RSS

Archives Mensuelles: janvier 2024

« LES PIRATES DU MÉTRO » (1974)

Tourné en pleine vogue des détournements d’avion, dans une ambiance post-Vietnam toute récente, « LES PIRATES DU MÉTRO » du téléaste Joseph Sargent part d’un postulat intrigant : l’équivalent d’un commando de pirates de l’air qui détournent… un métro à New York et exigent une rançon d’un million de dollars.

Filmé « à l’arrache » sur une photo granuleuse et sombre d’Owen Roizman, le film ne s’encombre d’aucun préliminaire voire de psychologie et confronte, via la radio, le flic du métro (Walter Matthau) et les malfaiteurs : le chef, un mercenaire anglais impitoyable (Robert Shaw), Martin Balsam ex-conducteur de train, Hector Elizondo hitman de la mafia fou de la gâchette et Earl Hindman cinquième roue du carrosse. Le scénario consiste essentiellement en une course contre la montre pour réunir l’argent, empêcher Shaw d’exécuter ses otages et deviner les plans du chef pour s’enfuir avec le butin. On se régale de l’accent new-yorkais, des seconds rôles râleurs et bornés, de la personnalité hors-norme de Matthau, anti-héros s’il en fut, avec son œil endormi et ses plaisanteries racistes. Shaw est parfait en méchant à la froideur inhumaine et on apprécie de revoir Tony Roberts, James Broderick ou Kenneth McMillan, grandes figures des seventies. « LES PIRATES DU MÉTRO » a indéniablement vieilli dans sa forme comme dans son rythme et la densité de l’image est à la fois suffocante et soporifique. Mais on parvient à s’accrocher à ce récit simple, efficace et sans chichi. L’ultime arrêt sur image est anthologique.

À noter : Quentin Tarantino s’inspirera des surnoms des pirates pour son « RESERVOIR DOGS » (Mr Blue, Mr Brown, etc.) Un remake du même titre fut tourné en 1998 pour la TV avec Vincent d’Onofrio et Donnie Wahlberg et un second en 2009 par Tony Scott avec Denzel Washington et John Travolta remplaçant Matthau et Shaw.

ROBERT SHAW; JAMES BRODERICK, WALTER MATTHAU ET MARTIN BALSAM
 

HAPPY BIRTHDAY, JEAN !

JEAN SIMMONS (1929-2010), RAVISSANTE ACTRICE QUI FIT UNE LONGUE CARRIÈRE DE PRÈS DE 100 FILMS ET TÉLÉFILMS À HOLLYWOOD
 
2 Commentaires

Publié par le 31 janvier 2024 dans ANNIVERSAIRES, CINÉMA ANGLAIS

 

« STALAG 17 » (1953)

Adapté d’une pièce de théâtre qui met en scène, sous forme de comédie, la vie dans un camp de prisonniers allemands peuplé d’Américains, « STALAG 17 » de Billy Wilder, s’il bénéficie d’une belle réputation, ne sera pas au goût de tout le monde.

Entre les vignettes « comiques » portées par les deux clowns Robert Strauss et Harvey Lembeck, cabotins horripilants qui occupent facilement 50% du métrage, et un whodunit tiré par les cheveux (qui est le traître infiltré dans le baraquement chargé de renseigner les nazis ?), le scénario s’étire, se traîne, ne devenant réellement passionnant que dans son dernier quart d’heure. C’est sans doute par amitié pour Wilder que William Holden a accepté de tenir la vedette de son film. Car, en réalité, il apparaît assez peu, n’a aucune véritable séquence à défendre, hormis lors du dénouement. Il traverse le film avec indolence, cigare au bec, laisse toute la place à ses codétenus qui, outre les comiques troupiers déjà cités, ne sont guère brillants, à commencer par Otto Preminger en officier nazi à l’humour sadique. On reconnaît des visages familiers comme Neville Brand en brute sanguine, Peter Graves dans un personnage à facettes où il se montre excellent. Edmund Trzcinski, tenant un petit rôle de prisonnier qui gobe tout les mensonges que lui envoie sa femme par courrier, n’est autre que l’auteur de la pièce originale. On sait que Wilder aime bien les comédiens qui en font trop, mais dans « STALAG 17 », il dépasse la mesure. Chaque apparition de Strauss – et elles sont très fréquentes – est une souffrance et le son même de sa voix devient un supplice. L’équilibre entre drame et comédie n’est absolument pas respecté et le résultat fait partie des œuvres les moins emballantes de son auteur.

