qui n’a que très peu vieilli.

KURT RUSSELL, STEVEN SEAGAL, DAVID SUCHET ET HALLE BERRY

 

« POSÉIDON » (2006)

34 ans après « L’AVENTURE DU POSÉIDON », l’Allemand Wolfgang Petersen en tourna un remake : « POSÉIDON », toujours d’après le roman de Paul Gallico, et même si la nécessité de refaire ce classique du film-catastrophe ne se faisait pas vraiment ressentir.

C’est exactement la même histoire (un paquebot retourné par un tsunami en pleine mer, le jour de l’an), mais avec des personnages adaptés au goût du jour : le capitaine est afro-américain (André Braugher), le prêtre est remplacé par un ex-pompier, ex-maire de New York (Kurt Russell), Shelley Winters devient une jolie clandestine latina (Mia Maestro), il y a aussi un gros blaireau texan (Kevin Dillon), un vieil homosexuel (Richard Dreyfuss avec un diamant à l’oreille). L’assemblage est assez ridicule, tout aussi cliché que dans le premier film, mais dépourvu de grands comédiens. Les jeunes acteurs de « POSÉIDON » sont très moyens et jouent souvent comme dans un soap opera, le héros (Josh Lucas) est un gambler égoïste grandi par les épreuves. Le scénario ? Cata sur cata. Nos protagonistes vont de charybde en scylla, ça n’arrête pas une seconde, au point qu’à la fin, on s’attend à ce que leur radeau soit assailli par une meute de requins affamés ! Concentré sur 98 minutes – très long générique-fin inclus – le film est très artificiel et manque cruellement d’âme, mais il faut reconnaître que les F/X sont d’une redoutable efficacité, surtout dans les séquences d’inondation et que certains moments de pur suspense (on pense à cette séquence où tout le monde est coincé dans un conduit étroit, alors que l’eau monte à toute vitesse), rendraient claustrophobes n’importe qui. Russell, qui arbore pour une des dernières fois son physique de (presque) jeune homme à 55 ans, offre une bonne prestation et mérite le respect pour les scènes sous-marines qu’il exécute visiblement lui-même. Un remake pas indispensable, mais qu’on peut éventuellement voir si on aime se faire peur.

KURT RUSSELL ET JOSH LUCAS

 

« OBSESSION FATALE » (1992)

RAY LIOTTA

« OBSESSION FATALE » (titre français bêtement opportuniste à l’époque) de Jonathan Kaplan est ce qu’on pourrait appeler un thriller quasiment parfait. Le scénario est en béton armé, les personnages sont crédibles, leurs conflits insolubles et le suspense monte en crescendo jusqu’à la confrontation finale.

Un jeune couple de « bobos » (Kurt Russell et Madeleine Stowe) fait la connaissance d’un policier, à l’occasion d’une agression chez eux. Ils deviennent amis, jusqu’à ce que le comportement du patrouilleur (Ray Liotta) devienne de plus en plus inquiétant. La force de l’histoire est de présenter Liotta comme un garçon timide, serviable, de laisser filtrer peu à peu les aspects bizarres de sa personnalité, jusqu’à ce qu’il s’avère être un psychopathe, un prédateur sexuel pervers et prêt à tout pour posséder sa proie, c’est-à-dire la femme de son nouvel « ami ». C’est très certainement un des meilleurs rôles de Liotta qui fait un travail remarquable de finesse, véritable croque-mitaine au sourire angélique, virus humain qui s’immisce dans la vie bien rangée du couple pour l’infecter totalement. Face à lui, Russell endosse comme toujours avec intelligence et réalisme, ce rôle de « M. Tout le monde » confronté à la violence aveugle. Impossible de ne pas se demander à un moment donné : « Que ferais-je à sa place ? », ce qui est – on le sait – la recette des meilleurs thrillers dont le mètre-étalon demeure « CHIENS DE PAILLE ». Quant à Madeleine Stowe, dans la plus riche partie de sa carrière, elle est incroyablement sexy, apportant une réelle profondeur à un personnage à peine défini. Il est rare, voire rarissime, qu’on ne trouve rien à redire à un film, quel qu’il soit. « OBSESSION FATALE » fait partie de ces raretés et se revoit avec un même plaisir mêlé de stress. Il joue sur l’insécurité du mâle américain qui, malgré les dollars, les systèmes d’alarme et les avocats, découvre qu’il n’est qu’un gibier comme un autre, quand un chasseur le choisit comme repas.

