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« L’ANNÉE SAINTE » (1976)

15 Jan
DANIELLE DARRIEUX ET JEAN GABIN

DANIELLE DARRIEUX ET JEAN GABIN

Parfois, de grands acteurs ont la chance d’achever leur carrière sur un rôle et/ou un film dignes de leur parcours. Une œuvre qui les résume, leur rend hommage et clôt leur légende en beauté. Parfois, et c’est hélas plus fréquent, ils finissent de façon anodine, l’air de rien. Jean Gabin aurait dû sortir par la grande porte, il n’a pu qu’emprunter la sortie de secours.ANNÉE2

« L’ANNÉE SAINTE », conçu par l’équipe habituelle de Louis De Funès, est une comédie poussive et ratée de A à Z, qui offre à un Gabin visiblement très fatigué, un personnage de « tonton flingueur » qui s’évade de prison, se déguise en évêque et remet de l’ordre dans un Boeing détourné par des pirates de l’air incompétents. Tout cela est d’une lenteur, d’une lourdeur phénoménales ! Flanqué d’un Jean-Claude Brialy moyennement crédible en taulard en cavale, « le Dabe » extrait les dernières gouttes de son rôle préféré de caïd bougonnant. Manquent juste un scénario, des situations, un semblant de mise-en-scène et… Audiard. Tout cela se traîne, les acteurs de la coproduction italienne sont abominables (oui, même l’habituellement séduisante Nicoletta Machiavelli !), la photo et les décors sont d’une égale laideur. Bref, on frise la cata absolue. Le tir à l’ambulance ne menant nulle part, que retenir de positif de « L’ANNÉE SAINTE » ? Les retrouvailles touchantes de Gabin et Danielle Darrieux, l’inoubliable couple de « LA VÉRITÉ SUR BÉBÉ DONGE », qui ont l’air content de se retrouver et d’échanger des platitudes. Une ou deux images incongrues comme celle du « vieux » en tenue d’ecclésiastique braquant un calibre… Et puis un épilogue à Rome qui rappelle fortement celui du « CANARDEUR » de Michael Cimino. En un tout petit peu moins bien ! La toute dernière réplique que prononce Gabin de sa longue vie d’acteur est : « J’ai déjà donné ». C’est vrai, M. Gabin, vous avez donné. Beaucoup et bien. On vous pardonnera donc cette conclusion décevante…

 

11 réponses à “« L’ANNÉE SAINTE » (1976)

  1. evy

    15 janvier 2015 at 9 h 28 min

    « Jean Gabin aurait dû sortir par la grande porte, il n’a pu qu’emprunter la sortie de secours. » Il n’y a peut-être pas Audiard aux manettes pour les dialogues de ce film, mais tu prends bien le relais 😀

