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« L’IDÉALISTE » (1997)

05 Avr
MATT DAMON ET CLAIRE DANES

Écrit et réalisé par Francis Ford Coppola d’après un roman de John Grisham, « L’IDÉALISTE » est un courtroom drama des plus conventionnels, rehaussé par le savoir-faire du réalisateur et par une distribution où le moindre petit rôle est tenu par un acteur connu.

Avocat naïf et débutant à Memphis, Matt Damon mène trois dossiers de front, dont un monumental : le procès d’une firme d’assurances qui escroque ses clients et va jusqu’à provoquer des décès. Le film est long – plus de deux heures – mais jamais ennuyeux, les personnages sont parfaitement campés et les décors bien mis en valeur. Coppola néglige les gros-plans de visages, se concentrant sur les plans généraux cadrés de façon quasi-géométrique. Damon est parfait en novice qui apprend le métier « à la dure », Danny DeVito joue son sidekick ridicule mais compétent, Danny Glover est excellent en juge ironique, Claire Danes touchante en femme battue, Mickey Rourke flamboyant en avocat playboy. On a aussi le plaisir de revoir Teresa Wright très âgée, Mary Kay Place, Virginia Madsen et Roy Scheider remarquable en PDG ignoble. Mais c’est Jon Voight qui se taille la part du lion dans son rôle de défenseur de la firme, requin du barreau cynique et sans état d’âme, aussi odieux que charismatique. Quelle présence ! « L’IDÉALISTE » n’a rien d’un film de Coppola, il aurait pu être tourné par n’importe quel cinéaste compétent de l’époque, mais c’est du bon cinéma hollywoodien carré et calibré pour faire des entrées et le travail est soigné. La photo de John Toll ajoute une touche d’esthétisme sans ostentation et la BO d’Elmer Bernstein est d’un classicisme intemporel. À voir donc, cet « IDÉALISTE » sans surprise, mais qui tient en haleine et finit même par émouvoir.

JON VOIGHT, MARY KAY PLACE, MATT DAMON, RED WEST, DANNY GLOVER ET ROY SCHEIDER
 

5 réponses à “« L’IDÉALISTE » (1997)

  1. Nicolas

    5 avril 2023 at 7 h 23 min

    C’est clairement un film de commande (comme Sydney Pollack lorsqu’il tourne The Firm du même John Grisham). Pas déplaisant pour autant. Coppola expliquait dans une interview que le plafond de la salle du tribunal était abaissé au fur et à mesure du déroulement de l’histoire pour rendre le film plus oppressant. Je ne me rappelle plus si c’est très probant à l’écran…

     
    • walkfredjay

      5 avril 2023 at 8 h 53 min

      Je n’ai rien remarqué, mais ce genre d’idée est faite pour être ressentie inconsciemment, pas mise en évidence.

       
      • Nicolas

        5 avril 2023 at 10 h 25 min

        Très juste!

         
  2. Marc Provencher

    5 avril 2023 at 12 h 23 min

    « C’est clairement un film de commande. » Encore fallait-il le réussir. ‘THE RAINMAKER’ est dans le quatuor de tête des adaptations de John Grisham au cinéma, avec ‘THE FIRM’ (1993), ‘LE DROIT DE TUER’ (1996) et ‘THE RUNAWAY JURY’ (2003, objectivement le meilleur du lot puisque c’est avec Rachel Weisz).

    Ça, c’est quand la commande est réussie. Mais à côté – et ici, je m’excuse pour le côté répétitif – voici ‘THE PELICAN BRIEF’ de Pakula (1993), qui a bien mérité sa descente en flammes sur BDW2, ‘LE CLIENT’ de Schumacher (1994), qui a bien mérité sa descente en flammes sur BDW2 et surtout, ‘THE GINGERBREAD MAN’ (1998), qui se méritera sûrement un jour une descente en flammes sur BDW2, malgré son réalisateur Robert Altman et son casting d’enfer (Kenneth Branagh, Robert Duvall, Robert Downey Jr, Tom Berenger et Darryl Hannah !).

    La formule John Grisham – courtroom drama, suspense et parfum du Sud – finit par se répéter avec le temps, et on ne l’adapte plus guère au cinéma. Pourtant dans sa production récente, j’en signale deux formidable, ‘THE ROGUE LAWYER’ (‘L’INSOUMIS’) qui sans le moindre prêchi-prêcha propose entre les lignes une sacrée réflexion sur la justice et la police. Mais vu son caractère plaisamment épisodique, il serait sans doute mieux en série qu’en film. Quant à l’autre, c’est un pur et jubilatoire divertissement, ‘THE RACKETEER’, une histoire d’escroquerie de haut vol qui m’a totalement bluffé et qui pourrait faire un film vraiment formidable.

     
  3. jicop

    6 avril 2023 at 16 h 40 min

    Clairement un film de commande c’est sûr, mais de la belle ouvrage . Coppola abandonne le baroque et/ou expérimental de certains de ses films pour un classicisme plaisant et une interprétation ad hoc .
    Même le poupin Damon convient au rôle et Glover est grandiose en juge roublard.
    un vrai bon film .

     

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