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Archives Mensuelles: Mai 2017

« THE SHERIFF OF FETTERMAN’S CROSSING » : épisode de « The loner »

LONER SHERIFF

LLOYD BRIDGES

Écrit par Rod Serling, réalisé par Don Taylor, «   THE SHERIFF OF FETTERMAN’S CROSSING » est un épisode de la série « THE LONER ».

Conçu comme un pastiche du « TRAIN SIFFLERA TROIS FOIS » de Fred Zinnemann, l’épisode voit Lloyd Bridges (qui, rappelons-le joua l’adjoint de Gary Cooper dans ce film) arriver dans un village fêtant le retour de la guerre d’Allan Sherman, tout auréolé de ses victoires. Mais Bridges s’aperçoit vite que le « héros », petit homme obèse et porté sur le whisky, n’est qu’un sympathique imposteur profitant de bon cœur de la rumeur et de son nouveau poste de shérif, alors qu’il n’était qu’un aide-cuistot qui n’a jamais touché un revolver de sa vie. ‘Colton’ devient d’ailleurs son ‘deputy’, mais quand un pistolero donne rendez-vous à Sherman dans deux jours pour un duel, c’est la panique !

On attend donc la diligence comme on attendait le train dans le long-métrage, et quand enfin elle arrive, c’est sur la musique de Dimitri Tiomkin tirée du classique du western. Un téléfilm amusant, où Bridges s’efface derrière le numéro du comique Sherman et dont la tonalité burlesque détone franchement sur le reste de cette série plutôt sombre. La scène où Bridges donne des leçons de tir au couard est vraiment drôle. Parmi les seconds rôles, le visage familier de Dub Taylor en pochetron local.

LONER SHERIFF2

ALLAN SHERMAN

 
 

« CENTURION » (2010)

CENTURION2À la suite du remarquable « THE DESCENT » en 2005, le réalisateur anglais Neil Marshall a grandement déçu avec « DOOMSDAY » et s’est un peu rattrapé avec « CENTURION », avant de se consacrer aux séries TV.

Sans être un chef-d’œuvre, « CENTURION » contient tout de même pas mal d’éléments positifs, une belle maîtrise du tournage en extérieurs (les montagnes glacées d’Écosse) et un indéniable goût pour la violence la plus débridée. Après une assez longue mise en place, le film décolle quand ce qui reste d’une cohorte romaine menée par un centurion inexpérimenté (Michael Fassbender) doit fuir une tribu picte aux mœurs barbares, décidée à les exterminer. C’est un véritable ‘survival’ bien plus riche et complexe qu’il n’en a d’abord l’air : en effet, si on reste du point-de-vue des Romains, le scénario ne décrit pas leurs ennemis comme des bêtes sauvages (comme dans « LE 13ᵉ GUERRIER », par exemple). Après tout, ils sont parfaitement en droit de défendre leur territoire annexé et de venger les exactions des envahisseurs sur la population. Ainsi, si les soldats traqués sont attachants et bien dessinés, on peut éventuellement se ranger dans l’autre camp et comprendre la pisteuse picte, Olga Kurylenko, certes terrifiante, mais dont le passé peut justifier ses actes les plus atroces. Ce regard dépourvu de manichéisme rend le film passionnant à suivre et la conclusion amère et nihiliste enfonce le clou. Ici pas de bons, pas de méchants. À chacun de choisir qui est qui. Fassbender est parfait de sobriété dans un personnage évolutif et sensible. Kurylenko bouffe littéralement l’écran dès qu’elle apparaît, et les seconds rôles sont tenus par des pointures comme Dominic West, Ulrich Thomsen ou Liam Cunningham. Hormis quelques petites facilités (la « sorcière » exilée dans les bois a, quelle heureuse surprise, un physique de top-model), « CENTURION » est un excellent film d’action rugueux et sans chichi, où on s’étripe à tout-va, sans jamais délaisser la progression de l’histoire ou la profondeur des protagonistes.

CENTURION

OLGA KURYLENKO, DOMINIC WEST ET MICHAEL FASSBENDER

 

HAPPY BIRTHDAY, ALIDA !

VALLI

ALIDA VALLI (1921-2006), BELLE ACTRICE DONT LA CARRIÈRE COUVRE SEPT DÉCENNIES ! INOUBLIABLE DANS « SENSO » DE VISCONTI.

