Écrit par William Goldman d’après un roman, réalisé par Clint Eastwood, « LES PLEINS POUVOIRS » avait tous les atouts pour devenir un thriller politique âpre et sinueux, d’autant qu’il était doté d’une distribution en or massif. À l’arrivée, et même si le film n’est pas sans mérite, on a la sensation d’avoir été lésé.
Un cambrioleur assiste à un meurtre sordide impliquant le président des U.S.A. (Gene Hackman) et se retrouve traqué par la police, les services secrets et un tueur à gages (Richard Jenkins) engagé par le vieil époux (E.G. Marshall) de la victime. Le film dure deux heures, il prend son temps, mais demeure en surface, paraît naïf et approximatif par moments dans son déroulement « policier » et s’avère bien léger pour un scénario du grand Goldman. Bien sûr, ce n’est pas déplaisant, mais c’est simpliste, illogique, les ellipses sont rudes et les relations entre personnages caricaturales à souhait. Reste le bonheur de revoir des acteurs qu’on aime en pleine force de l’âge : Eastwood d’abord, ultra-cool en monte-en-l’air Fregoli au charme flegmatique, très bien entouré par Ed Harris en flic souriant, Scott Glenn en bodyguard présidentiel bourrelé de remords, Hackman veule et pleutre en président bien glauque, Laura Linney en fille de Clint. Mais c’est la toujours surprenante Judy Davis qui hérite du rôle le plus juteux : celui du bras-droit présidentiel, une harpie hystérique qu’elle joue à l’extrême limite de la comédie. Elle ne passe pas inaperçue ! « LES PLEINS POUVOIRS » laisse la sensation d’un travail inachevé, bâclé par moments (un reproche qu’on a souvent fait au réalisateur Eastwood, concernant ses œuvres les plus mineures), jamais vraisemblable, maintenu à flot par quelques morceaux de bravoure réussis et une brochette de comédiens vraiment exceptionnelle.
BLOG DU WEST 2 
Thomas
9 avril 2023 at 9 h 58 min
le début du film est une sacrée leçon de mise en scène mais à partir du meurtre liminaire, Clint semble moins rigoureux et semble se focaliser plus sur son jeux, parfois drôle (sa discussion avec Ed Harris), émouvant (quand il veille sa fille ou sa renconte avec E.G Marshall) et retrouvant ses airs de vengeur impitoyable face à Dennis Haysbert (dans un rôle ironiquement à l’opposé de 24H Chrono)
Marc Provencher
9 avril 2023 at 13 h 19 min
Un des films les plus faiblards de Clint Eastwood. Je n’ai pas cru une seconde à tout ça.
walkfredjay
9 avril 2023 at 13 h 20 min
Oui, Clint s’est clairement reposé sur ses lauriers…
jicop
9 avril 2023 at 14 h 17 min
D’accord avec Thomas . La première partie est haletante et accroche l’interet .
Ensuite c’est plus laborieux et routinier mais cela reste de bonne tenue et la photo de Jack N.Green particulièrement travaillée .
lemmy
9 avril 2023 at 14 h 46 min
J’ai beaucoup de tendresse pour ce vigilante movie contre un président des Etats-Unis, genre avec peu de représentants. La scène où, attendu par tout le monde pour être arrêté ou abattu, Eastwood se pointe hyper visible en plein cagnard avec un lourd pardessus est assez irrésistible. Pour le reste, il joue avec astuce – et un zeste de surhumanité – un homme fantomatique et seul qui va tenter de reprendre le dessus. Un des rares films où son personnage a une famille naturelle sympathique, sa fille (certes en désaccord), et pas d’adoption. Il est clair que le casting fait tout, et que la fin est expédiée mais pas illogique.
Darcotik
9 avril 2023 at 15 h 37 min
Ce film était déjà vieux à sa sortie. Malgré le casting trois étoiles qui lui permet de donner le change, il a un côté cinéma à papa, et pas dans son acceptation méliorative (patrimonial et/ou classiciste) mais au sens de robinet d’eau tiède qui se donne des airs.
Nicolas
9 avril 2023 at 22 h 55 min
Ce n’est pas si mal surtout la séquence d’ouverture qui est assez maîtrisée. Au final, je préfère ce film aux thrillers suivants Jugé coupable et surtout Creance de sang qui seront à chaque fois un peu plus poussif…