« BLACK CRAB » (2022)

Écrit et réalisé par Adam Berg, « BLACK CRAB » est une production suédoise de Netflix, un film de guerre futuriste (mais pas si distant que cela, si on se réfère à la terreur du virus), situé dans des décors glacés.

Noomi Rapace, devenue soldat depuis la disparition de sa fille, se mêle à un groupe chargé de transporter un colis mystérieux en patinant sur une mer gelée. De ce chargement dépendra – leur a-t-on dit – l’issue de la guerre qui fait rage. On est d’abord saisi par la beauté de la photo, des extérieurs. Puis par le fait qu’on est plongé sans aucun préliminaire dans ce conflit dont on ne sait strictement rien : depuis combien d’années il dure, qui sont les forces en présence, quels sont les enjeux. Ça n’a en réalité que peu d’importance. On est immergé dans un récit de survie, d’héroïsme, d’endurance physique. Jusqu’au moment où nos protagonistes découvrent que ce qu’ils transportent au péril de leur vie contient de quoi annihiler toute forme de vie sur terre ! S’installe alors un dilemme, amplifié pour Noomi par la promesse qui lui a été faite de retrouver sa fille. Pas un instant de répit sur les deux heures de métrage, un stress constant, une violence qui ne demande qu’à exploser par flashes inattendus et déstabilisants. Et cette ambiance de cauchemar sur ces étendues figées par la glace. À peine pourra-t-on trouver la dernière partie un peu plus laborieuse et factice, pas tout à fait à la hauteur de l’odyssée qui a précédé. Le film est porté par Noomi Rapace, le visage fermé, marqué, comprimant ses émotions, d’une implication physique de chaque instant, bien secondée par ses partenaires, particulièrement par Jakob Oftebro excellent en officier au comportement ambigu, constamment en opposition à notre héroïne. « BLACK CRAB » à quelques scories près vers la fin, est une excellente surprise, une œuvre forte et sans pathos, qui prend aujourd’hui une vraie résonance.

NOOMI RAPACE