 
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Publié par le 31 Mai 2017 dans ANNIVERSAIRES, CINÉMA ITALIEN

 

« L’HOMME DE LA LOI » (1971)

LAWMAN2

BURT LANCASTER

Les trois protagonistes de « L’HOMME DE LA LOI » sont d’anciens héros vieillissants de la légende de l’Ouest : un shérif auréolé de ses exploits passés (Robert Ryan), un rancher qui a dompté une terre sauvage (Lee J. Cobb) et un marshal (Burt Lancaster), qui est le seul à n’avoir pas évolué depuis toutes ces années.LAWMAN

Alors que le monde avance vers le vingtième siècle, ‘Maddox’ est resté ce représentant de la loi psychorigide, inflexible jusqu’à l’inhumanité. Il arrive dans une petite ville pour ramener dans la sienne plusieurs cowboys au service de Cobb, accusés de la mort accidentelle quelques mois plus tôt d’un passant. Incapable de transiger, de négocier ou même de dialoguer, Maddox va déclencher un véritable bain de sang. Le film tout entier se focalise sur le portrait de cet individu effrayant de raideur, accroché aux règles jusqu’à en devenir obsessionnel. Avec sa silhouette alourdie, son visage abimé de cicatrices, Lancaster est l’interprète rêvé de ce western âpre et cruel, qui se bonifie avec les années, malgré la mise-en-scène un peu désuète de Michael Winner. L’acteur parvient à affiner un peu la psychologie du personnage, à le rendre moins monolithique, par des détails incongrus : il joue de la flûte, aime saucer ses plats avec du pain. On parle beaucoup d’honneur, de lâcheté, des temps qui changent, de la difficulté à être et avoir été, entre deux duels sanglants. On notera l’étrange relation liant Cobb et Salmi, inséparables depuis trente ans, et le comportement de veuf éploré du premier, à la mort du second. Si le grand Burt domine chaque séquence où il apparaît, c’est Ryan qui a le rôle le plus intéressant, celui de ce héros légendaire qui « n’a plus l’estomac » et vivote en se tenant discrètement dans l’ombre quitte à essuyer quelques injures au passage. Autour d’eux, de grands seconds rôles comme Joseph Wiseman en avatar de ‘Doc Holiday’, Robert Duvall, Ralph Waite, Albert Salmi, Richard Jordan particulièrement bien servi par le scénario et la toujours parfaite Sheree North en ex-maîtresse de Maddox vieillie avant l’âge. Pas suffisamment soigné visuellement (bien qu’il soit tourné au Nouveau-Mexique, le film fait parfois penser aux séries B filmées à Almeria !), « L’HOMME DE LA LOI » peine à se hisser au niveau des véritables chefs-d’œuvre du genre, mais il tient remarquablement bien le coup, 45 ans après sa sortie, et sa fin totalement nihiliste laisse un arrière-goût amer et démythifie définitivement le héros de western inventé par Hollywood.

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ROBERT DUVALL, J.D. CANNON, ROBERT RYAN, LEE J. COBB, JOHN BECK ET BURT LANCASTER

À noter plusieurs détails prémonitoires : Lee J. Cobb se nomme ‘Bronson’ dans « L’HOMME DE LA LOI » et les villageois parlent plusieurs fois de « vigilante ». On le sait, trois ans plus tard, Winner tournera son plus grand succès : « UN JUSTICIER DANS LA VILLE », avec Charles… Bronson. Coïncidences…

 

HAPPY BIRTHDAY, HOWARD !

HAWKS

HOWARD HAWKS (1896-1977), RÉALISATEUR DE MOINS DE 50 FILMS, DONT UN NOMBRE CONSÉQUENT DE CLASSIQUES. UN GRAND D’HOLLYWOOD.

 
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Publié par le 30 Mai 2017 dans ANNIVERSAIRES

 

« MOJAVE » (2015)

Que William Monahan ait à son palmarès les excellents scénarios de « KINGDOM OF HEAVEN » et « LES INFILTRÉS » ne doit pas leurrer le gogo trop confiant : « MOJAVE » qu’il a réalisé lui-même est une véritable catastrophe !MOJAVE

Ça se passe à Hollywood, où un réalisateur tourmenté (Garrett Hedlund) rencontre dans le désert un vagabond serial killer (Oscar Isaac habillé comme Django dans un western italien) qui va le harceler jusqu’au face-à-face final. On sent bien que cela se voudrait autobiographique, métaphysique (si, si…) et existentiel, on perçoit de lointains échos de « HITCHER », mais c’est d’une telle inertie, d’une prétention si extravagante, qu’on s’assoupit dès les premières minutes. Le dialogue ampoulé, beaucoup trop littéraire est assommant et la première rencontre entre les deux protagonistes autour d’un feu de camp westernien paraît durer des heures.

