Écrit par Joss Whedon, photographié par Darius Khondji maître des pénombres profondes, marquant le retour de Sigourney Weaver dans son rôle-fétiche, « ALIEN, LA RÉSURRECTION » a, sur le papier, tout pour plaire. Seul le nom du réalisateur, le Français Jean-Pierre Jeunet pouvait inquiéter. Pourtant, malgré cette étrange mixture, le film s’en sort très bien.
Ramenée à la vie par clonage, mais ses gènes fusionnés à ceux de l’alien qu’elle couvait dans le n°3, Ripley donne naissance à une « reine » qui se met à pondre et à investir le vaisseau spatial en route vers la terre. Décors et photo sont à la hauteur des deux premiers opus, mais on est légèrement perturbé par la direction d’acteurs volontiers « over the top » (Dan Hedaya, Ron Perlman) et la présence incongrue de Dominique Pinon. Les fréquents dérapages dans le gore quasi burlesque font craindre le pire. Mais non ! Le film a une belle tenue, il contient deux scènes absolument magistrales : la découverte du « musée des horreurs » où Ripley tombe sur des clones ratés, des versions d’elle-même abominables, dont une toujours vivante. À donner le frisson ! Et puis cette attaque d’aliens sous-marine assez incroyable. L’engrenage d’action, de violence, de suspense est maintenu jusqu’au dernier quart, où on finit par ressentir comme une lassitude, un sentiment de « trop c’est trop ». Weaver est magnifique, créant un avatar de Ripley en quête d’identité. Winona Ryder succède avec bonheur à Ian Holm et Lance Henriksen (n’en disons pas plus, pour ne pas spoiler) et on retrouve des « trognes » des années 90 telles que Leland Orser, Michael Wincott, Gary Dourdan ou l’inénarrable Brad Dourif. « ALIEN, LA RÉSURRECTION » traîne une mauvaise réputation chez les amoureux de la saga. Une re-vision laisserait à penser qu’elle est en partie imméritée et que ce N°4 mérite une petite réévaluation à la hausse.
À noter : le film sortit avec une durée de 109 minutes puis connut une version longue de 114 minutes, chroniquée ici, mais qui n’est pas un « director’s cut ».