NEVILLE BRAND, WILLIAM HOLDEN, OTTO PREMINGER ET PETER GRAVES
 

SANDRA MILO : R.I.P.

SANDRA MILO (1933-2024), ACTRICE ITALIENNE POPULAIRE DES SIXTIES, A TOURNÉ AVEC FELLINI ET CLAUDE SAUTET
 
1 commentaire

Publié par le 29 janvier 2024 dans CARNET NOIR, CINÉMA ITALIEN

 

« BRÈVE RENCONTRE » (1946)

Écrit – d’après sa propre pièce – et produit par Noël Coward, réalisé par David Lean, « BRÈVE RENCONTRE » fait partie des grands classiques du cinéma anglais et propose une étrange histoire d’amour larvée, étouffée dans l’œuf par la société, les conventions.

Celia Johnson, une femme au foyer, rencontre à la gare un sympathique médecin (Trevor Howard). Les deux sont mariés et ont des enfants, mais l’attirance est trop forte et ils se lancent dans une passion chaste et tourmentée, dont chacun sait qu’elle est sans issue. Le physique des deux protagonistes est banal, leur personnalité avenante mais un peu terne. Deux individus dans la foule, à la vie calibrée, routinière, qui se voit subitement transcendée et déséquilibrée par cette aventure sentimentale. De « petites gens » avec de grands sentiments romantiques, incapables de se défaire du carcan de l’époque. Autour d’elle, des bonnes femmes égotiques, cancanières, envahissantes, un époux affable mais indifférent. De sa vie à lui, on ne saura rien. Le duo est assez émouvant et les voir se débattre de rendez-vous en rendez-vous, se parler à voix basse dans la buvette sordide de la gare au milieu des fumées de trains, a quelque chose d’infiniment triste. C’est toute la force de ce film, que de nous intéresser à ces personnages… sans intérêt, à leur minuscule love story qui n’ira pas plus loin que deux baisers échangés à la sauvette. La séquence où ils se retrouvent dans la garçonnière d’un collègue d’Howard, met extrêmement mal à l’aise et démontre sans grandes tirades, à quel point leur relation est impossible et vouée à la catastrophe. Porté par la voix off de Celia Johnson, remarquable de retenue et de sensualité contenue, « BRÈVE RENCONTRE » a vieilli, mais continue d’être émouvant et vrai.

À noter : le film a connu un remake officiel en 1974 avec le casting absurde de Sophia Loren et Richard Burton. « FALLING IN LOVE » avec De Niro et Meryl Streep en est également un remake inavoué.

CELIA JOHNSON ET TREVOR HOWARD
 
Image

AUJOURD’HUI, DOROTHY MALONE AURAIT EU 100 ANS…

 
Poster un commentaire

Publié par le 29 janvier 2024 dans ANNIVERSAIRES

 

« BIG EASY – LE FLIC DE MON CŒUR » (1986)

« THE BIG EASY » (oublions le sous-titre français particulièrement débile) de Jim McBride est un polar très singulier, situé à New Orleans et qui démarre plaisamment en quasi comédie, puis se développe en rom-com en se focalisant sur l’histoire d’amour entre un jeune flic ripou de père en fils et une procureure venue enquêter sur un meurtre.

