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« TENDRE VOYOU » (1966)

20 Mai

« TENDRE VOYOU » est le 3ème film que Jean Becker tourna avec Jean-Paul Belmondo en vedette et il était effectivement grand temps que cela s’arrête ! Si le premier (« UN NOMMÉ LA ROCCA ») était excellent, le second médiocre (« ÉCHAPPEMMENT LIBRE »), le dernier est une véritable catastrophe.

Dialogué par Michel Audiard en roue-libre, dans une veine comique qui le mènera à « L’INCORRIGIBLE », le film suit plus ou moins les périples d’un escroc minable, mythomane et pique-assiette, flanqué d’un complice abruti (Jean-Pierre Marielle), de Paris à Tahiti en passant par Megève. Que se passe-t-il ? Rigoureusement rien. Belmondo caracole, ment, prend des baffes, se fait violer par des rombières surexcitées. Son jeu bascule définitivement dans le « Bébel » et comme le personnage n’est qu’une pâle caricature, on se désintéresse vite de son sort. Heureusement, bien qu’elles soient écrites avec une effarante misogynie, les femmes sont belles : Geneviève Page, Nadja Tiller, Mylène Demongeot ou Stefania Sandrelli, les seconds rôles en font des tonnes : Philippe Noiret, Marcel Dalio ou le vénérable – du moins, pas dans ce film – Robert Morley. Tout ce joli monde s’est visiblement payé des vacances de rêve, a certainement dû bien rigoler pendant le tournage. Mais ce n’est hélas, pas du tout contagieux et « TENDRE VOYOU » est une pénible guignolade et un des points les plus bas de la carrière de Belmondo. Voir celui-ci se jeter contre les parois d’un paquebot pour simuler une tempête en mer, se faire harceler par les insatiables Maria Pacôme ou Micheline Dax en moulinant des bras a quelque chose de désolant et embarrassant. Si le film avait été la somme de ses talents réunis, cela aurait pu donner une bonne comédie, hélas… Un ratage de pharaonique envergure !

JEAN-PAUL BELMONDO, MARCEL DALIO, PHILIPPE NOIRET, MYLÈNE DEMONGEOT ET JEAN-PIERRE MARIELLE
 

4 réponses à “« TENDRE VOYOU » (1966)

  1. elborak69

    20 Mai 2024 at 7 h 12 min

    Bizarrement, un des rares Belmondo que je n’ai pas vu. Et encore plus bizarre, ta chronique me donne l’envie de le faire.

     
  2. Patrick

    20 Mai 2024 at 18 h 02 min

    Je ne me rappelle pas grand chose de ce film, mise à part qu’il ne m’avait pas du tout plu à moi aussi.

     
  3. Marc Provencher

    20 Mai 2024 at 21 h 24 min

    Vraiment très spéciale, la filmo de Jean Becker. Par exemple, après ce TENDRE VOYOU (1966) qui semble calamiteux , quel fut son long-métrage suivant ? Eh oui, c’est L’ÉTÉ MEURTRIER en 1983. Et alors, après une réussite aussi éclatante, le voilà lancé ? Que nenni. Long-métrage suivant : douze ans plus tard, en 1995 (ELISA, que je n’ai point vu puisqu’il est avec Vanessa Paradis). Et après cela, Becker se met enfin à enchaîner les films. Si on excepte un faux-pas vraiment blâmable en 2001 (UN CRIME AU PARADIS, remake foireux de LA POISON), je trouve que la plupart sont au moins défendables sinon mieux (LES ENFANTS DU MARAIS, EFFROYABLES JARDINS, DIALOGUE AVEC MON JARDINIER, DEUX JOURS À TUER, LA TÊTE EN FRICHE). Bref, c’est surtout un réalisateur des années 2000, mais qui commence en 1961 !

     
    • Don Gaetano

      20 Mai 2024 at 22 h 26 min

      Pertinentes observations Marc !

      En survolant sa filmo, je dirais qu’il tape dans le mille grosso-modo une fois sur deux. Mais comme toi, je ne les ai pas tous vu. Donc, difficile d’avoir un avis global.

       

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