Tourné en pleine vogue des détournements d’avion, dans une ambiance post-Vietnam toute récente, « LES PIRATES DU MÉTRO » du téléaste Joseph Sargent part d’un postulat intrigant : l’équivalent d’un commando de pirates de l’air qui détournent… un métro à New York et exigent une rançon d’un million de dollars.
Filmé « à l’arrache » sur une photo granuleuse et sombre d’Owen Roizman, le film ne s’encombre d’aucun préliminaire voire de psychologie et confronte, via la radio, le flic du métro (Walter Matthau) et les malfaiteurs : le chef, un mercenaire anglais impitoyable (Robert Shaw), Martin Balsam ex-conducteur de train, Hector Elizondo hitman de la mafia fou de la gâchette et Earl Hindman cinquième roue du carrosse. Le scénario consiste essentiellement en une course contre la montre pour réunir l’argent, empêcher Shaw d’exécuter ses otages et deviner les plans du chef pour s’enfuir avec le butin. On se régale de l’accent new-yorkais, des seconds rôles râleurs et bornés, de la personnalité hors-norme de Matthau, anti-héros s’il en fut, avec son œil endormi et ses plaisanteries racistes. Shaw est parfait en méchant à la froideur inhumaine et on apprécie de revoir Tony Roberts, James Broderick ou Kenneth McMillan, grandes figures des seventies. « LES PIRATES DU MÉTRO » a indéniablement vieilli dans sa forme comme dans son rythme et la densité de l’image est à la fois suffocante et soporifique. Mais on parvient à s’accrocher à ce récit simple, efficace et sans chichi. L’ultime arrêt sur image est anthologique.
À noter : Quentin Tarantino s’inspirera des surnoms des pirates pour son « RESERVOIR DOGS » (Mr Blue, Mr Brown, etc.) Un remake du même titre fut tourné en 1998 pour la TV avec Vincent d’Onofrio et Donnie Wahlberg et un second en 2009 par Tony Scott avec Denzel Washington et John Travolta remplaçant Matthau et Shaw.