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« THÉÂTRE DE SANG » (1973)

24 Mai
VINCENT PRICE

« THÉÂTRE DE SANG » de Douglas Hickox a manifestement été produit pour profiter du succès de Vincent Price dans « L’ABOMINABLE DR. PHIBES » et de sa suite, sortis les années précédentes et qui ont ravivé sa popularité. La surprise, c’est que cet avatar est infiniment meilleur que ses modèles, mieux écrit, mieux filmé et plus ingénieux.

Massacré par la critique, un vieil acteur shakespearien imbu de lui-même se suicide. Mais alors que tout le monde le croit mort, il revient trois ans après, entouré d’une cour des miracles de SDF et épaulé par sa fille (Diana Rigg). Ensemble, ils vont se venger des critiques en les tuant méthodiquement un par un, en imitant fidèlement les morts les plus atroces décrites dans les pièces du « Grand Will ». C’est bourré d’idées aussi horribles que cocasses et Price, étonnamment bien dirigé, en fait des tonnes, mais sans jamais sombrer dans le cabotinage à vide. C’est son personnage qui surjoue, pas lui ! Nuance subtile, mais qu’il fait parfaitement passer. Parmi les victimes du cinglé imaginatif, on reconnaît des pointures comme Robert Morley en « vieille folle » caricaturale obligée de manger ses caniches adorés, Jack Hawkins en jaloux maladif forcé de rejouer Othello, Coral Browne (Mrs. Price, à la ville) qui fait une séance inoubliable chez le coiffeur. Ian Hendry incarne le seul personnage à peu près digne du scénario. Price et Rigg passent d’un déguisement à l’autre, s’amusent visiblement et leur duo fonctionne très bien. « THÉÂTRE DE SANG » permet d’entendre la fameuse voix de Vincent Price dans de longs monologues théâtraux qu’il maîtrise remarquablement et de revoir la trop rare Diana Rigg dont la carrière cinéma n’a pas été à la hauteur de son considérable charisme. C’est une œuvre ludique à redécouvrir, car trop souvent jetée dans le même sac que les ratages de fin de carrière de Price, alors qu’elle vaut franchement beaucoup mieux que cela. Et cette revanche des auteurs sur les critiques tout-puissants est plutôt réjouissante !

IAN HENDRY, DIANA RIGG, CORAL BROWNE ET VINCENT PRICE
 

4 réponses à “« THÉÂTRE DE SANG » (1973)

  1. Patrick

    24 Mai 2022 at 7 h 40 min

    Pareil j’avais trouvé ce film plus plaisant que les 2 Dr Phibes.
    En effet; c’est dommage que le cinéma est négligé Diana Rigg mais je crois qu’elle aimait surtout jouer pour le théâtre.

     
  2. Seb

    24 Mai 2022 at 8 h 44 min

    Jamais 2 sans 3 ! J’ai moi itou trouvé ce Théâtre de sang bien plus efficace et appréciable que le mollasson Dr. Phibes. Un film malin et chiadé par un réalisateur qui dirigera le Duke dans le passable Brannigan quelques années plus tard.

     
  3. Marc Provencher

    24 Mai 2022 at 12 h 59 min

    « C’est son personnage qui surjoue, pas lui ! »

    Voilà, exactement. Ce n’est tout de même pas la faute de Vincent Price si Edward Lionheart est un vieux cabot mégalomane !

    Bien qu’il soit tardif, c’est mon Price préféré. Les deux ‘Dr PHIBES’ m’ont d’autant plus déçu que je les ai vus après ‘THÉÂTRE DE SANG’ : or comme dit Fred, ce volet est « infiniment meilleur que ses modèles, mieux écrit, mieux filmé et plus ingénieux. »

    Il faut une imagination furibonde pour que ce genre de film « lève » et ne retombe pas tel un soufflé, et heureusement, c’est tout à fait le cas ici. La ligne de crête entre humour noir et film d’horreur est remarquablement tenue du début à la fin. L’horreur des meurtres commis va crescendo et chaque exécution comporte son lots de détails bien pensés – soit comiques, soit horrifiants. Évidemment, la meilleure idée de toutes a été de créer le personnage de Diana Rigg, l’âme damnée de son papa. Quel tandem !

    Reste à voir quel fut l’impact dans les salles anglaises. Il serait sûrement instructif de comparer le taux de mortalité des critiques de théâtre britanniques avant et après la sortie de (voix sépulcrale) THEATRE OF BLOOD !

     
  4. Thomas PACULL

    10 octobre 2023 at 16 h 59 min

    Décés à 64 ans du réalisateur Anthony Hickox, fils de Douglas. On lui doit de bonnes séries B comme Waxwork avec David Warner, Warlock 2 avec Julian Sands, Piège Intime sur un scénario de Larry Cohen), j’avais bien aprécie son Sundown avec David Carradine en Dracula et son film de loup-garou, Full Eclipse avec la jolie Paty Kensit

     

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