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« LE LION SORT SES GRIFFES » (1980)

28 Mar

« LE LION SORT SES GRIFFES » est signé Don Siegel est c’est bien le seul étonnement que peut provoquer ce film flasque, inerte et hors du temps. Le réalisateur américain a été aidé, anonymement, par Peter H. Hunt et Robert Ellis Miller, ce qui expliquerait pourquoi cela ressemble à tout sauf… à un film de Don Siegel.

Tourné en Angleterre et en Hollande, « ROUGH CUT » (oublions le ridicule titre français), est l’histoire archi-usée d’un « hold-up du siècle » organisé par un voleur de diamants (Burt Reynolds), sa maîtresse (Lesley-Anne Down) manipulée par un vieux flic de Scotland Yard (David Niven). Il est très rare de voir un film de moins de deux heures dont on aimerait couper la moitié ! C’est d’une mollesse et d’un ennui incommensurables, le ton se voudrait badin et l’humour pince-sans-rire, mais cela ressemble à l’arrivée à un mauvais Blake Edwards ou Stanley Donen sans une once de grâce. Seul le twist final vaut éventuellement un rapide coup d’œil. Reynolds cherche visiblement à modifier son image redneck en jouant un filou suave et ironique, un personnage qui aurait parfaitement convenu à Roger Moore. Le pauvre Burt est totalement hors de son élément et son charisme réduit à zéro. David Niven à 70 ans et qui fait même plus âgé, paraît fatigué et se caricature lui-même. Heureusement, on peut admirer la plastique de rêve de Miss Down, qui n’a pas grand-chose à faire d’autre que se montrer langoureuse et folle d’amour pour le cher Burt. Parmi les seconds rôles, on retrouve toujours avec plaisir le grimaçant Patrick Magee qui s’en donne à cœur-joie dans un rôle d’ex-nazi et as de l’aviation. Les deux derniers films de la belle filmo de Siegel furent des désastres sans rémission. Celui-ci est un cas d’école, puisqu’on en vient à se demander pourquoi il a été produit, comment quelqu’un comme Burt Reynolds, alors au faîte de sa gloire, a pu signer son contrat. Pour le plaisir d’imiter Cary Grant ? C’est bien possible, après tout. À fuir.

LESLEY-ANNE DOWN, DAVID NIVEN ET BURT REYNOLDS
 

3 réponses à “« LE LION SORT SES GRIFFES » (1980)

  1. Patrick

    28 mars 2024 at 12 h 45 min

    Rien de palpitant, ça manque considérablement de tonus. Toutefois j’ai vu bien pire.

     
  2. Marc Provencher

    28 mars 2024 at 17 h 41 min

    Le film suivant avec Bette Middler semble encore pire. C’est bizarre qu’il enchaîne ces deux bluettes de 1980 et 1981 juste après son chef-d’œuvre L’ÉVADÉ D’ALCATRAZ (1979). L’effort l’avait vidé ?

     
    • walkfredjay

      28 mars 2024 at 18 h 07 min

      Siegel n’a clairement pas terminé le tournage de « ROUGH CUT » et s’est laissé dominer par Bette Midler pour le suivant. Il la haïssait tellement qu’il lui aurait uriné dessus après le dernier plan !

      Je pense que le pauvre Don ne devait plus être en très bonne santé…

       

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