KURT RUSSELL ET MADELEINE STOWE

 

AUJOURD’HUI, IL A 70 ANS !

KURT RUSSELL, EX-ENFANT STAR, ACTEUR FÉTICHE DE JOHN CARPENTER, UNE GRANDE ET RICHE CARRIÈRE TOUJOURS FLORISSANTE…

 

« NEW YORK 1997 » (1981)

ESCAPESitué entre « FOG » et son chef-d’œuvre « THE THING », « NEW YORK 1997 » de John Carpenter est devenu un film-culte, une pierre blanche du film de SF post-apocalyptique et un des rôles-phares de Kurt Russell.

Pourtant, à le revoir aujourd’hui, plutôt confiant d’ailleurs, difficile de masquer sa déception. Autant « HALLOWEEN » était parfaitement maîtrisé parce qu’il traitait d’un « petit » sujet avec un petit budget, autant « NEW YORK 1997 » manque cruellement d’argent. Manhattan est devenue une prison uniquement peuplée de criminels endurcis. Le président atterrit dedans à la suite d’un attentat (étonnamment prémonitoire du 11 septembre 2001) et on envoie un ex-héros de guerre pour le récupérer. Oui, c’est très ambitieux ! Et dès le début on grince des dents devant la pauvre maquette de planeur survolant New York, devant la salle des machines composée d’armoires de bureau couvertes de loupiottes, devant (surtout) l’absence de rythme due au trop petit nombre de plans. Ce tournage à l’économie donne un montage flasque, une figuration éparse. Ça fait beaucoup, même si on aime Carpenter, si on applaudit à le voir exhumer des vieilles « tronches » de western comme Lee Van Cleef, Ernest Borgnine ou Harry Dean Stanton et à diriger Russell comme un avatar d’Eastwood dans les films de Leone. On a aussi le décolleté généreux d’Adrienne Barbeau, l’improbable face à face entre Isaac Hayes et Donald Pleasence (en président des U.S.A. !). Mais tout a tellement vieilli… Ce combat de catch grotesque à la massue cloutée, ces fusillades anémiques, ces travellings interminables dans une ou deux rues identiques exploitées ad nauseam. C’est typiquement le genre de film qui aurait dû être plus ambitieux, mieux produit, plus soigneusement écrit. Reste l’ambiance, la BO de Carpenter lui-même, lancinante, la silhouette de ‘Snake Plissken’ avec son bandeau noir sur l’œil, sa combinaison de plongée et son treillis bleu-ciel. Avec l’idolâtrie entourant aujourd’hui John Carpenter, on hésite à jouer les iconoclastes et à admettre qu’un de ses films puisse avoir pris un tel coup de vieux. Mais… C’est ainsi.

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KURT RUSSELL, LEE VAN CLEEF ET ADRIENNE BARBEAU

À noter que 15 ans plus tard le réalisateur et son comédien (absolument inchangé physiquement !) se sont retrouvés pour une sequel encore moins convaincante : « LOS ANGELES 2013 ».

 

« THE QUEST » : film-pilote de la série « Sur la piste des Cheyennes »

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KURT RUSSELL

Réalisé par Lee H. Katzin, « THE QUEST » est le film-pilote de 90 minutes de la courte série (15 épisodes) « SUR LA PISTE DES CHEYENNES ».QUEST2

Inspiré de « LA PRISONNIÈRE DU DÉSERT », à savoir : deux hommes à la recherche de leur sœur enlevée par les Indiens, « THE QUEST » est une bonne entrée en matière pour une série. Kurt Russell est un garçon élevé par les Cheyennes depuis ses 12 ans qui retrouve son frère aîné (Tim Matheson) étudiant en médecine. Ensemble ils vont se lancer dans une quête incertaine et dangereuse dans le vieil Ouest. Le scénario est trop visiblement délayé pour tenir la route sur cette durée : on a droit à une histoire d’amour entre Russell et une prostituée chinoise, plus une course de chameau contre cheval, tout droit sortie de « COUPS DE FEU DANS LA SIERRA », qui n’ont rien à voir avec le sujet. Cela dilue l’intérêt, et place les deux frères à l’arrière-plan, littéralement « bouffés » par Brian Keith qui accapare la vedette dans un rôle d’ex-hors-la-loi truculent devenu infirme et convoyeur de bétail, qui les prend sous son aile. Il apprend même à Matheson à tirer au revolver, comme il l’avait déjà fait avec McQueen dans « NEVADA SMITH » dix ans plus tôt. On retrouve avec bonheur les « usual suspects » de l’époque : Neville Brand en patron d’une fumerie d’opium, Keenan Wynn en directeur de cirque (c’est son fils Tracy qui a signé le scénario), Cameron Mitchell couvert de postiches en shérif et aussi Luke Askew et Morgan Woodward. Que du bon ! Malgré ce scénario déséquilibré, voire bancal, « THE QUEST » éveillera la nostalgie des amateurs qui l’avaient découvert à la TV, et offre le rare plaisir de voir un Kurt Russell blondinet de 25 ans, un peu trop bien nourri et coiffé pour être tout à fait crédible en « white Indian » à peine séparé de sa tribu, mais déjà intense et sympathique.

