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« JANE GOT A GUN » (2015)

20 Juin

« JANE GOT A GUN » de Gavin O’Connor est un western psychologique et réaliste, situé après la guerre de Sécession au Nouveau Mexique et mettant en scène des personnages meurtris, endurcis et ballottés par les événements, dans un Ouest aride et cruel.

Natalie Portman, après le départ de son fiancé (Joel Edgerton) à la guerre, a épousé un hors-la-loi (Noah Emmerich) qui l’a sauvée de la prostitution et lui a fait un enfant. Quand son premier amour revient, le second est traqué par une horde sauvage menée par Ewan McGregor qui l’assiège dans sa maison. Le scénario est étonnamment bien construit entre présent et flash-backs qui éclairent progressivement les protagonistes et leurs motivations. Hormis McGregor (rendu méconnaissable par sa moustache), salopard irrécupérable, personne n’est tout blanc ou tout noir. L’ambiance est lourde, la lumière jolie mais plombante et les séquences d’action – assez rares pour un western – ne sont guère gratifiantes. Le film est sauvé de la banalité par ses acteurs : Portman, minuscule et déterminée, crée une « frontier woman » tout à fait crédible et jamais mièvre. Edgerton, qui a également co-écrit le scénario, est excellent en homme à la dérive qui retrouve une raison de vivre et Emmerich est parfait en brave type qui n’hésite pas à sortir ses colts. Rien de très original ou même de très remarquable dans « JANE GOT A GUN », mais les westerns se faisant de plus en plus rares ces dernières années, un nouvel échantillon ne se refuse pas. On se souviendra de l’attaque nocturne du ranch avec ses pièges inflammables, qui n’aurait pas déparé dans un « RAMBO ». Seule la happy end totalement invraisemblable et trop belle pour être vraie, peut légèrement irriter. Mais si peu…

NATALIE PORTMAN ET JOEL EDGERTON
 

9 réponses à “« JANE GOT A GUN » (2015)

  1. Patrick

    20 juin 2024 at 9 h 32 min

    Je l’avais trouvé pas mal du tout ce western. Vraiment efficace et prenant.

    Par rapport à l’insipide Le Prix de la loyaute Gavin O’Connor s’est amélioré. Pas vu son Wolff avec Affleck.

     
    • Marc Provencher

      20 juin 2024 at 12 h 48 min

      Patrick, n’écoute pas ce Don Gaetano. ‘Wolff‘ est une réussite et toutes les faiblesses habituelles de Ben Affleck y sont utilisées comme des forces vu qu’il joue un autiste. Et en plus, c’est avec la minuscule Anna Kendrick dont toutes les scènes avec Affleck sont un bonheur.

       
      • jicop

        20 juin 2024 at 13 h 58 min

        Patrick , n’écoute pas ce Marc Provencher qui ne peut etre objectif , vu qu’il s’est entiché inexplicablement de cette Anna Kendrick . Ce  » Wolff  » est à la traine avec un pitch un peu trop vu ces derniers temps à base de sniper membre d’une organisation secrete et entrainé dès son plus jeune age et qui a des problemes de conscience mais qui tombe amoureux mais qui ne peut pas car c’est un solitaire mais il est vachement fort parce qu’il est armé comme un porte – avion . Affleck peut etre bien vu qu’il a deux expressions à défendre .

         
  2. Don Gaetano

    20 juin 2024 at 11 h 51 min

    Pour ma part, ce western je ne l’ai pas trouvé réaliste du tout. Je ne voudrais certainement pas paraître comme étant machiste. Mais à quelques exceptions près, lorsqu’une femme pistolero occupe une place centrale dans un univers, disons-le, très macho, cela décrédibilise l’entreprise. Et même davantage si elle a la beauté d’une Natalie Portman. Dans mes souvenirs, il y a eu mésentente entre l’actrice et le réalisateur quant à la fin à donner.

    Une Claudia Cardinale dans « Il était une fois dans l’Ouest » ou une Barbara Stanwyck dans « 40 Tueurs » sont de parfaits exemples de réussite.

    À Patrick : si tu n’as pas vu « Wolff », tu ne perds rien ou pas grand-chose. Affleck y est tout aussi insipide que dans le restant de sa filmographie.

     
  3. Patrick

    20 juin 2024 at 13 h 08 min

    2 avis contraires sur Wolff, du coup faut que je fasse le mien.

     
  4. Marc Provencher

    20 juin 2024 at 16 h 44 min

    « N’écoute pas ce Marc Provencher qui ne peut être objectif, vu qu’il s’est entiché inexplicablement de cette Anna Kendrick. »

    Je dépose un protêt. On peut tout à fait être à la fois objectif et entiché d’Anna. Je maintiens que The Accountant a été une des bonnes surprises récentes sur le front du thriller. Par ailleurs, la description de Jicop n’est pas tout à fait exacte : « à base de sniper membre d’une organisation secrète et entrainé dès son plus jeune age et qui a des problèmes de conscience. » Mais non, le personnage n’a AUCUN problème de conscience. Il élimine la racaille mafieuse au quart de tour sans le moindre état d’âme. « …mais qui tombe amoureux mais qui ne peut pas car c’est un solitaire. » Non, ce n’est pas parce qu’il est solitaire, c’est parce qu’il est autiste. Dans la scène la plus développée avec Kendrick, où elle semble attendre un baiser qui finalement ne vient jamais, on voit que Wolff n’est pas vraiment capable de connecter avec elle. C’est un amour impossible. Et enfin, Affleck « n’a que deux expressions » parce que c’est son personnage qui est inexpressif, comme muré en lui-même.

     
  5. Don Gaetano

    20 juin 2024 at 21 h 09 min

    « Affleck peut etre bien vu qu’il a deux expressions à défendre » : Cela me fait songer à la très injustifiée attaque de Leone envers Eastwood.

    Dans le cas Affleck, qu’il soit autiste, super héros, manipulateur ou manipulé, un légume est plus expressif que lui ! À la rigueur, je veux bien sauver « Argo » et puis « Will Hunting » qu’il a fait avec son pote Matt Damon. Lequel ne fait pas semblant de mouiller son t’shirt à l’écran.

    Je me demande encore comment dernièrement je suis parvenu à voir « Deep Water » en entier ? À en parler, je pense m’abstenir de visionner « Hypnotic » qui est sur ma pile…

    Patrick : pour rejoindre Marc Provencher, n’hésite pas à te faire ton avis par toi-même. ; )

     
  6. Seb

    20 juin 2024 at 22 h 25 min

    Je rejoins le gang des suffragettes anti-Wolf ; film terne et mou du genou où Affleck, autiste ou pas, brille de son insignifiance légendaire mais reste tout de même plus supportable que Jon Bernthal dans sa période de cabotinage intensif hérité de The Walking Dead (il a bien évolué depuis). Quant à Gavin O’Connor, je garde surtout un excellent souvenir de son Warrior où « s’opposent » Tom Hardy et Joel Edgerton.

     

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