Au bout d’un court moment, on aurait juste envie de se voir une petite série B ‘gore’ et perverse avec des personnages taillés dans la masse, des affrontements bien sanglants et un final apocalyptique. À la place, on n’a qu’un petit film maladroit et ennuyeux à mourir. Si le tête-à-claques Hedlund ne fait strictement rien de son rôle de bellâtre suicidaire, si Louise Bourgoin n’a clairement rien à faire là en actrice (française, pourquoi ?) jouant Shakespeare devant un rideau turquoise (sic !), si Mark Wahlberg apparaît fugitivement en producer partouzeur et Walton Goggins joue… on ne sait pas trop quoi, la vraie déception vient d’Oscar Isaac, acteur jusqu’ici irréprochable, qui ne donne aucune dimension machiavélique à son rôle de tueur cradingue et verbeux. Il n’est pas aidé par le dialogue certes, mais quand même !

Échec sur toute la ligne donc, que ce « MOJAVE » qui possèdait a priori tous les atouts d’un « cult-movie » mais n’est finalement qu’un pseudo thriller catatonique dépourvu de la plus petite étincelle de vie.

 

« THE HOUSE RULES AT MRS. WAYNE’S » : Nancy Gates dans « The loner »

LONER GATES

LEE PHILIPS

« THE HOUSE RULES AT MRS. WAYNE’S » est un bon épisode de « THE LONER », écrit par Rod Serling et réalisé par Allen H. Miner.

Lloyd Bridges rend visite à un couple d’amis, mais apprend que le mari – qu’il a connu pendant la guerre de sécession – a été tué par la terreur du village (Lee Philips). La veuve (Nancy Gates) qui élève seule son petit garçon, demande à notre héros d’ôter son holster et de ne pas parler de vengeance ou de violence à son fils. Aussi, quand ils croisent dans la rue le meurtrier impuni, Bridges se laisse-t-il humilier publiquement pour ne pas désobéir à la jeune femme. Mais quand le gamin vole son arme pour aller tuer l’assassin de son père, ‘Colton’ défie Philips en duel et au lieu de l’abattre, il le ridiculise et prouve aux yeux de tous quel lâche il est.

Très bon petit western de 26 minutes, qui aboutit à la conclusion originale qu’on tue plus efficacement un « bully » en le mettant plus bas que terre, qu’en lui ôtant la vie. Bridges a une relation au garçon qui rappelle un peu « L’HOMME DES VALLÉES PERDUES » et Lee Philips est excellent en salopard dégonflé.

LONER GATES2

LLOYD BRIDGES ET NANCY GATES

 
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Publié par le 29 Mai 2017 dans SÉRIES TÉLÉ, WESTERNS

 

« FIGHT CLUB » (1998)

FIGHT2Adapté d’un roman-culte de Chuck Palahnuick sorti en 1996, « FIGHT CLUB » bien qu’il soit sorti trois ans avant le 11 septembre, semble pourtant déjà appartenir à un imaginaire américain post-traumatique.

Le style de David Fincher agresse tous les sens dès les premières scènes, impose une image désaturée, verdâtre, des décors délabrés suintant la fin du monde. Il soûle par un mixage survolté, des voix « off » incessantes, un montage syncopé et une violence souvent difficile à supporter sur la longueur. C’est une fable nihiliste sur une société de surconsommation fonçant droit dans le mur, sur une génération suicidaire et prête à suivre n’importe quel gourou, quitte à finir en charpie. Mais, au travers du personnage d’Edward Norton, pur produit de ce monde au bord du gouffre, c’est avant tout une étude de la schizophrénie et de la folie la plus débridée comme unique refuge. C’est souvent très brillant, extrêmement dérangeant (le trafic de graisses humaines destinées à fabriquer du savon de luxe, à soulever le cœur, mais d’une symbolique implacable), mais aussi un peu long et répétitif et cédant même au prêchi-prêcha, dès que la véritable identité du maléfique Brad Pitt est révélée, bien avant la fin et donc, un peu trop tôt. Malgré cela, « FIGHT CLUB » se suit comme un cauchemar étrangement familier et immerge dans son univers en décomposition dans lequel on ose à peine reconnaître le nôtre. Pitt est charismatique à souhait en voyou jusqu’auboutiste, Norton tient le film sur ses épaules dans un rôle plus complexe, mais moins gratifiant et Helena Bonham Carter fait une jolie composition de paumée pot-de-colle. Sans avoir la maîtrise absolue d’un « SE7EN », « FIGHT CLUB » est un bel exercice de style de la part de Fincher, qui frappe surtout aujourd’hui par sa vision prémonitoire.