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BRIAN KEITH ET NEVILLE BRAND

 

« TEQUILA SUNRISE » (1988)

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MEL GIBSON ET KURT RUSSELL

Écrit et réalisé par Robert Towne, « TEQUILA SUNRISE » est la preuve qu’on a beau avoir écrit « CHINATOWN » et « YAKUZA », on ne s’improvise pas réalisateur aussi facilement et que la présence de trois stars à la mode n’est pas garantie de réussite.TEQUILA.jpg

Dans un L.A. filmé façon clip MTV de l’époque par le grand Conrad L. Hall, le film se veut un polar sophistiqué, une sorte de « JULES & JIM » transposé dans un univers glamour, factice et sensuel, où deux amis d’enfance, un flic et un dealer, s’affrontent pour les beaux yeux d’une restauratrice. La première moitié n’est déjà pas très convaincante : surabondance de dialogues abscons, abus de gros-plans dont l’impact finit par s’annuler, acteurs « iconisés » jusqu’au ridicule. Mais ça se laisse regarder avec curiosité. À partir de l’entrée en scène du méchant, Raul Julia en flic-narcotrafiquant mexicain, c’est la débandade totale. L’acteur en roue-libre vampirise le film, chante de l’opéra à tue-tête, improvise à tout-va, éclipse ses partenaires, et entraîne définitivement le film dans sa chute. Reste quoi ? Pas lourd, hélas. Le plaisir de revoir trois vedettes qu’on aime bien au top de leur séduction physique : Michelle Pfeiffer, tout en cheveux et en lèvres, d’une beauté chavirante, Mel Gibson tout en tics en ex-dealer fréquemment déshabillé et Kurt Russell aminci et gominé en flic poseur et cynique. Tous trois ont été bien mieux employés au cours de leur carrière, mais ils semblent bien s’amuser à jouer les gravures de mode. À leurs côtés de bons seconds rôles comme J.T. Walsh en ripou odieux, Arliss Howard en indic et même la fugitive apparition du réalisateur Budd Boetticher en juge accommodant. « TEQUILA SUNRISE » aurait peut-être été supportable s’il avait été plus soigné à l’écriture et à l’image (accumulation inexplicable de plans flous dans les scènes nocturnes) et surtout s’il avait duré une demi-heure de moins. Tel quel, c’est un pensum dont on peut aisément se passer.

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MICHELLE PFEIFFER ET MEL GIBSON

 

« UN ÉTÉ POURRI » (1985)

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KURT RUSSELL ET RICHARD JORDAN

Écrit par Christopher Crowe d’après un roman, réalisé par l’australien Philip Borsos mort très jeune, « UN ÉTÉ POURRI » est – et surtout demeure – un des meilleurs thrillers des années 80, principalement grâce à son sous-texte prémonitoire sur les effets pervers de la médiatisation et, par extension, sur les méfaits (à venir) des réseaux sociaux.ÉTÉ.jpg