Le film doit énormément à l’alchimie aveuglante générée dès la première rencontre des deux acteurs. Ellen Barkin, sérieuse, honnête jusqu’au bout des ongles, mais également maladroite et maladivement timide et Dennis Quaid frimeur ultra-cool inconscient de la profondeur de sa corruption. Tout le monde à New Orleans ne fait-il pas la même chose ? La seconde partie du film devient plus sombre, moins ludique. Même si Barkin s’attaque à Quaid et le fait « tomber », leur amour n’en pâtit pas vraiment. C’est l’originalité de ce scénario sensuel, aux personnages jamais prévisibles, qui profite à fond des décors naturels et des chansons cajuns de la BO. Autour des deux vedettes, de bons seconds rôles comme Ned Beatty en officier pas très net, Grace Zabriskie en mater familias au regard pétrifiant, John Goodman en ripou pas très futé mais dangereux. Si le plot policier se perd parfois en fausses-pistes chronophages et si certains revirements dans les relations entre les protagonistes sont tirées par les cheveux, « THE BIG EASY » a beau commencer à dater un peu, il a gardé une grande partie de son charme exotique. La première scène d’amour entre Barkin et Quaid (dont les yeux sont étonnamment trop maquillés pendant toute la durée du film) échappe à tout cliché : elle est gauche mal à l’aise, beaucoup trop nerveuse et fiche l’ambiance en l’air ! Du jamais vu !

DENNIS QUAID, ELLEN BARKIN ET GRACE ZABRISKIE
 

HAPPY BIRTHDAY, GENE !

GENE DAVIS, ACTEUR DES ANNÉES 80, VU DANS « CRUISING » ET EN SERIAL KILLER NATURISTE DANS « LE JUSTICIER DE MINUIT »
 
2 Commentaires

Publié par le 27 janvier 2024 dans ANNIVERSAIRES

 

« COLORADO » (1967)

« COLORADO » de Sergio Sollima doit beaucoup aux trois premiers westerns de Leone : dans le style du scénario dû à Sergio Donati, puis dans la BO d’un Ennio Morricone particulièrement échevelé et dans l’emploi de Lee Van Cleef et de plusieurs seconds rôles.

Sollima y a rajouté un sous-texte social. Son bounty hunter n’est pas qu’un vulgaire assassin cupide, il a des ambitions politiques et le peone (Tomás Milian) qu’il est chargé d’arrêter est un ancien révolutionnaire. Le héros n’est pas gâté au cours de sa traque : Van Cleef est manipulé par son employeur (le riche Walter Barnes). Celui-ci veut couvrir le véritable assassin qui n’est autre que son gendre. Et tout célèbre qu’il soit, « Colorado Corbett » se fait sans cesse gruger et humilier par celui qu’il est censé chasser. L’évolution de Van Cleef est ce qu’il y a de plus intéressant. Car « COLORADO » est un brin bordélique ! La longue séquence avec la veuve sado-maso (Nieves Navarro) n’a strictement rien à voir avec le reste de l’histoire, certains duels sont interminables sans jamais trouver la charge dramatique de ceux concoctés par Leone. Quant à Milian, tout distrayant soit-il, le moins qu’on puisse dire est qu’il n’est pas fermement dirigé ! Sur pas loin de deux heures, « COLORADO » peine à passionner jusqu’au bout, surtout qu’on comprend, bien avant le personnage principal, le fin-mot de l’intrigue. Reste que, malgré ses imperfections et ses emprunts, « COLORADO » a pris une certaine patine, que les paysages espagnols sont plutôt bien photographiés et que Lee Van Cleef, dans la plus belle période de sa carrière désordonnée, domine l’écran de son œil d’aigle. À voir parce que, malgré tout, c’est le haut du panier du western italien.

LEE VAN CLEEF ET TOMÁS MILIAN
 

GEORGINA HALE : R.I.P.

GEORGINA HALE (1943-2024), ACTRICE DES ANNÉES 70, PRÈS DE 100 FILMS ET TÉLÉFILMS, MÉMORABLE DANS : « LES DIABLES »
 
1 commentaire

Publié par le 26 janvier 2024 dans CARNET NOIR, CINÉMA ANGLAIS