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« WILL PENNY, LE SOLITAIRE » (1967)

01 Mai

Écrit et réalisé par Tom Gries, dont c’est le premier film pour le cinéma, « WILL PENNY, LE SOLITAIRE » est un des films les plus réalistes qui soient sur l’existence misérable et sans espoir des cowboys, quand ils dépassent un certain âge. C’est surtout, et de très loin, la plus belle prestation de Charlton Heston sur un écran.

C’est l’histoire d’un garçon-vacher de 50 ans (c’est-à-dire six de plus que son interprète), taiseux et illettré, qui rencontre une femme seule (Joan Hackett) et son jeune fils, qui lui donnent pendant un temps, l’illusion d’une vie de famille qu’il n’a jamais connue. Il sera confronté à la sauvagerie du vieil Ouest symbolisée par un prêcheur totalement cinglé (Donald Pleasence) et ses enfants dégénérés. Le film se développe lentement, au fil des saisons, fait la part belle aux relations humaines et aux subtils changements qui s’opèrent en Will Penny, personnage éminemment attachant. Heston n’a jamais été aussi humain, vulnérable et humble que dans ce rôle à mille lieux de son emploi héroïque habituel. On regrette qu’il n’ait pas plus souvent exploré cette veine-là. Hackett, merveilleuse comédienne sous-estimée, trouve également un de ses grands rôles. Belle galerie de personnages secondaires : outre Pleasence, déchaîné dans l’ignominie, on reconnaît Bruce Dern jouant un de ses rejetons, Lee Majors et Anthony Zerbe en vagabonds sympathiques, Ben Johnson en contremaître à qui on ne la fait pas ou encore Slim Pickens en cuistot et Luke Askew. Beaucoup de raisons de redécouvrir ce western sensible, voire poignant, injustement oublié aujourd’hui. Les face à face entre Hackett et Heston sont magnifiques, qu’il lui avoue son amour sans avoir le vocabulaire ou la fin en anti-climax à la fois décevante (qui ne rêve d’un baiser hollywoodien pour clore une belle histoire ?) et tellement authentique. Un vrai bijou, ce film.

CHARLTON HESTON, JOAN HACKETT, BRUCE DERN ET DONALD PLEASENCE
 

5 réponses à “« WILL PENNY, LE SOLITAIRE » (1967)

  1. Hub24

    1 Mai 2024 at 10 h 27 min

    super chronique de de super film! je l’ai vu dans un cinéma!! du quartier latin vers 2000, lors d’un cycle western qui dura des mois (quel joie ahah)! Les enfants de William Munny se nomment Will et Penny dans « Impitoyable »! 😉

     
  2. Patrick

    1 Mai 2024 at 18 h 25 min

    Je n’irai pas jusqu’à utiliser le terme de bijou pour décrire ce film mais c’est clairement un beau et bon film.

    Ce western m’a fait songer à L’Homme sauvage avec Gregory Peck.

     
  3. Seb

    1 Mai 2024 at 19 h 06 min

    Un western décidément offbeat, comme diraient les Anglo-saxons. Intéressant et bien interprété mais ça manque d’un petit quelque chose pour se hisser aux rang des titres majeurs du genre selon moi.

     
    • walkfredjay

      1 Mai 2024 at 20 h 16 min

      Ce qui manque, je crois, c’est le lyrisme, le souffle d’aventure, un héros bigger than life, mais c’était le but du film : montrer l’Ouest au plus près de ce qu’il a sans doute été. Naturellement, c’est moins exaltant.

       
      • Seb

        1 Mai 2024 at 20 h 54 min

        C’est vrai. Cependant, dans cette veine-là (en quelque sorte), j’ai préféré L’ouragan de la vengeance de Hellman ou encore L’homme sans frontière de Peter Fonda.

         

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