Le thème est simple, imparable : un serial killer établit une relation téléphonique avec un reporter auquel il donne l’exclusivité de ses meurtres, à condition que celui-ci fasse de lui une star. D’abord excité par cette opportunité unique, le journaliste s’enlise peu à peu dans cette « collaboration » malsaine qui le dépasse et met ses proches en danger. C’est vraiment un scénario exemplaire, jamais gratuit, jamais manichéen, qui donne à réfléchir sur l’écho qu’on donne aux criminels qui nous manipulent, un discours encore plus pertinent aujourd’hui qu’au moment de la sortie du film. Avec son suspense grandissant, ses coups de théâtre parfaitement gérés et une distribution cinq étoiles, « UN ÉTÉ POURRI » n’a rien perdu de sa puissance avec les années et n’a pas pris la moindre ride. C’est un des bons rôles de Kurt Russell, reporter ambitieux et inconscient, tenaillé par son sens de l’éthique, mais… pas suffisamment. Mariel Hemingway est très bien en fiancée qui, pour une fois, ne joue pas les potiches et dit des choses sensées. Andy Garcia est excellent en jeune flic autoritaire, mais c’est Richard Jordan qui pique la vedette à tout ce beau monde dans le rôle du tueur, un détraqué courtois et totalement ravagé, qui se transforme à la fin en ange exterminateur au milieu de la tempête. On aperçoit William Smith dans une seule séquence en travailleur social. Tourné dans les extérieurs somptueux de Miami et des Everglades, « UN ÉTÉ POURRI » est un film intelligent, passionnant de bout en bout, qui prend toute sa dimension 35 ans après sa sortie.

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RICHARD JORDAN, MARIEL HEMINGWAY ET KURT RUSSELL

 

« ONCE UPON A TIME IN… HOLLYWOOD » (2019)

ONCE.jpg« ONCE UPON A TIME IN… HOLLYWOOD », c’est vraiment – et enfin ! – le film pour lequel Quentin Tarantino était né. Une œuvre sincère, chargée de nostalgie pour les années 60, les vieilles séries télé, les affiches de films « vintage », les grosses voitures, les hippies et les cinémas, aujourd’hui disparus, de Hollywood boulevard.

Pendant 163 minutes, le film suit un duo d’exception : Leonardo DiCaprio, acteur de série B has-been et bouffi d’alcool et son cascadeur attitré (et homme à tout faire) Brad Pitt, charismatique et vieillissant. Avec eux, on découvre les arcanes des tournages fauchés, on visite L.A. minutieusement reconstituée et, sans s’en rendre compte, on réécrit l’Histoire de l’Amérique, comme l’auteur l’avait déjà fait dans « INGLOURIOUS BASTERDS » avec la WW2. Les U.S.A. ont perdu leur innocence avec la guerre du Vietnam et l’assassinat de Sharon Tate ? « QT » se propose de rectifier le tir. Et au lieu d’être ridicule, c’est étrangement poignant. Le dernier plan montrant l’actrice (Margot Robbie), enceinte, heureuse et promise à un bel avenir, laisse sur un réel sentiment de bonheur mêlé de tristesse. Magistral ! Comme toujours dans ses films, QT a réuni une distribution extraordinaire : Al Pacino en agent au franc-parler, Dakota Fanning (méconnaissable) en bras-droit rousse de Manson, Bruce Dern en vieil aveugle, Timothy Olyphant en vedette de TV, Damian Lewis qui apparaît brièvement dans une imitation plutôt réussie de Steve McQueen, Kurt Russell en vieux cascadeur dominé par sa femme acariâtre Zoë Bell, etc. On aperçoit également Michael Madsen ou Clu Gulager en ‘guest stars’ de la série de Caprio reconstituée à l’identique à partir des « AU NOM DE LA LOI » ou « GUNSMOKE » d’antan. Le film est truffé de morceaux d’anthologie : Pitt filant une raclée à l’arrogant Bruce Lee (Mike Moh) ou faisant face à la « famille » Manson dans le ranch abandonné dont l’ambiance rappelle les films de zombies, la longue séquence du tournage d’un épisode du « RANCH L » où Caprio n’a jamais été meilleur face à une fillette précoce, le « home invasion » final absolument stupéfiant à tous points-de-vue. Il y en a beaucoup d’autres ! « ONCE UPON A TIME IN… HOLLYWOOD » est un véritable bijou, certainement un chef-d’œuvre dans son créneau, et le meilleur scénario de Tarantino. La preuve ? Il n’a même pas ressenti la nécessité d’éclater la chronologie en flash-backs. Un seul mot : bravo !

À noter : dans la dernière partie du film, au retour de Rome avec ses 7 kilos en plus et ses gros favoris noirs, Caprio est devenu (est-ce délibéré ou pas ?) le portrait craché de Joe Don Baker.

LEONARDO DI CAPRIO, JULIA BUTTERS, BRAD PITT ET AL PACINO