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« LES BARBOUZES » (1964)

07 Juin

LINO VENTURA ET MIREILLE DARC

Un an après le succès des « TONTONS FLINGUEURS », Georges Lautner retrouve Michel Audiard et une partie de ses acteurs pour « LES BARBOUZES », parodie débridée des films de guerre froide, qui démarre à peu près sérieusement pour se lâcher complètement et devenir une espèce de « HELLAZPOPPIN’ » décomplexé.

Le problème, c’est que malgré la sympathie qu’on peut ressentir pour le projet et le plaisir de retrouver tout ce joli monde en liberté, un film quel qu’il soit a besoin d’un scénario. Et celui des « BARBOUZES » est squelettique : à la mort d’un trafiquant d’armes, quatre espions (Lino Ventura, Bernard Blier, Francis Blanche et Charles Millot) se retrouvent dans le château de la veuve (Mireille Darc), pour récupérer des brevets d’armes nucléaires. Les Yankees et les Chinois débarquent à leur tour… On rit au début de l’humour pince-sans-rire et persifleur d’Audiard, des bagarres homériques où les espions tombent comme des mouches, sous l’œil indifférent de la châtelaine. Mais le film, avec si peu de carburant narratif dans son réservoir, finit par tourner en rond et par faire bâiller. Pourtant, Ventura est en grande forme et joue même les séducteurs bougons, Blier est hilarant en faux curé cérémonieux, et Darc n’a peut-être jamais été aussi à l’aise et amusante. Seul Blanche devient crispant avec ses grimaces et couinements incessants en agent du KGB mélomane. Tout n’est pas à jeter dans ce film qui parvient fréquemment à faire sourire, mais l’ennui guette à chaque détour de séquence et il faut vraiment se montrer très indulgent devant les gags à répétition lassants, les temps morts assommants et une curieuse fin en queue-de-poisson. À voir, comme une sorte de post-scriptum bâclé à la va-vite des « TONTONS », qui a au moins le mérite d’avoir réuni une bande de potes qui ont l’air d’avoir bien rigolé.

FRANCIS BLANCHE, BERNARD BLIER, CHARLES MILLOT ET MIREILLE DARC

 

6 réponses à “« LES BARBOUZES » (1964)

  1. jicop

    7 juin 2021 at 5 h 36 min

    J’imagine le tournage avec tous ces zozos en roue libre ; ça a du etre quelque chose .
    Le film en l’état est très représentatif de cette époque avec ces comédies policières qui pullulaient du style  » le vicomte  » ,  » le monocle  » et autres Lemmy Cautioneries .
    C’est amusant mais effectivement ça tourne un peu en rond . Les répliques et situations sont un peu mécaniques là ou  » les tontons flingueurs  » avaient l’avantage de la fraicheur et l’inventivité .
    A voir par séquences pour voir cette galerie de tronches impayables et une époque révolue .

     
    • walkfredjay

      7 juin 2021 at 10 h 07 min

      Hélas, comme souvent, quand les acteurs, auteurs et techniciens s’amusent comme des petits fous, ce n’est pas forcément contagieux pour le public !

       
  2. Patrick

    7 juin 2021 at 13 h 06 min

    De mémoire plutôt un bon début, mais c’est vrai que ce film s’enlise rapidement dans une sorte de torpeur.

     
  3. Corey

    7 juin 2021 at 22 h 48 min

    Alors la, ce film reste un mystère pour moi. Malgré tout l’amour que je porte à Lautner, Ventura et même Audiard, j’ai tenu 20mn. Faut dire que je suis déjà pas très fan des Tontons…

     
  4. Darcotik

    8 juin 2021 at 11 h 17 min

    La séquence du petit déjeûner vaut le coup. La plupart des interventions de Blier et Blanche sont assez amusantes. Seulement tout là-dedans paraît compartimenté, l’ensemble n’a aucune dynamique. La fin avec l’invasion des tueurs chinois part complètement en cacahuètes, mais cette décomplexion puérile de la dernière minute est plutôt à mettre au crédit du film, dont le récit ronronnait péniblement arrivé à mi-parcours. Sympa mais parfaitement facultatif.

     

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