Écrit par Pascal Jardin, réalisé par l’estimable Jacques Deray, produit et interprété par Alain Delon entouré de plusieurs partenaires familiers, « DOUCEMENT LES BASSES », c’est… Eh bien, pour être tout à fait franc, on ne sait pas trop ce que c’est, en fait !
Cela se voudrait apparemment une comédie burlesque sur un ex-musicien devenu curé d’un village breton, qui voit revenir sa femme (Nathalie Delon) qu’il croyait morte et qui, lors de leur mariage, le rendait fou de jalousie. En la revoyant, il pète les plombs, retombe dans ses pires travers et finit par céder à la tentation de la chair. C’est tout ? Oui, c’est tout. Mais pendant ces interminables 82 minutes, Delon parvient à offrir la pire prestation de toute sa carrière. Certes, le contremploi était osé et c’est tout à son honneur de l’avoir tenté, mais le résultat fait penser à une imitation ratée de Louis De Funès dans « MON CURÉ CHEZ LES BRETONNES ». Le samouraï, en maximum overdrive, surjoue, vocifère, mouline des bras, roule en mob la clope au bec un béret sur le crâne. Le spectacle est sidérant. Mais pas autant que le scénario, qui se confine dans l’église, un bordel portuaire et la maison de l’évêque joué par Paul Meurisse lui aussi à la dérive, qui s’amuse dans l’onctuosité bon-enfant. Bien sûr, on a toujours su que Deray comme Delon, ne sont pas des rois de la comédie ni des orfèvres de l’humour, mais un tel naufrage est tout de même très inattendu et déconcertant, venant d’artistes qui ont largement fait leurs preuves. Il n’y a strictement rien à sauver de ce film stupéfiant dont l’unique qualité est de n’être pas trop long. Le film a longtemps été invisible et seul le complétiste delonien saura y trouver son bonheur. Mais le meilleur conseil qu’on puisse donner aux fans du tandem Deray-Delon est d’oublier définitivement « DOUCEMENT LES BASSES », faire comme s’il n’avait jamais existé et de revoir « LA PISCINE » ou « BORSALINO » pour se laver la tête. Amen.
Marc Provencher
18 novembre 2020 at 13 h 49 min
En programme double avec ‘LE HASARD ET LA VIOLENCE’, on raconte – de bouche de touriste à oreille de touriste – que la République française a remplacé plusieurs peines de prison avec ce châtiment. C’est dur, mais bon, faut ce qu’il faut.
walkfredjay
18 novembre 2020 at 14 h 14 min
Dans le domaine du pire, je ne sais pas si Deray n’a pas dépassé Labro. Labro lui, avait au moins Katharine Ross au générique !
Marc Provencher
18 novembre 2020 at 16 h 14 min
Et c’est bien sûr pour ne pas trahir Katharine que je dois tenter à nouveau de le regarder jusqu’au bout, les deux premières tentatives ayant échoué. Pour ‘DOUCEMENT LES BASSES’, j’envisage d’appliquer une variante de ma triomphale méthode mise au point pour ‘LE BISON BLANC’ : à chaque fois que Delon arrive à l’écran, je détourne les yeux !
Seb
18 novembre 2020 at 14 h 14 min
« […] revoir « LA PISCINE » ou « BORSALINO » pour se laver la tête »
Bof, pas très tenté de revoir l’un et l’autre…
walkfredjay
18 novembre 2020 at 14 h 15 min
Comparés à celui-ci, c’est du Kubrick.
Seb
18 novembre 2020 at 14 h 19 min
Rien qu’à voir la trombine à Delon sur la dernière image, je veux bien te croire !
Corey
18 novembre 2020 at 16 h 07 min
« l’estimable Jacques Deray » ?
On parle bien d’un des tous meilleurs réalisateurs de polars français des années 60-70 ? C’est à dire de toute l’histoire du cinéma français, en fait.
walkfredjay
18 novembre 2020 at 17 h 05 min
Je ne te suivrai pas sur ce terrain, Corey. Revois sa filmo… De très bons films, oui. D’autres (en bon nombre) beaucoup moins emballants.
Corey
19 novembre 2020 at 15 h 35 min
Ces très bons (très grands) films suffisent car ils représentent le haut du panier, et en font pour moi un des réalisateurs incontournables du genre dans le cinéma français d’après guerre. Evidemment, ils n’a pas tout réussi.
Don Gaetano
19 novembre 2020 at 19 h 06 min
Dommage pour la tentative de Deray !
Par contre, merci de nous avoir épargné du temps à voir ce…nanard (?!)
C’est pas un peu du goût d’un Lino qui s’est aventuré dans « Fantasia chez les ploucs ». Malgré l’affiche, je ne suis jamais parvenu à le voir en entier !
walkfredjay
19 novembre 2020 at 19 h 32 min
Oui, un cas d’école ce film de Deray ! Une comédie débridée faite et jouée par gens qui n’ont pas d’humour, ou si peu…
octobre
26 novembre 2020 at 1 h 53 min
Quand Delon essaie d’imiter Belmondo…..