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« DOUCEMENT LES BASSES » (1971)

18 Nov

BASSESÉcrit par Pascal Jardin, réalisé par l’estimable Jacques Deray, produit et interprété par Alain Delon entouré de plusieurs partenaires familiers, « DOUCEMENT LES BASSES », c’est… Eh bien, pour être tout à fait franc, on ne sait pas trop ce que c’est, en fait !

Cela se voudrait apparemment une comédie burlesque sur un ex-musicien devenu curé d’un village breton, qui voit revenir sa femme (Nathalie Delon) qu’il croyait morte et qui, lors de leur mariage, le rendait fou de jalousie. En la revoyant, il pète les plombs, retombe dans ses pires travers et finit par céder à la tentation de la chair. C’est tout ? Oui, c’est tout. Mais pendant ces interminables 82 minutes, Delon parvient à offrir la pire prestation de toute sa carrière. Certes, le contremploi était osé et c’est tout à son honneur de l’avoir tenté, mais le résultat fait penser à une imitation ratée de Louis De Funès dans « MON CURÉ CHEZ LES BRETONNES ». Le samouraï, en maximum overdrive, surjoue, vocifère, mouline des bras, roule en mob la clope au bec un béret sur le crâne. Le spectacle est sidérant. Mais pas autant que le scénario, qui se confine dans l’église, un bordel portuaire et la maison de l’évêque joué par Paul Meurisse lui aussi à la dérive, qui s’amuse dans l’onctuosité bon-enfant. Bien sûr, on a toujours su que Deray comme Delon, ne sont pas des rois de la comédie ni des orfèvres de l’humour, mais un tel naufrage est tout de même très inattendu et déconcertant, venant d’artistes qui ont largement fait leurs preuves. Il n’y a strictement rien à sauver de ce film stupéfiant dont l’unique qualité est de n’être pas trop long. Le film a longtemps été invisible et seul le complétiste delonien saura y trouver son bonheur. Mais le meilleur conseil qu’on puisse donner aux fans du tandem Deray-Delon est d’oublier définitivement « DOUCEMENT LES BASSES », faire comme s’il n’avait jamais existé et de revoir « LA PISCINE » ou « BORSALINO » pour se laver la tête. Amen.

ALAIN DELON ET NATHALIE DELON

 

12 réponses à “« DOUCEMENT LES BASSES » (1971)

  1. Marc Provencher

    18 novembre 2020 at 13 h 49 min

    En programme double avec ‘LE HASARD ET LA VIOLENCE’, on raconte – de bouche de touriste à oreille de touriste – que la République française a remplacé plusieurs peines de prison avec ce châtiment. C’est dur, mais bon, faut ce qu’il faut.

     
    • walkfredjay

      18 novembre 2020 at 14 h 14 min

      Dans le domaine du pire, je ne sais pas si Deray n’a pas dépassé Labro. Labro lui, avait au moins Katharine Ross au générique !

       
      • Marc Provencher

        18 novembre 2020 at 16 h 14 min

        Et c’est bien sûr pour ne pas trahir Katharine que je dois tenter à nouveau de le regarder jusqu’au bout, les deux premières tentatives ayant échoué. Pour ‘DOUCEMENT LES BASSES’, j’envisage d’appliquer une variante de ma triomphale méthode mise au point pour ‘LE BISON BLANC’ : à chaque fois que Delon arrive à l’écran, je détourne les yeux !

         
  2. Seb

    18 novembre 2020 at 14 h 14 min

    « […] revoir « LA PISCINE » ou « BORSALINO » pour se laver la tête »

    Bof, pas très tenté de revoir l’un et l’autre…

     
    • walkfredjay

      18 novembre 2020 at 14 h 15 min

      Comparés à celui-ci, c’est du Kubrick.

       
      • Seb

        18 novembre 2020 at 14 h 19 min

        Rien qu’à voir la trombine à Delon sur la dernière image, je veux bien te croire !

         
  3. Corey

    18 novembre 2020 at 16 h 07 min

    « l’estimable Jacques Deray » ?
    On parle bien d’un des tous meilleurs réalisateurs de polars français des années 60-70 ? C’est à dire de toute l’histoire du cinéma français, en fait.

     
    • walkfredjay

      18 novembre 2020 at 17 h 05 min

      Je ne te suivrai pas sur ce terrain, Corey. Revois sa filmo… De très bons films, oui. D’autres (en bon nombre) beaucoup moins emballants.

       
      • Corey

        19 novembre 2020 at 15 h 35 min

        Ces très bons (très grands) films suffisent car ils représentent le haut du panier, et en font pour moi un des réalisateurs incontournables du genre dans le cinéma français d’après guerre. Evidemment, ils n’a pas tout réussi.

         
  4. Don Gaetano

    19 novembre 2020 at 19 h 06 min

    Dommage pour la tentative de Deray !
    Par contre, merci de nous avoir épargné du temps à voir ce…nanard (?!)
    C’est pas un peu du goût d’un Lino qui s’est aventuré dans « Fantasia chez les ploucs ». Malgré l’affiche, je ne suis jamais parvenu à le voir en entier !

     
    • walkfredjay

      19 novembre 2020 at 19 h 32 min

      Oui, un cas d’école ce film de Deray ! Une comédie débridée faite et jouée par gens qui n’ont pas d’humour, ou si peu…

       
  5. octobre

    26 novembre 2020 at 1 h 53 min

    Quand Delon essaie d’imiter Belmondo…..

     

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