     
    • walkfredjay

      15 janvier 2015 at 11 h 08 min

      En fait Evy, Michel me doit beaucoup… 🙂

       
      • evy

        15 janvier 2015 at 12 h 55 min

        J’le savais !! 😀

         
  2. Marc Provencher

    15 janvier 2015 at 18 h 51 min

    Je me rappelle encore qu’en cette riche année 1976, pré-adolescent mais déjà cinéphage boulimique – tout mon argent de poche passait dans le cinéma -, j’avais hésité à aller voir ‘L’ANNÉE SAINTE’ (car les critiques avaient beau le descendre, je savais déjà qu’on ne peut avoir aucune confiance dans la critique dès qu’il s’agit de comédie). Mais au bout du compte, allez savoir pourquoi, j’ai opté à la dernière minute pour aller voir autre chose. Je suis allé voir un autre film, mais lequel? ‘GUERRE ET AMOUR’? ‘MARATHON MAN’? ‘AFFREUX, SALES ET MÉCHANTS’? ‘TAXI DRIVER’? ‘CRIA CUERVOS’? ‘ROCKY’? ‘CADAVRES EXQUIS’? ‘LE JOUET’? ‘THE SHOOTIST?’ ‘LE DÉSERT DES TARTARES’? ‘L’AILE OU LA CUISSE’? ‘LE LOCATAIRE’? ‘CARRIE’? ‘MONSIEUR KLEIN’? ‘NETWORK’? ‘LES HOMMES DU PRÉSIDENT’? THE OUTLAW JOSEY WALES’? ‘L’HÉRITAGE’? ‘LA MALÉDICTION’? ‘MADO’? ‘THE ENFORCER’? ‘LA MAISON AUX FENÊTRES QUI RIENT’? ‘BUGSY MALONE’? ‘LE PRÊTE-NOM’? ‘LA MEILLEURE FAÇON DE MARCHER’? ‘KEOMA’? ‘ ‘UN ÉLÉPHANT, ÇA TROMPE ÉNORMÉMENT’? ‘BOUND FOR GLORY’? ‘LE JUGE ET L’ASSASSIN’? ‘THE BAD NEWS BEARS’? ‘L’OMBRE DES CHÂTEAUX’? ‘GATOR’? ‘UN FLIC SUR LE TOIT’? ‘PASQUALINO SETTEBELLEZZE’? ‘L’ARGENT DE POCHE’? ‘REVENGE OF A MAN CALLED HORSE’? ‘ACTES DE MARUSIA’? ‘ON AURA TOUT VU’? ‘LA ROSE ET LA FLÈCHE’? ‘DONA FLOR ET SES DEUX MARIS’? ‘SILENT MOVIE’? ‘RUE HAUTE’? ‘OBSESSION’? ‘NOIRS ET BLANCS EN COULEURS’? ‘L’EAU CHAUDE, L’EAU FRETTE’? ‘THE KILLING OF A CHINESE BOOKIE’? ‘FELLINI CASANOVA’? ‘LES DOUZE TRAVAUX D’ASTÉRIX’? ‘C’EST ARRIVÉ ENTRE MIDI ET TROIS HEURES’? ‘LA CARRIÈRE D’UNE FEMME DE CHAMBRE’? ‘LA FIANCÉE DE L’ÉVÊQUE’? ‘LA PETITE FILLE AU BOUT DU CHEMIN’? ‘LES RÉVOLTÉS DE L’AN 2000’? ‘THE BINGO LONG TRAVELING ALL-STARS AND MOTOR KINGS’? ‘JONAS QUI AURA VINGT-CINQ ANS EN L’AN 2000’? ‘THE SEVEN-PER-CENT SOLUTION’? ‘LA FLÛTE À SIX SCHTROUMPFS?’ Que voulez-vous, je ne m’en rappelle plus…

    Il y avait aussi ‘L’EMPIRE DES SENS’, mais c’était interdit aux moins de 18 ans et l’entrée du cinéma Le Pierrot, pour une fois, était très surveillée. Et il y avait – eh oui, même en 1976 – quelques naufrages/ratages pour faire compétition à ‘L’ANNÉE SAINTE’, comme ‘THE MISSOURI BREAKS’. ‘NINA/A MATTER OF TIME’, ‘LA MARGE’ ou ‘THE NEXT MAN’.

    En tout cas, avec les innombrables salles de cinéma qu’il y avait alors à Montréal, la concurrence était extrêmement rude pour cette pauvre ‘ANNÉE SAINTE’, que je n’ai finalement jamais vue. Mais côté cinéma, par contre, c’était une année sainte pour vrai !

     
    • walkfredjay

      15 janvier 2015 at 22 h 19 min

      Je me suis passé de « L’ANNÉE SAINTE » depuis 1976 et je me rends compte que j’aurais pu continuer à vivre sans jusqu’en 2976…

       
  3. evy

    15 janvier 2015 at 22 h 33 min

    « L’Empire des Sens » je l’ai découvert aux Beaux Arts, en cours de cinéma. On avait un prof aux idées très larges 😀

     
  4. Marc Provencher

    15 janvier 2015 at 23 h 25 min

    Zut, j’ai oublié de mentionner ‘LOGAN’S RUN’ ! Quelle année, mes amis, quelle année.

     
  5. Corey

    16 janvier 2015 at 0 h 54 min

    Je l’ai revu il n’y a pas très longtemps et je m’attendais à pire. Ce n’est pas le meilleur Girault, mais c’est loin d’être déshonorant pour Gabin. De toute façon, comme dirait l’autre, il pourrait lire le bottin que je regarderai quand même.

     
  6. Seb1878

    18 janvier 2015 at 21 h 15 min

    Ce film est une oeuvre somme pour Gabin. Et Vilfrid signe son meilleur scenario. Un chef d oeuvre testamentaire ideal. Trop nul walkfredjay !

     
    • walkfredjay

      18 janvier 2015 at 21 h 18 min

      AH BON ??? J’ai dû voir la version mutilée par le producteur trop frileux devant la puissance dévastatrice du film. Je me procure le « director’s cut » et je refais la chronique le plus vite possible !

       
  7. Seb1878

    18 janvier 2015 at 23 h 25 min

    J aime mieux ça !

     

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