FIGHT

BRAD PITT, HELENA BONHAM CARTER ET EDWARD NORTON

 

« RAY DONOVAN » : saison 1 (2013)

RAY2On pourrait croire que « RAY DONOVAN » n’est qu’une série de plus à « high concept », c’est-à-dire les aventures hebdomadaires d’un ‘fixer’ hollywoodien dont le job est de nettoyer les bévues plus ou moins graves des célébrités alcooliques ou chnouffées. Mais au bout de quelques épisodes on constate avec bonheur que le scénario va beaucoup plus loin et que la richesse psychologique des protagonistes éclipse le cahier des charges.

C’est en fait une saga familiale. L’histoire très chargée et shakespearienne (comment ne pas penser à « King Lear » ?) d’un vieux voyou irlandais (Jon Voight) sorti de prison après vingt ans et retrouvant à L.A. ses trois fils (Liev Schreiber héros en titre, Eddie Marsan et Dash Mihok) tous aussi paumés les uns que les autres. La colonne vertébrale de la première saison s’articule autour du passé qui se révèle peu à peu, la haine de Ray envers ce père âgé, mais toujours aussi imprévisible et dangereux. Constamment inattendue, dépourvue de sentimentalisme, cruelle et drôle, la série est passionnante de bout en bout, pratiquement sans défaillance qualitative. Les comédiens récurrents sont tous meilleurs les uns que les autres et on retrouve çà et là des grandes figures des années 70 et 80 comme Elliott Gould, Rosanna Arquette, Paul Michael Glaser, Denise Crosby ou James Woods fabuleux en vieux flingueur haineux. Sans oublier Steven Bauer superbe en ex- agent du Mossad devenu homme-à-tout-faire de Ray. Liev Schreiber quant à lui, n’a jamais été aussi convaincant que dans ce personnage pétri de contradictions. Réalisés par des gens de talent comme John Dahl, Daniel Attias ou Michael Apted, ces 12 épisodes sont une remarquable introduction à un univers très singulier, un regard sur un monde « underground », corrompu, où le « héros » n’hésite pas à tuer de sang-froid, à faire chanter des agents du FBI, à torturer un prêtre, tout en demeurant attachant et profondément humain. Dans un casting uniformément idéal, on retiendra le toujours extraordinaire Marsan, en frère aîné, ex-boxeur atteint de Parkinson, au sens moral encombrant. Et Voight, dans un rôle maléfique digne de Christopher Walken, dans une forme physique qui dément ses 75 ans.

RAY

JON VOIGHT ET EDDIE MARSAN

 

LE JACKPOT MEXICAIN !

Voilà bien longtemps que « BDW2 » n’avait pas déniché une jaquette DVD destinée à arnaquer le gogo. C’est aujourd’hui réparé avec « MEXICAN JACKPOT », un petit bijou venu d’Allemagne !

JACKPOTLe film apparaît comme un blockbuster d’aventures exotiques, où Lee Van Cleef de dos, mais dont le nom apparaît en énorme au-dessus du titre, jouerait une sorte d’Indiana Jones chevelu armé d’une tronçonneuse et prêt à affronter des guerriers africains poursuivant une jeune femme en monokini sur un pont de lianes. De quoi attiser la curiosité des cinéphiles et des obsédés !

Bien sûr, le titre étant « LE JACKPOT MEXICAIN », on peut se demander pourquoi on se retrouve en Afrique. Alors évidemment, un peu méfiants, on fait une rapide recherche et on s’aperçoit qu’il s’agit en fait de « THIEVES OF FORTUNE », une série B de 1990, le tout dernier film de Van Cleef, qui y joue un vieux rancher et… qui meurt au bout de cinq minutes !

Cette incroyable jaquette n’a donc strictement rien, mais RIEN à voir avec le contenu du film qu’il est censé vendre. Et par conséquent, il a toute sa place dans le musée de horreurs illustrées de « BDW2 ». Dommage, tout de même, on l’aurait bien acheté ce DVD pour voir ‘Sentenza’ emperruqué se bastonner avec des guerriers masaï à coups de tronçonneuse.