Écrit et réalisé par Graham Moore, « THE OUTFIT » est un modèle d’intelligence et de débrouillardise, pour tirer le maximum d’un budget manifestement très modeste : tournage dans le huis clos d’une boutique de tailleur à Chicago en 1956, scénario ciselé et émaillé jusqu’au bout de coups de théâtre, dialogue brillant…
Installé à Chicago, le tailleur anglais Mark Rylance sert complaisamment de boîte aux lettres à un clan mafieux. Il reste neutre, silencieux, se contente de couper ses tissus. Quand il se retrouve au milieu d’une guerre des gangs dans laquelle est impliquée sa jeune employée Zoey Deutch, la véritable personnalité du tailleur va se réveiller. Tout cela est confiné, nous l’avons dit, dans un unique décor où s’agitent une poignée de protagonistes. L’avalanche de révélations de la dernière partie et les subits accès de violence, maintiennent l’intérêt de A à Z, ainsi que le jeu intériorisé de Rylance qui domine complètement le film sans avoir l’air de faire grand-chose. La marque des grands ! Autour de lui, la délicieuse Deutch (« RETOUR À ZOMBIELAND »), pleine de surprises dans un rôle complexe, l’excellent Johnny Flynn en homme de main ambitieux et cruel dont les face à face avec Rylance valent leur pesant d’or. Simon Russell Beale compose un caïd d’apparence replète mais inquiétant et implacable. Tout ce joli monde se ment, se manipule, se trahit, sous le regard d’abord apeuré puis de de plus en plus assuré du « coupeur » (c’est le terme qu’il préfère à « tailleur ») dont le passé révélera bien des chausse-trappes. On regarde « THE OUTFIT » comme une pièce de théâtre, un peu comme « LE LIMIER » et les scènes d’entrepôt de « RESERVOIR DOGS ».
Don Gaetano
19 juin 2024 at 5 h 58 min
Encore un pitch intéressant qui donne bien envie de le découvrir…
À lire le titre, j’ai d’abord cru qu’il s’agissait d’un remake du film de 1973.
walkfredjay
19 juin 2024 at 8 h 28 min
Le mot « outfit » a deux sens : l’équipe, qui se rapporte plutôt au film de ’73 et la tenue à celui qui est chroniqué aujourd’hui.
Thierry
19 juin 2024 at 8 h 48 min
Une très bonne surprise en effet !